L’Institut canadien des Dérivés (ICD) – Finance et Investissement https://www.finance-investissement.com Source de nouvelles du Canada pour les professionnels financiers Mon, 28 Jun 2021 12:12:07 +0000 fr-CA hourly 1 https://wordpress.org/?v=5.9.3 https://www.finance-investissement.com/wp-content/uploads/sites/2/2018/02/cropped-fav-icon-fi-1-32x32.png L’Institut canadien des Dérivés (ICD) – Finance et Investissement https://www.finance-investissement.com 32 32 La mécanique du billet à capital protégé https://www.finance-investissement.com/zone-experts_/linstitut-canadien-des-derives-icd/la-mecanique-du-billet-a-capital-protege/ Mon, 28 Jun 2021 12:12:07 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=80875 ZONE EXPERTS - Le billet à capital protégé (BCP) est pour beaucoup un véhicule d’investissement attrayant.

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Cet engouement s’explique par la possibilité de s’exposer à la performance des marchés financiers tout en étant sujet à une protection du capital investi en cas de marché adverse. Cela signifie que dans les pires scénarios, les investisseurs seraient aptes à récupérer leur investissement initial.

Il est important de noter que la garantie de capital et la structure de rendement spécifié sont valides seulement à échéance, soit au bout de trois à sept années en général. Il existe cependant des contrats dont l’échéance varie de 1 à 10 ans avec rendement moyen situé entre celui d’un titre à revenu fixe et une exposition directe au marché.

Cette performance et garantie sur le capital investi du billet à capital protégé s’expliquent par la stratégie de couverture de l’émetteur qui réplique un dépôt à capital garanti. La stratégie implémentée correspond à la structure du BCP. Elle équivaut à une position de long terme dans un titre à revenu fixe qui n’offre pas de coupons et une position sur indice de marché ou un panier d’actifs afin de profiter des rendements accrus du marché boursier.

Le choix de renoncer aux coupons du titre à revenu fixe permet à l’émetteur d’investir dans une stratégie d’options dans l’optique de couvrir l’exposition au marché et donc, de garantir le capital. Le hedging permet à l’émetteur de respecter son engagement contractuel envers les investisseurs, qui eux, détiennent une position à travers laquelle ils peuvent profiter de la croissance du marché tout en ayant leurs investissements initiaux protégés.

Néanmoins, malgré l’ingéniosité sur laquelle repose ce billet, le passé nous a montré les limites dudit produit, lors de la débâcle financière de 2008. À ce moment, le défaut de certains émetteurs a mis à risque le capital investi. Cependant, le sauvetage des banques mitigea les retombées de la crise sur les BCP. Cet évènement peu commun a mis en évidence le risque de contrepartie issue du défaut des émetteurs et discrédita le BCP.

Par opposition, l’instabilité récemment observée sur les marchés financiers à la suite de la pandémie de COVID-19 a eu l’effet inverse en remettant au gout du jour le billet à capital protégé. C’est ce que nous explique Vincent Marquis, directeur général de Banque Nationale Groupe Solutions structurées. Celui-ci stipule que la situation observée découle de l’état actuel des marchés, mais aussi de l’innovation dans l’industrie financière.

Notre interlocuteur effectue une lecture habile de la situation économique actuelle et nous explique l’enthousiasme des investisseurs envers ce produit. Il souligne que ce changement de préférence provient d’une attitude rationnelle des investisseurs en temps d’incertitude. En effet ces derniers dans ladite situation préfèrent se tourner vers un investissement dans lequel ils sont exemptés de pertes tout en ayant la possibilité de profiter des rebonds de marché.

En outre, Vincent Marquis nous fait remarquer que ce changement de tendance s’explique aussi par les faibles taux d’intérêt proposés par les titres à revenus fixes classiques tels les certificats de placement garanti (CPG). En effet, les faibles taux d’intérêt actuels viennent amoindrir le coût d’opportunité issue des taux d’intérêt faibles voir absents auquel le BCP est sujet. Par conséquent, notre interlocuteur souligne que le plus important pour les investisseurs dans la situation courante est la capacité de s’exposer au potentiel de croissance du marché tout en étant exemptée de pertes.

