Un portrait d'Anne-Marie Girard Plouffe

Spécialisée en gestion des risques et en planification successorale, Anne-Marie Girard-Plouffe oeuvre dans le secteur du conseil financier depuis plus de 30 ans, dont bientôt 25 comme associée au sein d’Option Fortune, la firme qu’elle a fondée avec Richard Giroux en mai 1995.

Option Fortune, avec une approche de style boutique, propose des solutions sur mesure en gestion de patrimoine aux propriétaires d’entreprises, professionnels, cadres dirigeants et retraités.

Depuis son bureau situé au 21e étage d’une tour de la rue Sherbrooke Ouest, à Montréal, la vue sur le centre-ville est magnifique et il est alors d’autant plus difficile d’imaginer qu’Anne-Marie Girard-Plouffe a déjà enseigné à des adolescents de niveau secondaire.

«Je voulais faire des études de droit, finalement je suis devenue enseignante», lance celle qui a pratiqué l’enseignement de l’histoire pendant trois ans dans un collège anglophone, après l’obtention de son baccalauréat en Canadian Studies à l’Université McGill. Elle évoque un concours de circonstances pour expliquer son parcours.

«J’ai obtenu mon diplôme très jeune de l’université, à l’âge de 20 ans, car à cette époque lorsqu’une personne réussissait bien à l’école, on lui faisait sauter des années. Cependant, à 20 ans, on connaît peu de choses de la vie et surtout, on ne sait pas toujours ce que l’on désire faire.»

Les premiers pas

Pendant ses études, Anne-Marie Girard-Plouffe a travaillé au comptoir de différentes succursales de la Banque CIBC. «J’avais une certaine facilité et on m’a confié différentes responsabilités assez rapidement», évoque-t-elle.

Avant l’enseignement, une fois diplômée de l’université, elle a été recrutée au siège social de la CIBC dans le service marketing, où elle a travaillé une année. «Ce n’était pas ma voie. Je voulais faire autre chose et je me suis dirigée vers l’enseignement.» Jeune mariée, après avoir enseigné pendant trois ans, Anne-Marie Girard-Plouffe a eu son premier enfant. «Dès lors, je ne me voyais plus passer toute la journée avec des adolescents, puis m’occuper de mon bébé le soir», lance-t-elle. Son mari de l’époque, un «agent d’assurance, comme on disait alors, avait son cabinet et m’a éventuellement demandé pourquoi je ne travaillerais pas avec lui».

Installée sur la Rive-Sud de Montréal au début des années 1980, Anne-Marie Girard-Plouffe développe sa pratique de courtier en misant sur le développement immobilier qui marque la région à cette époque.

«Je travaillais principalement avec des courtiers hypothécaires et des notaires. Les gens avaient besoin d’assurances hypothécaires, et cela m’a permis de rencontrer des familles, dont certaines sont demeurées clientes pour plusieurs années», raconte Anne-Marie Girard-Plouffe, qui convient d’avoir appris son métier à la dure.

«Ce n’était pas facile physiquement. Je travaillais le soir dans des campagnes qui sont devenues des banlieues, mais qui n’étaient alors pas encore développées. J’étais une jeune mère de famille à une époque où très peu de femmes pratiquaient le métier. Je suis d’ailleurs tombée de nouveau enceinte et dans ce temps-là, les congés de maternité n’existaient pas, surtout lorsque tu étais à ton compte», se rappelle-t-elle.

Le point de bascule

Anne-Marie Girard-Plouffe travaille alors avec plusieurs agents généraux, puis rejoint le Groupe financier PPI en 1986.

«C’était un autre monde, raconte-t-elle. J’y ai trouvé une équipe composée de gens très inspirants qui m’ont fait grandir dans mon travail, m’ont éduquée en me montrant ce qu’était l’assurance commerciale et comment travailler avec des entrepreneurs. Je suis devenue partie prenante d’une équipe, ce que je n’avais jamais vécu auparavant,»

Elle participe à plusieurs formations portant sur des sujets tels que les dons planifiés et termine notamment son cours en valeurs mobilières. Elle commence ensuite à offrir des présentations au sein de cabinets d’avocats et de bureaux de comptables du centre-ville de Montréal. Du coup, elle développe tranquillement une clientèle composée de professionnels, tout en continuant à travailler le soir avec sa clientèle familiale, qu’elle quitte graduellement.

«Ce ne fut pas un développement très spectaculaire, mais continu. Nous avions des produits destinés aux gens d’affaires, qui faisaient, par exemple, du financement de clauses d’invalidité et de décès dans une convention entre actionnaires», témoigne-t-elle.

Cette transition l’amène, en 1987, à quitter le bureau qu’elle occupe sur la Rive-Sud au profit d’un autre situé au centre-ville. Anne-Marie Girard-Plouffe ajoute : «C’est comme ça que ma carrière s’est réellement amorcée et ce fut un point de bascule».

Elle affirme avoir développé à cette époque de belles relations professionnelles avec des clients qui la voyaient comme une spécialiste capable d’aider leurs clients à trouver des solutions financièrement avantageuses, et non comme une vendeuse.

«Ce n’était pas toujours facile cette profession-là, à l’époque. Parfois, lorsque tu entrais dans un cocktail et que tu disais que tu travaillais dans l’assurance, les gens s’en allaient», illustre-t-elle en souriant.

La floraison

La décennie 1990 est particulièrement fructueuse en matière d’expériences pour Anne-Marie Girard-Plouffe. En plus d’amorcer son implication dans le milieu associatif financier en 1993 en rejoignant le conseil d’administration de l’Institut québécois de planification financière (IQPF), elle contribue en 1995 à la fondation d’Option Fortune.

