Conseiller en région : l'Outaouais

Voici le troisième volet d’une série de portraits des régions du Québec. Finance et Investissement vous présente la région et dresse un portrait type de la clientèle qui s’y trouve.

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Entre le Québec et l’Ontario

La région de l’Outaouais couvre un vaste territoire longeant la frontière avec le sud-est de l’Ontario. Sur les 380 000 habitants de la région, près des trois quarts ont pignon sur rue dans le grand Gatineau.

La présence des gouvernements, majoritairement les institutions fédérales, est une particularité dont les conseillers de la région doivent tenir compte.

« On accueille des gens des milieux ruraux qui viennent ici en quête d’un emploi au gouvernement », précise Jean-Sébastien Rioux, président des Services financiers Rioux, situés à Gatineau.

La clientèle est majoritairement composée de professionnels comprenant des notaires, des avocats ou des psychologues et de fonctionnaires fédéraux.

« C’est une clientèle disparate. Ce qu’on recherche de notre côté, ce sont les travailleurs autonomes. L’assurance invalidité est importante pour eux et on cherche à combler ce manque », soutient François Blanchet, président des Services financiers Surtech, une firme basée à Gatineau.

Les fonctionnaires fédéraux possèdent un vaste programme d’avantages sociaux. Cependant, les conseillers de l’Outaouais arrivent à combler des besoins que le gouvernement ne couvre pas.

« On essaye d’améliorer ce qu’ils ont. Par exemple, dans leur assurance invalidité ils ont principalement du long terme, alors on leur offre du court terme. On leur offre aussi de l’assurance crédit et de l’assurance maladie grave, qu’ils n’ont pas », indique François Blanchet.

Le gouvernement a récemment fait des mises à pied massives parmi ses employés. Ces anciens employés du gouvernement ont reçu des indemnités de départ. Les conseillers de la région doivent aider leur clientèle à bien gérer cet argent.

Plusieurs d’entre eux deviennent travailleurs autonomes ou sous-traitants auprès du gouvernement fédéral. Cette nouvelle réalité représente un marché à fort potentiel pour les conseillers de la région.

« Ils avaient tous les avantages sociaux lorsqu’ils étaient au gouvernement. Maintenant, on peut leur offrir l’équivalent en assurance », précise François Blanchet.

Malgré le potentiel que peuvent représenter les nouveaux travailleurs autonomes, ces mises à pied du gouvernement jettent une ombre sur la région. Les conseillers interrogés s’attendent à de nouvelles compressions dans les prochains mois.

« Les mises à pied ont apporté une période d’incertitude dans la région et chez certains clients. Ça fait mal économiquement », renchérit Jean-Sébastien Rioux.

Clientèle ontarienne à développer

La présence de l’Ontario et de la capitale fédérale, Ottawa, permettent aux conseillers de se bâtir de nouveaux marchés.

« Ça représente environ 10 à 15 % du chiffre d’affaires des cabinets de la région », indique Yves Guillot, directeur régional pour MICA Services financiers en Outaouais.

Il s’agit pour plusieurs d’un marché à développer « à moyen terme », précise François Blanchet.

Le profil du client est différent.

« En Ontario, les clients veulent le bon produit pour eux et les prix importent peu, à la différence du marché québécois », soutient-il.

Se spécialiser pour s’établir 

 

 

Se spécialiser pour s’établir

Celui qui souhaite venir s’établir dans la région doit se spécialiser dans un créneau pour bien réussir.

« À mon avis, le plus facile serait de remplacer les assurances hypothécaires que les gens ont au travers des institutions financières », dit Jean-Sébastien Rioux.

Les autres conseils qui permettraient à un jeune conseiller de s’implanter dans l’Outaouais ressemblent à ce qu’on retrouve dans les autres régions du Québec soit, d’être discipliné, déterminé et de partir à la recherche de nouveaux clients.

Statistiques Outaouais

Population : 381 200 (2013)
Taux de chômage : 8,4 % (septembre 2014), Québec 7,8 %
Revenu disponible des ménages par habitant : 26 466 $ (2012), Québec 26 347 $

Il y a 2 669 membres de la Chambre de la sécurité financière (CSF) dans la région, selon le rapport annuel 2013 de la CSF.

PHOTO: GRACIEUSETÉ DE PATRICK ROBERT-MEUNIER