Notre expert de la finance structuré explique également le regain de confiance dans le billet à capital protégé par l’innovation de l’industrie financière. Pour cela, il nous présente la dernière évolution du billet à capital protégé issu du darwinisme financier. Communément appelé CPG Flex (flexible) à la Nationale. Il s’agit d’un billet à capital protégé à taux variables qui, comme ses prédécesseurs, assure le capital des investisseurs tout en étant couplé à une exposition aux mouvements de marché favorable.

Le plus de ce billet qui résulte d’une hybridation du CPG et du billet à capital protégé standard est de pouvoir se prémunir de la majorité des risques qui furent associés à ce produit lors de la débâcle financière de 2008. Cela permet maintenant de mitiger le risque associé au défaut de paiement en cas de faillite des institutions émettrices.

Vincent Marquis nous explique que l’hybridation de ces deux produits financiers permet de pallier le risque de contrepartie associé à ce véhicule d’investissement. En effet, le CPG Flex a hérité de l’éligibilité du CPG à l’assurance placement de la SADC, ce qui mitige considérablement le risque de défaut auquel les billets à capital protégé étaient sujets auparavant. Il est important de noter que la couverture de la SADC est sujette à une limite applicable et implique que la couverture du risque de défaut est partielle.

Dans cette même optique, notre interlocuteur met en évidence l’une des caractéristiques phare des nouveaux billets à capital protégé offert par la Financière Banque Nationale. Il s’agit d’une clause de rachat des notes par l’émetteur. Cette clause permet aux investisseurs de revendre le BCP à l’émetteur, ce qui accroit la liquidité de ce billet et palie tout risque de liquidité.

De plus, cette singularité du CPG Flex permet de profiter des rebonds de marché opportun avant l’échéance du contrat. Cependant, le rachat prématuré du billet rend inéligible à la garantie du capital investi initialement. Rappelons-le, la garantie n’est valide qu’à l’échéance du contrat.

Additionnelement, Le CPG flexible donne aussi la possibilité de recevoir des paiements d’intérêts garantis à une fréquence annuelle comme tout CPG classique. Cependant, cette possibilité de paiement récurrent réduit l’exposition au gain du marché. C’est-à-dire que dans le cas d’une bonne performance de marché, le rendement associé à ce dernier sera escompté dans une certaine mesure. Les paiements d’intérêts garantis à fréquence annuelle permettent cependant aux investisseurs de minimiser le coût d’opportunité associé à ces notes lorsqu’elles promettent uniquement un rendement à échéance.

Les caractéristiques des nouveaux billets à capital protégé rendent ce véhicule d’investissement adéquat pour tout investisseur. Cela s’explique par la faible exposition aux risques et le potentiel de croissance élevé de ce dernier. De plus, il est intéressant de noter que la possibilité d’investir à long terme grâce aux billets à capital protégé rend cet actif attrayant pour les investisseurs qui veulent garantir leurs retraites.

Le directeur général de Banque Nationale Solutions Structurées nous fait d’ailleurs remarquer qu’il est possible pour les investisseurs d’échelonner l’échéance de ces notes dans leur portefeuille. L’échelonnement d’échéance est fait de manière à recevoir les flux monétaires dus de manière récurrente aux termes des différents contrats dans l’optique de pallier les besoins de liquidité une fois le moment opportun arrivé. Il est important de considérer qu’une telle stratégie est adaptée aux investisseurs qui se rapprochent de la retraite et qui, bien souvent, ont des besoins de liquidité au début de leurs nouvelles vies.

Les nouveaux billets à capital protégé, dont le CPG Flex, semblent pallier l’ensemble des risques auxquelles les billets classiques exposaient les investisseurs. Ce nouveau type de billets protégé semble relever de l’utopie en combinant le meilleur des CPG et BCP. Cependant, comme le rappelle Vincent Marquis, il est important de mettre en garde les investisseurs de certains désagréments liés à la nature du billet.

