Produits – Finance et Investissement https://www.finance-investissement.com Source de nouvelles du Canada pour les professionnels financiers Mon, 26 Feb 2024 20:50:14 +0000 fr-CA hourly 1 https://wordpress.org/?v=5.9.3 https://www.finance-investissement.com/wp-content/uploads/sites/2/2018/02/cropped-fav-icon-fi-1-32x32.png Produits – Finance et Investissement https://www.finance-investissement.com 32 32 Engouement pour les FNB de comptes d’épargne à intérêt élevé https://www.finance-investissement.com/edition-papier/produits/engouement-pour-les-fnb-de-comptes-depargne-a-interet-eleve/ Mon, 16 Oct 2023 04:18:00 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=96670 GUIDE DES FNB - On ne doit pas en sous-estimer les coûts, y compris ceux de négociation.

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La hausse brutale des taux d’intérêt depuis mars 2022, conjuguée à des marchés boursiers volatils, a popularisé les solutions de gestion de trésorerie pour les clients, comme les fonds négociés en Bourse (FNB) de comptes d’épargne à intérêt élevé (FNB de ­CEIE).

Pour les sept premiers mois de 2023, ces ­FNB ont connu des créations nettes de 4,9 milliards de dollars (G$), soit 37 % des créations nettes de ­FNB canadiens de titres à revenu fixe, selon Banque Nationale Marchés financiers (BNMF). Au 31 juillet, 20 G$ étaient investis au ­Canada dans ce type de ­FNB, ce qui correspond à 18,4 % des ­FNB canadiens de titres à revenu fixe. « ­Au début de 2022, ces ­FNB représentaient 6,2 milliards ou 7 % des actifs à revenu fixe », précise ­Daniel Straus, directeur, recherche sur les ­FNB et les produits financiers à ­BNMF.

Ces produits sont attrayants, car ils comportent très peu de risque, leur actif ­sous-jacent étant des comptes à intérêt élevé détenus auprès de banques canadiennes ou coopératives de crédit. Ces FNB ont généralement une duration nulle, ils s’ajustent immédiatement aux mouvements des taux d’intérêt et sont très liquides.

À la fin de juillet, la plupart payaient 5,30 % de rendement annualisé net de frais de gestion. Le taux directeur de la Banque du ­Canada se situait alors à 5 %. « ­Les rendements de ces fonds sont nettement plus élevés que la plupart des fonds et ­FNB de marché monétaire, car les banques se financent avec ces dépôts. Les taux s’ajustent avec la hausse des taux directeurs, ce qui a motivé les investisseurs à remplacer une bonne part de leurs obligations par ces ­FNB », constate Daniel Straus. Il existe au Canada une dizaine de ­FNB de ­CEIE (voir le tableau), le plus ancien étant celui lancé en 2013 par Purpose (PSA, avec un ratio des frais de gestion, ou ­RFG, de 0,17 %).

Pour voir le tableau en grand format, cliquer ici.

« ­Il n’y a pas de frais de compte supplémentaires, de limites de transfert, d’exigences de solde minimum ou maximum, ni de taux progressifs sur les ­FNB de liquidités, contrairement aux comptes d’épargne à intérêt élevé ou aux certificats de placement garantis (CPG) proposés par de nombreuses banques », écrit ­Marchés des capitaux CIBC, dans une note sur ces ­FNB.

Par ailleurs, ces outils de placement sont si convoités que trois grandes firmes de courtage à escompte (BMO ­Ligne d’action, ­RBC ­Placements en ­Direct et ­Placements directs ­TD) ne permettaient pas à leurs clients d’en acheter en juillet. Le journaliste du ­Globe and ­Mail ­Rob Carrick déplorait cette situation l’hiver dernier, alors que ces ­FNB sont des produits sûrs où déposer ses liquidité en des temps incertains, ­soulignait-il. La solution de rechange pour ces investisseurs : acheter un fonds commun de placement maison d’épargne à intérêt élevé dont les rendements sont toutefois décents. « Tant que le consensus des analystes n’entrevoit pas de baisses des taux, les investisseurs vont continuer à acheter ces produits. C’est le cas présentement. L’inflation leur semble persistante. Il s’agit ­peut-être d’un biais de récence où l’on pense que la situation va demeurer inchangée », indique ­Daniel ­Straus.

Les actifs du marché monétaire sont utiles quand un client prévoit un achat important dans la prochaine année ou encore pour se constituer un fonds de prévoyance. « ­Pour le portefeuille à long terme, ces outils offrent moins de protection nette de l’inflation. L’incapacité des humains à prédire les rendements boursiers rend également futile l’exercice de sortir du marché pour aller en cash et éviter les périodes négatives en ­Bourse », affirme ­Raymond Kerzérho, chef de la recherche à ­PWL ­Capital. En conservant plus de liquidités et en espérant les déployer au moment opportun, on risque tout simplement de rater les rebonds boursiers toujours plus rapides ces dernières années. « ­Les données démontrent que de rester investi en ­Bourse durant les deux ou trois semaines suivant la première reprise boursière peut faire une très grande différence. Pourtant, ce moment est difficile à prévoir », ajoute ­Daniel ­Straus.

Sous le capot

Avant toute chose, il importe de préciser que les premiers 100 000 $ investis dans un compte d’épargne à intérêt élevé d’une institution de dépôt canadienne sont couverts par la Société d’assurance-dépôts du ­Canada (SADC). Ce peut être une banque à charte ou une société de fiducie. Si c’est une coopérative de crédit, ces dépôts seront assurés par l’­assurance-dépôts provinciale appropriée.

Dans le cas des ­FNB d’épargne à intérêt élevé, même si le fonds détient uniquement des dépôts de grandes banques canadiennes, l’investisseur ne profite pas de l’assurance de la ­SADC. « ­Ces fonds sont donc plus risqués puisqu’ils n’offrent pas cette protection. Mais on pourrait aussi dire qu’ils sont moins risqués, car ils investissent dans plusieurs dépôts d’institutions financières différentes et sont donc mieux diversifiés », nuance ­Daniel ­Straus. « ­Ces dépôts, qu’ils soient détenus par un particulier, une société ou un ­FNB, sont un passif de premier rang au bilan de ces institutions financières. Ils sont listés ­au-dessus des acceptations bancaires, qui sont généralement considérées comme aussi solides que le roc et donc susceptibles d’être remboursés en cas de défaillance de l’institution financière de dépôt », affirme ­Raymond ­Kerzérho.

Il faut toutefois se renseigner sur les titres détenus par ces fonds. De nombreux prospectus de ces FNB de liquidités permettent également d’investir dans des titres de créance à court terme de qualité et des acceptations bancaires. Si les autorités réglementaires resserrent cet automne les normes de liquidité concernant les ­FNB de ­CEIE, les manufacturiers pourraient être tentés d’élargir la gamme d’actifs sous-jacents (voir plus bas). « D’ailleurs, la plupart peuvent désormais, après avoir modifié leur prospectus, acheter des titres du marché monétaire, des obligations à court terme et des bons du Trésor, notamment », fait remarquer ­Daniel ­Straus. Avant d’investir, il faut donc jeter un œil au prospectus et à l’aperçu du fonds.

Par ailleurs, il existe également des fonds communs de placement à intérêt élevé qui permettent aux investisseurs de profiter de cette protection de la ­SADC. « ­La classe F de ces fonds offre des taux d’intérêt plus élevés que la plupart des autres comptes d’épargne à intérêt élevé », constate Raymond Kerzérho.

Comment réagiront ces ­FNB dans un environnement de forte turbulence ? ­On ne peut le savoir avec certitude. Il existe peu d’historiques sur les rendements de ces produits, la plupart ayant été lancés après 2018. « ­On sait toutefois qu’en mars 2020, une période de tension extrême sur les marchés des capitaux, tous les ­FNB à intérêt élevé en circulation sont demeurés stables et se négociaient à leur prix d’émission (50 $ pour ceux en dollars canadiens et 100 $ pour ceux en dollars américains) », relève l’expert de ­PWL.

Autre défi : la négociation du ­FNB ­lui-même. « ­On veut s’assurer d’acheter et de vendre le ­FNB à un prix le plus proche possible de la valeur nette de l’actif (VNA) », observe ­Raymond ­Kerzérho. Cette valeur liquidative s’ajuste quotidiennement pour le jour supplémentaire d’intérêt couru. La VNA redescend tout près du prix d’émission le jour de la distribution mensuelle. Chaque cent payé ­au-dessus de la ­VNA réduit le rendement pour l’investisseur. Même chose à la revente si on vend sous la valeur de la ­VNA.

De plus, un écart entre le prix acheteur et le prix vendeur d’un cent représente une réduction de rendement de 0,02 % par année (prix d’émission de 50 $), mais de 0,24 % si on détient le ­FNB seulement un mois. Il faudra enfin tenir compte de la commission facturée au client s’il y a lieu. Par exemple, des frais de 10 $ à l’achat et de 10 $ à la revente vont diminuer le rendement de 0,2 % par an pour un dépôt de 10 000 $, mais vont l’amputer de 2,4 % si on détient le ­FNB seulement un mois.

Possibles changements réglementaires

Au moment d’écrire ces lignes, le ­Bureau du surintendant des institutions financières (BSIF) n’a pas encore révisé le régime visant les ­FNB d’épargne à intérêt élevé et plus précisément les normes de liquidité. « ­En fait, ce sont les dépôts bancaires qui sont examinés de plus près ici et non les ­FNB ­eux-mêmes. Les manufacturiers ne font que transmettre le rendement du ­sous-jacent aux détenteurs de parts », précise ­Daniel ­Straus.

La popularité croissante de ces produits incite le ­BSIF à évaluer si les normes de liquidité actuelles reflètent bien les risques encourus. Toute révision annoncée en octobre devra être mise en place au plus tard en janvier 2024, soulignait le 19 juillet dernier le ­BSIF dans un communiqué. On y apprend aussi que « … bien que certains produits de financement novateurs puissent présenter des caractéristiques semblables à celles du financement de détail, ils demeurent des sources de financement de gros sans échéance fixe et sans protection d’­assurance-dépôts. Par conséquent, le BSIF s’attend tout de même à ce qu’­entre-temps, les institutions financières gèrent avec prudence le risque de retrait inhérent à ces produits qui pourrait réduire leurs liquidités ». Dans les faits, les rendements de ces ­FNB n’ont pas été touchés à la suite de cette publication, constatent les experts consultés.

Si les normes de liquidité sont resserrées, ces produits pourraient offrir des rendements inférieurs lorsque les modifications entreront en vigueur le 1er janvier 2024. « ­Il n’est pas seulement question d’évaluer le niveau d’adhérence (stickiness) des dépôts, mais également leur qualité. Quand ils sont de la plus haute qualité, les banques n’ont pas à financer ces dépôts de leurs clients au détail avec du collatéral ou des fonds supplémentaires. Si on devait juger ce financement comme étant entièrement institutionnel et donc remboursable en tout temps, cela changerait la donne », souligne Andres Rincon, premier directeur et chef, ventes et stratégie de FNB à Valeurs mobilières TD.

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Comparaison des FNB à titre unique et des CCAÉ https://www.finance-investissement.com/edition-papier/produits/comparaison-des-fnb-a-titre-unique-et-des-ccae/ Mon, 16 Oct 2023 04:10:00 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=96662 GUIDE DES FNB - Les deux produits offrent une exposition fractionnée aux actions américaines, mais ils diffèrent fortement l’un de l’autre.

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Le concept de base des fonds négociés en ­Bourse (FNB) d’actions est la diversification par titres. Cependant, avec la création de ­FNB qui ne détiennent qu’une seule action, ce concept n’est plus toujours exact.

Aux ­États-Unis, les premiers ­FNB à titre unique ont été négociés pour la première fois en juillet de l’an dernier, après avoir reçu l’approbation de la ­Securities and ­Exchange ­Commission (SEC). Au ­Canada, le premier fonds de ce genre à obtenir l’approbation réglementaire provient de Purpose Investments.

