Les prix des principaux métaux ont remonté légèrement en juillet, mais ils affichent tous un recul de plus de 10 % depuis le début de 2013. Même dans un contexte où plusieurs espèrent voir une accélération de l’économie américaine et européenne en deuxième moitié d’année, le ralentissement chinois continue de peser lourdement sur les prix des métaux de base.

En effet, le PIB réel chinois n’a progressé que de 7,5 %, en variation annuelle, durant le deuxième trimestre de 2013 et, bien que les autorités chinoises aient clairement fait savoir qu’elles ne laisseraient pas la croissance baisser en bas de 7 %, des craintes persistent quant à la performance future de l’économie chinoise.

«Les nouvelles en provenance de la Chine seront déterminantes à court terme. Si la croissance s’accélère dans ce pays, les pièces seront en place pour une bonne progression des prix en 2014 alors que la croissance mondiale devrait se raffermir», soutiennent François Dupuis et Mathieu D’Anjou, respectivement économiste en chef et économiste principal chez Desjardins.

Déjà très faible, le prix de l’aluminium a chuté à 1 721 $ américains la tonne le 27 juin, son plus bas niveau depuis l’été 2009. L’une des principales raisons de la faiblesse des prix de l’aluminium est l’offre excédentaire de ce métal qui a entraîné une véritable explosion des stocks. De plus, une enquête du New York Times révélait récemment que Goldman Sachs manipulait les énormes stocks qu’elle détient pour gonfler artificiellement le prix payé par les acheteurs américains d’aluminium.

« Les dirigeants de Goldman ont nié en bloc ces accusations, mais il reste à voir si elles feront réagir les politiciens qui s’inquiètent de l’influence des géants financiers sur les prix des matières premières », écrivent les économistes de Desjardins dans leur rapport.

En juin, le cuivre a vu son prix chuter à son niveau le plus bas depuis 2010 avant de remonter de 200 $ en juillet pour atteindre un prix de 6 900 $ la tonne. Traditionnellement très sensible aux turbulences financières, le prix du cuivre a atteint un prix « intéressant » pour deux raisons, affirment les économistes de Desjardins.

« D’un côté, il est significativement inférieur aux sommets cycliques des dernières années alors qu’une baisse marquée des importations chinoises de cuivre au premier semestre de 2013 a fait bondir les stocks de ce métal. D’un autre côté, il demeure bien supérieur aux coûts de production du cuivre, ce qui n’est plus le cas pour les autres métaux», écrivent-ils.

Le prix du nickel, qui a chuté à 13 232 $ la tonne au début du mois de juillet, a réussi à remonter à 14 000$ plus tard durant le mois. Toutefois, il y a peu d’espoir à l’horizon pour le nickel puisque les perspectives demeurent assez sombres et rien n’annonce que la demande se redressera assez pour rattraper l’offre de ce métal.

Après un bref passage sous la barre des 1 800 $ la tonne, le prix du zinc est rapidement remonté à 1 820 $ en juillet. Le zinc est d’ailleurs un des rares métaux industriels dont le prix n’a pas diminué fortement au cours des 12 derniers mois. Selon Desjardins, cette résilience est surtout attribuable à une demande relativement vigoureuse qui a entraîné une diminution des stocks depuis le commencement de 2013.

Le prix de l’acier est passé sous les 100 $ la tonne à la mi-juillet. On ne devrait d’ailleurs pas voir cette tendance se renverser puisque les autorités chinoises ont indiqué récemment que leur production locale d’acier était en forte progression depuis le début de 2013 et qu’elle devrait atteindre un sommet d’ici décembre.