Après la rage au volant, la «rage au bureau» ? Selon un sondage commandité par PruHealth, un assureur britannique, plus de 7 % des employés ont déjà été témoins d'un cas d'agression physique au bureau. Et tout près de 3 % ont admis en avoir été les instigateurs ! Insécurité d'emploi et stress seraient en cause. Ainsi, depuis la crise de 2008, le degré de stress au travail ne cesse d'augmenter, comme le montrent les sondages annuels menés dans 28 pays par Kenexa, une firme de consultants en ressources humaines. Ces derniers remarquent que les employés qui oeuvrent dans les secteurs peu touchés par la crise, comme les technologies de l'information, sont relativement immunisés. Ce qui n'est pas le cas des employés qui travaillent dans les secteurs touchés de plein fouet par la crise, comme les services financiers (http://tinyurl.com/blvvmro). Afin de leur permettre de se défouler, certaines entreprises de services américaines offrent à leurs employés stressés de «tout casser». Ainsi, moyennant un tarif de 45 $ le quart d'heure, les clients de Anger Room (Dallas, www.angerroom.com) peuvent prendre un bâton de baseball et fracasser les objets qui se trouvent dans la pièce. Ce qui est beaucoup, beaucoup mieux que d'agresser physiquement son collègue ou... son patron !
Des obligations gouvernementales ou... de la dette étudiante impayée ? Plusieurs s'interrogent, aux États-Unis, quant à l'imminence d'une bulle de la dette étudiante, puisqu'un marché de l'emploi anémique a entraîné une cascade de défauts de paiement. Selon certaines estimations, jusqu'à trois diplômés universitaires américains sur quatre vivraient, faute de mieux, chez leurs parents. Selon les chiffres de la New York Federal Reserve Bank, la dette étudiante totale a triplé au cours des huit dernières années pour atteindre 870 G$, soit davantage que la dette rattachée aux cartes de crédit (693 G$). Il n'est certes pas rassurant de constater qu'un étudiant sur cinq ne paie pas ses dettes à temps. Toutefois, contrairement à la crise des subprimes, les banques ne sont pas exposées à cette dette, puisque l'État fédéral américain en est responsable à hauteur de 88 %. En outre, trois étudiants sur quatre doivent moins de 28 000 $. La médiane se situe à 12 800 $ (http://tinyurl.com/6uxncud). Conclusion : la dette étudiante américaine ne sera pas à l'origine de la prochaine bulle financière.
Avec des ventes de plus de 20 000 exemplaires depuis son lancement en 1995, ce livre est devenu un best-seller dans le monde de l'édition au Québec. Et c'est d'autant plus remarquable qu'il s'agit d'une introduction aux rouages de la Bourse. Mais c'est si bien raconté qu'on le lit presque comme un roman ! L'auteur principal, Guy Le Blanc, explique comment il est devenu un connaisseur de la Bourse à la faveur du Régime enregistré d'épargne-actions (REA), créé au début des années 1990. De nombreux Québécois se sont alors découvert une vocation d'investisseur. Cela s'accorde d'ailleurs avec un des principes de base de Benjamin Graham et de Warren Buffett, selon qui il faut rechercher les entreprises «faciles à comprendre». Les auteurs s'inspirent de ces maîtres à penser et montrent comment lire les rapports financiers et repérer les entreprises bon marché. Ils font valoir les vertus de la patience, de la prudence et de l'indépendance d'esprit. À ces conditions, et en se limitant à une dizaine de titres, le petit investisseur pourrait mieux performer, selon eux, que les gestionnaires de portefeuille. Cet acte de foi ne sera pas partagé par tous les lecteurs de ce journal, mais le livre vaut vraiment le détour.