Purpose a lancé ses cinq ­FNB ­Actions à revenu en décembre de l’an dernier. Les frais de gestion de chaque FNB sont de 0,40 %. Ils détiennent actuellement un total combiné d’environ 90 millions de dollars (M$) d’actifs.

« ­Leur utilité et leur cas d’utilisation sont conformes à ce que nous espérions avant de les lancer », affirme ­Vlad Tasevski, président directeur général et chef des produits à ­Purpose. Lors de la structuration des ­FNB Actions à revenu, ­Purpose a consulté ses clients pour savoir ce qui était important pour eux. La réponse de ceux-ci à l’offre a été enthousiaste.

L’exposition à une seule action à partir d’un titre négocié en ­Bourse avait été introduite auparavant en juillet 2021 lorsque ­CIBC a émis ses premiers certificats canadiens d’actions étrangères (CCAÉ), offrant une détention fractionnaire d’actions d’Amazon.com. Bien que les ­CCAÉ soient structurés comme des comptes de titres distincts, ils sont cotés à ­Cboe ­Canada et se négocient comme des ­FNB.

De cinq ­CCAÉ nés à l’été 2021, la gamme s’est étendue à 41, d’autres sont prévus, et les actifs avoisinent les 2,7 milliards de dollars.

« ­La réaction des investisseurs a été positive, avec un fort taux d’adoption à la fois pour les canaux d’investisseurs autonomes et de conseillers », indique ­Elliot ­Scherer, directeur général et chef mondial du groupe ­Solutions de patrimoine à ­Marchés mondiaux ­CIBC. La simplicité des CCAÉ en fait un produit de placement facile à comprendre pour les conseillers et à expliquer aux clients, et facile à assimiler pour les investisseurs autonomes.

Les ­CCAÉ de ­CIBC et les ­FNB ­Actions à revenu de Purpose offrent tous deux une exposition entièrement couverte au risque de change relatif aux actions américaines et permettent une exposition fractionnée aux actions d’une entreprise. Par ailleurs, même si l’actif ­sous-jacent est la même action, les deux produits diffèrent énormément.

Les cinq ­FNB ­Actions à revenu – qui offrent une exposition à ­Alphabet, ­Amazon.com, Apple, Berkshire Hathaway et ­Tesla – utilisent une combinaison de vente d’options d’achat couvertes et un effet de levier relativement faible.

Les options d’achat couvertes, vendues sur 40 à 50 % des actifs ­sous-jacents, génèrent des distributions mensuelles aux investisseurs. Inversement, un effet de levier allant jusqu’à 25 % des actifs en actions accroît les rendements potentiels, mais augmente également le risque. (Lire ­Bien comprendre les ­FNB avec stratégie d’options)

Le revenu engendré par les ­FNB ­Actions à revenu à partir de la vente d’options d’achat couvertes agit comme une protection contre l’augmentation du risque causée par l’effet de levier, estime Vlad Tasevski. « ­Sur une longue période de temps, le profil de risque réel, quand on mesure le risque en termes de volatilité, devrait être assez semblable à la détention d’actions. »

Selon ­lui, le revenu mensuel, sous forme de gains en capital fiscalement avantageux, est la principale caractéristique qui différencie les ­FNB Actions à revenu des ­CCAÉ ou de l’achat direct d’actions américaines.

Les ­FNB Actions à revenu permettent également aux investisseurs d’exprimer un point de vue moins haussier sur l’action ­sous-jacente, remarque ­Vlad ­Tasevski. En supposant que l’investisseur considère que l’action se maintient à l’intérieur d’une fourchette, que les perspectives de gain en capital à court terme sont moindres et que la volatilité est élevée, le ­FNB ­Actions à revenu sera plus attrayant en raison de la vente d’options d’achat couvertes.

Toutefois, si l’action monte suffisamment pour être rachetée par l’acheteur de l’option d’achat couverte, le FNB Actions à revenu ratera une partie de l’appréciation du prix. Selon ­Vlad ­Tasevski, si l’investisseur estime qu’il existe une forte possibilité de hausse de l’action, le ­CCAÉ correspondant ou l’achat direct d’actions fourniront une meilleure exposition.

Elliot ­Scherer souligne que la simplicité a été un aspect fondamental du succès de la gamme de produits ­CCAÉ.

« ­Les ­CCAÉ procurent une expérience semblable à celle d’un investissement direct dans l’une des entreprises américaines ­sous-jacentes, et les clients peuvent s’attendre à des performances et à des rendements en dividendes similaires, ainsi qu’à une apparence de détention d’actions américaines dans leur compte de courtage, tout en réduisant le risque de change », explique-t-il.

La couverture du risque de change est une nécessité d’affaires pour ­CIBC, car les ­CCAÉ n’entraînent pas de frais de gestion, de garde ou d’autres frais. CIBC tire des revenus de la gestion du risque de change, dont le coût intégré peut aller jusqu’à 0,6 % par an pour les investisseurs.

Pour compenser cela, les ­CCAÉ se négocient en dollars canadiens, ainsi les investisseurs n’ont pas à assumer le coût de conversion de la devise canadienne en dollars américains, comme ils le feraient pour acheter directement une action américaine. Il en est de même pour les investisseurs en ­FNB ­Actions à revenu.

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Bien comprendre les FNB avec stratégies d’options https://www.finance-investissement.com/edition-papier/produits/bien-comprendre-les-fnb-avec-strategies-doptions/ Mon, 16 Oct 2023 04:09:00 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=96661 GUIDE DES FNB - On doit saisir les pour et les contre, y compris leurs coûts de renonciation.

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Depuis 2022, la popularité des fonds négociés en ­Bourse (FNB) recourant à des stratégies d’options est forte. Or, il s’agit de produits complexes que les investisseurs doivent utiliser avec prudence, en sachant bien ce qu’ils peuvent et ne peuvent pas en tirer.

En 2022, les ­FNB qui utilisent des options d’achat ou des options de vente ont enregistré 4 milliards de dollars (G$) en créations nettes, soit le quart des ­FNB canadiens d’actions, selon Marchés des capitaux ­CIBC.

De janvier à mai 2023, les ­FNB de vente d’options d’achat couvertes – qui représentent 90 % des FNB de ce genre – ont engrangé des créations nettes de 1,7 G$, selon ­Valeurs mobilières ­TD, soit le tiers des entrées nettes de ­FNB canadiens d’actions.

Depuis le lancement par ­BMO ­Gestion mondiale d’actifs en 2011 du premier ­FNB de vente d’achat couvertes, le marché canadien des ­FNB à stratégie d’options s’est peuplé de 144 produits du même genre, répartis entre une dizaine de manufacturiers, totalisant un actif de 18 G$, selon le ­« Option-Based ­ETFs ­Overview » de ­Banque Nationale Marchés financiers (BNMF), publié en juillet.

Ces ­FNB à gestion active constituent un groupe hétérogène. Les ­FNB de vente d’options d’achat couvertes dominent le marché. ­Ceux-ci couvrent autant les actions canadiennes que les actions américaines ou internationales. Nombre d’entre eux sont des ­FNB sectoriels. Une poignée utilisent un effet de levier variant de 1,25 à 1,33. Ils ont comme point commun d’avoir des taux de distribution supérieurs à ceux des ­FNB traditionnels, soit de 6 % ou davantage pour la majorité.

On retrouve aussi des fonds de vente d’options de vente (put writing) dans le marché. Moins nombreux, certains produits qui utilisent les deux approches (vente d’options d’achat et vente d’options de vente) commencent à émerger. Ce secteur où on utilise la vente d’options de vente « est appelé à croître », affirme ­Erika ­Toth, directrice générale, ventes aux institutions et conseillers, ­FNB ­BMO, pour l’Est du ­Canada.

Les ­FNB misant sur les stratégies d’options sont d’abord considérés comme des stratégies d’accroissement du revenu. « ­Ces ­FNB sont devenus de plus en plus populaires parmi les investisseurs qui cherchent un revenu à la fois élevé et fiscalement plus efficace », fait ressortir CIBC. Les revenus d’options sont considérés comme du gain en capital.

Examinons la stratégie la plus répandue, qui consiste à détenir des actions d’une entreprise tout en vendant à un autre investisseur une option d’achat de ces mêmes titres. Parce que le portefeuille détient les titres ­sous-jacents, les options sont dites « couvertes ».

Par exemple, le détenteur d’une action qui se négocie à 100 $ vend, pour 1 $, une option d’achat de cette action à un prix de levée de 102 $ et ayant une échéance d’un mois. On dit que l’option est hors du cours, ou out of the money.

Si, dans un mois, le cours de l’action est inférieur à 102 $, l’option ne se sera pas exercée et l’investisseur gardera le revenu de la prime. Si le cours de l’action est supérieur à 102 $, l’option sera exercée et l’investisseur devra vendre l’action au prix de levée. En tenant compte du revenu de prime de 1 $, l’investisseur aura été gagnant si le cours de l’action reste sous les 103 $.

Or, si l’action se négocie à un niveau supérieur, l’investisseur renonce à la ­plus-value du titre ­sous-jacent, selon le rapport de ­Marchés des capitaux ­CIBC. Il s’agit d’un coût implicite potentiellement important et qui varie selon la durée de détention du ­FNB.

Lorsque les actions ­sous-jacentes se situent à l’intérieur d’une fourchette autour du prix de levée et sont légèrement plus volatiles, l’environnement est optimal pour les options d’achat couvertes, selon ­Marché des capitaux ­CIBC. Les options d’achat vendues sont moins susceptibles d’être exercées, ce qui permet à l’investisseur de percevoir des primes sans trop renoncer à la hausse. Une volatilité plus élevée entraîne des primes plus élevées, qui servent de tampon à la baisse.

Plusieurs pièces mobiles composent la mécanique d’un FNB de vente d’options, des pièces que le gestionnaire d’un FNB doit gérer avec dextérité. D’abord, il y a le niveau de couverture : ­vend-on des options sur 25 %, 33 % ou 50 % du portefeuille ? ­Plus ce pourcentage est élevé, plus la prime de vente d’options sera élevée, mais plus limitée sera la capacité d’appréciation du portefeuille.

Un autre élément tient à l’échéance des options. Plus l’échéance est lointaine, plus la prime de l’option sera élevée, et vice versa. À l’heure actuelle, tous les ­FNB à base d’options, sauf un, ont des échéances de un à trois mois.

En outre, le gestionnaire ­vend-il des options hors cours ou dans le cours ? ­Ces dernières ayant plus de chances d’être exercées, elles sont assorties de primes plus élevées.

La part de revenu de distribution provenant des primes d’options d’achat varie selon la catégorie d’actifs dans laquelle le ­FNB investit. En moyenne, cette part est de 60 %, selon ­BNMF, la différence de 40 % provenant d’autres sources de revenus comme des dividendes, des gains en capital, du remboursement de capital. Cette part peut être aussi basse que 15 %, selon l’importance des revenus de dividendes des actions ­sous-jacentes.

Promesses et réalités

Les émetteurs de ­FNB avec options affirment que ces produits sont faits pour briller dans des marchés plutôt stagnants, avec des mouvements haussiers ou baissiers restreints. Cela relève du vœu pieux, selon Dan Hallett, vice-président et associé à ­HighView ­Financial ­Group : « L’idée serait juste si des marchés stagnants évoluaient comme on le veut. » ­Tenter de prédire l’évolution des marchés ainsi que leur volatilité est généralement ardu.

L’investisseur doit bien comprendre les multiples sources de revenu qui sont distribuées par les FNB de ce genre et en saisir la complexité fiscale. De plus, il ne doit pas confondre ces distributions avec du rendement en dividende ou de l’intérêt sur un certificat de dépôt garanti, par exemple.

Par ailleurs, il doit aussi saisir que l’apparente faible volatilité des ­FNB d’options d’achat couvertes cache le fait que l’éventail des rendements est négativement asymétrique, car l’investisseur renonce implicitement aux forts rendements à la hausse sur une partie de son portefeuille, selon ­BNMF.

