Hausse des taux: ce ne sera pas la dernière, selon les économistes
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Finance et Investissement a fait la tournée de trois banques afin de collecter les impressions des différents analystes sur la décision de la Banque du Canada de remonter son taux directeur à 1%. Voici ce qu’ils avaient à dire.

La Banque du Canada (BdC) en a étonné plus d’un: « Alors que la majorité des prévisionnistes et des investisseurs s’attendaient à ce que la BdC opte pour un statu quo au chapitre de ses aux d’intérêt directeurs, les autorités monétaires ont causé une certaine surprise en annonçant une deuxième hausse consécutive », écrit Benoit P.Durocher, économiste principal chez Desjardins.

Le renforcement de l’économie canadienne explique la décision: « Une hausse des taux était à prévoir après la publication de solides statistiques économiques, et la Banque du Canada n’a pas cru nécessaire d’attendre le Rapport sur la politique monétaire d’octobre pour resserrer davantage sa politique », écrivent Krishen Rangasamy et Paul-André Pinsonnault, économistes principaux à la Banque Nationale.

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Une nouvelle hausse est possible avant 2018: « L’écart de production, mesure de la BdC, est à présent totalement résorbé après un premier semestre très vigoureux. La voie est donc libre pour une prochaine hausse des taux avant la fin de l’année », soulignent Krishen Rangasamy et Paul-André Pinsonnault.

Benoit P. Durocher abonde dans le même sens: « Il ne fait nul doute que la remontée des taux directeurs n’est pas terminée. Le moment exact de la prochaine hausse n’est toutefois pas facile à prévoir. Cela dépendra grandement de l’écolution de la croissance économique au pays, du niveau de l’inflation et de la valeur du huard au cours des prochains mois. »

« On ne devrait pas exclure une possible nouvelle hausse du taux directeur avant la fin de 2017, indique Derek Holt, vice-président et chef de la recherche économique sur les marchés des capitaux à la Banque Scotia. Le dollar canadien a pris de la valeur, deux cents de plus, face au dollar américain et tout comme les obligations canadiennes sur deux ans dont le taux de rendement a grimpé de 10 points de base. »

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Le dollar canadien, « oui, mais… »: « Fait intéressant, la banque centrale a mentionné l’appréciation du dollar canadien, pas de façon négative, mais pour indiquer qu’elle reflétait « la vigueur relative de l’économie du Canada », ce qui pousse à croire que la force actuelle du huard ne dissuade pas la banque centrale de resserrer davantage sa politique », notent Krishen Rangasamy et Paul-André Pinsonnault.

Derek Holt souligne également que la BdC ne semble pas se préoccupper beaucoup, pour l’instant, de l’évolution du dollar canadien: « Sur le dollar canadien, la BdC note son appréciation, mais souligne que c’est normal puisqu’elle « reflète aussi la force de l’économie canadienne ». Ceci me fait dire que la BdC reste attentive à la force de la monnaie, mais ne s’en inquiète pas trop puisqu’elle est, pour l’instant, raisonnable et équilibrée. »

Pas trop vite, s’il-vous-plaît: « Dans la mesure du possible, les autorités monétaires devraient toutefois adopter une approche plus graduelle afin de bien évaluer l’impact de l’augmentation des taux d’intérêts sur les ménages étant donné leur niveau d’endettement », rappelle Benoit P. Durocher.