L'assurance médicaments arrive au premier rang des coûts des régimes d'assurances collectives du Québec. S'adressant aux conseillers spécialisés en assurance collective, ce guide brosse le tableau des grandes «familles» de médicaments (vente libre, génériques, biologiques, vaccins...) et des mécanismes de remboursement (système public, mutualisation). Cette lecture permet de mieux comprendre les raisons des hausses de coûts et éventuellement, de les expliquer à sa clientèle. La «boîte à outils du conseiller» - de la mise en place d'examens de santé pré-embauche à l'utilisation optimale des médicaments, en passant par la prévention des gros sinistres en cours de contrat - donne des moyens concrets d'intervenir d'une façon efficace. Notons que ce guide constitue le module 5 de l'audit des compétences en assurance collective, dont le passage permet de devenir membre de la Corporation québécoise des conseillers en assurance collective certifiés. Cet organisme compte 2 500 membres.
Certains conseillers américains reçoivent leurs clients en compagnie d'un... thérapeute, pour les aider à dénouer les conflits qu'ils entretiennent au sujet de l'argent. Membres de la Financial Therapy Association, une association de 300 conseillers créée en 2008, ils estiment que les clients ne pourront pas changer leurs comportements face à l'argent à moins de comprendre ce qui les motive. Et la plupart du temps, les gens ne connaissent pas leurs propres motivations, d'où l'intérêt du tandem conseiller/thérapeute (http://tinyurl.com/b5rnoyc). Selon un article publié par le Journal of Financial Planning, cette approche serait particulièrement utile à tous ceux qui «flambent» systématiquement leur argent. L'American Psychiatric Association envisage d'ajouter l'achat compulsif à la liste des maladies du DSM (Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorders), ce dernier étant «la» référence des psychiatres en matière de maladies mentales. L'achat compulsif toucherait 5,8 % de la population. Les auteurs de l'article estiment que la connaissance approfondie de la psychologie faciliterait beaucoup l'ouverture du dialogue avec les clients concernés (http://tinyurl.com/akfdnca).
L'auteur s'aventure sur un terrain peu connu, avec humour et un sens historique qui force l'admiration, puisqu'il remonte jusqu'à 800 ans en arrière. Il fait revivre sept «cerveaux» du passé qui ont fait avancer les connaissances en actuariat et en mathématiques, appliquées au monde de la retraite. Par exemple, c'est à un Britannique de la fin du 19e siècle du nom de Benjamin Gompertz que nous devons une «loi de la mortalité». Toujours d'actualité, cette loi dit qu'à l'âge adulte, les probabilités de mourir sont de 9 % par année. L'auteur a écrit sept équations mathématiques en s'imaginant comment ces sept penseurs les auraient créées s'ils avaient vécu parmi nous. Ces équations visent à répondre aux grandes questions que se posent les lecteurs de ce journal. Par exemple, combien de temps dureront les économies du nouveau retraité ? La règle du retrait des 4 % par année se défend-elle ? Quel pourcentage des avoirs doit-on consacrer aux actions ? Malgré ce que laisse entendre son titre, ce livre n'est vraiment pas destiné au commun des mortels, mais plutôt aux professionnels de la gestion de retraite... qui ont la bosse des maths.
«Les petits-enfants des boomers ne devraient pas s'attendre aux rendements boursiers dont ont bénéficié leurs grands-parents», soutiennent les auteurs de la dernière édition du Global Investment Returns Yearbook. Écrit par des professeurs de la London School of Economics, ce guide annuel ne passe jamais inaperçu. Selon l'édition 2013, les marchés boursiers des 20 à 30 prochaines années procureront des gains annuels moyens de 3 à 4 %, sans plus. Les marchés obligataires performeront moins bien, sous la barre du 1 %. Après avoir passé en revue les rendements boursiers de 20 pays au cours des 113 dernières années, les auteurs estiment que la moyenne annuelle de 6,8 % en gains boursiers enregistrés depuis 1950 est «anormalement élevée». Il en serait de même des 3,7 % annuels de l'univers obligataire affichés depuis 1950. La persistance des faibles rendements, concluent les chercheurs, exercera de fortes pressions sur les marges bénéficiaires des gestionnaires d'actif. «Des frais de 1 % pourraient gruger jusqu'à la moitié des gains futurs des épargnants et des retraités», disent-ils, ajoutant que les frais des gestionnaires d'actif ne pourront que diminuer avec le temps (http://tinyurl.com/bbgdjba).