Une analyse de ­BNMF du comportement de trois ­FNB confirme la critique de ­Dan ­Hallett. Premier ­FNB d’options couvertes à être lancé en 2011, ­ZWB investit dans les banques canadiennes, de même que le fonds ­CIC. Disposant d’un portefeuille similaire à celui de ­ZWB et lancé la même année, le ­ZEB n’a pas recours à des options d’achat couvertes. Au terme de 11 ans, jusqu’au 30 juin 2023, ­ZWB et ­CIC affichent tous deux des rendements annualisés de 7,5 % et le ZEB, de 9,3 %.

Pour une période où le marché a fait du surplace, soit de décembre 2017 à octobre 2018, le ­CIC a affiché un rendement de -3,4 %, le ­ZWB, de -2,3 % et le ­ZEB, de -2,9 %. Et pour une période où le marché a décliné, soit de février 2022 à ­mi-juillet 2022, le ­CIC a obtenu un rendement de -20,6 %, le ­ZWB, de -21,1 % et le ­ZEB, de -22,0 %.

« L’expérience de la détention d’un ­FNB d’options d’achat couvertes dépend du cycle du marché, de la trajectoire des rendements et de la force et de la rapidité des tendances haussières », souligne ­BNMF.

L’analyse de ­BNMF de deux ­FNB dans le secteur des services publics, ­ZWU (avec options d’achat couvertes) et ­ZUT (sans options), illustre à quel point les distributions relativement élevées des FNB d’options d’achat s’accompagnent d’importants compromis.

D’octobre 2011 à juin 2023, le taux de distribution de ZWU a varié de 6 à 9 % et celui du ZUT, de 3 à 5 %. Par contre, au fil du temps, le montant distribué en dollars du ZUT a fini par rattraper celui distribué par ZWU. Ceci s’explique par le fait que la valeur liquidative de ZUT s’est appréciée, alors qu’elle a décliné pour ZWU.

Or, en renonçant à une partie des gains à la hausse, l’investisseur a également sacrifié les revenus futurs provenant de cette appréciation.

Ainsi, « un investisseur qui aurait injecté un même montant dans ­ZUT et ­ZWU en 2011 aurait reçu en mai 2023 les mêmes montants en distributions des deux produits », écrit ­BNMF.

Cela découle du fait que ­ZWU possède à terme moins de parts que ­ZUT, après que ­ZWU eut été occasionnellement contraint de vendre des actions lorsque les options ont été exercées.

Au cours des 12 mois précédant juin 2023, la distribution perçue pour le même investissement dans ­ZUT est de 0,90 $ et de 0,94 $ pour ­ZWU (6 % de plus). Entretemps, la position de 100 $ dans ­ZUT a augmenté pour atteindre 138 $, tandis que ­celle de ZWU s’est érodé à 72 $. « ­Du point de vue du rendement total, les deux ­FNB semblent offrir une performance corrélée, le ­FNB de vente d’options d’achat couvertes étant à la traîne en raison des conditions généralement haussières qui caractérisent la plupart des investissements en actions sur le (très) long terme », écrit BNMF.

Les analyses de ­BNMF s’appuient toutefois sur des stratégies d’options, des secteurs et des périodes de marché précis. Une étude du Chicago Board Options Exchange, rapportée par Investopedia, constate que, de 1986 à 2011, une stratégie d’options couvertes dans le cours (­at-the-money) avec le S&P 500 a donné un rendement de 830 % comparativement à un rendement de 807 % pour l’indice S&P 500.

Nombre d’analystes jugent que des ­FNB avec stratégies d’options visent l’investisseur qui cherche d’abord et avant tout du revenu, à plus ou moins court terme, plutôt que du rendement à long terme. L’investisseur qui veut bénéficier d’une fiscalité moins lourde sur ces distributions peut aussi y trouver son compte.

Pour l’investisseur qui veut accéder au monde des options, les ­FNB avec options apportent une simplification bienvenue : « ­Suivre tous les prix d’exercice, repérer la bonne stratégie et les bonnes options, cela absorberait beaucoup de temps », dit ­Erika ­Toth.

Les stratégies d’options entraînent évidemment des coûts et des désavantages, note ­BNMF : une participation à la hausse réduite, des coûts de transaction accrus liés au traitement des options et des écarts cours ­acheteur-cours vendeur plus grands, des frais de gestion plus élevés, une complexité de produit et de traitement fiscal plus importante.

Erika ­Toth émet quelques mises en garde. « ­Si les revenus semblent trop beaux pour être vrais, c’est probablement le cas », ­dit-elle. En effet, certains ­FNB affichent des taux de distribution de 14 %, 15 % et même 47 % ! ­Un regard sous le capot s’avère indiqué. La firme « ­est-elle capable de les [les taux de distribution] soutenir sans miner la valeur liquidative du fonds ? »

Elle a des réserves face aux ­FNB offrant un effet de levier. « ­En ajoutant du levier, vous amplifiez votre potentiel de perte, alors que votre capacité à la hausse est limitée. Les gains sont asymétriques. » ­CIBC renchérit sur ce point : « L’effet de levier porte un coût et il est susceptible de contrecarrer les avantages d’atténuation de la volatilité associés à la vente d’options. » ­De plus, avertit ­BMO, « le financement supplémentaire requis pour l’effet de levier peut nuire aux rendements.

Surtout, si un client a une perspective à long terme, ­Erika Toth le concède : vaut mieux oublier les ­FNB d’options d’achat couvertes. Par contre, à court terme, un ­FNB couvert peut faire l’affaire, par exemple « si vous requérez un certain pourcentage pour atteindre le niveau de retraits d’un FERR, ou si avez besoin de flux de trésorerie fiscalement efficaces dans un compte non enregistré », ­dit-elle.

Enfin, il faut avoir à l’œil « le niveau d’expérience et la durée du mandat de l’équipe de gestion, et le niveau de transparence du produit », ­propose-t-elle.

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En vogue, les FNB à rendement rehaussé https://www.finance-investissement.com/edition-papier/produits/en-vogue-les-fnb-a-rendement-rehausse/ Mon, 10 Oct 2022 04:09:00 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=89182 Certains amplifient les gains et les pertes, d'autres sacrifient en partie leur potentiel à la hausse.

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La catégorie des fonds négociés en Bourse (FNB) à rendement rehaussé a le vent dans les voiles, notamment le nouveau groupe des FNB amplifiés (boosted ETF). Or, les clients qui s’y intéressent doivent bien comprendre que, dans le cas de certains FNB, ce qu’ils génèrent avec brio en revenu peut aussi être sacrifié en croissance.

Au 29 juin 2022, Valeurs mobilières TD recensait 89 FNB à rendement rehaussé (enhanced yield) au Canada, dont l’actif se chiffrait à 15,2 G$. De janvier à la fin de juin 2022, les créations nettes de ces fonds étaient de 2,2 G$, soit 10,7 % des créations nettes totales de FNB canadiens durant cette période.

En 2021, les créations nettes ont atteint 2,4 G$, soit 4,3 % du total de l’année. Ces sommes ne recouvrent que les FNB d’actions rehaussés, alors que les FNB obligataires à revenu rehaussé ont engrangé 1,1 G$à ce jour; seul Gestion mondiale d’actifs CI a contribué à ce segment avec six fonds. Enfin, Valeurs mobilières TD dénombre seulement trois FNB de type « alternatif » ayant mission de rendement rehaussé, dont l’actif combiné s’élevait à 30 M$ en janvier 2022.

En marge des FNB à rendement rehaussé, un nouveau segment émerge: celui des FNB amplifiés (boosted ETF), appelés à un brillant avenir selon Valeurs mobilières TD. Ces FNB qui utilisent notamment un effet de levier faible (1,25 fois) n’ont accumulé de la fin de 2020 au début de 2022 que plus de 900 M$ en actifs sous gestion.

« C’est le rendement qui mène le bal dans ces FNB. Dans un environnement de faibles taux d’intérêt, c’est la capacité des émetteurs de produits d’offrir à la fois une volatilité à peine plus élevée tout en fournissant des rendements au-dessus de la moyenne qui va continuer de propulser la créativité et les lancements au Canada », lit-on dans l’étude de Valeurs mobilières TD, rédigée par une équipe d’auteurs menée par Andres Rincon, directeur, ventes et stratégies FNB chez Valeurs mobilières TD.

Revenons au secteur des FNB à rendement rehaussé. Les FNB à vente d’options d’achat ou d’options de vente (covered call et put writing) s’y taillent la part du lion pour ce qui est des actifs et du nombre de fonds.

Ce sont d’ailleurs les FNB qui affichaient, pour la période de 12 mois se terminant en juillet 2021, les rendements les plus élevés. « La plupart des FNB canadiens donnant les meilleurs rendements et dont l’actif sous gestion dépasse 50 M$ ont recours à une forme ou une autre de vente d’options d’achat ou de vente d’options de vente », rapporte une étude de Gestion globale d’actifs CIBC, publiée en août 2021. BMO Gestion mondiale d’actifs et Placements CI sont les deux émetteurs dont les produits ont le plus d’actif.

Mécanique du rehaussement

Il importe de bien comprendre la mécanique de ces produits rehaussés, selon cette étude, de même que les compromis qu’entraîne la recherche de rendement.

Un FNB d’options d’achat couvertes vendra une option d’achat à parité (at the money) de 2 $sur une action se négociant actuellement à 100 $, et recevra 200 $ sur un contrat de 100 actions. L’acheteur de l’option paie une prime pour avoir le droit d’acheter au prix de levée de 100 $le bloc d’actions. Le gestionnaire du FNB parie que, pour la durée de l’option, habituellement entre un et deux mois, le prix de l’action sous-jacente ne montera pas de plus de 2 $.

Si la valeur de l’action sous-jacente baisse, l’option ne sera pas exercée. Tant que le prix ne franchit pas le seuil de 98 $, le revenu de la vente d’option couvre la perte encourue, selon l’étude de la CIBC. Or, si le titre tombe sous les 98 $, les pertes ne sont pas stoppées et le portefeuille est entièrement exposé à toute baisse supplémentaire.

À l’inverse, si le cours de l’action augmente, les gains sont plafonnés. En effet, au-dessus du prix de 100 $, la valeur de l’action augmente mais l’option sera exercée, ce qui nécessitera la vente de la position à l’acheteur de l’option. Si l’action se négocie entre 100 $et 102 $, la prime reçue fait plus que compenser l’augmentation du capital à laquelle on renonce. Or, une fois que les actions se négocient au-dessus de 102 $, le FNB a renoncé à une partie de l’appréciation du capital.

En résumé, pour la stratégie de vente d’options d’achat couvertes, les gains à la hausse sont plafonnés, et les pertes n’ont aucun filet de sécurité.

La portion du portefeuille du FNB qui fait l’objet de vente d’options d’achat varie selon le manufacturier et le produit. Par exemple, elle est de 50 % chez BMO, de 33 % chez Harvest et de 25 % chez CI. Plus cette proportion est élevée, plus la part du portefeuille plafonné en cas de gain est grande.

Par ailleurs, certains FNB, moins nombreux, utilisent la stratégie de vente d’options de vente. Si le prix de l’action baisse à un prix inférieur au prix de levée de l’option, l’acheteur exercera son option. Le gain sera limité si le prix de l’action s’établit entre 98 $et 100 $. Le potentiel de perte n’est pas limité si la valeur de l’action descend. En revanche, si le prix de l’action monte, l’option deviendra hors jeu et le vendeur conservera la prime.

