Au cours de cette période, la CSF s’est beaucoup investie dans le soutien à ses membres en matière de conformité, mentionne Luc Labelle, président et chef de la direction de la CSF.

Elle a créé un service consacré au développement professionnel et à la conformité des pratiques, en plus de produire un premier cours obligatoire en conformité.

«Ça a été un défi incroyable, mais environ 8 000 personnes ont suivi le cours jusqu’ici, pour un taux de satisfaction de 94 %», témoigne Luc Labelle.

En outre, la CSF souhaite participer à un éventuel débat visant à revoir les titres et désignations professionnels.

«Il y a des titres et des désignations qui sont très nébuleux pour le public et ultimement pour nos membres. Ils ne traduisent simplement pas l’expertise qui y est rattachée. Par exemple, « représentant de courtier en épargne collective », ça ne dit rien au public», affirme Luc Labelle.

«Je ne vous dirai pas que j’ai un gros chantier qui s’en vient là-dessus, ce serait faux, car je n’en ai pas», mentionne Luc Labelle. Toutefois, si le sujet s’inscrit à l’ordre du jour des réflexions de l’industrie, la CSF compte participer à ces réflexions, ajoute-t-il.

Déployer son image

Les réalisations liées au plan stratégique 2012-2014 sont plutôt satisfaisantes, affirme Luc Labelle, qui considère que la CSF a progressé dans le déploiement de son image.

«Nous avons maintenant un personnage, « Bas de laine », qui véhicule notre message auprès du grand public», dit Luc Labelle.

Malgré des moyens limités, la CSF a fait un pas important, estime-t-il, ajoutant que ce personnage continuera à vivre en 2015.

De plus, la CSF veut renforcer sa collaboration avec ses partenaires, dont l’Autorité des marchés financiers (AMF).

À court terme, cependant, la CSF attend que le gouvernement du Québec révise la LDPSF. Elle prévoit un dépôt du rapport lié à cette révision en 2015.

Selon Luc Labelle, cette révision devrait clarifier l’espace qui est dévolu à la CSF, notamment en matière de déontologie et de discipline.

Devant le Cercle de la finance internationale de Montréal, Luc Labelle a indiqué en avril dernier que l’AMF et la CSF peuvent toutes deux avoir compétence concernant un même représentant en fonction d’un même événement.

«Cette mesure peut forcément créer des dédoublements de justice disciplinaire et occasionner une duplication d’actions sur le plan des enquêtes et des mesures d’application», a-t-il dit.

Pour la CSF, le modèle d’encadrement du secteur financier doit valoriser le principe d’autoréglementation.

«Nous espérons que le choix sera fait de continuer à miser sur l’autoréglementation et sur des acteurs tel que la CSF. Nous espérons que le rapport fera une place importante à l’autoréglementation, au moins autant que le faisait la Loi 188», affirme Luc Labelle.

Réorganiser la structure

En matière de gouvernance, en 2014, la CSF a ajouté de nouveaux administrateurs indépendants à son conseil d’administration, le faisant passer de onze à treize membres. Pour 2015, la CSF implantera un nouveau modèle d’assemblée générale annuelle en modifiant son collège électoral.

Le collège électoral est composé de délégués qui représentent les 32 000 membres lors de l’assemblée générale annuelle.

«Les sections régionales ont quitté la Chambre pour la Corporation des professionnels en services financiers (CDPSF) en 2014. Selon notre réglementation, le collège électoral était établi en partie par les sections régionales, ce qui nous oblige à mettre en place un nouveau modèle», explique Luc Labelle.

Ce nouveau modèle reposera encore sur une représentation régionale, mais ne sera toutefois pas fractionné entre 20 régions, comme c’était le cas précédemment, selon le dirigeant. L’établissement de ce nouveau modèle fera l’objet d’une consultation publique.

«Avant, nous avions 20 sections régionales qui devaient se plier à nos règlements. Maintenant, cette corporation est autonome, alors il faut créer une nouvelle culture d’échange, car elle regroupe toujours nos membres», mentionne Luc Labelle, qui dirige un comité créé pour gérer cette relation.

Le premier canal d’échange avec la CDPSF prend forme dans le protocole d’entente qui a fait l’objet d’une consultation au cours de l’été dernier.

En plus des liens qu’elle établit avec les partenaires de l’industrie, la CSF veut aussi collaborer avec des organismes hors industrie afin de protéger le public.

«Les personnes âgées sont parfois victimes de criminalité financière, alors notre action pourrait avoir son utilité auprès de groupes qui s’occupent des aînés», donne en exemple Luc Labelle.