En effet, toute personne qui souhaiterait investir dans ledit produit doit être consciente de l’horizon de placement de moyen à long terme de ce véhicule d’investissement. Ce qui signifie que ce billet est généralement inadapté aux investisseurs qui ont des objectifs de court terme. Dans cette ligne de mire, il est important de rappeler aux investisseurs que la liquidité journalière assurée par la clause de rachat de l’émetteur ne permet pas de toucher la garantie qui n’est valide qu’à échéance comme le stipule le contrat.

L’évolution du BCP met en évidence l’effort fourni par l’industrie financière dans le but de mitiger les risques auxquels font face les investisseurs lors de l’acquisition de ce véhicule d’investissement hybride. En effet, les ingénieurs financiers ont réussi à structurer un produit apte à couvrir le risque de défaut jusqu’aux limites de couverture de la SADC.

Ledit produit mitige additionnellement le risque de liquidité auquel étaient associés les billets classiques. De plus, ce nouveau billet garde la caractéristique la plus importante des billets précédents qui est de restituer le capital investi dans les pires scénarios économiques, ce qui signifie que les investisseurs ne sont aucunement sujets aux pertes à l’échéance. Néanmoins, il faut souligner que dans le cas où les marchés performeraient mal et que les investisseurs recevraient uniquement le capital garanti ; le capital garanti restitué est alors déprécié de l’inflation réalisée pendant la durée du placement.

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Les options sur FNB https://www.finance-investissement.com/zone-experts_/linstitut-canadien-des-derives-icd/les-options-sur-fnb/ Mon, 17 May 2021 12:03:56 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=79648 ZONE EXPERTS - Selon le Conseil de l’industrie des options (OCC), la négociation d’options sur les fonds négociés en Bourse (FNB) est en plein essor.

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Alors qu’en l’an 2000, les FNB occupaient seulement 3% du marché total des options, on constate aujourd’hui que l’option la plus liquide sur le marché est celle sur le SPDR S&P 500 Trust, un FNB reprenant l’indice boursier S&P 500. Cette tendance ascendante se manifeste principalement chez les investisseurs institutionnels qui, davantage outillés et formés comprennent à un plus haut degré les mécaniques de ces dérivés.

Grâce à diverses stratégies, les investisseurs utilisent les options sur FNB pour profiter des mouvements de prix sans avoir à débourser pour le titre en question. L’achat et la vente d’options sur les FNB comportent donc d’innombrables avantages qui expliquent cet attrait, mais des risques imposants sont aussi liés à l’approche. Selon Érika Toth, Directrice, Ventes aux institutions et conseillers Est-canadien chez BMO Gestion mondiale d’actifs, le marché des options requiert un haut niveau de compréhension, sans quoi les risques inhérents pourraient porter préjudice.

Nonobstant la potentialité de complications bien présente, un grand profit peut être tiré de cette méthode de négociation. C’est donc dans l’intention d’obtenir une meilleure compréhension de cet univers qu’Érika Toth a accepté de s’entretenir avec l’Institut Canadien de Dérivés. Cette dernière, qui évolue dans le monde des produits dérivés et des options, nous parle non seulement des avantages et des écueils des transactions d’options sur FNB, mais aussi des stratégies idéales à mettre en pratique sur ledit produit financier.

Dans un premier temps, nous explique Érika Toth, il existe deux types d’options, soit les options d’achats et les options de ventes, plus communément dénommées Call et Put. Une option d’achat sur FNB donne à son détenteur le droit d’acheter le fonds avant une certaine date à un prix de levée spécifié, tandis qu’une option de vente offre au tenant le droit de se départir de ses parts. Les options sur les FNB fonctionnent comme les options sur actions traditionnelles. Le profit des négociants est établi en fonction du mouvement dans le prix du fonds sous-jacent.

