La propriété commune, une menace ?
Supposons que les principaux actionnaires des grandes entreprises qui dominent un secteur donné sont les mêmes. Encourageraient-ils ces entreprises à hausser leurs prix afin d’augmenter les marges ? Telle est la question posée dans une influente recherche portant sur l’industrie du transport aérien aux États-Unis. Ses auteurs estiment que le prix des billets d’avion serait de 3 à 11 % moins élevé si la propriété des transporteurs n’était pas aussi concentrée. Car à eux trois, BlackRock, State Street et Vanguard détiennent quelque 15 % de l’actionnariat des quatre plus importants transporteurs de l’Oncle Sam (https://tinyurl.com/yd6ha8be). Et à lui seul, le conglomérat de Warren Buffett contrôle environ 10 % de l’actionnariat de chacun de ces quatre transporteurs (https://tinyurl.com/yarn8wgr). Cela dit, la réplique de BlackRock a été cinglante. Après avoir remis en cause la méthodologie de l’étude, le gestionnaire d’actif souligne que les mandats des portefeuillistes ne sont pas les mêmes d’un fonds à l’autre, ce qui détruit l’illusion de l’unité des buts poursuivis. De plus, poursuit BlackRock, s’il y a hausse de prix dans un secteur donné, cela diminuera le pouvoir d’achat des consommateurs, ce qui heurtera la valeur des autres titres détenus par les grands gestionnaires d’actif (https://tinyurl.com/y7fap4oq).
- Par : Jean-François Barbe
- Source : Finance et Investissement
- 1 février 2018 30 mars 2019
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