
Un comité d’audience réglementaire a rejeté les allégations d’application de la loi contre un ancien représentant accusé d’avoir enfreint les règles de diligence raisonnable et de convenance, en décidant de croire le témoignage de l’ex-représentant plutôt que les preuves fournies par les clients qui se sont plaints de lui.
En avril 2024, le personnel de l’Organisme canadien de réglementation des investissements (OCRI) a déposé des allégations d’exécution contre un ancien conseiller de La Corporation Canaccord Genuity à Calgary, William Robert Hall, alléguant qu’il avait enfreint les règles des organismes d’autoréglementation en 2019 en omettant de s’informer de données essentielles concernant un couple de clients et en omettant de s’assurer que les recommandations pour ces clients étaient appropriées.
Plus précisément, l’organisme d’autoréglementation (OAR) alléguait que l’intimé avait incorrectement enregistré les objectifs d’investissement et les tolérances au risque d’un couple, puis avait investi la grande majorité de leur portefeuille (plus de 95 %) dans un seul titre spéculatif, les actions d’une société privée de cannabis, StillCanna.
Toutefois, le comité de réglementation qui a entendu l’affaire a rejeté les allégations contre William Robert Hall.
Aujourd’hui, l’OAR a publié les raisons de cette décision, révélant qu’il croyait les preuves de William Robert Hall plutôt que celles de ses anciens clients dans cette affaire.
« Il s’agissait d’une audience sur le fond au cours de laquelle la question principale était celle de la crédibilité », explique le jury, car William Robert Hall et l’ancien client qui s’est plaint de sa conduite « ont donné des versions très différentes des événements ».
En fin de compte, le jury a accepté la version des faits de William Robert Hall et a rejeté le témoignage des clients.
Il a déclaré que les clients avaient notamment affirmé à William Robert Hall qu’ils ne voulaient pas d’investissements à haut risque, qu’ils ne savaient pas qu’ils avaient acheté un investissement risqué et qu’ils ne comprenaient pas les reconnaissances de risque qu’ils avaient signées.
Cependant, le client a refusé de témoigner lors de l’audience réglementaire et n’a pas pu être contre-interrogé, ce qui, selon le jury, « a constitué un facteur important dans l’évaluation de la crédibilité et le rejet du témoignage [du client] ».
William Robert Hall a maintenu que les clients l’avaient contacté au sujet de l’investissement, qu’ils avaient insisté pour prendre une position concentrée dans le titre malgré les risques dont ils avaient été informés, et qu’ils avaient fourni des informations sur leur situation financière pour revendiquer le statut d’investisseur accrédité.
« La commission d’audition a pris en compte le comportement de [l’intimé] en tant que témoin et l’a jugé crédible. Le comité d’audition a également estimé que le témoignage de William Robert Hall était en harmonie et cohérent avec l’ensemble des preuves », souligne le comité d’audition dans sa décision.
Ces preuves comprenaient le fait que le client plaignant avait déjà investi dans des actions de cannabis risquées, qui lui avaient rapporté des rendements énormes (2 500 %) ; qu’il avait fait des investissements risqués dans le passé, y compris un placement privé ; et que le client connaissait l’existence de l’action avant de rencontrer William Robert Hall.
Le panel a également noté que la plainte initiale du client auprès de Canaccord et ses communications avec William Robert Hall ne mentionnaient pas qu’il avait été induit en erreur ou qu’il n’avait pas compris les risques associés à l’investissement.
« La logique et la raison veulent que, si ces réclamations étaient légitimes, elles auraient été soulevées à la première occasion, continue le jury. Le fait qu’elles ne l’aient pas été, combiné au fait que [la] plainte contenait plusieurs allégations sérieuses (sans rapport avec le risque) qui étaient toutes infondées, a étayé la conclusion du comité d’audition sur la crédibilité. »
En conséquence, le jury a estimé que les allégations contre William Robert Hall n’étaient pas prouvées, qu’il avait fait preuve de diligence raisonnable pour connaître ses clients et que, dans la mesure où cet effort avait échoué, « c’était parce que les [clients] avaient déformé ces faits auprès de [William Robert Hall] ».
La Cour a également estimé que l’intimé n’avait pas manqué à ses obligations en matière d’adéquation envers les clients, car l’investissement aurait été adéquat si les informations qu’ils lui avaient fournies au sujet de leur situation financière étaient exactes.
Selon les allégations initiales, William Robert Hall a été suspendu par la société pour avoir omis de suivre un cours obligatoire en vue de l’obtention d’un permis et, en mars 2020, il a été licencié par la société. La plainte du client a été déposée en 2022, après que William Robert Hall eut quitté le secteur.