Toujours selon notre spécialiste des produits dérivés, la négociation d’options sur ce véhicule d’investissement serait liée à des objectifs précis. Beaucoup d’investisseurs optent pour ce produit dans l’intention de protéger des FNB détenus contre une variation des cours boursiers.

Ainsi, si je possède des parts du ZSP (FNB BMO S&P500) ou du XIU (FNB ISHARES S&P/TSX 60), qui comptent parmi les FNB les plus importants et les plus liquides au Canada, et que j’anticipe une baisse du cours de 3% dans les prochaines semaines, il m’est possible d’acheter une option de vente. À la baisse du prix du FNB, ma perte en capital sera couverte par le profit fait sur l’achat de l’option. Or, lorsqu’un investisseur anticipe décemment les fluctuations boursières, l’effet de levier lié à la transaction d’options devient réellement intéressant.

« Les options procurent à l’investisseur un vaste choix de solutions dans la gestion de son portefeuille » souligne l’experte. Il peut augmenter le revenu de ses positions actuelles, permettre l’achat d’un FNB à un prix inférieur et même permettre à l’investisseur de se positionner dans la perspective d’un mouvement important du marché, même s’il ne sait pas quelle direction la Bourse empruntera. « Les options sur FNB sont sur un panier de titres, donc plus diversifiées et potentiellement moins volatiles et risquées relativement aux options sur les titres individuels » conclu-t-elle.

Qui plus est, à l’instar des options d’achat d’actions, les options de FNB exposent l’investisseur à des secteurs ou à des marchés entiers, mais minimisent le risque associé à une seule entreprise.

Certes, ce type de dérivé confère des opportunités de bénéfices importants. Pourtant, Érika Toth déconseille cette pratique aux investisseurs inexpérimentés. En général, rapporte-t-elle, ce sont plutôt les investisseurs institutionnels et les plus érudits qui transigent des options.

Pour celui qui investit individuellement, il faut d’abord être admissible pour procéder à l’achat ou à la vente de ce produit. Il faut avoir une autorisation précise lors de la demande d’ouverture d’un compte transactionnel. Sur le site de courtage direct de BMO par exemple, on retrouve une politique en 5 niveaux d’autorisations, basée entre autres sur les années d’expérience et la quantité d’actifs liquides à son compte. Cette mesure préventive vise à réduire les risques substantiels de la transaction d’options. Érika Toth souligne d’ailleurs qu’un des dangers des plus perfides est la perte totale de sa mise de départ.

Lors de l’acquisition d’une option d’achat notamment, si le prix du FNB en question n’atteint pas le cours initialement déterminé, 100% de l’investissement sera perdu. Cette dernière conseille donc aux investisseurs néophytes de prioriser l’achat de FNB individuel pour leur début en Bourse.

Si toutefois, quiconque estime avoir les acquis nécessaires pour transiger ce type d’instruments financier complexe, Érika Toth mentionne quelques critères de sélections quant aux choix d’une option. Au-delà de la sélection de l’actif, il est aussi inévitable de pleinement analyser les attributs de l’option, dont le mois d’expiration, le prix de levé et la prime de l’option. Ces caractéristiques sont non négligeables étant donné qu’elles sont liées directement au profit potentiel. Par exemple, le prix de levé détermine le prix auquel le titulaire de l’option peut acheter les parts du FNB. Si l’un détient une option d’achat sur le FNB ZSP à un prix de levée de 55 $, il pourra exercer l’option et ne payer que 55$ par part, quand bien même le titre s’échangerait à un cours plus élevé.

L’experte FNB nous indique également quelques paniers de titres les plus utilisés pour la négociation d’options en bourse canadienne. Listé premier en termes de volume, on retrouve le XIU ISHARES S&P/TSX-60, suivi du ZEB BMO équipondéré banques et du ZSP BMO S&P500. C’est d’ailleurs BMO qui est l’un des plus importants fournisseurs de FNB d’options au pays, avec plus de 7 milliards de dollars (G$) en actif sous gestion dans ce genre de stratégie. Qui plus est, selon un récent rapport de recherche de TD Securities publié par Andres Rincon et ses associés, les options sur les FNB indiciels et sectoriels sont les plus populaires, alors que les options sur revenus fixes (fonds d’obligations) se transigent en plus faible quantité.

