L'histoire du courtage financier au Québec maintenant accessible

Le site courtage.irec.net rassemble les résultats d’une recherche amorcée il y a deux ans, destinée à repérer les traces laissées par les courtiers en valeur depuis le milieu du 19e siècle. Le site permet de constater et de mettre en évidence le travail et la contribution d’entrepreneurs et d’entreprises dans l’histoire du Québec.

Mené par une équipe de recherche à laquelle l’historien Marc Vallières a notamment contribué, le travail de recherche porte sur la consultation d’archives retraçant plus d’un siècle d’histoire et touchant plus de 400 maisons de courtages francophones au Québec.

Le site présente trois axes, soit le syndicat financier, les maisons de courtage et enfin, les courtiers. Il contient des analyses de données sur les maisons de courtages, des notes biographiques sur des courtiers, des documents iconographiques, ainsi que des retranscriptions d’entrevues menées avec des courtiers.

Une influence bien réelle

« Ce site nous permet de jeter un éclairage inédit sur l’histoire économique du Québec », a mentionné Robert Laplante, directeur général de l’IRÉC, lors du lancement du site, le 28 novembre.

Selon Michel Trudeau, secrétaire du conseil d’administration de l’IRÉC et chargé de projet, la recherche menée à ce jour permet de former deux grandes conclusions. D’abord, « dans la pratique du courtage financier, les Canadiens français se sont montrés aussi rationnels et astucieux que leurs contemporains anglophones. Ils ont été ni craintifs, ni affligés par une quelconque forme de conservatisme chronique. »

En second lieu, il mentionne que « nos courtiers ont occupé avec panache l’espace que leurs moyens financiers et leur pouvoir politique leur ont permis d’occuper. Ils ont su notamment capter et canaliser l’épargne des Québécois pour construire les infrastructures sociale et économique du Québec contemporain ».

À titre d’exemple, les recherches ont notamment permis de recenser, dans la première moitié du 20e siècle, plus de 500 émissions d’obligations. Administrées par des courtiers francophones du Québec, elles ont permis de financer la construction d’un vaste réseau d’écoles et d’hôpitaux, par des communautés religieuses.

Un commencement

L’IRÉC n’a pas manqué de souligner la « contribution déterminante de Jean-Louis Tassé » au développement du projet. Outre son soutien financier, celui-ci a remis aux chercheurs ses archives personnelles.

Bibliothèque et Archives nationales du Québec (BAnQ), avec qui l’IRÉC a conclu un accord de collaboration, la Banque Nationale, HEC Montréal, l’Université McGill, ainsi que l’Autorité des marchés financiers (AMF), figurent également au nombre des organisations ayant offert l’accès à leurs données.

« Avec ce projet, nous pouvons enfin offrir une perspective historique large, sur une avenue qui, dans la recherche historique, a été très peu fréquentée », a mentionné Robert Laplante.

Des ouvrages portant sur différents thèmes, par exemple le phénomène des obligations religieuses, seront éventuellement produits, a confirmé Michel Trudeau à Finance et Investissement.

Toutefois, la consultation des archives par l’équipe de recherche est loin d’être terminée. Le site sera donc enrichi au fil du temps. Un appel à tous a aussi été lancé, puisque l’IRÉC demeure à la recherche de documentation, de témoignages et de soutien financier afin de poursuivre son projet.

Sur la photo : Robert Laplante

Gracieuseté Richard Cloutier