Il y a aussi l’Association professionnelle des conseillers en services financiers (APCSF), qui rassemble principalement des conseillers indépendants ou qui ne travaillent pas dans une institution financière. C’est sans compter Advocis, fondée en 1906, qui se dit la plus ancienne association de conseillers en services financiers du Canada.

Viennent ensuite une myriade d’organisations de l’industrie qui défendent, souvent par la bande, des questions chères aux conseillers. Parmi elles, on retrouve notamment le Conseil des fonds d’investissement du Québec (CFIQ), la branche québécoise de l’Institut des fonds d’investissement du Canada (IFIC), dont le mandat est de défendre les intérêts du secteur du courtage de fonds d’investissement, et du même coup, ceux des conseillers.

L’Association canadienne du commerce des valeurs mobilières (ACCVM) représente quant à elle les sociétés de courtage en valeurs mobilières du Canada, donc indirectement les conseillers en placement de ce secteur. Même chose pour l’Association canadienne des compagnies d’assurances de personnes (ACCAP), qui parle au nom des assureurs, et par la bande, des conseillers en sécurité financière qu’elle emploie, tout comme le fait l’Association des banquiers canadiens (ABC) pour les conseillers en succursale.

Il y a aussi l’Institut québécois de planification financière (IQPF), dont la mission première est de décerner le diplôme de planificateur financier et d’établir les règles relatives à la formation continue, mais qui milite aussi en faveur de l’avancement de la profession de pl.fin., notamment par l’intermédiaire d’un projet d’ordre professionnel.

C’est sans compter tous les dirigeants d’institutions financières, de courtiers ou d’agents généraux, appelés au passage à défendre vos intérêts tout en faisant valoir les leurs.

En voilà des gens qui parlent au nom du représentant ! Même si tous répondent à des besoins différents, comment le ministre des Finances ou un sous-ministre dont l’emploi du temps est hyperchargé, peut-il faire le choix de l’organisation qui aura son oreille ? Quel lobby aurait le plus d’influence ?

Ce portrait hétérogène dénote un manque d’unité dans l’industrie. Et ce manque d’unité cache le risque que les actions des uns nuisent à celles des autres. Un risque qui semble parfois se matérialiser.

Par exemple, il est de notoriété publique que le courant ne passe pas entre l’APCSF et le CDPSF. Alors que ces organisations auraient tout intérêt à unir leurs efforts dans la défense d’intérêts communs, elles préfèrent débattre de leurs statuts constitutifs respectifs.

Imaginons un seul instant que plutôt que de s’opposer l’une à l’autre, ces deux associations s’adressent d’une seule voix aux autorités de réglementation et aux instances gouvernementales et qu’elles défendent ensemble les intérêts des conseillers dans des dossiers comme la révision de la Loi sur la distribution de produits ou services financiers ou les réformes éventuelles au règlement 31-103. Que d’énergie mieux investie !

À l’heure où l’industrie est bouleversée par les changements technologiques et par un train de nouvelles mesures réglementaires à venir, les conseillers québécois de l’industrie financière ont besoin d’un porte-parole fort pour défendre leurs intérêts.

Et il n’en tient qu’à l’industrie de s’unir pour y arriver. Ils devraient à tout le moins trouver le dénominateur commun, l’enjeu sur lequel ils sont en mesure de s’entendre pour atteindre un objectif précis. Car à défaut de le faire, d’autres gagneront en influence auprès des autorités et des décideurs. Voilà qui n’est pas dans l’intérêt des conseillers. Si l’union fait la force, le manque d’unité exacerbe les faiblesses.

L’équipe de Finance et Investissement