La CIBC fait ressortir trois éléments. D’abord, les stratégies d’options fonctionnent mieux dans un marché relativement stationnaire où les titres sousjacents sont moins susceptibles d’atteindre leur prix d’exercice à l’intérieur du délai prescrit. Par ailleurs, ces stratégies prospèrent dans des marchés volatils, car la volatilité de la valorisation des options s’accroît et, du coup, les primes s’améliorent. Enfin, de façon typique, le revenu des options que recueille le détenteur du FNB est imposé en tant que gain en capital, non en tant que revenu. « Pour les investisseurs canadiens qui détiennent ces produits dans des comptes imposables, écrit la CIBC, il s’agit d’un avantage puisque les gains en capital sont imposés à des taux sensiblement inférieurs aux revenus de dividende. »

Différents types de FNB pourraient aussi figurer dans la catégorie des fonds à rendement rehaussé, comme les FNB d’obligations à rendement élevé. C’est aussi le cas des FNB d’actifs alternatifs liquides, qui peuvent emprunter jusqu’à deux ou trois fois la valeur de leur actif total et maintiennent des positions à découvert.

Or, les fonds alternatifs emploient des stratégies souvent bien différentes des fonds à rendement rehaussé typiques: rendement absolu, position acheteur-vendeur, etc. C’est pourquoi Andres Rincon ne retient pas la grande majorité des fonds alternatifs dans la catégorie des FNB à rendement rehaussé.

Par contre, le segment des FNB amplifiés, qui est appelé à croître, prend place dans le segment des alternatifs, mais sans adopter toutes les stratégies typiques des fonds de couverture.

Essentiellement, c’est un portefeuille de titres portant dividende, lequel dividende est rehaussé grâce à un modeste levier de 1,25x qui permet d’augmenter de 25 % la teneur des mêmes titres déjà en portefeuille. Ce levier est quotidiennement ajusté par l’émetteur par l’achat ou la vente de titres sous-jacents, selon l’étude de Valeurs mobilières TD.

Dans son étude sur les FNB offrant les rendements les plus élevés, Marchés mondiaux CIBC note que les FNB d’obligations à haut rendement, les FNB d’actions privilégiées, des fonds de titres à dividende, peuvent satisfaire un investisseur qui recherche les rendements. Un conseiller devrait en comprendre les caractéristiques financières et fiscales avant de les offrir.

Par exemple, une stratégie obligataire rehaussée sera composée à la base d’obligations gouvernementales auxquelles on ajoute des obligations d’entreprise à haut rendement. Cependant, dans tous les cas, constate la CIBC, aucune stratégie ne produit des rendements aussi élevés que ceux des FNB utilisant des options.

Compromis à saisir

« La période est excellente pour les FNB à options couvertes, et décente pour les FNB amplifiés, juge Andres Rincon, et l’afflux de 2 G$pour l’année en cours le confirme. Pour les six premiers mois de 2022, alors que le marché américain a chuté de 19 %, l’ensemble de la catégorie des FNB à options couvertes a reculé de 14 %. Les amplifiés, eux, ont reculé de 18 %, presque comme le marché, mais avec une volatilité moindre et un revenu plus élevé. En tout et partout, c’est un premier semestre assez réussi. »

Du côté de la catégorie des alternatifs liquides, les rendements sont plus convaincants encore, l’ensemble du secteur n’ayant cédé que 5% la première moitié de l’année. « La plupart des FNB ici ne sont pas centrés sur les rendements, bien que certains le soient », précise Andres Rincon.

« Les FNB à options couvertes sont le produit de choix pour les investisseurs canadiens qui cherchent un revenu élevé – un aspect de première importance pour les retraités qui vivent de distributions », affirme la CIBC.

L’investisseur qui achète des FNB à rendement rehaussé doit le faire en toute conscience « que les rapports sont symétriques: ce que l’on gagne d’un côté, on s’expose à le perdre de l’autre », rappelle James Gauthier, responsable de la recherche et de la surveillance des produits chez iA Gestion privée de patrimoine.

Avec les options d’achat couvertes, vous récoltez un supplément de revenu, mais vous plafonnez votre rendement. Et si le marché est en baisse, vous y participez pleinement, note-t-il. Par contre, « si vous participez à un marché baissier, la volatilité accrue contribue à hausser la prime de risque et, du coup, le revenu », précise-t-il.

Dan Hallett, vice-président et associé chez HighView Financial Group, porte un regard plus sévère. « La stratégie des options d’achat couvertes peut fonctionner pour un certain temps, admet-il, mais à long terme elle va sous-performer comparativement au marché général des actions. Et ce n’est pas vraiment du revenu que vous générez avec ces stratégies d’options, mais de l’encaisse; et c’est de l’encaisse pour laquelle vous donnez autre chose en contrepartie. Cette encaisse est compensée par le coût total de la stratégie. Je n’ai pas encore rencontré un de ces produits que je trouvais assez attrayant au point de l’intégrer au portefeuille d’un de mes clients. »

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Aidez votre client à choisir un FNB ESG https://www.finance-investissement.com/edition-papier/produits/aidez-votre-client-a-choisir-un-fnb-esg/ Mon, 10 Oct 2022 04:06:00 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=89179 Découvrez notre approche progressive.

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Prenez un engouement pour l’investissement tendance, combinez- le avec un marketing parfois trop zélé de la part d’émetteurs dont les frais de gestion sont sous pression et ajoutez une bonne dose de populisme dénonçant les élites et leur programme d’action pour le climat. Résultat ? Un contexte difficile pour faire certaines recommandations.

Qu’on l’appelle investissement responsable, investissement durable, critères ESG (critères en matière d’environnement, de société et de gouvernance) ou autre chose – et quelle que soit la façon dont on le perçoit –, on ne peut pas ignorer l’ESG. Selon un sondage réalisé par Gestion de patrimoine TD l’automne dernier, 62% des Canadiens fortunés et des jeunes Canadiens nouvellement fortunés ont déclaré qu’ils avaient l’intention de faire des placements responsables au cours de l’année suivante. Du 1er janvier au 31 juillet 2022, le fonds négocié en Bourse (FNB) qui arrive au deuxième rang au chapitre des créations les plus élevées parmi tous les FNB inscrits à la cote au Canada était un FNB indiciel ESG, selon Banque Nationale Marchés financiers.

« Nos recherches montrent que les investisseurs s’intéressent à l’ESG et veulent en parler avec leurs conseillers », déclare Marcus Berry, vice-président, spécialiste des FNB, chez Invesco, à Vancouver.

Les organismes de réglementation encouragent cette conversation. La connaissance du client et le guide de conformité de l’Organisme canadien de réglementation du commerce des valeurs mobilières (OCRCVM) suggèrent que les clients doivent avoir la possibilité de faire part de leurs besoins en matière de placement et de leurs objectifs, notamment sur le plan des critères ESG.

Cependant, choisir un produit en se fondant sur ces conversations peut être compliqué, car l’investissement ESG revêt une signification différente selon les personnes. Les idées fausses des investisseurs – qui résultent en bonne partie du manque de divulgations normalisées sur les facteurs ESG et de mesures objectives dans ce domaine –, constituent un vrai problème.

« Les attentes des clients sont souvent différentes des produits que les gestionnaires d’actifs sortent sur le marché », dit Tim Nash, président de Good Investing Financial Planners, à Toronto.

Par exemple, les clients devraient comprendre que le marché secondaire n’est pas le bon endroit pour changer le monde, poursuit Tim Nash: « Ils peuvent avoir un impact beaucoup plus important par la philanthropie et l’investissement d’impact [privé]. »

« Aucun produit dans lequel vous pouvez investir ne résoudra d’un seul coup les problèmes », remarque Adam Murl, vice-président, recherche de détail et architecte principal de solutions, chez Guardian Capital, à Toronto. Une entreprise d’énergie solaire, par exemple, pourrait connaître des problèmes en matière d’ESG liés aux déchets ou à la main-d’œuvre. L’investissement ESG est « désordonné »et les progrès des entreprises concernant les facteurs ESG peuvent se faire « deux pas en avant, un pas en arrière », dit-il.

Toutefois, les initiatives des entreprises concernant l’ESG et le travail effectué sur les divulgations sont des preuves de progrès, selon lui. Il suggère aux investisseurs d’évaluer le programme des entreprises pour améliorer leur viabilité dans le temps, en étant conscients que les progrès s’accompliront probablement sur des années, non sur des trimestres.

À mesure que le domaine évolue et que les données ESG s’améliorent, les investisseurs seront de plus en plus à même de prendre des décisions de placement en connaissance de cause, ajoute Adam Murl.

Entre-temps, que doit faire un conseiller? Adam Murl suggère six étapes pour aider vos clients à choisir un fonds ESG.

  1. Informez-vous et informez vos clients

Pour commencer, mettez-vous à jour sur la multitude de termes utilisés dans le domaine, comme investissement d’impact, investissement avec filtre d’inclusion ou avec filtre d’exclusion, et obligations vertes.

« Vous devez être totalement prêt avant de commencer votre recherche [de produit] », dit Adam Murl.

Ces recherches vous seront également utiles quand vous aidez vos clients à déterminer leurs préférences et leurs attentes. Tout comme le cadre d’identification de l’investissement responsable basé sur la divulgation que le Comité de normalisation des fonds d’investissement du Canada (CIFSC) a publié plus tôt cette année. Il classe les fonds en fonction de leurs approches d’investissement responsable telles qu’elles sont énoncées dans les documents de réglementation.

Le cadre du CIFSC « contribuera à guider le conseiller, en utilisant la terminologie adéquate », dit Pat Dunwoody, directrice générale de l’Association canadienne des FNB (ACFNB), qui est membre du CIFSC. Étant donné que les clients peuvent éprouver des difficultés à formuler leurs préférences en matière d’ESG, les conseillers peuvent leur faire parvenir les catégories du CIFSC avant de les rencontrer, propose-t-elle.

Le CIFSC classe les fonds d’après six catégories d’investissement responsable qui ne s’excluent pas mutuellement:

  1. Intégration et évaluation des critères ESG (par exemple, fonds indiciels ESG ou fonds factoriels basés sur les principes de l’ESG);
  2. Investissement thématique en ESG (par exemple, fonds de technologies propres);
  3. Exclusions en ESG (filtre négatif);
  4. Investissement d’impact (par exemple, les fonds qui visent à produire un impact social mesurable);
  5. Les activités de mobilisation et de gérance liées à l’ESG (par exemple, les fonds dont les gestionnaires votent en faveur de projets liés au changement climatique);
  6. Meilleurs de leur secteur en ESG (filtre positif; par exemple, les fonds leaders en ESG).

Pat Dunwoody suggère également une première question facile à poser à un client, même s’il n’a pas manifesté d’intérêt pour l’ESG : y a-t-il des secteurs que vous voulez exclure ou appuyer ?

Généralement, selon Tim Nash, « la principale attente des clients touche la sélection négative ». Ils veulent se désinvestir totalement des combustibles fossiles, par exemple. (Pour vous assurer de la compréhension du client, pensez à lui parler de l’absence d’impact réel du désinvestissement, si l’impact est important à ses yeux.)

Un FNB indiciel ESG, fondé sur des règles et transparent, simplifie les choses, affirme Marcus Berry: » Il peut être très facile de déterminer quel est l’objectif de cette stratégie et si cela correspond aux objectifs et aux valeurs du client.

»Quelles que soient les préférences de votre client, acceptez-les, dit Tim Nash. « Si vous n’écoutez pas [les clients], ils vous quitteront. »Selon lui, le conseiller devrait éviter deux erreurs lorsqu’il parle d’ESG avec son client.

La première erreur est de couper la conversation avec le client ou d’être directif concernant les valeurs. « Il ne s’agit aucunement des valeurs des conseillers et de ce qu’ils pensent », dit Tim Nash.

Raconter n’importe quoi au client est la deuxième. « Soyez à l’aise de dire au client:“Je ne sais pas”, dit Tim Nash. Les clients n’ont pas nécessairement besoin d’un conseiller qui soit un expert dans ce domaine; toutefois, ils ont besoin d’un conseiller désireux d’apprendre et de travailler avec eux. »

  1. Fixez vos objectifs

À cette étape, il s’agit de déterminer où le client se situe entre les résultats financiers et les résultats sociaux, dit Adam Murl. Par exemple, veut-il consacrer 5 % de son portefeuille à l’investissement à fort impact, même si cela implique de sacrifier un peu de rendement ? Ou est-ce qu’un objectif financier, comme l’épargne-retraite, est prioritaire ?

