L’immobilier québécois et montréalais continue de se refroidir, principale conséquence du resserrement des règles de financement hypothécaire l’an dernier, estime Hélène Bégin, économiste principale de Desjardins. « Le nombre de résidences vendues par l’entremise d’un courtier au Québec a chuté de 7 % en avril, par rapport à la même période l’an dernier. Le repli est encore plus prononcé dans le créneau des copropriétés, à 11 % », écrit Mme Bégin.
Plusieurs jeunes ménages, qui misaient sur l’achat d’une copropriété en raison de son coût plus abordable que celui d’une résidence unifamiliale, ont dû reporter leur projet à la suite des nouvelles règles du gouvernement fédéral, à la fin de l’été dernier. Résultat : le bassin de premiers acheteurs s’est rétréci, ce qui a touché davantage la vente de condos. Parallèlement à cela, l’offre de copropriétés a rapidement augmenté au Québec. « Le nombre d’unités à vendre a augmenté de 25 % depuis le début de 2013 dans la province. Ce marché affiche maintenant une situation de léger surplus à Montréal », explique l’économiste principale de Desjardins.
La situation de surplus varie selon la gamme de prix. Par exemple, dans la gamme de 300 000 $ à 400 000 $, le marché est équilibré tandis qu’il est en surplus pour les propriétés de plus d’un million de dollars.
Une correction de faible amplitude
Parce que le marché de la revente est légèrement excédentaire dans la métropole, une légère correction des prix de 5 % pourrait survenir au cours de la prochaine année, indique l’étude de Desjardins. « Le prix moyen des copropriétés est assez stable depuis le début de 2013 à Montréal, mais un mouvement baissier semble s’enraciner sur l’île. »
Les condos de prestige seront plus touchés tandis que les unités abordables devraient échapper à cette correction.
Ce léger recul ne sera pas suffisant pour entraîner une baisse généralisée des prix sur le marché de la revente à Montréal, car les copropriétés représentent seulement 30 % de toutes les transactions. « C’est le marché des maisons unifamiliales qui dictera la direction globale des prix. Comme celui-ci est loin d’être exédentaire, et qu’une légère pénurie persiste, les prix des maisons continueront d’augmenter », ajoute Hélène Bégin.
Baisse de la construction neuve
Comme c’est le cas dans le marché de la revente, la baisse de régime se confirme dans le créneau de la construction neuve. Même si les mises en chantier ont augmenté de mars à avril, le bilan cumulatif des quatre premiers mois de 2013 affiche un recul d’environ 20 %.
Cette baisse de régime correspond aux prévisions de Desjardins, qui prévoit 38 000 nouveaux logements en 2013 par rapport à 47 367 unités l’an dernier.