Le rapport rédigé par Hugh Mackenzie et publié en janvier 2016 repose sur une analyse de la rémunération des PDG des sociétés canadiennes comprises dans l’indice TSX, selon les données contenues dans les circulaires de procuration émises en 2015.
Le dirigeant le mieux rémunéré au Canada est John Chen, grand patron de Blackberry, dont la rémunération totale atteint 89 715 019 $. En ce qui a trait à Donald Guloien, président et chef de la direction de Manuvie, il apparaît au sixième rang du classement avec une rémunération évaluée à 14 484 208 $, ce qui inclut un salaire de base de 1 438 720 $.
Le deuxième plus haut salarié du secteur financier occupe le 11e rang. Il s’agit de Daniel Daviau, le dirigeant de Canaccord Genuity Group. Sa rémunération totale estimée est de 11 742 891 $. Suit au 14e rang Edmund Clark, PDG de la Banque TD (11 436 575 $).
Les rangs 18 à 22 sont par la suite occupés respectivement par Jeffrey Orr de la Financière Power (10 616 245 $), Gerald McCaughey de la CIBC (10 552 908), Brian Porter de la Scotia (10 256 242 $), Gordon Nixon de la Banque Royale (10 232 274 4), et Louis Vachon de la Banque Nationale (10 147 628 $).
William Downe, dirigent de la Banque de Montréal, occupe pour sa part le 25e rang avec une rémunération totale estimée de 9 959 197 $.Réjean Robitaille, qui dirigeait la Banque Laurentienne en 2014, occupe pour sa part le 98e rang avec une rémunération totale estimée de 4 391 072 $.
Attribution d’actions en hausse
Les 100 présidents-directeurs généraux (PDG) les mieux rémunérés du Canada ont empoché en moyenne 8,96 millions de dollars (M$) en 2014. Il s’agit d’un recul d’environ 2 % par rapport à la rémunération moyenne de 2013, évaluée à 9,2 M$, selon les données de l’analyse. En comparaison, le revenu moyen des Canadiens est évalué à 48 636 $ pour 2014.
L’analyse du Centre canadien de politiques alternatives montre par ailleurs que seules deux femmes figurent au classement des 100 PDG les mieux rémunérés au Canada. Il s’agit de Linda Hasenfratz de Linamar, qui vient au 23e rang, et de Dawn L. Farrell de Transalta, qui occupe le 92e rang.
Concernant les différentes formes de rémunération, l’étude démontre que l’année 2014 est en nette rupture avec les années précédentes en ce qui a trait à l’utilisation des options d’achat d’actions. Ainsi, la valeur estimative des options sur actions attribuées aux dirigeants correspondait à 27 % de la rémunération totale en 2013, alors que cette valeur a reculé à 13 % en 2014.
En contrepartie, le recours à l’attribution d’actions a connu un sommet en 2014, équivalent à 39 % de la rémunération totale attribuée aux dirigeants. Il est trop tôt pour dire si cela représente une tendance, mais il peut s’agir d’une réponse des conseils d’administration à la critique des dernières années concernant l’utilisation des options d’achat d’actions dans la rémunération des dirigeants de grandes sociétés, souligne l’auteur du rapport.
On évoque également dans le rapport la promesse libérale consistant à limiter les avantages fiscaux liés aux options d’achat d’actions d’employés prévus par la Loi de l’impôt sur le revenu (Canada) en imposant un plafond qui ne s’appliquerait qu’aux employés gagnant plus de 100 000 $ par an en options d’achat d’actions.
Le nouveau ministre libéral des Finances, Bill Morneau, a indiqué à cet effet que les détails de la proposition seront précisés au cours des prochains mois, mais que tout changement apporté aux règles fiscales relatives aux options d’achat d’actions liées à l’emploi ne touchera que les options d’achat émises après qu’une décision aura été prise.
L’auteur du rapport estime que ces futurs changements incitent peut-être les sociétés et leurs dirigeants à maximiser l’attribution d’actions à titre de rémunération, le temps de trouver de nouvelles façons de faire et ainsi, éviter les impacts liés aux changements qui seront apportés aux règles fiscales canadiennes relatives aux options d’achat d’actions liées à l’emploi.
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