Placez les fonds sur un spectre avec, à une extrémité, un fonds indiciel ESG à large base (sélection minimale, légère orientation ESG), et à l’autre extrémité, des fonds ayant plus de contraintes (sélection stricte, forte tendance ESG), suggère Tim Nash.

Plus le mandat d’un fonds comporte de contraintes, « plus il y a de compromis par rapport à l’indice de référence standard », dit Tim Nash. Ces compromis peuvent consister en une moins grande diversification, une plus faible exposition à l’énergie, des frais plus élevés et des rendements potentiellement plus bas.

« Faites connaître les compromis, parce qu’il y a parfois un peu de discordance », dit Tim Nash. Par exemple, le client peut avoir une forte préférence pour un fonds thématique, comme un fonds de technologies propres, mais avoir une faible tolérance au risque. Une solution potentielle pourrait être d’allouer une part plus importante aux titres à revenu fixe.

  1. Commencez la sélection

Créez une liste d’options de fonds en utilisant un outil de filtrage des critères ESG.

Pour un fonds donné, Tim Nash tient compte des notes ESG de quelques agences de notation ainsi que de paramètres comme le pourcentage de revenus provenant de combustibles fossiles.

Les méthodologies de notation des agences de notation varient (parlez-en à Elon Musk). Même si les notations ne devraient pas être le seul critère du choix d’un fonds, elles aident à situer les fonds sur le spectre, remarque Tim Nash.

  1. Vérifiez le fonctionnement du fonds

Examinez les principaux titres des fonds de votre liste pour vérifier s’ils sont conformes aux messages des fonds. « Si vous investissez dans un FNB de technologies propres, il serait préférable de trouver de nombreuses entreprises solaires et éoliennes en tête de liste, dit Adam Murl. Sinon, c’est juste du marketing. »

Un autre facteur à évaluer est la différenciation par rapport à l’indice. Si un fonds a les mêmes principaux titres que l’indice mais avec des frais plus élevés, le client peut avoir intérêt à détenir le FNB indiciel et à faire don des frais supplémentaires à un organisme de charité, dit Adam Murl.

  1. Évaluez les fondamentaux du FNB, y compris le coût

Il est toujours important d’évaluer le coût, que ce soit un fonds ESG ou non, étant donné son incidence sur les rendements.

Les recherches montrent que les fonds ESG ont souvent des frais plus élevés, affirme Adam Murl, c’est pourquoi les investisseurs doivent évaluer si des frais plus élevés sont valables compte tenu du résultat escompté. Par exemple, certains fonds utilisent une partie des frais pour investir dans des projets sociaux, poursuit-il.

La comparaison du coût d’un fonds à celui de son groupe d’homologues ou à celui de son équivalent non ESG peut fournir un contexte, selon lui.

Adam Murl suggère également d’utiliser des ordres à cours limité et de comparer les écarts cours acheteur-cours vendeur de différents FNB ayant des expositions similaires, qui peuvent varier considérablement. « Renoncer à ce rendement ne sert à rien si vous n’y êtes pas obligé », dit-il.

  1. Évaluez si le gestionnaire passe de la parole aux actes

Déterminez si le gestionnaire est actif auprès des entreprises pour qu’elles mettent en oeuvre le changement.

« Lorsque nous avons ces conversations avec les chefs de la direction et leurs conseils d’administration sur leurs émissions et leurs chaînes d’approvisionnement, cela nous mène à de meilleurs résultats dans le temps, dit Adam Murl. Les leaders en ESG seront transparents concernant leurs activités et produiront des rapports de mobilisation annuels ainsi que des politiques relatives aux votes par procuration et des lignes directrices en matière d’investissement responsable. »

Les investisseurs peuvent également considérer les engagements de la firme de gestion d’actifs, tels que les objectifs en matière d’émissions de carbone. De même, « les gestionnaires d’actifs qui prennent au sérieux les questions d’ESG auront des objectifs et des politiques identiques, déclare Adam Murl. En faisant des recherches à ce sujet, vous pouvez mieux vous assurer que la société de fonds est en phase avec vos valeurs. »

Si un client répond « non » lorsque vous lui demandez: » Voudriez-vous exclure certains secteurs ou en appuyer d’autres ? » cela peut clore la discussion temporairement. Mais précisez au client qu’avec l’investissement ESG il n’est pas seulement question de ses valeurs, mais aussi de la gestion du risque. Les entreprises qui gèrent efficacement leur risque ESG sont positionnées de manière à ce que leurs perspectives de bénéfices soient plus durables à plus long terme, ce qui est important pour l’investisseur à plus long terme, dit Adam Murl, de Guardian Capital.

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Éviter les faux pas de la quête de revenu https://www.finance-investissement.com/edition-papier/produits/eviter-les-faux-pas-de-la-quete-de-revenu/ Mon, 10 Oct 2022 04:03:00 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=89176 Une vérification diligente en est la clé.

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Les fonds négociés en Bourse (FNB) axés sur le revenu sont recherchés et l’offre est florissante. Avant de les adopter, conseillers et clients doivent faire leurs devoirs.

Ainsi, ce type de FNB a un large éventail d’actifs sous gestion: actions à dividendes, actions jumelées à des options d’achat couvertes, titres à revenu fixe (y compris ceux à haut rendement), etc.

Certains investisseurs, notamment des rentiers, perçoivent les produits à revenu élevé comme une stratégie intéressante pour maintenir un bon revenu de retraite, tout en réduisant le risque d’épuiser leur capital. Le choix parmi ce type de fonds ne manque pas.

Au 9 septembre 2022, Valeurs mobilières TD recensait 89 FNB à revenu rehaussé (enhanced yield) au Canada, pour un actif cumulatif de 15,5 G$. La grande majorité est sous forme de FNB d’options d’achat couvertes. Du 1er janvier au 9 septembre 2022, les créations nettes des fonds à revenu rehaussé étaient de 2,6 G$, soit 11,5% des créations nettes totales de FNB canadiens durant cette période.

« Nous rencontrons de nombreux investisseurs qui se soucient uniquement du rendement, et ils peuvent se retrouver à graviter vers les FNB qui ont les distributions les plus élevées dans leur univers de produits comparables. Or, une distribution élevée peut signifier une mauvaise performance récente des cours et un rendement plus faible à l’avenir », dit Daniel Straus, vice-président et chef de la recherche et de la stratégie sur les FNB à la Financière Banque Nationale.

On doit savoir si le revenu provient des distributions des titres sous-jacents ou d’une autre source comme les options ou le remboursement du capital. Parfois, la déclaration fiscale de fin d’année du FNB, consultable sur le site web des fournisseurs, apporte un éclairage sur ce plan.

Daniel Straus cite en exemple le FNB de répartition d’actifs Équilibré de série T ZBAL.T lancé par BMO Gestion mondiale d’actifs en janvier dernier. Il permet aux investisseurs de se procurer un portefeuille 60/40 actions/obligations similaire à celui de ZBAL (sans suffixe), mais assorti d’une distribution annuelle prédéterminée de 6 %. Le ZBAL.T –FNB BMO Équilibré est le premier fonds de ce type offert au Canada, selon BMO.

« Au 22 juillet, ZBAL affiche un rendement de distribution de 2,72 %. Cela signifie qu’environ 3,28% du revenu de ZBAL.T proviendra du “remboursement du capital”. C’est ce qu’on appelle la “monétisation” et correspond à retirer cette part de votre compte au fil du temps », explique-t-il.

Il s’agit d’un raccourci pratique pour les investisseurs qui doivent absolument atteindre leurs objectifs de revenu, estime Daniel Straus. « Ceux-ci doivent toutefois comprendre qu’une telle pratique entraînera une baisse de la valeur nette d’inventaire au fil du temps, car la base de capital est réduite. »

Le rendement des distributions est souvent exprimé en tant que « rendement sur 12 mois », qui résulte de la division des distributions des 12 derniers mois d’un FNB par le prix actuel. Si le cours d’un FNB a récemment connu une forte baisse, il peut afficher un rendement sur 12 mois inhabituellement élevé, tout comme une action qui a baissé, illustre l’expert. « Les investisseurs doivent veiller à ne pas se laisser séduire par ces sources apparemment faciles de revenus élevés, car ils pourraient tomber dans un “piège à rendement”. »

Ainsi, l’augmentation de rendement s’accompagne généralement de risques supplémentaires, ce qui n’est pas toujours approprié pour les clients. Les investisseurs devraient connaître non seulement le rendement sur 12 mois, mais également la catégorie du FNB pour comprendre la nature de la source fondamentale du revenu du produit.

« Comme pour tout FNB, le mantra principal est “sachez ce que vous achetez”, souligne Daniel Straus. Si vous êtes attiré par un FNB pour son rendement élevé, il est important de comprendre les sources fondamentales de ce revenu. »

Lorsque l’on choisit un produit, on doit faire une diligence raisonnable, renchérit Alain Desbiens, directeur, FNB BMO chez BMO Gestion mondiale d’actifs.

Parmi les paramètres à examiner, il évoque la méthodologie de la stratégie et la nécessité d’avoir une compréhension des placements sous-jacents.

« Par exemple, les FNB BMO de dividendes sont gérés selon une approche non indicielle et optimisent une stratégie de construction de portefeuille fondée sur des règles. Ils cherchent à éviter les sociétés mal en point en s’appuyant sur la qualité et la sélection fondamentale. Les sociétés sont sélectionnées selon des indicateurs précis tels que leur taux de croissance historique, leur momentum et la pérennité des dividendes », illustre Alain Desbiens.

La sélection d’un FNB d’actions axé sur le revenu se révèle donc une question complexe qui dépend de la catégorie d’actifs, estime Daniel Straus.

Le processus de diligence raisonnable devrait permettre de trouver les réponses à ces questions: le revenu provient-il uniquement des dividendes? Ceux-ci sont-ils plus élevés que d’habitude en raison de la concentration des entreprises ou des secteurs, par exemple les banques, l’immobilier ou les services publics ? Existe-t-il des « pièges à rendement » ou des distributions spéciales ponctuelles contribuant à un rendement supérieur à la normale? Comment le rendement se compare-t-il avec celui de l’indice de référence de marché large le moins cher ?

Cette dernière question est importante, selon Daniel Straus, parce que le ratio des frais de gestion agit souvent comme une pénalité sur le rendement. Ainsi, certains FNB de « dividendes » dont le ratio des frais de gestion est élevé peuvent effectivement avoir des rendements inférieurs à ceux des FNB de référence ordinaires dont les frais sont très bas.

« Les investisseurs ne devraient pas choisir un FNB de “dividendes” ou de “revenu” simplement parce que l’un ou l’autre de ces mots figure dans son nom, surtout s’il existe une solution de rechange beaucoup moins chère, mieux diversifiée et offrant un rendement plus élevé ! » souligne Daniel Straus.

Raymond Kerzérho est directeur de la recherche chez PWL Capital. Bien qu’il convienne que le public a un appétit pour les FNB d’actions qui sont orientés vers le revenu, il apporte une série de bémols à leur égard. La stratégie à dividendes élevés mène vers une diversification déficiente, « car la plupart des actions cotées en Bourse n’offrent pas de généreux dividendes ».

Un autre risque, selon lui, « serait de croire que les actions à dividendes élevés peuvent remplacer les obligations, ce qui n’est pas le cas ». De même, dans un compte non enregistré, « la stratégie à dividendes élevés est très inefficace sur le plan de la fiscalité, notamment parce que les dividendes étrangers sont imposables au même taux que les revenus d’intérêt ».

De plus, les fonds d’actions à revenu élevé ont tendance à être chers quant aux frais de gestion comparativement à des FNB de marché total.

Un autre risque lié à la stratégie à dividendes élevés découle du fait que souvent le rentier dépensera uniquement ses revenus de portefeuille. « Cela revient à dire que les dividendes vont dicter les revenus du rentier. Il existe de bien meilleures stratégies pour établir les retraits du portefeuille en fonction à la fois des besoins et aussi des moyens du rentier », précise Raymond Kerzérho.

