Certains investisseurs sont perplexes quant au nombre de termes financiers utilisés par les sociétés dans leurs rapports et autres documents. Si un de vos clients fait partie de ces gens qui ont du mal à les différencier, voici quelques-unes des plus importantes données que les sociétés cotées en bourse sont tenues de publier à la fin de chaque trimestre et de chaque exercice. La terminologie employée ici est conforme à celle utilisées sur Morningstar.ca dans l’onglet Données financières des fiches d’actions.
Revenu : il s’agit tout simplement du montant d’argent touché par une entreprise pour les biens et services qu’elle a fournis pendant une période donnée. La croissance du revenu, en particulier, est une statistique à surveiller car elle peut indiquer si les activités de la société sont en hausse ou en baisse.
Profit brut : il s’agit des revenus de la société, déduction faite des coûts de production associés aux biens et des services qu’elle a vendus. Ce montant comprend les coûts des matériaux de base, les salaires des employés qui ont fabriqué les biens ou offert les services, et autres dépenses liées à la production.
Bénéfice d’exploitation : il s’agit du montant restant après avoir déduit les dépenses d’exploitation de la société du profit brut. Les dépenses d’exploitation comprennent les coûts associés à la vente des biens et des services, les frais d’administration et autres coûts associés au fonctionnement d’une entreprise, y compris la dépréciation des actifs.
Bénéfice net : il s’agit du profit de la société une fois que toutes les dépenses ont été déduites, non seulement les coûts de production et de vente des biens et ceux liés au fonctionnement de l’entreprise, mais aussi les impôts, les revenus d’intérêts et les frais d’intérêt. Cette donnée est l’une des plus surveillée car elle indique la rentabilité d’une entreprise et la valeur qu’elle apporte aux actionnaires.
Bénéfice par action (BPA) : il s’agit du bénéfice net de la société divisé par son nombre d’actions ordinaires en circulation. Cette donnée offre généralement une bonne indication du niveau de rentabilité de la société. Toutefois, le nombre d’actions en circulation peut varier au fil du temps en raison des programmes de rachats d’actions et des fractionnements qui peuvent affecter cette donnée.
Bénéfice dilué par action : c’est un calcul similaire à celui du bénéfice par action, mais qui tient compte des effets de toutes les actions convertibles en circulation (actions privilégiées ou obligations pouvant être converties en actions ordinaires), options d’achats d’actions et bons de souscription.
Flux de trésorerie provenant des activités d’exploitation : il s’agit du montant de liquidités issues des activités de la société avant tout investissement ou financement. Ce chiffre est différent du bénéfice net puisqu’il mesure directement les versements reçus par la société au lieu de tenir compte de la dépréciation, des impôts et autres données comptables. Certaines personnes préfèrent cette mesure au bénéfice net pour juger de la rentabilité car elle est moins sujette aux manipulations par la société.
Flux de trésorerie disponibles : il s’agit des flux de trésorerie provenant des activités d’exploitation moins les dépenses en capital ou les dépenses liées à la croissance de la société. Cette donnée représente les flux de trésorerie excédentaires pouvant être distribués aux investisseurs et rend souvent compte de la rentabilité d’une société au-delà de son besoin d’auto-investissement. Toutefois, les flux de trésorerie disponibles sont une mesure comptable non normalisée, qui peut donc être calculée de diverses manières.
BAIIDA (bénéfices avant intérêts, impôts, dépréciation et amortissement) : ce chiffre peut être utilisé comme une donnée alternative à celle du bénéfice net pour les sociétés qui encourent des frais d’amortissement élevés. Cependant, cette donnée n’est pas normalisée du point de vue comptable, ce qui veut dire qu’elle peut compléter mais ne peut pas remplacer le bénéfice net.
Comment utiliser ces statistiques
Pour illustrer le rôle que chacune de ces données financières joue dans la publication des résultats d’une société, prenons l’exemple d’une société fictive que nous nommerons XYZ Ltée. L’année dernière, XYZ a généré un revenu total de 100 M$ (tous ces chiffres ne sont utilisés qu’à titre d’illustration et ne reflètent pas la réalité). Ses coûts de production de biens et de services se sont élevés à 60 ‘$, la laissant avec un profit brut de 40 ‘$. Soustrayons de ce profit brut les 25 ‘$ qu’il lui en a coûté pour vendre ses biens et services, rémunérer les employés de son siège social et autres activités d’exploitation, et on obtient un bénéfice d’exploitation de 15 M$. Mais après avoir enlevé 5 M$ d’impôts et de frais d’intérêts, il reste 10 M$, ce qui représente le bénéfice net, ou profit de la société.
La société a 20 millions d’actions ordinaires en circulation, ce qui se traduit par un bénéfice par action de 50 cents pour l’année. Mais si toutes ses actions convertibles, options d’achat et bons de souscription avaient été exercés, elle aurait un total de 22 millions d’actions ordinaires en circulation, se traduisant par un bénéfice dilué par action de 45 cents. Les flux de trésorerie provenant des activités d’exploitation sont de 12 M$, mais en tenant compte des dépenses en capital destinées à la croissance de l’entreprise, les flux de trésorerie disponibles s’élèvent à 10 M$. Enfin, les bénéfices avant impôts, intérêts, dépréciation et amortissement (BAIIDA) seraient de 20 M$.
Domaines essentiels
Comme nous l’avons indiqué ci-dessus, le bénéfice par action a tendance à représenter une statistique clé pour les investisseurs car elle indique le niveau de rentabilité d’une société, en rapport avec le nombre d’actions en circulation. Les flux de trésorerie permettent d’évaluer le montant d’argent qu’une société peut générer sans tenir compte des éléments comptables qui peuvent intervenir.
Outres ces termes, les investisseurs pourraient avoir besoin de connaître certains termes spécifiques à chaque industrie. Par exemple, les ventes des magasins comparables (ventes des magasins qui sont ouverts depuis au moins un an) représentent souvent une mesure très suivie de la réussite d’un détaillant. Parallèlement, les sociétés énergétiques publient souvent leurs bénéfices en amont et en aval pour différencier les résultats des activités de production (en amont) et de livraison (en aval).