Un homme d'affaire qui hésite entre deux chemins dont un mène aux ténèbres et l'autre à la lumière
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En 21 ans de carrière, Michel Roy, représentant en épargne collective et conseiller en sécurité financière chez SFL, a développé une philosophie de placement qui s’articule autour d’une sélection rigoureuse de fonds.

«Ma philosophie se résume en trois points», dit-il. Sauf de très rares exceptions – l’une d’elles étant le fonds de Fidelity qu’il a sélectionné pour cette chronique -, il ne recommande jamais un fonds qui a un historique de moins de cinq à sept ans. «Il me faut de la longévité et une constance de performance; les saveurs du mois ne sont pas pour moi», ajoute-t-il.

Il ne veut que de la qualité supérieure, c’est-à-dire des fonds qui figurent dans le premier quartile des classements de Fundata trois fonds et de Morningstar, et ce rang doit être maintenu «pendant au moins trois ans, même cinq ans», note-t-il.

Enfin, il recherche une grande stabilité dans l’équipe de gestion, et le gestionnaire en chef doit être de premier ordre.

C’est sur la base de cette philosophie qu’il conseille une clientèle constituée à 70 % de gens actifs et à 30% de retraités. C’est dire qu’il a un certain penchant pour les fonds à croissance de haut calibre, comme le sont tous ceux de la sélection qu’il a soumise pour cette chronique. Toutefois, s’empresse-t-il de préciser, «je ne vais certainement pas confier tout l’argent d’un client à de tels fonds, mais plutôt leur réserver une allocation maximale de 15% à 20 %.»

En fait, il dit être adepte d’une structure équilibrée de portefeuille. Cela s’avère particulièrement approprié en cette période d’incertitudes liées à la pandémie, bien sûr, mais aussi à l’arrivée d’une nouvelle administration américaine qui apporte des points positifs sur le plan économique, mais aussi des points négatifs (comme l’annulation du projet de pipeline Keystone XL).

FONDS D’ACTIONS MONDIALES DE L’ENVIRONNEMENT MACKENZIE

Manufacturier :

Placements Mackenzie

Offre initiale du fonds

septembre 2018

Actif sous gestion (ASG):

435,7 M$ (toutes les séries, 31 décembre 2020)

Ratio des frais de gestion (RFG):

1,05 % (série F)

Rendement annualisé depuis la création:

29,3 % (30 octobre 2020)

La création récente de ce fonds semble faire mentir la consigne de longévité de Michel Roy, mais ce n’est qu’apparence. En effet, ce fonds reproduit la version institutionnelle originale dont la création remonte à 2007 et souscrit aux principes ESG (environnementaux, sociaux et de gouvernance).

Les perspectives ouver tes par les nouvelles énergies sont colossales, car des investissements totaux de 60 T$US (billions) en énergie propre sont prévus pour respecter l’Accord de Paris dans la lutte contre les changements climatiques.

Fait intéressant, les secteurs de l’environnement sont moins couverts par les analystes, ce qui peut mener à une évaluation inadéquate des titres et engendrer des occasions d’investissement.

Michel Roy a une grande confiance dans le gestionnaire, John A. Cook, un pionnier du secteur qui a fait ses preuves au niveau institutionnel et qui dirige la société Greenchip Financial, responsable du fonds.

Il aime aussi la grande diversité du fonds, une diversité qui se manifeste tant par les six secteurs où il investit (énergie verte, efficacité énergétique, écotechnologie, eau, agriculture durable et transport) que par sa couverture mondiale, où les États-Unis découpent une empreinte de seulement 15,6 %.

CATÉGORIE FIDELITY INNOVATIONS MONDIALES

Manufacturier :

Fidelity

Offre initiale du fonds

novembre 2017

Actif sous gestion (ASG):

7,4 G$ (toutes les séries, 31 décembre 2020)

Ratio des frais de gestion (RFG):

1,16 % (série F)

Rendement annualisé depuis la création:

36,5 % (31 décembre 2020)

Avec ce fonds créé il y a seulement trois ans, Michel Roy contredit sa consigne’ et pour cause ! Tout d’abord, «le fonds procure des rendements annuels mirobolants, lance-t-il. Pour l’année 2020, c’est 95 %.»

Plus encore que ces rendements étourdissants, c’est la qualité du gestionnaire, Mark Schmehl, qui retient l’attention du conseiller.

Mark Schmehl est un original aux idées très personnelles’ et très rentables. Chose étonnante, il atteint de tels sommets sans chausser les souliers habituels des investisseurs épris de technologies et qui ne jurent que par les FAANG (soit Facebook, Amazon, Apple, Netf lix et Google-Alphabet). Certes, le fonds investit dans des titres très populaires comme Zoom Video Communications, Tesla et Shopify, mais ceux-ci côtoient d’autres noms moins connus comme Roku, Square et SolarEdge.

«C’est la nature de son mandat que j’aime beaucoup», dit Michel Roy. Mark Schmehl recherche des actions d’entreprises susceptibles de bouleverser ou de révolutionner leur industrie. Il cherche deux types d’occasions diamétralement opposées : d’une part, des sociétés pour lesquelles les attentes et les valorisations sont élevées, d’autre part, des sociétés pour lesquelles les attentes et les valorisations sont faibles.

Mais attention, la volatilité est forte; c’est pourquoi, insiste-t-il, «la pondération de ce fonds dans mes portefeuilles ne dépasse pas 15 % à 20%».

FONDS DE CROISSANCE TOUTES CAPITALISATIONS AMÉRICAINES MACKENZIE

Manufacturier :

Placements Mackenzie

Offre initiale du fonds

juillet 2004

ASG:

1,8 G$ (toutes les séries, 31 décembre 2020)

RFG:

1,04% (série F)

Rendement annualisé depuis 15 ans:

11,8 %

«Un bijou ! lance Michel Roy. C’est une bombe avec des rendements annuels moyens de 18,5 % au cours des 10 dernières années.»

Comme son nom l’indique, ce fonds est concentré sur le marché américain et cherche ses occasions de croissance à tous les niveaux de capitalisation. «Ce que j’aime beaucoup, c’est qu’il cherche cette croissance à tous les stades de cycle de vie d’une entreprise. On ne parle donc pas d’une approche valeur ou momentum, ou même de croissance classique.»

Diversité de tailles, certes, mais diversité sectorielle aussi, le portefeuille du fonds couvrant une dizaine de domaines d’activité. S’il faut lui trouver une faiblesse, relève Michel Roy, c’est la place importante qu’il accorde aux technologies (39 % du portefeuille). Les FAANG sont presque parmi les 10 principaux titres.