Attrait des options

Le rendement de « distribution » d’un FNB provient souvent des dividendes, des coupons et des distributions que les actifs sous-jacents versent au fonds. Ces dividendes et distributions passent par le fonds après que les frais du FNB ont été accumulés, mais il peut aussi y avoir d’autres sources de rendement.

Une stratégie répandue au Canada pour extraire un rendement supplémentaire du panier sous-jacent d’un FNB consiste à vendre des options d’achat couvertes.

Selon cette étude, « la plupart des FNB canadiens ayant les rendements (yield) les plus élevés et dont l’actif sous gestion est supérieur à 50 M$ utilisent une forme ou une autre de vente d’options d’achat ou de vente », signale l’étude « Hunting For Exchange-traded Yield », publiée par Marchés mondiaux CIBC en août 2021. Des taux de distribution se situant pour la majorité dans la fourchette de 5% à 10 % étaient évoqués pour les 76 FNB dont le mandat est lié à des options d’achat couvertes considérés dans l’étude de CIBC. Ces fonds ont des ratios des frais de gestion qui varient de 0,71% à 1,17 %, selon ce document.

Une stratégie d’options d’achat couvertes consiste à détenir une position longue sur une action et à vendre une option d’achat sur ce même actif pour générer un revenu, explique Nirujan Kanagasingam, vice-président, chef des stratégies en FNB chez CI Gestion mondiale d’actifs, dans une communication.

Le revenu est généré à partir de la perception des primes des options d’achat et des dividendes reçus des actions sous-jacentes.

BMO est un pionnier en matière de FNB de vente d’options d’achat couvertes, mais la stratégie est maintenant répandue chez de nombreux fournisseurs, chacun appliquant souvent une stratégie d’options distincte.

« Les FNB BMO vendent des options d’achat hors du cours pour 50% des titres. Cela a pour effet de plafonner le rendement des positions vendues au prix d’exercice de l’option, jusqu’à leur échéance », mentionne Alain Desbiens.

BMO applique également un plafond par secteur. Dans le cas du FNB BMO vente d’options d’achat couvertes de sociétés canadiennes à dividendes élevés (ZWC), le plafond par secteur est de 40 %. Il est de 25% pour le FNB BMO vente d’options d’achat couvertes de sociétés mondiales à dividendes élevés (ZWG), illustre-t-il.

La stratégie d’options d’achat couvertes est généralement considérée comme une stratégie prudente, estime Nirujan Kanagasingam, puisqu’elle diminue le risque lié à la détention d’actions. « Cependant, le potentiel de croissance des hausses du cours des actions est plafonné à des montants au-dessus du prix d’exercice », dit-il.

L’acheteur des options d’achat paie une prime pour le droit d’acheter l’action de référence à un « prix d’exercice » défini à un moment donné dans le futur. Étant donné que le fonds « vend » ces contrats d’option, si le cours de ces actions est augmenté, cela signifie que certaines des positions en actions seront « rachetées » à des prix inférieurs à leur futur prix de marché et que le FNB ne connaîtra qu’une hausse partielle de ces positions en échange du revenu de la prime d’option, illustre Daniel Straus.

« Le résultat final est que les FNB d’options d’achat couvertes, en tant que groupe, ont tendance à avoir des rendements beaucoup plus élevés que leurs équivalents d’options d’achat non couvertes, mais ils connaissent moins de croissance dans les environnements à forte tendance à la hausse », analyse Daniel Straus.

En effet, les options d’achat couvertes sont généralement plus performantes lorsque les marchés sont stables ou en baisse, car cela limite l’exercice des options d’achat.

Pour cette raison, « nous ne les recommandons pas aux investisseurs à long terme qui recherchent un niveau élevé de croissance du capital pour leurs investissements, mais pour les investisseurs exigeants en matière de rendement, ils peuvent être des outils utiles pour augmenter le rendement », affirme Daniel Straus.

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Le fabuleux destin des FNB https://www.finance-investissement.com/edition-papier/produits/le-fabuleux-destin-des-fnb/ Wed, 13 Oct 2021 04:09:00 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=82359 L'industrie canadienne des fonds négociés en Bourse (FNB) a célébré les 31 ans du lancement du premier FNB en mars dernier.

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Peu après, en juin, elle soulignait l’atteinte du seuil de 300 G$ en actif sous gestion en FNB cotés au Canada. « S’il a fallu 26 ans au marché canadien des FNB pour atteindre ses premiers 100 G$ en actif en mai 2016, il lui a fallu ensuite trois ans et demi pour dépasser la barre des 200 G$ en novembre 2019 et seulement un an et demi pour les 100 G$ suivants », écrivait l’Association canadienne des FNB.

Ce qui surprend, c’est la vitesse de cette croissance. De la fin de juillet 2017 à la fin de juillet 2021, la part de l’actif en FNB canadiens par rapport à l’actif de l’ensemble des fonds d’investissement est passée de 8,5 % à 13,7 %. Et cette tendance devrait se poursuivre, tout comme la volonté de l’industrie des FNB d’innover, ce dont ce guide témoigne.

Nous en profitons d’ailleurs pour saluer le travail de tous ses acteurs, entre autres les conseillers, les courtiers, les mainteneurs de marché, les sociétés de courtage, les Bourses et plateformes boursières, ainsi que les régulateurs.

Bonne lecture.

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Une question de conviction https://www.finance-investissement.com/edition-papier/produits/une-question-de-conviction/ Wed, 13 Oct 2021 04:08:00 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=82358 Un gestionnaire de portefeuille doit avoir la discipline nécessaire pour s'en tenir à une approche dans le temps, notamment en cas de crise ou de marché baissier.

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J’ai adopté les fonds négociés en Bourse (FNB) pour la gestion de portefeuille à la suite de la crise financière mondiale de 2008-2009. À ce jour, il s’agit de la pire crise financière à laquelle j’ai dû faire face en plus de 30 ans de carrière en tant que gestionnaire de portefeuille.

À la suite de cette crise, je n’ai pas immédiatement utilisé les FNB. Peu d’investisseurs les connaissaient à l’époque et le choix était limité. Or, au fur et à mesure que les données financières devenaient disponibles, j’ai décidé de créer des portefeuilles discrétionnaires utilisant principalement des FNB, car j’ai réalisé que la majorité des produits gérés activement ne battaient pas leurs indices de référence sur de longues périodes. Par exemple, la recherche SPIVA de S&P Global montre que 75,3 % des fonds à grande capitalisation ont sous-performé l’indice S&P 500 pour les cinq années terminées le 31 décembre 2020, et que 98,6 % des fonds d’actions canadiennes ont sous-performé l’indice composite S&P/TSX sur la même période.

J’ai publié de nombreux articles sur le site de Finance et Investissement expliquant ce qui m’a attiré dans les FNB : leur faible coût, leur potentiel de rendement et leur facilité de gestion du risque. Ce que je voudrais souligner ici, c’est la conviction qui, selon moi, est nécessaire pour tirer le meilleur parti d’une stratégie de portefeuille modèle de FNB.

Les émotions et l’investissement ne font pas bon ménage. Comme l’a dit Warren Buffett, la peur et la cupidité sont les pires ennemis de l’investisseur. Pour moi, l’attrait des FNB tenait en partie au fait que les indices boursiers passifs et simples éliminaient les coups de tête et les émotions des gestionnaires actifs. Je trouvais la logique convaincante. S’il est si difficile de mieux performer que l’indice, alors pourquoi ne pas simplement acheter l’indice?

Toutefois, l’utilisation de FNB dans la gestion de portefeuille n’est pas une garantie unique de succès.

Le processus de construction du portefeuille est essentiel pour obtenir des résultats solides au fil du temps. Il commence par l’établissement d’un indice de référence qui servira de base à la sélection des FNB. L’indice de référence doit s’appuyer sur une déclaration de politique d’investissement qui décrit les paramètres d’allocation d’actifs et le profil de risque. Il doit également faire référence au style d’investissement du gestionnaire : approche descendante, ascendante ou à contrecourant (contrarian).

Les FNB feront leur travail en se rapprochant des rendements de l’indice, mais un gestionnaire de portefeuille qui manque de conviction dans ses compétences peut facilement manquer de discipline pour s’en tenir à son approche dans le temps, surtout en période de crise ou de marché baissier.

Dans les périodes difficiles, la tentation peut être grande d’ignorer les directives de la politique d’investissement et de remettre en question les décisions d’investissement et le style de gestion, ce qui ouvre la porte à des transactions motivées par les performances passées ou les questions des clients trop nerveux.

Dans de telles circonstances, il est essentiel que les clients restent investis et concentrés sur leur plan financier à long terme. Rééquilibrer les portefeuilles même lorsque les marchés baissent est également essentiel : une récente évaluation actuarielle du Régime de rentes du Québec a révélé qu’un rééquilibrage approprié pouvait ajouter chaque année jusqu’à 40 points de base de rendement, selon la composition du portefeuille.

Il est extrêmement important de parler aux clients en période de volatilité. Si ces derniers soupçonnent leur gestionnaire de portefeuille de remettre en question ses propres décisions ou de ne pas bien comprendre l’attribution du rendement du portefeuille, ils iront voir ailleurs.

La mise en place d’un comité d’investissement pour discuter des idées de négociation dans un portefeuille peut être utile pour maintenir la conviction dans une stratégie d’investissement à long terme. Je choisis des personnes de l’intérieur et de l’extérieur de mon entreprise pour discuter des décisions d’allocation d’actifs et de la sélection des FNB. Je ne cherche pas nécessairement des personnes qui approuvent mes décisions d’investissement; je recherche plutôt un échange perspicace. Parfois, ces discussions m’amènent à retarder une transaction ou à l’écarter complètement, mais dans tous les cas, c’est moi qui décide en dernier ressort.

Pour cultiver et maintenir la conviction dans une stratégie d’investissement, il faut établir et respecter un solide processus de gestion de portefeuille. Mais la conviction ne vous mènera pas loin si elle ne s’accompagne pas de discipline. Une fois que vous avez mis en place un processus, vous devez vous y tenir. Toutes sortes de tentations d’investir différemment de votre thèse d’investissement de base se présenteront. Résistez-y. La discipline consiste à s’en tenir à ce que vous savez et à ce en quoi vous croyez – complètement.

Une fois qu’un processus discipliné est en place, le test final de votre conviction est de vous demander : est-ce que j’investis dans le même portefeuille que celui dans lequel je conseille à mes clients d’investir? La réponse devrait être « oui ».

*Mary Hagerman, M. Sc., FCSI, CIM, PI. Fin, est gestionnaire de portefeuille et conseillère en placement chez Raymond James, dont les bureaux sont situés à Montréal.

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Rarement optimal, de couvrir le risque de change https://www.finance-investissement.com/edition-papier/produits/rarement-optimal-de-couvrir-le-risque-de-change/ Wed, 13 Oct 2021 04:06:00 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=82355 Pour un investisseur canadien, l'absence de couverture pourrait réduire la volatilité de son portefeuille et lui éviter un coût important.

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Parmi les principaux actifs auxquels sont généralement exposés les investisseurs canadiens, lequel a le mieux performé au pire de la tempête boursière survenue du 19 février au 23 mars 2020? C’est un actif qu’on ne voit pas nécessairement sur leur relevé de portefeuille, soit le dollar américain par rapport au dollar canadien. Durant cette courte période, la devise américaine s’est appréciée de 9,8 % par rapport à la devise canadienne, déclassant les obligations fédérales (2,8 %) et l’or (-2,5 %), selon les données disponibles sur Refinitiv.

Or, la tendance s’est inversée de manière spectaculaire au cours des 16 mois suivants. La quasi-totalité des marchés obligataires, boursiers et même des commodités affiche de forts gains du 23 mars 2020 au 30 juillet 2021. La paire dollar américain-dollar canadien ($ US/$ CA) reste pratiquement seule en territoire négatif, avec une variation de -14,1 % durant cette période.