Pour conclure, Érika Toth mentionne quelques enjeux et tendances futurs liés à cet instrument financier. Dans l’avenir, celle-ci estime qu’une croissance dans le volume d’options sur FNB est inévitable, principalement sur les FNB indiciels d’actions. Les options sur FNB ont connu une énorme croissance dans les 5 à 10 dernières années, autant dans la Bourse canadienne qu’américaine, et ce dynamisme devrait se poursuivre.

« Il s’agit d’un outil sous-estimé et, de plus en plus, les investisseurs vont comprendre que réside une meilleure diversification ainsi qu’une plus faible volatilité que dans les options sur les titres individuels » soutient Érika Toth. Cette dernière confirme d’ailleurs notre réflexion : l’avenir de la négociation boursière demeure dans les options et les FNB plutôt que dans la transaction d’actions individuelles.

En termes d’enjeux, c’est le manque d’éducation flagrant des investisseurs qui inquiète notre gestionnaire. Malgré la croissance du volume des options, beaucoup d’acteurs en bourse ne comprennent toujours pas comment les transiger ni comment appliquer les stratégies à des moments propices.

D’excellentes ressources éducatives sont régulièrement publiées par l’Institut Canadien des dérivés, La Bourse de Montréal, et l’Institut canadien des valeurs mobilières (ICVM) nous rappelle Érika Toth. Avec cet arsenal de documentation, l’investisseur friand des tendances boursières pourra transiger à bon escient.

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L’administration de fonds : mieux comprendre ce rôle-soutien clé https://www.finance-investissement.com/zone-experts_/linstitut-canadien-des-derives-icd/ladministration-de-fonds-mieux-comprendre-ce-role-soutien-cle/ Thu, 01 Apr 2021 19:05:09 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=79000 ZONE EXPERTS - Selon une étude menée par la CIBC, 58% des investisseurs institutionnels canadiens accroîtront leurs répartitions en placements alternatifs en 2021. Les autres 42% d’investisseurs, eux, prévoient maintenir leurs répartitions en placements alternatifs de 2020.

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Les placements alternatifs proposent des corrélations faibles avec les placements traditionnels de même qu’un potentiel accru de production d’alpha, menant à des rendements supérieurs aux références. La complexité croissante des instruments financiers, l’importance accrue des placements alternatifs, l’intensité exigeante des réglementations, tous ces éléments concourent à créer un environnement en rapide évolution requérant une attention pointue de la part des gestionnaires de fonds.

D’où l’importance marquée des administrateurs de fonds. Ces sociétés jouent un rôle essentiel en tant qu’intermédiaire entre les gestionnaires de fonds et les investisseurs, en appui à de multiples activités en gestion des risques, gestion de portefeuille et conformité. Considérant l’augmentation de la complexité des produits de placements, l’émergence de nouveaux gestionnaires et l’évolution constante des exigences réglementaires, la place de l’administration de fonds est appelée à devenir centrale dans la progression future du secteur de la gestion de placements.

Afin de mieux comprendre le rôle des administrateurs de fonds de tierce partie, nous nous sommes entretenus avec Tyler Kim, Chef Mondial des Services aux fonds du groupe Maples. La division des services aux fonds du groupe Maples propose un ensemble complet de services et de soutien opérationnel, comptant plus de 100 milliards de dollars américains (G$) d’actifs sous administration.

Tyler Kim a intégré le groupe Maples en 2009 pour y lancer son bureau de Montréal. Avec plus de 25 années d’expérience, il dirige la comptabilité de fonds, les services aux investisseurs, la gestion de données de même que l’ensemble des professionnels en développement d’affaires chargés de fournir des solutions de tierce partie aux fonds de placements alternatifs et aux investisseurs institutionnels et ce, à travers le monde.

