Mais pourquoi se donner cette peine? Selon l’Agence du revenu du Canada (ARC), en 2012, les premiers 10 822 $ de revenu gagnés par un résident canadien quel qu’il soit ne sont pas imposables grâce au crédit d’impôt personnel de base. Donc, si un contribuable a gagné un revenu faible et qu’il n’a pas versé de retenue d’impôt au cours de l’année, il ne devra rien au gouvernement et ne recevra aucun remboursement d’impôt.

Néanmoins, une raison importante de remplir une déclaration est que les impôts qui seront déclarés créeront des droits à cotisation au REER. Le montant d’argent qui donne le droit de cotiser à un REER est limité à 18 % du revenu gagné l’année précédente. Déclarer ce revenu signifie donc que, par exemple, lorsque l’enfant d’un client travaillera à plein temps et qu’il pourra se permettre de cotiser à son REER, il aura déjà accumulé des droits pour le faire.

Bien entendu, on est pas tenu d’utiliser ces droits à cotisation au REER immédiatement. Ils peuvent être reportés indéfiniment et utilisés dans les années futures, quand le revenu imposable sera plus élevé, et au moment où cette cotisation au REER aura un véritable impact.

« Ça en vaut la peine, il y a des exemples de jeunes qui commencent à soumettre des déclarations vers 13 ou 14 ans, et une fois qu’ils ont leur diplôme universitaire ils ont des droits à cotisation de 7 000 $ ou 8 000 $ », dit Tim Cestnick, expert fiscal à la Banque Scotia.

Ce n’est pas la seule raison pour laquelle une personne qui gagne moins de 10 822 $ devrait faire une déclaration. Dans certains cas, cela peut même se traduire par de l’argent provenant du gouvernement.

Revenus inférieurs à 10 822 $

Tous ceux qui sont âgés de 19 ans ou plus et qui gagnent des revenus modestes devraient songer au Crédit pour la TPS/TVH, paiement trimestriel qui aide à compenser la taxe de vente payée au cours de l’année.

Il est calculé à partir de deux variables : le revenu net familial et le nombre d’enfants inscrits à la Prestation fiscale canadienne pour enfants ou au crédit pour la TPS/TVH. Pour savoir si on est admissible et combien on recevra au titre de ce crédit d’impôt, on peut utiliser la calculatrice de la taxe de vente du gouvernement.

Pour recevoir le crédit pour la TPS/TVH, on doit le demander sur la première page de sa déclaration d’impôt. En plus de ce crédit, les provinces offrent des programmes de taxe de vente provinciale.

Revenus supérieurs à 10 822 $

Une fois que l’on gagne plus de 10 822 $, les crédits d’impôt entrent en jeu. « Les étudiants, par exemple, peuvent demander des crédits d’impôt collégiaux ou universitaires qui couvrent les droits d’inscription, les manuels ou les montants relatifs aux études. De plus, quand on est étudiant, on peut déduire certains emprunts pour étudiants », dit M. Cestnick.

L’ARC stipule que si une personne reçoit un prêt aux termes de la Loi fédérale sur les prêts aux étudiants ou de la Loi fédérale sur l’aide financière aux étudiants, elle peut déduire les intérêts payés sur cet emprunt au cours de l’année. Seule la personne qui a cet emprunt à son nom peut se prévaloir de ce montant; il ne peut pas être réclamé par un membre de sa famille.

Toutefois, les crédits pour l’éducation comme les droits d’inscription et les manuels peuvent être réclamés par des membres de la famille ou reportés à l’année suivante. Une des raisons pour lesquelles un étudiant peut vouloir transférer son crédit d’impôt à ses parents est pour diminuer leur fardeau fiscal, puisqu’ils sont probablement dans une fourchette d’impôts supérieure.

Il y a aussi le super-crédit pour premier don de bienfaisance, qui peut inspirer certaines personnes à donner, et à réclamer le crédit d’impôt

Dans l’ensemble, M. Cestnick pense que c’est une bonne idée que les jeunes et les étudiants préparent une déclaration d’impôt, de manière à ce qu’ils se familiarisent avec le système fiscal et s’habituent à soumettre des déclarations, parce que ce n’est pas quelque chose que l’on apprend à l’école.

De plus, le gouvernement canadien abandonne peu à peu les déclarations d’impôt sur papier et s’oriente vers des soumissions électroniques. Ainsi, les jeunes ou ceux qui déclarent pour la première fois auront donc un avantage s’ils commencent à soumettre leurs déclarations en ligne dès le début.