Concrètement, pour un investisseur canadien dont le portefeuille ne comporte aucune couverture de risque de change, le rendement des actions américaines s’est avéré moins décevant pendant le marché baissier éclair du début 2020 (ex. : -34 % pour le S&P 500 en $ US, contre -27 % en $ CA) et moins bon au cours des 16 mois subséquents (96 % pour le S&P 500 en $ US, contre 69 % en $ CA) lorsqu’il est mesuré en devise locale, selon les chiffres de Refinitiv.

De tels écarts de performance ont ravivé les questionnements sur la meilleure approche à adopter en matière de couverture du risque de change. Analysons le cas le plus courant auquel font face les investisseurs canadiens: celui de la couverture de devise pour les fonds d’actions américaines.

Coûts non négligeables

Combien coûte l’opération de couverture des variations du taux de change entre nos deux pays? Explicitement, le coût est négligeable. Le marché à terme sur la paire $ US/$ CA est très liquide, ce qui explique pourquoi les ratios de frais de gestion des principaux fonds négociés en Bourse (FNB) d’actions américaines couverts pour la devise (XSP affiche un RFG de 10 points de base (pb), VSP, de 9 pb, et ZUE, 9 pb) sont pratiquement identiques à ceux de leurs versions non couvertes (XUS : 10 pb, VFV : 8 pb, ZSP : 9 pb).

Attention, cela ne veut pas dire que l’investisseur canadien doit s’attendre à ce que la performance du fonds couvert contre le risque de change soit identique à celle qu’obtient un investisseur américain. Il existe en effet des coûts implicites associés à la mécanique des opérations de couverture de change.

Pour les quantifier, comparons la performance de l’indice S&P 500 en dollars américains à celle du S&P 500 couvert en dollars canadiens publiées par la société Standard & Poor’s. Ce dernier est l’indice que suivent les principaux FNB d’actions américaines couverts et il opère avec des contrats à terme sur la paire $ US/$ CA à échéance d’un mois, rééquilibré mensuellement.

Résultat : de janvier 1994 à la fin de juin 2021, couvrir le risque de change du S&P 500 a engendré un coût implicite de 73 pb par année, en moyenne. C’est toutefois l’étendue de cet écart de performance qui frappe, allant d’un gain de près de 200 pb (début 2004) à une perte de plus de 400 pb (fin 2009). Comment expliquer cela?

Le premier suspect est le coût de portage (cost of carry) lié aux contrats à terme utilisés. Comme ceux-ci sont à échéance d’un mois, le niveau du $ US/$ CA vendu à terme doit tenir compte de l’écart de taux d’intérêt à un mois entre le Canada et les Etats-Unis. Comme le montre le graphique 1, ce facteur entraîne parfois un coût, mais il peut également générer des gains lorsque les taux d’intérêt sont plus élevés de notre côté de la frontière.

Ainsi, le différentiel de taux d’intérêt moyen depuis 1994 n’est que de 4 pb… à l’avantage des Canadiens. Alors, qu’est-ce qui explique véritablement le coût implicite observé sur la période? C’est l’effet résiduel de change, soit l’écart de performance engendré par le fait que la quantité de dollars américains couverts et la véritable exposition du fonds peuvent varier de façon importante entre les quatre semaines séparant les moments où un fonds rééquilibre sa couverture de devise.

Pour mieux comprendre l’effet résiduel de change, imaginons un fonds canadien reproduisant l’indice S&P 500, avec un actif de 100 M$ US en date du 28 février 2020, soit juste avant le pire de la crise de la COVID-19. Pour couvrir le risque de change, celui-ci vend à découvert 100 M$ US contre le dollar canadien. Un mois plus tard, lorsque vient le moment de rééquilibrer sa couverture, la valeur des actifs n’est que de 87 M$ US. Le fonds se retrouve donc avec un excès de position à découvert de 13 M$ US… sur un dollar américain qui vient de s’apprécier de 6 %. Cette situation lui coûte environ 75 pb de sous-performance par rapport au S&P 500.

En principe, cet effet pourrait être à l’avantage des Canadiens si le dollar américain et les actions américaines fluctuaient dans le même sens. Malheureusement, c’est exactement l’inverse qui se produit généralement – particulièrement depuis les 15 dernières années et surtout en période de forte volatilité boursière.

Écart de performance analysé

Maintenant que nous connaissons l’origine du coût implicite, qu’en est-il de la performance des actions américaines avec une couverture de change comparée à celle d’un portefeuille laissant le dollar canadien fluctuer librement? Pour y répondre, examinons cette fois le S&P 500 en dollars canadiens (c’est-à-dire aucune couverture) par rapport au S&P 500 couvert en dollars canadiens. Une analyse des fenêtres mobiles de cinq ans permet d’obtenir un juste milieu entre un intervalle trop court (bruyant) et trop long (peu informatif). À noter que pour allonger la période observée, le rendement du S&P 500 en $ US entre 1980 et 1994 est utilisé comme substitut pour le fonds couvert1.

Constat: depuis 1980, le S&P 500 couvert pour le change a sous-performé son alternative non couverte de 82 pb par année, en moyenne. Encore une fois, l’étendue de l’écart de rendement est considérable, allant de +1030 pb (en novembre 2007) à – 800 pb (en janvier 2016) sur une période annualisée de cinq ans (voir le graphique 2).

De plus, un portefeuille d’actions américaines couvert pour le risque de change s’est avéré plus volatil au cours des quatre dernières décennies. La différence entre l’écart-type des rendements en pourcentage du S&P 500 couvert en dollars canadiens et celui sans couverture est en moyenne de 91 pb sur une période annualisée de cinq ans.

Une hausse de la volatilité est observable depuis 2008. Le S&P 500 couvert en dollars canadiens s’est avéré nettement plus volatil (en moyenne de 280 pb sur une période annualisée de cinq ans) entre 2008 et 2021. Les deux stratégies présentaient pourtant plus ou moins le même niveau de risque entre 1980 et 2008.

Les constats: depuis 1980, couvrir le risque de change s’est avéré parfois très bénéfique pour les rendements, d’autres fois très néfaste, et en moyenne légèrement négatif. Plus récemment, les investisseurs ne couvrant pas le taux de change ont eu droit à des rendements nettement moins volatils. Pourquoi?

Vous aurez peut-être remarqué que la sousperformance moyenne du S&P 500 couvert (82 pb) est presque identique au coût implicite de couverture (73 pb). Ce n’est pas un hasard. En effet, on entend souvent que les mouvements de devises sont un jeu à somme nulle à long terme. C’est effectivement ce qu’un regard sur 50 ans de mouvements du dollar canadien par rapport au dollar américain nous indique – plus l’horizon augmente, plus la variation annualisée moyenne converge à zéro.

Bien entendu, l’étemel paradoxe en investissement est que bien que nous ayons pour la grande majorité un horizon d’investissement à long terme, personne ne vit dans le «long terme». Au contraire, nous sommes tous confrontés à la succession des variations à court et moyen terme qui, dans le cas de la devise, peuvent parfois donner lieu à des écarts de performance de plus de 10 points de pourcentage d’une année à l’autre.

Néanmoins, la bonne nouvelle est que si une perspective de portefeuille global est prise, ces variations annuelles offrent un précieux effet diversificateur. En fait, les données analysées démontrent que la devise américaine (par rapport à la devise canadienne) arbore pratiquement le titre d’ultime valeur refuge. Ni l’or ni les obligations gouvernementales ne peuvent se targuer d’une corrélation négative avec les marchés boursiers américains depuis près de cinq décennies comme le dollar américain (corrélation calculée sur une fenêtre glissante de 5 ans, voir le graphique 3).

D’ailleurs, ce phénomène s’est accentué lors des deux plus récents marchés baissiers – la corrélation des bons du Trésor et de l’or avec la Bourse augmentant au pire moment, tandis que celle du $ US/$ CA baissait. Concrètement, cela a permis de réduire du quart environ les pertes du S&P 500 en $ CA par rapport à son alternative couvrant le change lors des marchés baissiers d’octobre 2007 à mars 2009 (aucune couverture: rendement de -42,9 %; couverture complète: -58,5 %) et de février 2020 et mars 2020 (aucune couverture: rendement de -27,4 %; couverture complète : -35,9 %).

Stratégies à évaluer

À la lumière de ces informations, quelle est la meilleure approche? Laisser les rendements des actions américaines fluctuer parallèlement aux aléas du dollar canadien? C’est ce qui semble être la stratégie privilégiée sur une base stratégique.

Bien qu’on parle souvent de «risque» de change, dans le cas du $ US/$ CA, celui-ci a plutôt l’allure d’une bénédiction déguisée. C’est d’autant plus vrai aujourd’hui, considérant la rareté d’actifs offrant une diversification robuste par rapport aux marchés boursiers… sans pour autant amputer l’espérance de rendement à long terme d’un portefeuille.

Est-ce dire qu’il faut proscrire la couverture de change des actions américaines en toutes circonstances? Pas nécessairement. Au-delà de la froideur des chiffres, il ne faut pas sous-estimer la gestion des émotions qui peut rendre difficile le fait de s’en tenir à une stratégie lorsque son opposée surperforme. Par conséquent, couvrir 50 % de l’exposition à la devise est une pratique répandue qui n’est peut-être pas optimale du point de vue de la construction de portefeuille, mais qui peut s’avérer appropriée pour certains, dans la mesure où elle permet de minimiser le «risque de regret», tout en conservant une partie de l’effet diversificateur du billet vert.

De plus, si les mouvements du $ US/$ CA sont un jeu à somme nulle, par définition, ils doivent suivre un processus de retour à la moyenne. De ce fait, des occasions de couvrir (et découvrir) une fraction de l’exposition à la devise doivent forcément se présenter lorsqu’on atteint des niveaux de déviations extrêmes par rapport à une certaine valeur d’équilibre.

A ce chapitre, un concept populaire en valorisation de devises est celui de la parité des pouvoirs d’achat (PPA) absolue – une théorie basée sur la «loi du prix unique» selon laquelle le même panier de biens doit coûter le même prix, quelle que soit la monnaie dans laquelle ce dernier est fixé. Cette théorie comporte de nombreuses lacunes, mais offre tout de même un bon point de départ qu’on peut ensuite ajuster pour tenir compte du niveau moyen effectif du taux de change.

Ce faisant, on constate qu’une déviation d’environ 15 % par rapport au niveau de PPA ajusté a historiquement représenté un bon signal de renversement potentiel. Ce seuil de surévaluation du dollar américain a été atteint en mars 2020 et février 2016, et de sous-évaluation en mars 2011 et octobre 2007 – tous des points d’inflexion importants pour la devise.

En somme, comme pour toute décision de placement, il est nécessaire d’user de jugement quand vient le moment de déterminer son exposition au dollar américain. Dans tous les cas, il est important de prendre cette décision en ayant une vue globale du risque d’un portefeuille, en considérant les preuves solides du caractère défensif de la devise américaine et le coût implicite lié à sa couverture. De plus, on devrait considérer l’impact fiscal potentiel découlant du fait de passer d’un fonds à l’autre, ce qui peut rendre la gestion active de la couverture de change d’autant plus contreproductive pour les investissements dans des comptes non enregistrés.

Pour voir ces graphiques en grand, cliquez ici. 

1. Ce proxy n’inclut donc pas le coût implicite lié aux opérations de couverture. Toutefois, son effet est probablement limité sur cette période si on considère qu’un contexte de taux d’intérêt canadiens généralement plus élevés contrebalançait l’effet résiduel de change.

Afin de lire un rapport de Banque Nationale Investissements plus détaillé sur le sujet, cliquez ici.

* Louis Lajoie est stratège en investissement, Bureau du chef des placements, Banque Nationale Investissements

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Sous le capot des FNB de cryptoactifs https://www.finance-investissement.com/edition-papier/produits/sous-le-capot-des-fnb-de-cryptoactifs/ Wed, 13 Oct 2021 04:05:00 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=82354 Qu'on envisage un fonds avec détention physique de ces actifs ou adossé à des contrats à terme sur ces actifs, il importe d'en comprendre les rouages.

