kentoh / 123rf

Passionné de finance, Pascal Fontaine, âgé de 41 ans, exerce le métier de conseiller depuis moins de deux ans, à Coaticook. Et déjà, il compte une clientèle qui lui permet d’être autonome et de très bien gagner sa vie.

Pascal Fontaine était auparavant conseiller en orientation organisationnelle. Les mandats qu’il recevait pour aider des travailleurs à réussir des transitions de carrière lui ont donné deux atouts importants : la capacité d’interaction humaine et le sens du développement des affaires, dit-il. «Ce sont des atouts qui me servent dans ma nouvelle carrière.»

L’attrait d’une carrière financière s’est avéré trop fort et a été alimenté par l’expérience de son propre conseiller. Ce dernier, David Thibeault, autrefois ingénieur, avait lui-même fait un changement de carrière.

En matière de placement, Pascal Fontaine est orienté vers la détention à long terme (buy and hold), mais tout en restant attentif aux occasions d’ajuster les portefeuilles en fonction des circonstances de marché et des analyses des gestionnaires de portefeuille.

Au moment de l’entrevue, soit avant que l’épidémie de coronavirus ne frappe le Canada, il était optimiste pour l’année 2020. «On constate que les sept dernières élections présidentielles aux États-Unis ont été positives pour la Bourse. Je n’ai rien touché dans les portefeuilles de mes clients, et moi-même, dans mon propre portefeuille, je n’ai pas du tout diminué le risque.»

Comme en fait foi sa sélection de titres, il privilégie les actions mondiales et américaines en sous-pondérant les titres canadiens.

«Notre économie est très axée sur la consommation, mais les Canadiens sont très endettés. De plus, nos possibilités en Bourse sont restreintes et tournent autour de l’énergie, des matières premières et de la finance. Avec l’international, on va chercher un important complément de diversification.»

Fonds équilibré mondial Manuvie – Série Conseil

Manufacturier : Gestion de placements Manuvie

Offre initiale du fonds : août 2013

Actif sous gestion (ASG) : 3,62 G$ (31 décembre 2019)

Ratio des frais de gestion (RFG) : 2,36 %

Rendement annualisé depuis la création : 9,19 %

Ce fonds est géré par Gestion de placements Mawer selon la philosophie typique de cette maison, qui est «d’être ennuyant et de faire de l’argent». Il vise une souplesse maximale en offrant une diversification mondiale, tant sur le plan géographique que sur le plan sectoriel.

«Ce fonds compose le coeur de mes portefeuilles, souligne Pascal Fontaine. Je l’aborde toujours avec le Fonds Combiné de dividendes stratégiques, un autre fonds équilibré de Manuvie.» Le Fonds Combiné doit en tout temps disposer d’au moins 51 % d’actions canadiennes, mais l’Équilibré mondial n’est pas contraint de la sorte.

Au 30 novembre 2019, le Fonds Équilibré mondial était composé à 60,3 % d’actions, à 30,5 % de titres à revenu fixe et à 9,2 % de liquidités. «Le gestionnaire surpondère les actions parce qu’il voit le ciel bleu», dit Pascal Fontaine.

Alors que bien des gens privilégient l’alpha, le bêta ou le ratio de Sharpe, Pascal Fontaine porte son attention sur les ratios de capture à la hausse et à la baisse. «Les gestionnaires du fonds sont toujours en train d’améliorer l’écart entre ces ratios. Pour la dernière période d’un an, l’écart est de 21 points, avec un ratio de capture à la baisse de 75,62. Ça indique qu’ils gèrent très bien les baisses de marché.»

Fonds Croissance américaine Power Dynamique – Série A

Manufacturier : Fonds Dynamique

Offre initiale du fonds : juillet 1998

ASG : 1,49 G$ (31 décembre 2019)

RFG :

3,82 %

Rendement annualisé depuis 10 ans : 19 %

«Ici, on vit des émotions à l’état pur», lance d’emblée Pascal Fontaine à propos de ce fonds concentré uniquement aux États-Unis.

Le gestionnaire Noah Blackstein est à la tête du fonds depuis sa création, il y a près de 22 ans. «Et il ne se préoccupe que de capture à la hausse», souligne le conseiller. En effet, en 2008, le fonds a plongé de 44 %, bien plus que les indices de référence courants. «Par contre, en 2013, il a bondi de 48,6 %», ajoute le conseiller.

Peut-être que Noah Blackstein ne se préoccupe que d’hyperperformance, mais il réussit parfois à résister vaillamment aux marchés dépressifs. En 2018, une année décevante durant laquelle le S&P 500 a affiché un gain de seulement 4,23 % et les pairs de Noah Blackstein perdaient 0,44 %, son fonds se démarquait avec une hausse de 23,1 %.

Par contre, en 2016, le fonds de Noah Blackstein a chuté de 14,3 %, alors que ses pairs progressaient de 5,85 % et que le S&P 500 obtenait un fort respectable 8,09 %.

Ce gestionnaire atypique, dans un marché aussi vaste que celui des États-Unis, entretient un portefeuille concentré de seulement 24 titres. Au lieu des vedettes américaines courantes, on trouve des titres relativement obscurs, comme RingCentral, ServiceNow et Dexcom.

Sous un ciel bleu comme celui qu’il perçoit actuellement, Pascal Fontaine est prêt à laisser courir son destrier, mais il le garde bien à l’oeil. «Le jour où je sentirai que les marchés commencent à se gâter, je vais le liquider», dit le conseiller. Évidemment, ce n’est pas un fonds pour tous les portefeuilles. «Je le réserve pour ceux qui veulent des performances significatives et qui envisagent de retrouver leur argent seulement dans 25 ou 30 ans.»

Fonds à revenu stratégique Manuvie – Série F

Manufacturier : Gestion de placements Manuvie

Offre initiale du fonds : janvier 2007

ASG :

9,5 G$ (31 décembre 2019)

RFG :

0,99 %

Rendement annualisé depuis la création : 6,56 %

Ce fonds, qui pratique une gestion serrée des risques de change, recourt à toutes les catégories de titres de revenu fixe partout dans le monde. «Ici, pas d’émotions, annonce Pascal Fontaine. C’est le Carey Price de mes portefeuilles, qui me sert à en abaisser la volatilité.»

Le ratio de capture à la baisse est extrêmement solide, se maintenant autour de 10 % dans toutes les périodes de 1 à 10 ans, tandis que le ratio de capture à la hausse s’améliore sans cesse, juge le conseiller. Sur 10 ans, il est de seulement 33,2 %, mais dans la dernière année, il s’établissait à 56,6 %.

Ici encore, la diversification mondiale constitue une qualité majeure. Les gestionnaires peuvent s’approvisionner à toutes les catégories obligataires, de la plus haute qualité jusqu’à la haute performance la plus risquée, mais toujours prudemment.

«En 2018, les obligations de qualité avaient des rendements si faibles que le fonds a accru à 35 % la portion de titres à haut rendement, puis récemment, il l’a réduite à 15 %.»

C’est le genre de flexibilité et de prudence qu’apprécie Pascal Fontaine.

Avec l’international, on va chercher un important complément de diversification.

– Pascal Fontaine