« Compte tenu de l’accroissement rapide des dettes depuis le début des années 2000 et du faible taux d’épargne des Québécois, ceux-ci sont devenus plus vulnérables aux imprévus telle une perte d’emploi », indique l’étude.
Les difficultés du marché du travail survenues l’an dernier seraient à l’origine de l’augmentation des cas d’insolvabilité au Québec.
« Cela rappelle que les revenus des ménages déterminent habituellement leur capacité financière à respecter leurs obligations de paiements. Dans le contexte actuel de faiblesse prolongée des taux d’intérêt, ceux-ci ont peu d’incidence sur les faillites », écrit Hélène Bégin, économiste principale chez Desjardins.
La tendance des faillites personnelles s’est inversée depuis 2013. « L’année a d’ailleurs été plutôt cahoteuse du côté de l’emploi. Le nombre de travailleurs a évolué en dents de scie et les postes à temps plein ont subi un recul en l’espace d’un an. La remontée du taux de chômage a fait mal puisque la période d’arrêt de travail s’est allongée », note-t-elle.
Avant la récession de 2008-2009, la durée moyenne du chômage était inférieure à 20 semaines au Québec. Or, malgré la reprise économique, la période de chômage a continué de s’allonger pour bien des travailleurs et a même culminé à plus de 25 semaines à la fin de 2013.
Le poids de l’endettement n’est pas en cause
La charge financière la plus importante pour les ménages propriétaires d’une résidence est habituellement le prêt hypothécaire. Or, malgré l’ascension des prix des propriétés depuis une dizaine d’années, le poids du paiement mensuel pour ce type d’emprunt est demeuré près de la moyenne historique (20-25%) en raison de la baisse des taux d’intérêt survenue pendant la même période. La part des prêts hypothécaires en défaut de paiement depuis trois mois est d’ailleurs assez faible et rejoint la même proportion qu’au début des années 2000 (environ 0,3%).
« Les dettes hypothécaires ne semblent pas un fardeau financier, du moins à elles seules, pour les ménages propriétaires. En général, ce sont plutôt les dettes à la consommation et celles des cartes de crédit qui entraînent des difficultés à effectuer les paiements mensuels et qui font basculer l’emprunteur en situation d’insolvabilité », explique Hélène Bégin.