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Les premiers fonds négociés en Bourse (FNB) de cryptoactifs ont été lancés en février 2021 et cumulaient, en août 2021,4,6 G$ en actif (part de marché de 1,5 % de l’actif), selon Banque Nationale Marchés financiers. Offrant une exposition à ces actifs virtuels, ces FNB évitent aux clients les tracas liés aux portefeuilles numériques et aux restrictions portant sur l’achat de cryptomonnaies imposées par bon nombre d’institutions financières. Il est essentiellement question de FNB de bitcoins, la monnaie virtuelle la plus connue et négociée, ainsi que de FNB d’ethers. A l’instar des FNB de marchandises, les FNB de cryptoactifs présentent des risques et des particularités à bien comprendre.

Au moment de mettre sous presse, les autorités de réglementation américaines n’avaient pas approuvé les FNB de cryptomonnaies. Au printemps, la Securities Exchange Commission (SEC) exprimait ses réticences à l’égard des fonds de bitcoins, les jugeant hautement spéculatifs. L’absence de réglementation et le potentiel de fraude ou de manipulation sur le marché du bitcoin sont montrés du doigt. Or, en août, la SEC s’ouvrait aux fonds de bitcoins basés sur des contrats à terme, relançant la course à qui lancera le premier FNB américain du genre. On reconnaît que le marché des contrats à terme de cet actif a gagné en maturité.

Si l’attrait de la technologie blockchain ou chaîne de blocs a beaucoup à voir avec l’engouement des investisseurs pour les cryptomonnaies, le côté polluant de leur minage suscite la controverse.

« C’est préoccupant et des décisions devront être prises dans les prochaines années pour que cet actif existe à long terme », remarque Som Seif, chef de la direction de Purpose Investments. D’ailleurs, le réseau Ethereum a entrepris une démarche de réduction de son empreinte de carbone et travaille sur une nouvelle approche plus écologique.

Distinguons d’abord les FNB qui détiennent les cryptoactifs sous forme physique (BTCC, EBIT, BITC, BTCQ, BTCX) de ceux qui en offrent une exposition par l’intermédiaire de contrats à terme (HBIT, BITI). Dans le cas d’un FNB de bitcoins physiques, l’achat de cryptomonnaies est fait par le gestionnaire du fonds via « un portefeuille sécurisé et hors ligne (déconnecté d’Internet) afin de réduire le risque de vol », écrit Purpose sur son site web.

« Contrairement à l’investisseur individuel qui peut perdre ses mots de passe, ses clés et ses bitcoins, dans notre cas il s’agit d’un portefeuille froid (cold wallet) institutionnel comportant une multitude de contrôles de sécurité », explique Som Seif. Les bitcoins sont ensuite gardés par le dépositaire de cryptomonnaies réglementé, Gemini Trust, qui possède notamment une couverture d’assurance contre le vol équivalant à 200 M$ US.

« Les principaux risques de ces FNB sont liés à la capacité des mainteneurs de marché de jouer efficacement leur rôle », affirme Steve Hawkins, président et chef de la direction de FNB Horizons. Ces spécialistes contribuent à la liquidité du marché et font que la valeur d’un FNB reflète celle du sous-jacent comme le bitcoin ou Tether.

Or, une large part de mainteneurs de marché utilisent des contrats à terme pour couvrir leurs positions intrajournalières tant sur les FNB de bitcoins physiques que ceux dont le sous-jacent est constitué de contrats à terme sur bitcoin.

« Dans le cas du FNB BTCC, nous avons plusieurs mainteneurs de marché qui couvrent aujourd’hui leurs positions également en négociant des bitcoins physiques. Cela a grandement facilité l’exécution, les volumes et l’efficacité du marché de nos FNB », nuance Som Seif. Les inconvénients liés au marché des contrats à terme ne s’appliquent donc pas dans un tel cas. Plusieurs de ces mainteneurs de marché sont par ailleurs américains.

Comprendre les risques

Pour bon nombre de mainteneurs de marché cependant, il existe un risque que les contrats à terme réglés en espèces qu’ils utilisent se déconnectent de la valeur du sous-jacent physique. « Nous l’avons vu avec les contrats à terme de pétrole brut qui se sont négociés en territoire négatif pendant une courte période Tannée dernière », explique Andres Rincon, directeur et chef, ventes et stratégie de FNB, chez Valeurs mobilières TD. Ce risque serait plus important pour les FNB basés sur des contrats à terme, mais pourrait également avoir une incidence sur les transactions intrajoumalières des FNB adossés à des bitcoins réglés physiquement.

Un autre risque se présente lorsque des contrats à terme de bitcoins sont utilisés pour couvrir les positions intrajoumalières des FNB de cryptoactifs: le prix à terme du bitcoin et le prix au comptant (spot) du bitcoin seront rarement égaux. Cet écart de prix, qu’on appelle la base, variera selon divers facteurs. « Si la base des contrats à terme de bitcoins devient volatile, il sera plus difficile pour le mainteneur de marché de livrer le niveau de liquidités approprié au fonds à la fin de la journée, ce qui pourrait avoir un impact sur l’écart cours acheteur-cours vendeur du FNB », souligne Andres Rincon.

Pour les clients, ce dernier écart constitue un coût qui se matérialise à l’achat ou à la vente d’un FNB. Par exemple, si l’Evolve Bitcoin (EBIT) affiche un prix qu’un investisseur est prêt à payer de 18,20$ et un prix qu’un autre investisseur est disposé à vendre de 18,22$, l’écart cours acheteur-cours vendeur sera de 2 cents. Plus cet écart est important, plus le coût total de détention du FNB sera élevé.

Par ailleurs, le roulement des contrats à terme d’un mois à l’autre peut aussi poser problème. Comme les obligations, ces contrats ont une échéance. Lorsqu’un négociateur détient un contrat à terme qui arrive à échéance durant le mois, il se départ généralement de son contrat et fait un roulement en se procurant un contrat d’échéance plus longue afin de maintenir son exposition cible. Cela se complique quand le prix à terme d’un contrat est plus élevé que le prix actuel. On parle alors d’un effet contango, ou « report », ce qui est assez commun dans l’univers des contrats à terme de marchandises (comme l’or ou l’argent) puisque celui qui vend le contrat à terme veut être rémunéré, pour le stockage notamment. « Dans le cas du bitcoin, cet effet est davantage lié à l’incertitude du marché et à la volatilité du prix du sous-jacent: il s’agit de pure spéculation », confirme Steve Hawkins.

« Cet effet de roulement négatif des contrats va réduire directement le rendement du fonds et peut générer une sous-performance importante de ce dernier », observe Andres Rincon. Les FNB basés sur des bitcoins « physiques » sont exposés au risque de roulement pour quelques journées, alors que les FNB basés sur des contrats à terme y sont exposés de manière permanente. Dans un marché où le prix du bitcoin monte constamment, les FNB de bitcoins adossés à des contrats à terme devraient sousperformer les FNB de bitcoins physiques en raison de cet effet report, d’après Steve Hawkins.

De plus, il arrive que le prix à terme du cryptoactif soit inférieur au cours au comptant. Ce fut le cas en mai et juin 2021 quand le prix du bitcoin a dégringolé. En rachetant des contrats moins chers, cet effet de backwardation, ou «déport», va engendrer un gain pour le FNB de bitcoins adossé à des contrats à terme.

Un autre risque peut survenir lors d’une interruption temporaire de la négociation sur le marché des contrats à terme. Ce fut le cas en mai dernier alors que le Chicago Mercantile Exchange (CME) a suspendu les transactions sur ses contrats à terme de bitcoins à la suite d’une chute de quelque 30 % du prix de la monnaie virtuelle. « Cela a eu pour effet d’élargir les écarts cours acheteur-cours vendeur de ces FNB », remarque Andres Rincon. Comme on ne savait plus la valeur des contrats et qu’on ne pouvait plus en négocier pour se couvrir, cela a touché l’ensemble du marché des FNB de bitcoins tant physiques qu’avec des contrats à terme, selon Steve Hawkins.

« La dislocation des prix a été temporaire et son ampleur était variable d’un manufacturier à l’autre. Cela dépendait de la capacité des mainteneurs de marché à couvrir leurs positions et aussi des volumes reliés aux ordres de vrais vendeurs et de vrais acheteurs qui s’affichaient sur les plateformes», ajoute Steve Hawkins.

Ce genre de situation peut influer sur la qualité de l’exécution des transactions de l’investisseur de détail puisque les écarts de prix affichés peuvent s’élargir ou les prix pourraient même disparaître pendant un certain laps de temps.

Création et rachat de parts parfois difficiles

La plupart des mainteneurs de marché peuvent également créer de nouvelles parts de FNB ou en racheter. Ce mécanisme permet d’alimenter la liquidité du marché secondaire et de maintenir la valeur marchande du FNB le plus près possible de sa valeur liquidative (net asset vaine, ou NAV). Dans le cas d’un FNB de bitcoins physiques, si on a vendu trop d’unités, le mainteneur de marché voudra couvrir sa position en achetant l’équivalent en contrats à terme de bitcoins ou s’il le peut en achetant des bitcoins physiques (plus rare). En fin de journée, il va livrer à l’émetteur des bitcoins ou l’équivalent en argent de la valeur du fonds (NAV) de fin de journée, et ce, en échange d’un bloc de parts du FNB.

Lorsqu’il y a beaucoup de vendeurs d’un FNB, le mécanisme inverse peut survenir. Un mainteneur de marché qui détiendrait trop de parts d’un FNB de bitcoins particulier peut échanger ses parts excédentaires en fin de journée avec l’émetteur contre des espèces. Cela permettra donc au mainteneur de marché de ramener ses positions en inventaire le plus près de zéro afin de ne pas assumer de risque de marché jusqu’au lendemain.

« Dans le cas où le marché des contrats à terme est suspendu, cela pourrait compliquer les choses s’il s’agit d’un FNB basé sur des contrats à terme de bitcoins. On pourrait alors décider de ne pas créer ou encore, de ne pas racheter de parts ce jour-là», remarque Andres Rincon. La conséquence pour l’investisseur de détail devrait toutefois être limitée puisque le mainteneur pourrait, par exemple, créer des unités le lendemain et emprunter en attendant les titres sur le marché du prêt de titres.

Coûts encore peu connus

Personne ne connaît encore les coûts de détention des FNB de cryptoactifs. Bien que les frais de gestion oscillent autour de 1 %, ils pourraient s’avérer bien plus élevés. Certains manufacturiers ont d’ailleurs établi des frais plafonds. Par exemple, le fonds BTCC de Purpose a plafonné son ratio des frais de gestion (RFG) à 1,50 %. « Dans notre cas, nous croyons que ces frais seront nettement inférieurs en raison des économies d’échelle réalisées sur les milliards d’actifs en cryptomonnaies que nous gérons », mentionne Som Seif.

« En plus des frais de gestion, il faut ajouter les frais d’opération (compris dans le RFG) des fonds de cryptomonnaies qui pourraient s’avérer très variables et élevés », souligne Andres Rincon. Et la négociation de contrats à terme implique plusieurs coûts. Les mainteneurs de marché vont acheter et vendre des contrats afin de neutraliser en tout temps leurs risques. « Ces frais incluent ceux qui sont liés au maintien des marges suffisantes dans le compte auprès du CME », précise Steve Hawkins. Il y a aussi des frais de marketing et d’autres frais légaux encore inconnus. A tout cela, l’investisseur devra ajouter les frais de commission liés à l’achat et à la vente du FNB lui-même

« On recherche des volumes quotidiens d’échanges élevés et un écart moyen entre le cours acheteur et le cours vendeur faible. Pour l’instant, on ne détient pas cette information », souligne Steve Hawkins. Il faudra attendre au printemps 2022 pour connaître l’ensemble des coûts annuels lorsque les premiers états financiers seront publiés.

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