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Dès son entretien d’embauche auprès de la Financière des professionnels (Financière), André Sirard a fait part de sa détermination à restructurer complètement les services de gestion de la firme. Il voulait que cette firme de gestion de portefeuille devienne une firme de gestion de patrimoine afin de présenter un guichet unique.

« Mon mandat c’était de transformer l’expérience des clients en mettant sous un même toit tous les services dont ils pourraient avoir besoin. C’est ce qu’attendait notre clientèle et la compétition le proposait déjà », explique le président et chef de la direction de la Financière des professionnels en entrevue.

Une décennie plus tard, il peut se vanter d’avoir relevé son pari haut la main. En dix ans, autour de l’activité de placement se sont greffés la planification financière et fiscale, l’accompagnement et la liquidation successorale, les services bancaires, la facturation médicale, la gestion comptable, les rapports d’impôts et les assurances.

Pour offrir tous ces services, la firme a développé beaucoup de divisions à l’interne, mais aussi des partenariats à l’externe pour ce qu’ils ne pouvaient fournir eux-mêmes comme les services bancaires, pour lesquels ils font affaire avec la Banque Nationale.

Ce pari plutôt risqué a porté ses fruits puisque la Financière a presque triplé ses actifs en dix ans. Alors qu’elle comptait 80 employés et 1,5 G$ d’actifs sous gestion au début de 2009, la firme en est maintenant à 4,3 G$ d’actifs sous gestion, 150 employés et environ 10 000 clients.

« Quand j’ai commencé, on avait quatre bureaux, on en a maintenant six et on vise trois centres d’affaires additionnels d’ici un an. Et j’ai encore beaucoup de plans pour nous ici au Québec », se réjouit André Sirard.

Une firme très proche de ses clients

Malgré la compétition féroce pour le type de clientèle que vise la firme, la Financière sait se démarquer. Si elle propose des frais de gestion avantageux et une belle intégrité de conseil, c’est surtout son indépendance vis-à-vis des grandes institutions financières, sa connaissance très fine et sa proximité face à la clientèle qui la rend si particulière.

Créée en 1978 par un groupe de médecins pour offrir un meilleur encadrement financier pour les médecins spécialistes, puis rejointe par d’autres professionnels, la firme n’a jamais perdu de vue ses objectifs premiers.

« Il est intéressant de mentionner l’alignement des intérêts entre les associations actionnaires, la Financière des professionnels et les clients membres. Nous ne sommes pas là pour enrichir l’actionnaire », affirme André Sirard.

Les actionnaires principaux sont les cinq associations professionnelles qui ont créé l’organisme et plusieurs de leurs membres sont clients de cette firme. Il s’agit de :

  • la Fédération des médecins spécialistes du Québec (FMSQ) qui a créé la firme en 1978.
  • l’Association des chirurgiens-dentistes du Québec (ACDQ)
  • l’Association québécoise des pharmaciens propriétaires (AQPP)
  • l’Association des architectes en pratique privée du Québec (AAPPQ)
  • la Corporation de service des notaires du Québec

Ces cinq associations actionnaires siègent aussi au conseil d’administration.

« Cela permet que nos décisions ne soient pas faites indépendamment des besoins véritables et changeants de notre clientèle cible », explique André Sirard.

Cependant, si la firme s’adresse d’abord aux membres de ces cinq associations, il est important de noter qu’elle a aussi pour clients d’autres professionnels intéressés par la gestion de patrimoine.

Celle-ci ne veut se fermer à aucun client, ainsi pas besoin de posséder un certain seuil d’actifs pour devenir client. La Financière a une famille de fonds avec prospectus qui permet d’investir des montants modérés. Pour des montants à partir de 250 000 $, elle propose une famille de fonds privés et quand les actifs dépassent le million, elle offre de la gestion en titres dans les portefeuilles.

Vision d’avenir et investissement socialement responsable

 Sans surprise, dans les plans d’avenir d’André Sirard, la technologie occupe une grande place. Il a donc en tête un immense projet de transformation qui les amènera « à un autre niveau sur le plan technologique » afin de répondre aux exigences du « ici » et « maintenant ».

« L’instantanéité représente un besoin essentiel pour nos clients. Ils ont besoin d’informations en tout temps, au bout des doigts. La technologie est également un gage de connectivité et de proximité », insiste-t-il.

Un autre aspect qui l’intéresse beaucoup c’est toute la question de la segmentation du marché et l’accompagnement personnalisé. C’est déjà une chose qui est présente à la Financière, ainsi le service à la clientèle, le développement des affaires et le marketing et la communication sont segmentés à l’interne selon les cinq associations professionnelles, mais aussi selon les groupes d’âge.

« On a une équipe de conseillers dédiée aux jeunes professionnels, une équipe pour ceux qui sont en pratique et une équipe dédiée aux retraités », détaille-t-il tout en assurant qu’il compte encore développer davantage cette approche personnalisée.

Mais un des aspects qu’il a tenu à développer rapidement et qu’il compte encore améliorer c’est tout ce qui concerne l’investissement socialement responsable (ISR).

« Dans 5 à 7 ans, je prévois que toutes les firmes devront avoir une structure de gestion de portefeuille alignée sur les facteurs ESG, donc l’ISR c’était vraiment une nécessité et cela intéresse beaucoup les jeunes et les femmes », affirme André Sirard.

La Financière considère depuis 2016 les facteurs environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) dans ses placements, leur politique d’exercice des droits de vote est alignée sur des considérations ESG et ils excluent de leurs placements les fabricants de produits de tabac, de cannabis ou d’armes à feu.

Ils demandent également à leurs gestionnaires externes de tenir compte des facteurs ESG et envisagent de devenir signataires des Principes pour l’investissement responsable (PRI) soutenus par les Nations Unies.

Finalement, la Financière offre depuis peu trois fonds socialement responsables gérés par la firme Placements Mackenzie qui intègrent les facteurs ESG.