Mme Persaud gère environ 85 % du volet boursier du Fonds Fidelity Dividendes mondiaux, et environ 40 % du volet boursier du Fonds Fidelity Revenu mensuel mondial. Sa stratégie de placement est la même pour les deux mandats.

Détenant de 100 à 200 noms dans le Fonds Fidelity Dividendes mondiaux, Mme Persaud note que l’investissement mondial offre plus de diversification sectorielle, puisque le marché canadien est fortement concentré dans les ressources naturelles et les services financiers. Deuxièmement, ajoute-t-elle, il existe des inefficiences au niveau des prix à exploiter à l’échelle mondiale, « dans le sens où l’on porte peu d’attention aux actions mondiales moyennes. »

Pour Mme Persaud, la qualité est essentielle pour atteindre ses objectifs à long terme. Les actions axées sur la valeur étant des avoirs de haute qualité, dit-elle, les gestionnaires peuvent vraiment atténuer la volatilité, et cela parce que les compagnies de haute qualité ont tendance à avoir des bénéfices plus stables et plus prévisibles, une meilleure rentabilité et des flux de trésorerie disponibles plus solides.

Mme Persaud dit que ceux qui investissent dans les fonds axés sur les dividendes, nombreux d’entre eux étant plus âgés ou retraités, ont tendance à redouter le risque. « Donc d’après moi il est très important, dit-elle, de réfléchir à la protection à la baisse et de penser au risque et à la volatilité pour un investisseur attaché au revenu. »

Mme Persaud dit qu’elle ne cible pas le revenu car la plupart des industries, et donc leurs dividendes, peuvent être cycliques. Dans l’idéal, elle aime que les dividendes de ses avoirs soient de 0,5 % de plus que ceux de l’indice MSCI Monde (tous pays). Mais, ajoute-t-elle, seulement si ce rendement est conforme à l’objectif d’ensemble, qui est d’atteindre une meilleure valeur et une meilleure qualité que l’indice boursier.

Mme Persaud a trouvé des occasions au Japon, particulièrement il y a un an quand les actions étaient meilleur marché. Elle dit que le gouvernement actuel du Japon tente d’inciter les compagnies à devenir plus conviviales envers les actionnaires et pas seulement envers les employés, de mettre l’accent sur le rendement du capital et de détenir moins de liquidités dans leurs bilans. Mme Persaud estime que l’introduction par le gouvernement d’un code de gérance et de gouvernance pour les sociétés japonaises est positive.

Parmi les avoirs du Fonds Fidelity Dividendes mondiaux au Japon, on compte Olympus Corp (OCPNF). Ce fabricant d’appareils photo oeuvre également dans le secteur de la technologie médicale, notamment les endoscopes gastro-intestinaux permettant des opérations chirurgicales moins invasives. Pour l’un des types d’endoscope, Olympus détient 70 % du marché mondial, dit Mme Persaud, ce qui est « extrêmement élevé ». Investir dans ce type de produit, dit-elle, est une affaire de croissance. Pour ce qui est de la valeur, elle est impressionnée de voir qu’Olympus surveille plus attentivement ses coûts et sa production de flux de trésorerie.

La société canadienne Suncor Énergie (SU) est un avoir que Mme Persaud continue d’aimer, même avec la baisse des cours pétroliers. Il y a quelques années, la direction a eu une révélation et s’est davantage axée sur le rendement du capital. « Même à ces prix, il existe encore des flux de trésorerie disponibles de neutres à positifs, dit Madame Persaud. La société peut encore générer des liquidités malgré une baisse des cours pétroliers de près de la moitié. »

Parmi les avoirs américains de Mme Persaud, on compte General Electric (GE), qui offre plusieurs produits et services à la fois sur le marché des entreprises et sur celui des consommateurs. « La compagnie a récemment racheté 6 % de ses actions. C’est une utilisation vraiment intéressante du capital, dit-elle. Parallèlement, GE m’a donné un rendement en dividendes d’environ 3 %. Pour une société américaine, c’est vraiment impressionnant. »

Les sociétés américaines représentent environ 45 % des avoirs du fonds de dividendes. La gouvernance d’entreprise aux États-Unis est la meilleure par rapport au reste du monde, dit Mme Persaud, et la qualité des sociétés est parmi les meilleures.

Dans son positionnement du Fonds Fidelity Dividendes mondiaux, Mme Persaud a déjà intégré des augmentations potentielles des taux d’intérêt aux États-Unis. Elle ne détient aucune société de services publics, du fait qu’elles tendent à ne pas être en mesure de soutenir leurs dividendes avec leurs flux de trésorerie disponibles et qu’elles se négocient à des évaluations élevées. Ce sont des exemples d’actions riches en dividendes qui souffriraient d’une hausse des taux d’intérêt, dit-elle.

Sur le plan fiscal pour les Canadiens, Mme Persaud pense qu’investir à l’échelle mondiale offre des avantages qui dépassent largement ceux des crédits d’impôts pour dividendes que procurent les sociétés canadiennes. Ce crédit réduit les impôts pour les investisseurs qui détiennent des compagnies versant des dividendes, soit directement, soit par le biais de fonds de placements, dans des comptes non enregistrés.

Mais d’après Mme Persaud, « si vous pensez à ce crédit par rapport au potentiel de rendement ajusté selon le risque, il pourrait avoir triste mine en comparaison des avantages de la diversification que vous obtiendrez hors du Canada. »