Alors que la création d’emploi est vigoureuse au pays et que la croissance économique est stable, une secousse pourrait placer de nombreux emprunteurs en situation de défaillance, particulièrement ceux s’étant lourdement endettés pour s’acheter une maison, a expliqué la chef du risque de la CIBC, Laura Dottori-Attanasio.

« Si les prix des propriétés fléchissent, il faut que nos emprunteurs puissent conserver leur travail afin de rembourser leurs prêts », a-t-elle expliqué, jeudi, au cours d’une conférence téléphonique visant à discuter des résultats du troisième trimestre.

Mme Dottori-Attanasio a ajouté que l’institution financière n’était toutefois pas préoccupée par l’état de son portefeuille de prêts hypothécaires.

La possibilité qu’un nombre croissant de Canadiens se retrouvent en situation de défaillance est de plus en plus évoquée dans le secteur financier alors qu’il semble difficile de prévoir ce qui attend l’économie canadienne l’an prochain. Plusieurs économistes anticipent un ralentissement de la croissance économique, affirmant que le taux d’environ 4 % affiché au premier trimestre est insoutenable.

Moody’s a également indiqué dans un rapport, cette semaine, que les prêts hypothécaires contribuaient à faire grimper le niveau d’endettement des ménages. Selon l’agence de notation, en date du 31 mars, les ménages avaient contracté une dette de 1,69 $ sur le marché du crédit pour chaque dollar de revenu disponible ajusté.

Entre-temps, le resserrement des critères d’emprunt du Bureau du surintendant des institutions financières pourrait freiner la demande pour les prêts hypothécaires, ce qui viendrait peser sur les activités des banques.

Le président et chef de la direction de la CIBC, Victor Dodig, a reconnu que des taux d’intérêt plus élevés ainsi que les récents changements réglementaires pourraient avoir un effet sur l’émission de nouvelles hypothèques. Il a voulu se montrer rassurant en affirmant aux analystes que l’institution torontoise ne s’inquiétait pas de cette situation.

« Nous n’anticipons pas un recul marqué en ce qui a trait à nos prêts aux particuliers », a dit M. Dodig.

La CIBC a été la deuxième banque à relever son dividende, après que la Banque Royale eut fait de même mercredi. Le dividende de la CIBC s’établira à 1,30 $ par action, en hausse de trois cents.

L’institution financière a affiché un bénéfice net de 1,1 milliard de dollars (G$), ou 2,60 $ par action, en recul par rapport à un profit net par action de 3,61 $ au troisième trimestre en 2016, où la CIBC avait bénéficié de la vente de sa participation minoritaire dans American Century Investments.

Sur une base ajustée, en excluant les éléments non récurrents, la banque a engrangé un profit ajusté de 1,17 G$ pour la période de trois mois terminée le 31 juillet, par rapport à 1,07 G$ il y a un an. Ses revenus sont demeurés stables, à 4,1 G$.

Le secteur des services aux particuliers et aux entreprises a notamment vu ses profits grimper de 8 %, à 719 M$.