Pourquoi les gestionnaires de fonds comptent-ils sur l’impartition en matière d’administration de fonds?

Ce sont les investisseurs qui ont grandement contribué à établir la popularité de l’impartition de l’administration de fonds pour les fonds de couverture et les fonds d’actifs privés. Les transactions des fonds de couverture peuvent faire appel à des stratégies poussées ainsi qu’à des instruments financiers non traditionnels. Les fonds d’actifs privés, eux, peuvent détenir des actifs dont l’évaluation peut s’avérer ardue et peuvent exiger l’application de calculs séquentiels compliqués.

C’est ici qu’un administrateur de fonds externe amène, via son indépendance, l’assurance que les gestionnaires se conforment aux règles. Les services fournis comprennent le calcul des frais de gestion, l’évaluation indépendante des actifs et de la performance des fonds de même que la préparation de rapports périodiques répondant aux exigences des investisseurs.  Qui plus est, les administrateurs de fonds collaborent avec les autres prestataires de services auprès des fonds tels que les vérificateurs et les conseillers fiscaux.

Tout en traitant des éléments exigés par les investisseurs, on ne perd pas de vue les aspects réglementaires. Les exigences de reddition de comptes, en évolution, deviennent de plus en plus complexes et poussées; pour s’y conformer, il faut faire appel à une expertise spécifique au-delà des compétences fondamentales de la plupart des gestionnaires de fonds. C’est ainsi que l’impartition de l’administration de fonds contribue à réduire le risque de non-conformité, source potentielle de pertes monétaires et de réputation considérables.

Une telle approche, basée sur la prestation de ces services, s’avère cruciale afin d’accroître le niveau de confort des investisseurs. On favorise ainsi une relation de confiance entre parties prenantes. En outre, l’apport d’un administrateur de fonds externe comprend également plusieurs avantages en termes d’échelle et de coûts.

À quels grands défis fait face le secteur?

Nous constatons un accroissement de la demande, de la part des investisseurs, pour les produits de placement sur mesure, tels que les « fund-of-ones » et les comptes gérés, plutôt que les fonds communs plus faciles à gérer et à faire croître. En même temps, les coûts liés à la conformité réglementaire, à une reddition de comptes plus transparente, à la sécurité des données, ainsi que d’autres coûts opérationnels, ont progressé.

Face à cette croissance des coûts, les investisseurs exercent un examen accru des frais et dépenses qu’ils assument. Par conséquent, un défi important consiste à atteindre un niveau accru d’efficience au moyen de l’automatisation et des économies d’échelle, afin de contrer cette compression des marges.

En quoi Montréal est-elle une localisation stratégique pour une société d’administration de fonds?

Notre bureau de Montréal est l’un de nos 20 bureaux au sein du groupe Maples. Il a crû chaque année depuis son ouverture et on a triplé nos effectifs dans les cinq dernières années, avec plus de 200 employés en ce moment. Cette localisation est avantageuse à plusieurs égards. Tout d’abord, notre recrutement de talents s’appuie sur un écosystème d’universités de haut niveau qui proposent des formations solides, pertinentes à des carrières dans notre secteur. Ensuite, c’est un fait que la diversité à Montréal est réelle, ce qui nous a permis de recruter des personnes exceptionnelles provenant de partout dans le monde, afin de desservir notre clientèle mondiale. Ainsi, nos employés proviennent de 50 pays différents; les trois quarts sont nés hors du Canada. Pour une société mondiale qui fournit un soutien qui couvre de nombreuses cultures et langues, c’est un élément crucial.

En conclusion, les administrateurs de fonds jouent un rôle de plus en plus central dans l’écosystème financier en proposant un soutien opérationnel essentiel aux gestionnaires, de même qu’une assurance aux investisseurs de l’intégrité de leurs fonds de placement. De par l’indépendance foncière de leur rôle, ils contribuent à améliorer la transparence, la conformité et la stabilité des marchés financiers. Grâce à un avenir prometteur et des perspectives exceptionnelles de croissance, les sociétés d’administration de fonds continueront à faire croître leur présence dans le secteur des placements.