Les fonds gérés sans contraintes, en fonction de la lecture du marché de leurs gestionnaires, sont de plus en plus populaires aux États-Unis. Des chercheurs de la Kansas State University estiment qu'«une nouvelle génération» de conseillers en fait maintenant son gagne-pain, aux dépens de l'approche dite buy and hold. Selon eux, les clients pourraient en pâtir, car ils ne pensent pas que les fonds à répartition tactique d'actif peuvent vraiment s'adapter aux changements des marchés et de l'économie. La marge d'erreur serait trop importante. Les chercheurs estiment que les épargnants sont mieux servis par le buy and hold. D'après eux, la popularité de la répartition tactique d'actif serait le résultat d'un syndrome de stress post-traumatique subi par les conseillers lors de la crise financière de 2008. Réalisé auprès de 1 090 conseillers, leur sondage indique que deux conseillers sur cinq auraient souffert de ce syndrome ! En conséquence, leur système de valeur aurait été ébranlé, nuisant ainsi à leur jugement professionnel (http://tinyurl.com/bhu7svv).
La Financial Services Authority (FSA), l'autorité britannique de réglementation en matière de services financiers, définit les cibles de rendements que les assureurs et les régimes de retraite peuvent faire valoir à leurs clients et dans leurs publicités. Depuis 2007, la cible moyenne se situe à 7 % (http://tinyurl.com/anhc6e9). Autrement dit, leurs publicités ne peuvent pas faire miroiter des rendements moyens de 10 %. Elles doivent s'en tenir à ces 7 %. La FSA a voulu connaître les effets de la crise financière sur cette cible. Elle a ainsi confié aux consultants PricewaterhouseCoopers le mandat d'étudier divers scénarios de rendement au cours des prochaines années. Selon eux, les rendements boursiers ne dépasseront pas une fourchette comprise entre 4 et 5,5 % (http://tinyurl.com/bcdyvtq). C'est pourquoi la FSA a décidé d'abaisser ses projections de rendements moyens à 5 % à compter d'avril 2014. Certains s'en inquiètent, puisqu'il deviendra plus difficile de «vendre» les vertus de l'épargne systématique. Par exemple, un individu dans la vingtaine qui gagne 30 000 £ et qui épargne 2 000 £ par an pour sa retraite voit son épargne-retraite passer de 540 000 £ à 335 000 £ à l'âge de 68 ans, ce qui représente une chute dramatique de 38 %.
Les belles années tireraient à leur fin. En effet, si l'on en croit un économiste réputé, le PIB des États-Unis n'augmentera que de 0,2 % par an d'ici la fin du 21e siècle... bien loin des 2,5 % annuels générés depuis le milieu des années 1950. Le professeur Robert Gordon, de l'Université North-Western, fonde son pronostic sur son interprétation du développement technologique. Avant 1750, dit-il, l'économie ne progressait que très lentement. C'était la norme. Tout a changé avec l'avènement de la machine à vapeur, qui a suscité au milieu du 18e siècle une première et immense poussée économique qui a duré jusqu'en 1830. Prenant la relève vers 1870, l'électricité, le pétrole et le moteur à combustion ont alors entraîné une deuxième poussée de croissance majeure d'une trentaine d'années. Enfin, l'informatique, Internet et la téléphonie mobile ont amené une troisième avancée économique importante, maintenant épuisée. L'économiste estime que les 250 dernières années de croissance sont l'exception, et non la règle. Il ne croit pas que le système d'éducation américain pourra produire les cerveaux capables de donner naissance aux grands changements technologiques de demain, et il pense que le vieillissement de la population nuira à l'évolution du pays (http://tinyurl.com/9rg4q5u). Cet économiste n'est pas le premier venu : il fait partie d'un prestigieux comité qui établit quand débutent et quand finissent les récessions. Cependant, ses critiques le qualifient de «techno-pessimiste», puisque nul ne peut dire quand et comment la prochaine révolution technologique se produira, qui pourrait résulter des nanotechnologies.