Une récompense pour celui qui temporise
Il existe un remède à la procrastination, ce mal qui ronge tous ceux qui remettent allègrement à demain ce qui peut être fait aujourd’hui. Et ce remède, emprunté à la psychologie comportementale, est à base de récompenses et de suivi personnalisé. Les responsables d’une institution financière s’étaient rendu compte que les dossiers de prêts à des petites entreprises traînaient au cours des deux premières semaines du mois. Cependant, le rythme s’emballait au cours de la deuxième quinzaine et atteignait son point culminant lors de la dernière semaine, ce qui suscitait des problèmes d’engorgement dans le traitement des dossiers et du stress chez les employés. Appelés à la rescousse, des consultants ont conclu que les gestionnaires de prêts manquaient de motivation, car leurs bonis étaient calculés à partir de leur performance mensuelle. En conséquence, ils ne «mettaient la machine en marche» qu’au milieu du mois. Les consultants ont alors imaginé d’accroître les bonis si les dossiers étaient traités en début de mois. Les résultats ne se sont pas fait attendre. Cependant, les consultants ont insisté pour que la révision de la politique de bonis soit accompagnée de rencontres individualisées entre les gestionnaires de prêts et leurs patrons, ainsi que par des rappels périodiques, s’adressant à tous, sur les objectifs à atteindre (http://www.nber.org/papers/w16944). Les consultants ont ainsi appliqué un principe de base en psychologie comportementale, soit la mise en place d’un système comportant un but et des délais précis, et fonctionnant avec des participants motivés.
- Par : Jean-François Barbe
- Source : Finance et Investissement
- 15 février 2013 15 février 2013
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