Graphique en chandelier et données du marché financier mondial.
tadamichi / iStock

En octobre 2024, Capital Group se lance sur le marché canadien des fonds négociés en Bourse (FNB) avec quatre produits actifs. Pour cette firme presque centenaire, qui se veut à l’écoute des conseillers et des investisseurs, ce lancement était une évidence. En effet, les clients désiraient pouvoir bénéficier de la stratégie de Capital Group à travers d’autres véhicules, dont les FNB.

« Les FNB sont vraiment devenus un véhicule de choix dans le marché canadien », témoigne Sri Vemuri, vice-président principal et directeur national des ventes en entrevue avec Finance et investissement.

Déjà présente sur le marché canadien depuis 25 ans, la firme — qui soufflera ses 100 bougies en 2031 et gère plus de 2800 milliards de dollars (G$) — propose 25 FNB aux États-Unis. Proposer ce type de produits au Canada s’inscrivait donc naturellement dans la continuité de sa stratégie globale. Cette initiative répondait également à son désir de renforcer sa présence sur les marchés européens, asiatiques et canadiens.

« Une de nos grandes ambitions est de croître en tant qu’organisation mondiale », précise Sri Vemuri.

Des FNB actifs à bas coût

Évidemment, Capital Group n’est pas la seule firme sur le marché des FNB canadiens, hautement compétitif. Mais Sri Vemuri estime que l’entreprise peut tirer son épingle du jeu en raison de la nature de ses produits : des « FNB actifs à faible coût conçus pour favoriser la résilience à long terme ».

« Nous savons qu’il existe de nombreux excellents fournisseurs avec de solides domaines d’expertise, mais notre force réside dans la gestion active à faible coût pour le cœur du portefeuille d’un client », explique-t-il en insistant sur le fait que « faible coût » ne signifie ainsi pas nécessairement « gestion passive ».

Pour Naoum Tabet, directeur des placements en revenu fixe, la gestion active prend d’autant plus de sens dans le contexte économique actuel. Il souligne que les indices boursiers canadiens sont particulièrement concentrés. « Lorsque vous investissez dans un fonds indiciel canadien, vous êtes essentiellement exposé à seulement trois secteurs — les banques, l’énergie et les services publics », fait-il remarquer.

C’est là, selon lui, que la gestion active permet de faire toute la différence. En plus de permettre une meilleure diversification, elle apporte « une valeur ajoutée significative à long terme ».

« Si un gestionnaire parvient à produire un rendement net supérieur de seulement 1 % par année pendant 20 ans, l’impact est énorme ! » souligne-t-il.

Encore faut-il bien sûr que ces gestionnaires aient l’expérience et les outils nécessaires pour s’assurer ce rendement net supérieur. Capital Group mise pour cela sur sa méthode de gestion de portefeuille unique, structurée autour de la collaboration entre plusieurs gestionnaires et experts, pour garantir des décisions éclairées et payantes.

Une gestion particulière

Outre sa gestion active à bas coût, Capital Group se démarque également par sa gestion de portefeuille.

Naoum Tabet explique qu’il existe traditionnellement deux différentes approches dans l’industrie :

  • une gestion collaborative en équipe
  • ou le modèle du gestionnaire vedette.

Si les deux méthodes ont leurs avantages, elles ont également leurs limites, estime l’expert. Un gestionnaire n’est ainsi pas infaillible. Il peut connaître des périodes plus difficiles ou tout simplement quitter la firme pour laquelle il travaille. Quant aux équipes, elles tendent à éviter les frictions internes, ce qui peut mener à des portefeuilles très proches de l’indice de référence. « La valeur ajoutée n’est ainsi pas nécessairement claire », commente l’expert.

« Le système de Capital Group a vraiment été conçu pour produire des résultats supérieurs à long terme », assure Naoum Tabet, expliquant que l’approche de la firme repose essentiellement sur trois piliers :

Le premier pilier : une recherche collaborative. Chez Capital Group, gestionnaires de portefeuille, analystes et économistes travaillent de concert dans des groupes de recherche tout en gardant des responsabilités claires et définies. L’objectif étant de combiner l’intelligence collective, mais en encourageant les convictions individuelles.

Le deuxième pilier : des perspectives diversifiées. Chaque portefeuille est divisé en plusieurs parties distinctes, chacune confiée à un professionnel ou une équipe qui la gère de façon autonome. « Nos portefeuilles reflètent les meilleures idées de nombreux professionnels en placement, ce qui nous différencie clairement d’un modèle fondé sur un seul gestionnaire vedette », résume-t-il.

Le troisième pilier : un horizon à long terme. Capital Group étant une entreprise privée détenue par ses propres professionnels en placement, ceux-ci sont incités à penser à long terme. Leur rémunération est liée aux rendements obtenus sur des périodes de un à huit ans, avec une forte pondération sur le long terme. Ainsi, la firme priorise la création de valeur durable plutôt que la recherche de gains à court terme ou l’exposition à des risques inutiles.

Lire également : Capital Group évite les gestionnaires vedettes

Un lancement apprécié

Capital Group se dit satisfaite de l’accueil réservé à ses quatre premiers FNB sur le marché canadien. Selon la firme, les investisseurs ont démontré un véritable engouement pour ces nouveaux produits.

Si la priorité est pour le moment de consolider cette première offre, la firme ne ferme pas la porte à d’autres futurs lancements.

Sri Vemuri n’exclut ainsi pas l’idée d’accroître la gamme de FNB si la demande continue à croître. « Si nous constatons un intérêt soutenu pour ce type de produit et que les besoins des clients l’exigent, c’est une avenue que nous envisagerons certainement », conclut-il.