Comment maximiser un investissement dans l’or? Cela dépendra en partie de l’importance que revêt pour vous le métal précieux lui-même et sur vos besoins en liquidité. Entre autres considérations essentielles, il y a le coût de posséder de l’or, que ce soit sous forme de coûts d’entreposage, de commissions de vente ou de frais de gestion et autres dépenses que facturent les fonds de placement. Il faut aussi que vous gardiez à l’esprit ce que cela pourrait coûter, en termes de commissions de vente ou d’écart des cours acheteur/vendeur, quand vous décidez que vous voulez vendre.

Détenir directement

La façon la plus simple de posséder de l’or est de le détenir physiquement. On peut se procurer de l’or sous forme de barres, de pièces, de pépites, de paillettes et de bijoux. On peut l’acheter à des courtiers, des négociateurs, des banques, en ligne et à certains endroits à des distributeurs automatiques. En possédant physiquement de l’or, il n’y a pas de risque lié à la contrepartie. Votre investissement n’est pas lié à une autre personne capable de tenir ses promesses ou de ne pas faire faillite.

Dans tous les cas, il y a un coût attaché à l’achat et à la détention physique d’or. Les lingots et les pièces se vendent à prime par rapport au prix au comptant ou la valeur nominale de l’or. Habituellement entre 5 % et 10 % de la valeur du métal lui-même, la prime couvre le coût de la fabrication et de l’expédition, ainsi que le profit du négociant.

Les barres ou pièces d’or dont le contenu aurifère vaut 10 000 $ peuvent donc en fait coûter entre 10 500 $ et 11 000 $. Certains détaillants en ligne peuvent faire payer jusqu’à 35 % de prime par rapport à la valeur nominale. En règle générale, les petites barres exigent de plus grosses primes que les grosses.

Il y a des coûts supplémentaires pour l’entreposage et l’assurance. Bullion Vault, un service de placement aurifère en ligne qui est en partie la propriété du Conseil national de l’or, fait payer 0,32 % par an, entreposage et assurance compris, si l’on détient les actifs pendant cinq ans. Les frais d’entreposage de certaines sociétés pourraient aller de 0,50 % jusqu’à 1,5 % de la valeur de l’actif. La location d’un coffre à une succursale bancaire peut aller de 50 $ à plus de 400 $ par an. Tous ces coûts s’accumulent et doivent être intégrés dans le calcul du coût final de la possession d’or.

Les courtiers et négociateurs dégagent un profit en achetant plus bas et en vendant plus haut que le prix au comptant. La différence entre les deux s’appelle l’écart cours acheteur-vendeur. Par exemple, si le cours acheteur est de 1 000 $ et le cours vendeur est de 1 005 $, l’écart est de 5 $, soit 0,5 %.

Détenir indirectement

Les fonds de lingots sont une alternative commode, bien que pas nécessairement bon marché, à un placement direct dans l’or.

En termes de ratio des frais de gestion (RFG), les fonds négociés en bourse tendent à être les moins chers, alors que les fonds communs qui versent des commissions de suivi aux courtiers et négociateurs peuvent être beaucoup plus chers.

Les options parmi les FNB à bas prix sont iShares Gold Bullion, qui a un RFG de 0,56 % et comporte une version couverte en dollars canadiens (CGL) et une version non couverte (CGL.C). Ce ratio des frais de gestion se traduit par un coût annuel de 56 $ sur un placement de 10 000 $. Parmi les fonds communs, le RFG de 1,31 % de la Catégorie de lingots d’or Sprott, série A fait de lui un des fournisseurs les moins chers.

Un autre placement négocié en bourse est constitué par les Reçus de transactions boursières de la Réserve d’or canadienne (MNT), qui représentent des avoirs directs d’or physique, promus par la Monnaie royale canadienne. Les frais d’entreposage en sont de 0,35 % par an.

Lorsque les RTB aurifères sont rachetés en échange d’argent liquide, la Monnaie conserve 5 % de la somme la moins élevée entre : 1) le cours moyen à la Bourse de Toronto du RTB, pondéré selon le volume, pour les cinq derniers jours de transactions comprenant la date du rachat; et 2) la valeur d’actif net par RTB à la date du rachat. Des frais de rachat et autres dépenses s’appliquent aux investisseurs qui choisissent de procéder au rachat sous forme d’or physique. Les RTB n’étant rachetables qu’une fois par mois, ils ne conviennent pas aux investisseurs qui ont besoin de liquidité un jour ouvrable donné.

Également cotés à la Bourse de Toronto et dotés d’une liquidité plus grande, on trouve les produits à capital fixe Fiducie d’or physique Sprott (PHY.U), et Central Gold Trust (GTU.UN). Leurs RFG sont respectivement de 0,48 % et 0,36 %. Les primes ou rabais de ces fonds aurifères par rapport à la valeur nette de leur actif varie.

Selon son mandat, un fonds investissant principalement dans l’or peut aussi détenir des actions, et ce ne seront donc pas des mises pures sur les lingots. La Catégorie de société aurifère CI détenait récemment deux tiers de ses actifs dans les actions aurifères. La Catégorie aurifère stratégique Dynamique, bien qu’elle soit principalement une mise sur les lingots d’or, détenait plus de 40 % de son portefeuille dans des actions.

Les certificats aurifères sont une autre manière indirecte de détenir de l’or. Les banques canadiennes émettent des certificats aurifères qui permettent aux investisseurs de détenir de l’or sans en prendre physiquement possession.

Les investisseurs dans les certificats aurifères ne paient pas de frais d’entreposage ou d’assurance, mais sont sujets à des frais de vente. RBC, par exemple, fait payer 28,95 $ plus 1 $ l’once de commission pour ses certificats aurifères.

Pourquoi détenir de l’or?

Qu’il soit détenu physiquement ou indirectement par des substituts comme les fonds communs, les FNB ou les certificats promus par les banques, l’or a des coûts qui sont associés à sa possession, et aucune distribution de revenu. Pourquoi dans ce cas investir dans l’or?

La raison la plus populaire d’acheter de l’or, dit Jamie Cohen, directeur stratégique à Canadian Bullion Services, est pour diversifier ses placements et assurer une couverture contre l’incertitude économique et politique mondiale.

« Depuis l’effondrement financier de 2008, de plus en plus d’investisseurs particuliers croient qu’il faut posséder des biens durables comme l’or pour assurer sa sécurité et se prémunir contre le système financier, dit M. Cohen. »

Historiquement, l’or est considéré comme un réservoir de richesse par les investisseurs particuliers comme institutionnels. « Les banques centrales du monde entier continuent d’acheter de l’or à des niveaux sans précédent, dit M. Cohen. Un environnement déflationniste (des taux d’intérêt plus faibles) est catastrophique pour le système bancaire et positif pour des biens durables comme l’or. Dans le cas de l’hyperinflation, historiquement, des biens durables comme l’or ont surclassé toutes les autres catégories d’actifs.

Les investisseurs devraient envisager une participation même faible à l’or pour se prémunir contre les possibles effets négatifs des politiques des banques centrales, dit Jaime Carrasco, gestionnaire de portefeuille adjoint à la Banque Scotia.

« Parce que l’or est la seule devise n’étant pas associée à un passif, elle jouit d’une immunité contre l’érosion constante des devises mondiales, et offrira la meilleure protection monétaire, dit M. Carrasco. Le niveau et le type de participation devraient correspondre au paramètre de risque-rendement de chaque client et à ses objectifs de placement. »