Concrètement, il y a beaucoup de travail à faire sur soi-même avant de se présenter devant des clients ou d’autres professionnels, selon Geneviève Desautels, présidente d’UniVers, un monde en soi, coach professionnelle, conférencière et auteure.

« Si je ne suis pas au clair avec moi-même, j’ai plus de chances de me perdre » dit-elle.

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« Se perdre » signifie, pour le conseiller, de vouloir plaire ou influencer pour s’adapter à une culture d’entreprise ou une vision patronale aux dépends de ses propres projets ou ambitions.

« Un patron ou un client ayant moindrement du leadership et de l’ascendance sur un conseiller […] pourrait être en mesure de l’amener ailleurs, vers une personnalité qui n’est pas la sienne », indique Geneviève Desautels.

Pour contrer cet effet négatif, le conseiller doit être honnête avec lui-même.

«Il doit travailler suffisamment sur lui, pour déterminer quelles sont ses valeurs, ses ambitions et ce qui est important pour lui ainsi que les objectifs que le conseiller veut atteindre », explique-t-elle.

En se connaissant mieux, le conseiller sera en mesure de déterminer ce qu’il peut accomplir en fonction de sa personnalité, d’après Geneviève Desautels.

Cette situation est particulièrement applicable en début de carrière, lorsque le conseiller est en train d’identifier qui seront ses modèles, ses mentors.

D’ailleurs, cette honnêteté ouvrira des portes à long terme. Il est plus facile de s’ouvrir aux changements lorsque nous sommes à l’aise avec nos propres valeurs, croit la présidente d’UniVers.

« Quand vous vous connaissez bien, la différente de l’autre ne dérange plus, dit-elle. Quand vous ne savez pas vraiment qui vous êtes, la différence de l’autre devient dérangeante et menaçante parce que vous êtes toujours en train de vous demander, consciemment ou inconsciemment, si l’autre personne a raison et si vous avez tort.
 
Un travail constant

L’honnêteté envers vous-mêmes et vos clients ou patrons est quelque chose qui peut se développer. Dans la psychologie humaniste, le chercheur Carl R. Rogers a développé un concept qui regroupe à la fois ce qu’une personne veut dire et ce qu’elle dit pour plaire. C’est la congruence.
 
Dans ses études, il a développé une théorie intégrant cette définition.

Ainsi, selon lui, un conseiller qui souhaiterait être considéré comme une personne complète doit remplir cinq critères, d’après ses propos rapportés sur le site SimplyPsychology.

Premièrement, il doit être ouvert aux expériences, qu’elles soient positives ou négatives. Ce qui implique des échecs, comme la perte d’un client, un mauvais mois de vente, etc.

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Ensuite, ce conseiller doit éviter les jugements rapides et les préjugés. S’il réussit, il ouvrira des portes pour développer ses affaires, comme celles de créneaux de clientèles spécifiques.

Savoir, lorsque approprié, se laisser porter par ses émotions et son instinct est également un critère afin d’être une personne complète, selon Carl R. Rogers.

Finalement, pour compléter les cinq critères, le conseiller devrait constamment être créatif et rechercher de nouveaux défis. Par exemple, il pourrait développer un plan quinquennal ambitieux de développement des affaires.