Brexit : comprendre et rassurer les clients
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« Les marchés n’aiment pas l’incertitude et le vote britannique en faveur du retrait de l’Union européenne (UE) a entrainé une onde de choc assez sérieuse », constate Francis Sabourin, directeur, Gestion de patrimoine et gestionnaire de portefeuille chez Richardson GMP.

« Toutefois ce matin (lundi) en Angleterre, la vie continue, les banques ne sont pas fermées ni les Bourses, et les gens continuent à travailler et à consommer. Il va y avoir un peu plus d’incertitude, mais ce n’est pas comme ce fut le cas en Grèce il y a quelques mois, alors que les banques étaient fermées ou rationnées », ajoute-t-il.

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Pour Francis Sabourin, le Brexit est une crise politique qui aura des impacts économiques sérieux et qui suscitera des craintes légitimes chez de nombreux clients. C’est pourquoi il faut leur parler et les rassurer.

« Ce n’est pas tous les clients qui comprennent les impacts du Brexit, mais ce qu’ils voient, c’est que le marché a baissé », dit-il.

Selon lui, il est important de rappeler que ce référendum britannique n’a pas force de loi immédiate. La procédure implique des négociations qui peuvent s’étendre sur deux ans.

L’article 50 du Traité de Lisbonne permet en effet à tout État membre de se retirer volontairement de l’UE, mais l’État souhaitant se retirer doit notifier sa décision au Conseil européen et des négociations s’engagent alors pour fixer les modalités du retrait.

Révision des portefeuilles

Le rôle d’un conseiller consiste notamment à bien identifier les objectifs de placement de son client, rappelle Francis Sabourin. À court terme, des actions devront sans doute être entreprises, et c’est pourquoi il juge important d’effectuer une révision des portefeuilles.

« Il est important de revoir nos placements européens, mais pas seulement les titres européens. Si notre approche est globale, il faut aussi s’intéresser aux titres canadiens ayant des antennes en Europe, par exemple CGI et Alimentation Couche-Tard », signale-t-il.

À court terme il faut donc laisser la poussière retomber, mais la démarche permettra de cibler les titres susceptibles d’être touchés par des impacts directs ou indirects, analyse Francis Sabourin.

« En identifiant ce qui correspond à de la liquidité et à du revenu fixe, cela permet de déterminer ce qu’il est possible de prendre comme profit au besoin et de déterminer quelle portion de liquidité est disponible afin d’augmenter certaines positions sur des titres déjà en portefeuille ou pour profiter du marché, dit-il. Des fois quand il y a des ventes de feu, ça crée des opportunités. »

Francis Sabourin estime que le secteur bancaire risque par exemple d’être un peu malmené à court terme ; « Le Royaume-Uni n’est pas très industrialisé, comparativement à l’Allemagne, mais ils ont quand même beaucoup de sièges sociaux liés au secteur des matières premières. Il s’agit d’un secteur qui a connu une croissance depuis le début de l’année et il faut sans doute s’attendre maintenant à une certaine correction. »

Francis Sabourin compte étudier les secteurs des télécommunications et de la santé plus attentivement au cours des jours et des mois à venir. « Tout ce qui se rapporte aux soins de santé et à la pharmaceutique me semble intéressant du côté du Royaume-Uni. Il s’agit d’un secteur relativement important là-bas, avec des compagnies de qualité qui livrent de bons dividendes et ce sont des titres à caractère défensif ».