Earl Jones : poursuite rejetée

Les journalistes qui se sont rendus à l’Établissement à sécurité minimale de Sainte-Anne-des-Plaines jeudi midi se sont fait dire que Jones était déjà sorti.

Joey Davis, dont la mère a été escroquée de 200 000 $, a indiqué qu’un représentant de Service correctionnel Canada l’avait appelé pour l’aviser de la libération de Jones jeudi après-midi. Selon M. Davis, sa libération conditionnelle servira de « rappel d’événements qui ont eu lieu il y a près de cinq ans », en plus de raviver de mauvais souvenirs chez ses victimes.

« Il y a beaucoup de familles qui ont été dévastées par cette histoire, et c’est encore frais à leur mémoire », a-t-il mentionné en entrevue à La Presse Canadienne.

M. Davis, qui s’est dit surpris de la libération de Jones, a indiqué que l’homme sera tenu de se rapporter à un agent de libération conditionnelle une fois par semaine. « On m’a dit qu’il n’aura pas à passer par un programme de transition (et) qu’il est admissible à une libération conditionnelle complète », a-t-il précisé.

Jones avait plaidé coupable en lien avec l’élaboration d’un système de Ponzi qu’il avait échafaudé en 1982. Il a ensuite extorqué plus de 150 investisseurs, dont de nombreux amis et proches. Pour plusieurs victimes, ce sont les économies de toute une vie qui se sont envolées en fumée dans cette fraude de 50 M$.

M. Davis a affirmé que sa mère, aujourd’hui âgée de 84 ans, avait tourné la page sur cette affaire mais tentait toujours de se remettre de la perte de millier de dollars.

« Elle était une investisseuse sur le long terme, cela faisait 25 ans qu’elle investissait avec Earl Jones mais sur papier, elle a tout perdu, a-t-il raconté. C’était une somme considérable, 90 % de ses économies, mais elle a pu retrouver une vie relativement décente depuis, bien que ce ne soit rien en comparaison de ce qu’elle vivait avant. »

M. Davis souligne qu’un certain nombre de questions demeurent en suspens. « Les documents démontrent que ce système de Ponzi a été élaboré au début des années 1980. J’aimerais vraiment savoir ce qui l’a mené à faire ça, quelles étaient les circonstances, pourquoi il l’a fait, et aussi comment cela se fait-il qu’il ait pu cacher tout ça pendant aussi longtemps? », a-t-il demandé.

Jones, qui était admissible à une libération conditionnelle après avoir purgé le sixième de sa peine de onze ans, soit 22 mois, aura finalement passé plus de 48 mois derrière les barreaux.