Publié par Capgemini et RBC Gestion de patrimoine, le Rapport sur la richesse dans le monde en 2015 qui en est à sa dix-neuvième année d’existence, désigne les « Particuliers fortunés » comme des personnes ayant un actif investissable de 1 million de dollars américains (M$ US) ou plus, compte non tenu de la valeur de la résidence principale, des objets de collection et des biens, durables et non durables.

Le rapport estime que près d’un million (920 000) de nouveaux millionnaires se sont ajoutés à la population mondiale des particuliers fortunés en 2014, population qui a connu une croissance tant sur le plan du nombre (14,6 M$ US) que de la richesse (56,4 billions de dollars américains (T$ US)), soit une hausse de près de 7 %.

Au classement de la richesse des particuliers fortunés, l’Amérique du Nord arrive en tête (16,2 T$ US), suivie de l’Asie-Pacifique (15,8 T$ US) et de l’Europe (13 T$ US). Toutefois, la croissance de la richesse en Asie-Pacifique devrait se poursuivre (croissance de 11 %, par rapport à 9 % en Amérique du Nord et à 4,6 % en Europe). Le rapport prévit que l’Asie-Pacifique devrait prendre la première place au classement de la richesse des particuliers fortunés avant la fin de 2015.

Satisfaction envers les gestionnaires de patrimoine

Selon les données du rapport, 73 % des particuliers fortunés se disent satisfait de leurs gestionnaires de patrimoine à l’échelle mondiale. C’est chez les particuliers fortunés d’Amérique du Nord que l’on enregistre le taux de satisfaction le plus élevé (82 %), et au Japon que l’on enregistre le taux le plus bas (56 %).

Malgré tout, le rapport montre que les gestionnaires de patrimoine évaluent mal dans quelle mesure les jeunes particuliers fortunés estiment leurs besoins compris. Dans une proportion de 76 %, les gestionnaires de patrimoine affirment qu’ils comprennent les besoins des jeunes particuliers fortunés, alors que seulement 61 % de ces derniers sont du même avis.

À l’échelle mondiale, les particuliers fortunés sont particulièrement préoccupés par : leur santé et celle de leur famille (68,7 %) ; leur sécurité financière pour toute la vie (66,2 %) ; le coût croissant des soins de santé (63,8 %), et la possibilité de mener le mode de vie qu’ils souhaitent à la retraite (62,8 %).

Dans une proportion plus élevée que les particuliers fortunés plus âgés (51 %), les jeunes particuliers fortunés (59 %) se disent préoccupés par l’ensemble des aspects de leur situation financière. Au contraire, moins de la moitié des gestionnaires de patrimoine (48 %) se disent préoccupés par les principaux aspects des finances de leurs clients.

Ce clivage pose d’autres défis pour les gestionnaires de patrimoine et leurs sociétés, car les jeunes particuliers fortunés ont également exprimé un besoin accru de soutien et de conseils professionnels de la part des gestionnaires de patrimoine (54 %, comparativement à 49 % des particuliers fortunés plus âgés), des niveaux de satisfaction plus bas (70 %, par rapport à 73 %), ainsi qu’une tendance plus marquée à opter pour une autre société ou un autre gestionnaire de patrimoine si ceux-ci ne répondent pas à leurs besoins (83 %, par rapport à 79 %).

Évolution du secteur

Le rapport estime toutefois que les pressions liées à l’évolution du secteur changeront de façon considérable le rôle traditionnel du gestionnaire de patrimoine.

« Divers nouveaux facteurs ont une incidence sur le rôle du gestionnaire de patrimoine, et le temps est venu de les prendre en considération, car ensemble, ils accélèrent la transformation du marché », souligne Andrew Lees, chef des ventes mondiales, Services financiers mondiaux Capgemini.

