La tolérance au risque existe-t-elle ?
Les épargnants tolèrent-ils vraiment, et volontairement, le risque ? Permettez-nous d’en douter. Deux astucieux chercheurs de l’University of Missouri et de la Texas Tech University ont analysé les données recueillies de 2003 à 2010 par des sociétés financières américaines sur la tolérance au risque de leurs clients. À partir de cette masse d’information portant sur plus de 357 000 personnes, les chercheurs ont constaté deux choses. La première : si on la transposait sur un graphique, la tolérance au risque de ces clients épouserait les contours de l’évolution de la courbe S&P 500. Autrement dit, quand les choses vont bien, les clients tolèrent le risque, mais quand elles vont mal, c’est tout le contraire. Deuxième résultat : la tolérance au risque est en relation directe avec le ratio cours/bénéfices. Et là, les choses se gâtent vraiment, puisque plus ce ratio s’élève, plus la tolérance au risque augmente. Autrement dit, laissés à eux-mêmes, ces clients «achètent haut» et «vendent bas», ce qui ressemble au dicton américain des mauvais investisseurs, «Buy high and sell low» (http://tinyurl.com/pgwl2ax).
- Par : Jean-François Barbe
- Source : Finance et Investissement
- 1 octobre 2014 1 octobre 2014
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