La crainte numéro un des fraudeurs : se faire prendre
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Ce chiffre exclue toutefois les activités comme celles liées au commerce de la drogue et à la prostitution, rappelle Joëlle Noreau, économiste principale chez Desjardins, dans son rapport intitulé L’économie souterraine fait de l’ombre à l’économie officielle.

« Un sondage réalisé par H&R Block auprès des Canadiens en 2014 a révélé que 53 % des personnes interrogées ont dit vouloir opter pour un paiement en liquide  pour éviter de devoir payer la TPS, note Joëlle Noreau. Cette même enquête rapportait que 58 % considéraient le paiement au noir comme une erreur.»

Pour sa part, le chercheur Bernard Fortin, professeur à l’Université Laval, parlait plutôt de 3 % du PIB québécois en 1993, de 4,6 % en 1997 et  5,7 % en 2002. Le chercheur a évalué qu’en 2002, chaque ménage québécois contribuait pour près de 4 300 $ à l’économie souterraine, contre 2 000 $ par ménage en 1996. Ces calculs ne considèrent toutefois pas les activités criminelles.

Au Canada, Statistique Canada évalue qu’en 2012 l’économie souterraine représentant 2,3 % du PIB canadien, soit 42,4 G$, contre 2,7 % en 1993. Le chercheur Friedrich Schneider, de l’Université Kepler de Linz en Autriche, estimait que l’économie souterraine canadienne s’élevait entre 10 et 20 % du PIB domestique en 2010.

Selon le rapport de Desjardins, « uniquement 6,4 millions de contribuables ont produit une déclaration de revenus en 2012 à Revenu Québec » pour un impôt moyen de 3 780 $.

La technologie facilite et défavorise l’économie souterraine

L’économie souterraine est à la fois stoppée et accélérée par l’arrivée des nouvelles technologies, selon le rapport.

« Par exemple, elles facilitent l’enregistrement des ventes dans la restauration. Par ailleurs, les transactions réalisées par Internet ont l’avantage de laisser des traces. De plus les nouvelles technologies permettent de recouper des informations sur les personnes et les sociétés beaucoup plus rapidement qu’à l’époque où tout était consigné sur le papier », note Joëlle Noreau.

Toutefois, en contrepartie, les nouvelles technologies accélèrent les communications et facilitent certains types de commerces qui échappent encore au fisc. Joëlle Noreau rappelle que les secteurs de l’hébergement et du transport vivent actuellement leur lot de problèmes reliés à la prolifération de l’offre de service qu’on y trouve.