À paraître sous peu :  Notre prochain rapport sur les tendances d’avenir dans l’administration de fonds.

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Intégration des facteurs ESG en gestion de portefeuille : une approche perfectible https://www.finance-investissement.com/zone-experts_/linstitut-canadien-des-derives-icd/integration-des-facteurs-esg-en-gestion-de-portefeuille-une-approche-perfectible/ Mon, 11 Jan 2021 13:05:04 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=76709 ZONE EXPERTS - Le marché de l’investissement responsable a augmenté de 25 % mondialement entre 2016 et 2018.

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Selon le dernier Global Sustainable Investment Review, datant de 2018, le marché de l’investissement responsable a augmenté de 25 % mondialement entre 2016 et 2018. Le même rapport indique qu’au Canada, la réduction du risque, suivie des bonnes performances et de la demande croissante des détenteurs de fonds pour des investissements plus durables sont les principales raisons de l’augmentation de ce type d’investissement.

De nombreuses agences de notation extra-financières se sont développées pour répondre à la demande de quantification des facteurs d’évaluation comme MSCI ou Sustainalytics par exemple.

Dès 2014, Novethic, média référence de l’économie responsable, dressait un état des lieux de 40 d’entre elles en fonction des domaines de spécialité et des types d’activités, soit un grand nombre d’agences dont les notations ne sont pas toujours corrélées ou convergentes, au contraire des agences de notation de crédit traditionnelles. Aujourd’hui, il n’existe donc pas encore d’indices globaux génériques mais plutôt une série de critères que chacun interprète en fonction de sa zone géographique et du type d’entreprise qu’il analyse.

Dans ce contexte, l’Institut canadien des dérivés a parlé à Vincent Beaulieu, Chef Risque et Investissements Responsables chez Fiera Capital qui nous a partagé l’expérience de la société de gestion de placement gérant plus de 171 milliards de dollars au 30 juin 2020 sur l’utilisation de ces indices et les défis actuels du secteur.

Chez Fiera Capital, « les clients s’attendent de plus en plus à un minimum d’intégration des facteurs Environnementaux, Sociaux et de Gouvernance (ESG) ». Vincent Beaulieu est responsable de faire un suivi de performance et risque des investissements avec une approche centralisée afin de s’assurer que les gestionnaires aient les bons outils et les bonnes formations pour prendre leurs décisions d’investissement.

Lors d’une analyse fondamentale, une équipe peut par exemple choisir d’étudier l’investissement au travers de deux volets. Il y aurait d’abord la revue financière traditionnelle de la firme, mais aussi « toute une analyse des vents de face, et de dos pour la compagnie en question […] et c’est souvent à cet endroit que les critères E, S et G vont être considérés » dans cet exemple de Vincent Beaulieu. Et d’ajouter que chez Fiera, à titre de membre signataire de l’UNPRI (United Nations Principles for Responsible Investment) la société de gestion de placement exige un minimum d’intégration des facteurs ESG au sein de ses équipes et doit rapporter chaque année ses efforts sur l’étendue de sa plateforme d’investissement.

Par ailleurs, selon les objectifs et valeurs du client, il est possible d’ajouter tout un éventail de stratégies d’investissement responsable, qui peuvent aller du filtre négatif (exclusion des entreprises qui génèrent plus de 10 % de leurs revenus dans les secteurs comme l’armement, la pornographie, les jeux, l’alcool, le tabac…) en s’affinant jusqu’à l’investissement d’impact, tout en passant par le filtre positif pour les entreprises dites « best-in-class ».