Les défis sectoriels, comme la réglementation et la hausse des coûts, de même que la banalisation croissante de certains services de base, contraignent les gestionnaires de patrimoine à se distinguer des nouveaux concurrents non traditionnels, comme les fournisseurs de services-conseils automatisés, soit les sociétés présentes en ligne seulement, ou des divisions de sociétés de gestion de patrimoine traditionnelles offrant des services de gestion de portefeuille automatisés.

Au sujet des services-conseils automatisés, le rapport note un intérêt marqué pour leur utilisation dans les marchés émergents comme l’Asie-Pacifique (76 5), à l’exclusion du Japon, et l’Amérique latine (70 %). Cette proportion est plus faible (34 %) chez les particuliers fortunés nord-américains. Les jeunes particuliers fortunés sont près de deux fois plus enclins que les particuliers fortunés plus âgés (67 %, comparativement à 38 %) à utiliser les services-conseils automatisés.

Le rapport met toutefois en lumière le fait que les gestionnaires de patrimoine sous-estiment l’intérêt des particuliers fortunés à l’égard de ces services. En effet, alors que 20 % des gestionnaires de patrimoine croient que leurs clients s’y intéressent, 49 % des particuliers fortunés songeraient à utiliser les services-conseils automatisés.

« Ces conclusions du dernier Rapport sur la richesse dans le monde démontrent la nécessité, pour les gestionnaires de patrimoine, de s’adapter de façon à répondre aux attentes en constante évolution de leurs clients. Pour renforcer la confiance, la satisfaction et la fidélité des jeunes particuliers fortunés, les sociétés de gestion de patrimoine doivent réévaluer les moyens traditionnels d’entretenir et d’approfondir les relations avec ces clients, et combattre la banalisation croissante des services qu’elles offrent en trouvant de nouvelles façons de se démarquer », ajoute Andrew Lees

Nouvelles priorités

Cette évolution du secteur devrait pousser le gestionnaire de patrimoine à offrir une gamme plus vaste de conseils et de services de soutien afin d’aider les clients à atteindre leurs objectifs et ainsi, tirer parti de l’ensemble des ressources de sa société.

« Les sociétés qui réussiront le mieux seront celles qui revoient la valeur qu’elles offrent à leurs clients afin d’être plus concurrentielles, estime George Lewis, chef de groupe, RBC Gestion de patrimoine et RBC Assurances. Alors que les marchés évoluent, il est important que les sociétés entretiennent un dialogue continu avec les gestionnaires de patrimoine et qu’elles développent les outils, les conseils et les ressources qui assureront la réussite de ces derniers. Cela est essentiel pour permettre aux sociétés de cerner les occasions de rehausser la relation client-gestionnaire de patrimoine et de répondre aux besoins changeants de leurs clients. »

Selon le rapport, les sociétés de gestion de patrimoine devront changer considérablement pour éviter de perdre du terrain. Il leur faudra investir dans des ressources plus importantes, de façon à ce que leurs gestionnaires de patrimoine puissent offrir des services de planification de patrimoine véritablement intégrés. Les sociétés qui tireront le mieux leur épingle du jeu seront celles qui habiliteront les gestionnaires de patrimoine, investiront dans la formation et le perfectionnement, et offriront une planification financière complète fondée sur l’ensemble des besoins de leurs clients.

Pour leur part, les gestionnaires de patrimoine devront mieux comprendre les besoins de leurs clients et les satisfaire, habiliter les clients par l’éducation et le dialogue, et proposer une gamme plus vaste de conseils et solutions de planification financière et de gestion de patrimoine. La technologie jouera un rôle de premier plan pour permettre aux gestionnaires de patrimoine d’affronter plus efficacement les nouveaux concurrents en offrant des services de planification de patrimoine et d’autres services personnalisés.

L’enquête a été menée auprès de plus de 5 100 particuliers fortunés dans 23 pays. En outre, l800 gestionnaires de patrimoine, dans 15 grands marchés, ont été consultés pour la production du premier Wealth Manager Survey de Capgemini, réalisé en 2015.