En plus de toutes ces implications, elle retourne à l’université en 1992 afin d’obtenir ses titres d’assureur vie agréé et de planificatrice financière.

Bien qu’il eût alors été possible d’obtenir les équivalences pour ses diplômes, Anne-Marie Girard-Plouffe passe trois années à l’Université du Québec à Montréal.

«C’est la démarche qui a fait toute la différence pour la suite des choses», lance-t-elle avec fierté. Les connaissances qu’elle acquiert font en sorte que sa compréhension de ce qui se passe dans la vie du client change complètement, tout comme sa conversation avec les professionnels qu’elle sollicite.

«Je ne dis pas que je suis devenue une championne, mais ça m’a ouvert les yeux et après avoir fait mes études, je savais que j’étais à la bonne place», dit-elle.Outre son diplôme, son assiduité scolaire lui vaut le prix Robert-Lemay, que lui remet l’Institut des assureurs vie agréés.

«Anne-Marie a toujours eu le désir d’apprendre, de se perfectionner et d’ajouter d’autres cordes à son arc», confirme Jocelyne Gagnon, vice-présidente, Services de Planification – Québec, chez Conseils PPI.

Les deux femmes se sont liées d’amitié alors qu’elles travaillaient au Groupe financier PPI. «Elle était déjà dans le monde des affaires et était décidée à réussir sa vie dans ce milieu peuplé d’hommes à cette époque, explique Jocelyne Gagnon. Anne-Marie est une femme généreuse de son temps et de ses connaissances. Lorsque j’étais présidente de l’IQPF, je lui ai dit : « Anne-Marie, il n’y a que des hommes à mon conseil d’administration et j’ai besoin de toi ». Sans aucune hésitation, elle s’est jointe au conseil de l’époque et est éventuellement devenue la deuxième femme présidente de l’IQPF».

Anne-Marie Girard-Plouffe a rejoint le conseil d’administration de l’IQPF en 1993, «à une époque où tout avait été remis en cause, y compris sa pérennité», dit-elle. Des représentations en commission parlementaire furent nécessaires et elle s’est prêtée à l’exercice lorsqu’elle a présidé l’Institut, en 1997-1998.

«L’existence même de l’IQPF n’était plus assurée et il a fallu se débattre pendant plusieurs années afin de faire valoir son rôle et rendre la formation continue obligatoire», témoigne-t-elle. L’IQPF a finalement eu gain de cause alors qu’elle était présidente sortante.

Outre sa participation au sein du conseil d’administration de l’IQPF, Anne-Marie Girard-Plouffe s’est impliquée pendant 15 ans dans son comité de publication. «Hélène Blouin et moi avons écrit le bulletin pendant deux ans, en relève de Jocelyne Gagnon qui l’écrivait au départ. Puis nous avons convenu que ça n’avait plus de bon sens et nous avons créé un comité. Le magazine La Cible a ensuite été fondé», raconte-t-elle.

Une autre implication dans le milieu associatif financier mènera Anne-Marie Girard-Plouffe à siéger au conseil d’administration de l’Association de planification fiscale et financière (APFF) à compter de 2008. Elle présidera le conseil pour la période 2010-2011.

La fondation

Anne-Marie Girard-Plouffe s’associe à Richard Giroux et fonde le cabinet Option Fortune en mai 1995. S’ouvre alors le plus récent chapitre de sa carrière.

Si le lancement d’Option Fortune fut plus facile que les premières années de sa carrière, Anne-Marie Girard-Plouffe reconnaît avoir affronté certains défis. «Ça n’a pas été facile, car nous avons eu nos défis, mais aisé. Il a fallu apprendre à travailler ensemble, mais ça va faire 25 ans et nous sommes contents de ce que nous avons réussi à faire d’Option Fortune, avec des clients et des employés fidèles.»

Elle s’intéressait alors aux valeurs mobilières dans le contexte des polices d’assurance vie qu’elle vendait. «Je trouvais cela complémentaire, étant donné que ma clientèle était bien adaptée à ce type de produit et que j’avais beaucoup de demandes. Richard et moi nous sommes alors rencontrés et finalement, une chose menant à l’autre, nous avons décidé de nous associer, dit-elle. Ma clientèle n’était pas encore hyper mature, mais nous étions en 1994 et cela faisait quand même 14 ans que j’étais dans le métier lorsque nous nous sommes associés. Je commençais à avoir une belle clientèle d’affaires.»

Bien qu’ils soient associés au sein d’Option Fortune, Anne-Marie Girard-Plouffe et Richard Giroux, qui est aussi planificateur financier et conseiller en sécurité financière, ont chacun leur clientèle propre.

Si elle se compose encore aujourd’hui de cadres d’entreprise, d’entrepreneurs et de professionnels, en plus de retraités, la clientèle d’Option Fortune compte aussi sur une belle relève, selon Anne-Marie Girard-Plouffe. On y retrouve des enfants de clients, mais aussi de jeunes professionnels.

«Option Fortune reste une entreprise de planification financière et de conseils en sécurité financière principalement, ainsi que d’assurances collectives, précise Anne-Marie Girard-Plouffe. Notre but étant de servir les clients dans la totalité de leur situation financière, d’où la gestion de patrimoine globale.»

Elle ajoute : «Nous avons bâti et continuons de le faire, un cabinet qui, nous l’espérons, nous surpassera et continuera d’épauler nos clients et leur famille pour les générations à venir. C’est pour cela que nous développons, entre autres, nos ressources à l’interne.»