Union Excel-CMA : la réplique de Peak

Ainsi, peu après l’annonce de cette alliance, rendue publique le 22 janvier dernier, Peak a reçu des appels de représentants « frustrés », a soutenu Robert Frances, en entrevue avec Finance et Investissement. « Le téléphone n’a pas arrêté de sonner, dit-il. Les conseillers disaient : « Vous me mettez à la porte? Pourquoi? Il n’en est pas question. » Ce n’est pas du tout le cas. »

Selon lui, jusqu’au 31 décembre dernier, CMA et Peak avaient une entente selon laquelle CMA recevait une commission pour avoir recommandé des conseillers à Peak. Cette dernière ne l’a pas renouvelée pour 2013.

« Les conseillers du Groupe CMA passaient leurs affaires chez nous, continuent de le faire et la plupart ont manifesté qu’ils n’ont aucun intérêt de changer ça, a affirmé Robert Frances. Les conseillers [qui ont un volume d’affaires important], c’est beaucoup d’actif qu’ils ne veulent pas déplacer. »

Finance et Investissement a joint Normand Caty, président du Groupe CMA, par courriel pour tenter d’obtenir sa version des faits. À l’extérieur du pays, celui-ci a indiqué qu’il répondrait à nos questions mardi.

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La semaine dernière, aucun représentant en épargne collective n’avait encore indiqué son intention de délaisser Peak, selon Robert Frances. Ce dernier s’attend toutefois à recevoir « quelques démissions » de conseillers qui passeront de Peak au nouveau regroupement Excel-CMA.

Il reste que lorsqu’un cabinet change de propriétaire, cette situation déclenche alors une série d’obligations en matière de conformité.

Par exemple, avant que son courtier accepte de nouvelles transactions, le conseiller peut devoir faire signer de nouveaux formulaires. Cette surcharge de travail pour le conseiller peut également susciter des questions des clients, notamment sur la solidité du nouveau courtier.

Tant qu’à déjà effectuer ces opérations, certains conseillers peuvent en profiter pour vérifier s’ils peuvent améliorer leur sort auprès d’autres cabinets. Pour les autres courtiers en épargne collective, c’est aussi une occasion de faire du maraudage.

Capital-actions

Robert Frances déplore également que lors de la conférence de presse du 22 janvier dernier, Normand Caty ait souligné qu’avoir accès au capital-actions de la nouvelle entité fusionnée était important. Cette affirmation laisse sous-entendre que le dirigeant de CMA n’a pas eu accès à l’actionnariat du Groupe Peak, selon Robert Frances.

« On n’a jamais eu de discussion sur ça, martèle Robert Frances. On a été extrêmement surpris d’apprendre ça à travers les médias. »

Plusieurs questions

Par ailleurs, Robert Frances se pose plusieurs questions sur la transaction entre Excel et CMA, dont les détails n’ont pas été dévoilés. « Deux concurrents d’assurance qui décide de développer des fonds mutuels. Je ne comprends pas comment ils vont faire cela ensemble. »

Selon Robert Frances, de l’entrepreneuriat, pour une industrie, est une bonne chose, tout comme le fait que la nouvelle entité demeure indépendante. « L’indépendance de conseil c’est important, mais il faut que ça se fasse bien. Si cette nouvelle vision va finir dans les mains de la firme américaine qui a acheté Force financière Excel, ça serait moins bon pour le Québec et les conseillers », estime-t-il.