Aleksandr Khakimullin / 123rf

Je me souviens encore de mes débuts comme journaliste chargée du site web. À l’époque, en 2008, la crise financière battait son plein. J’ai rapidement dû apprendre ce qu’était un papier commercial adossé à un actif et comprendre comment des hypothèques impayées avaient pu mettre le marché boursier américain à genoux.

Je me rappelle d’ailleurs avec quelle patience tous les conseillers et conseillères que j’interviewais m’expliquaient les us et coutumes de leur industrie, que je découvrais un peu plus chaque jour. Au fil de ces entretiens, je n’ai pas tardé à développer un intérêt marqué pour la planification financière, la fiscalité et la rédaction de portraits d’entrepreneurs du secteur financier.

Souvent, on me demande si je suis devenue journaliste spécialisée en finance parce que j’aimais les chiffres. Dans les faits, non, pas du tout. Je suis plutôt la fille d’un entrepreneur qui cultivait des sapins de Noël qu’il exportait aux États-Unis. Fin investisseur, et lecteur assidu de la section Investir du Journal Les Affaires, mon père a sensibilisé tôt ses deux filles à l’importance de la littératie financière. J’étais donc consciente non seulement de l’importance d’une bonne planification financière, mais aussi du fait que les entrepreneurs sont avant tout des humains, et ce, qu’ils vendent un bien matériel ou des services financiers.

Ce qui m’a tout de suite fascinée dans l’industrie financière, c’est la ténacité, la passion et l’ingéniosité dont faisaient preuve les chefs d’entreprise que je rencontrais, du simple conseiller qui bâtit sa clientèle jusqu’au grand patron de courtier en valeurs mobilières. Par exemple, on pourrait penser qu’un dirigeant de cabinet de services financiers est quelqu’un de forcément plutôt «beige» ; pourtant, il m’est arrivé plus d’une fois d’avoir à éditer des propos qui étaient marqués d’un langage trop coloré pour paraître dans les pages de Finance et Investissement.

Que voulez-vous, lorsqu’on parle de conformité, parfois les esprits s’échauffent.

Parlant d’humanisme, j’ai aussi été aux premières loges, en 2015, de la générosité des professionnels du secteur financier au décès de notre rédacteur en chef, Christian Benoit-Lapointe. Durant plusieurs semaines, des témoignages touchants, provenant de toute l’industrie, ont déferlé dans ma boîte courriel et ont mis du baume sur mes plaies et celles de mon équipe, qui venait de perdre un patron et un ami des suites d’un cancer.

C’est donc avec tristesse, mais surtout en emportant beaucoup de bons souvenirs, que je quitte mes fonctions de directrice principale de contenu chez Finance et Investissement pour poursuivre ma carrière sous d’autres cieux. Cette édition de mars sera la dernière à laquelle j’aurai le privilège de participer. Je laisse FI entre les bonnes mains de mes collègues Alizée Calza, Richard Cloutier, Guillaume Poulin-Goyer et Frédéric Roy.

Je tiens à profiter de l’occasion pour les remercier de leur travail acharné qui permet de réaliser un journal marqué par la profondeur, la pertinence et la rigueur. Ce fut un bonheur pour moi de mener cette petite équipe de choc. Je crois sincèrement que le plaisir que nous avons tous les jours à travailler ensemble est perceptible dans le produit que nous livrons sur nos diverses plateformes.

De plus, Finance et Investissement n’existerait pas sans le travail régulier de toute notre équipe de valeureux journalistes pigistes. Ils forment une troupe d’élite qui nous permet de remplir les commandes les plus ardues, spécialisées et difficiles. Il ne faudrait pas non plus passer sous silence le travail de nos photographes, de nos réviseures et de notre caricaturiste, qui apportent leur expertise toute spéciale à FI.

FI, c’est également une série de chroniqueurs et de collaborateurs qui, des pages du journal à celles de la section Zone Experts de notre site web en passant par notre jury du Top 25, vous donnent l’occasion de réfléchir plus profondément sur diverses questions. N’oublions pas non plus toutes nos sources, qui acceptent de répondre, jour après jour, à nos questions. Sans elles, aucun des articles que vous lisez ne verrait le jour.

Je veux également remercier ceux qui oeuvrent dans l’ombre, que ce soit notre équipe de production, de technologies de l’information, d’abonnements et de marketing à Montréal, mais aussi notre équipe de vente, collègues d’hier et d’aujourd’hui, établie à Toronto, sans qui Finance et Investissement n’existerait pas. Des remerciements s’imposent aussi pour l’équipe de la publication soeur Investment Executive, ainsi que pour notre directrice éditoriale, Mélissa Shin, et notre éditrice, Stefanie MacDonald, qui savent toujours nous aider à surmonter les défis qui se présentent.

N’oublions pas, non plus, nos collègues journalistes du Journal Les Affaires, des magazines Conseiller et Avantages que j’ai eu le plaisir de côtoyer tous les jours au sein de notre salle de presse. L’acquisition de Conseiller et d’Avantages, en 2016, a été l’occasion pour nous d’agrandir notre famille avec l’ajout de collègues qui sont assurément devenus des amis.

Il serait aussi bien impoli de partir sans remercier Sylvain Bédard, vice-président Solutions d’affaires et éditeur du Groupe Les Affaires (et ancien grand patron de Finance et Investissement), ainsi que Pierre Marcoux, président de TC Média, pour leur soutien envers toute l’équipe de FI et ses mille et un projets. Notre petite famille d’empêcheurs de tourner en rond, si créative soit-elle, leur a sûrement fait faire quelques heures supplémentaires avec ses projets de toutes sortes.

Quant à vous, chers lecteurs, merci de nous lire, que ce soit sur le web ou dans le journal, et de m’avoir permis de cheminer avec vous durant la dernière décennie. Ce fut un honneur de servir un lectorat aussi dynamique, intéressé et stimulant.

Léonie Laflamme-Savoie

Directrice principale de contenu Finance et Investissement