Cette croissance sera propulsée par les mises en chantier, la reprise des investissements dans le secteur de l’énergie, les dépenses publiques fédérales en matière d’infrastructure et une accélération des exportations canadiennes.

Par ailleurs, le gonflement du niveau d’endettement qui a fait bondir le ratio d’endettement des ménages canadiens au cours de la période suivant la récession, laisse entrevoir un ralentissement de la croissance des dépenses de consommation.

Le dollar canadien, qui vient de chuter à son plus faible niveau depuis le début de l’année en se négociant à 0,74 dollar américain ($US) le 9 mars, devrait terminer l’année en baisse à 0,73 $US. « Bien qu’une hausse modeste, mais soutenue des prix de l’énergie puisse favoriser le dollar canadien, l’écart des taux d’intérêt entre le Canada et les États-Unis sera un facteur plus important en 2017 », estime RBC, en ajoutant que le huard devrait renverser en grande partie cette dépréciation l’an prochain en atteignant 0,75 $US d’ici la fin de 2018.

La vigueur de l’économie américaine amènera probablement la Réserve fédérale américaine (FED) à relever son taux directeur de 25 points de base ce mois-ci, et d’un autre 50 points de base plus tard en 2017. La Banque du Canada devrait amorcer un resserrement en 2018 qui stabilisera l’écart des taux d’intérêt entre les deux pays.

Si la FED accélérera le rythme du relèvement de ses taux, en lien avec la vigueur de l’économie américaine qui se rapproche du plein emploi, la Banque centrale européenne (BCE), la Banque d’Angleterre et la Banque du Canada ne devraient pas de leur côté apporter de changement à leur politique monétaire.

« Étant donné que les taux d’inflation devraient surpasser les cibles des banques centrales en 2017, seuls les pays dont les capacités excédentaires sont faibles relèveront leurs taux d’intérêt cette année », estime RBC.

Nuages à l’horizon ?

Des incertitudes assombrissent toutefois ces perspectives. Comme les politiques de l’administration Trump en matière de commerce, de baisses d’impôt et de déréglementation, qui comportent des risques haussiers et baissiers à la fois, rappelle RBC.

En Europe, de récents sondages montrent que les candidats eurosceptiques gagnent du terrain à l’approche d’élections en France et aux Pays-Bas. Cette situation accroît la possibilité que d’autres pays choisissent de se retirer de l’Union européenne (UE). Le début imminent des négociations pour la sortie du Royaume-Uni de l’UE (le « Brexit ») pourrait aussi donner un aperçu de l’avenir.

Ainsi, « la perspective d’éclatement de la zone euro et la transition vers des politiques protectionnistes pourraient compromettre la reprise du commerce mondial et son incidence positive sur la croissance », selon les économistes de RBC.