Quelle place prennent alors les agences de notation extra-financières dans l’élaboration de cette méthode ? Fiera Capital a opté pour l’approche MSCI ESG Research depuis 2016. Les gestionnaires de fonds utilisent les rapports de recherche ESG élaborés avec la méthodologie MSCI et peuvent également aller chercher la donnée brute sur certains facteurs. Selon Vincent Beaulieu, le choix de l’agence de notation extra-financière « se fait sur la couverture, le prix, et l’appréciation de la donnée par les gestionnaires », c’est-à-dire des données compatibles avec leurs méthodes et outils, comme Factset ou Bloomberg.

Pourquoi observe-t-on une convergence pour les agences de notation de crédit et pas pour les agences de notations extra-financières ? « Les agences de notation de crédit existent depuis plus longtemps et bien qu’elles aient commencé à intégrer les facteurs ESG dans leur notation de crédit, au final elles tentent toujours de répondre à une seule et même question : est-ce que la firme a la capacité de rembourser ses créanciers ? ».

Aussi lire notre article sur la fin de LIBOR

De l’autre côté, la convergence des notations extra-financières est compliquée à obtenir car les objectifs sont différents. Il faudrait d’abord s’accorder sur le choix des facteurs et ensuite sur leur incidence. Quelle sera alors l’importance relative d’un facteur ESG par rapport à un autre ? « Les agences utilisent des niveaux déclencheurs tellement différents que l’agrégation de tous ces facteurs ESG peuvent donner des scores ESG aussi extrêmement différents ». Les analyses mettent également souvent en avant la matérialité financière, mais il faut se rappeler que « si un critère ESG n’a pas de matérialité financière, cela ne veut pas nécessairement dire qu’il ne doit pas être considéré ».

La « temporalité » semble donc être un enjeu majeur pour le secteur. Par exemple, aujourd’hui, « l’accessibilité à l’information et la prolifération sur les réseaux sociaux font en sorte que certains enjeux ont plus d’incidences financières qu’autrefois ». On en a eu un aperçu récemment avec Ubisoft à Montréal, même si on évalue difficilement l’incidence sur la santé financière.

Finalement, les défis contemporains concernent aussi l’accessibilité aux données : mieux divulguer les informations pour les entreprises, mieux les agréger pour les agences de notation et éduquer les gestionnaires de fonds sur la signification et les incidences à long terme des informations mises de l’avant.

« C’est un effet cascade qui commence par le détenteur d’actif, celui-ci va nous donner des mandats de plus en plus précis en fonction de ses intérêts et des normes actuelles. La cascade continue ensuite au niveau des compagnies car on va avoir des dialogues plus fréquents avec les entreprises pour respecter les mandats et, au fur et à mesure des échanges, elles seront encouragées à se poser des questions, se mesurer et divulguer ».

Pour en savoir plus sur les formations en finance offertes par l’Institut

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Les dérivés météorologiques, un produit controversé https://www.finance-investissement.com/zone-experts_/linstitut-canadien-des-derives-icd/les-derives-meteorologiques-un-produit-controverse/ Mon, 07 Dec 2020 13:06:20 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=76105 ZONE EXPERTS - Le marché des produits dérivés implique un nombre toujours plus important de transactions et d’acteurs.

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Selon le récent rapport de statistiques de la Bank for International Settlements, il est en continuelle expansion et les titres représentent un bon effet de levier pour les investisseurs informés. Les dérivés météorologiques (ou climatiques), utilisés pour se prémunir des risques relatifs au climat et à ses fluctuations quotidiennes inévitables, ne font pas exception à la règle.

Tandis que la majorité de leurs échanges se fait de gré à gré, la Chicago Mercantile Exchange (CME) est à ce jour l’une des seules Bourses mondiales à encore transiger des produits dérivés météorologiques. Lancés en 1999, c’est aujourd’hui dans 3 continents, dont plus de 30 villes, que la Bourse de Chicago vend ses produits. En Europe, le marché à terme britannique London International Financial Futures and options Exchange (LIFFE) a transigé des produits dérivés climatiques dans le passé, appuyé par l’essor des organismes indépendants de calcul d’indices climatiques, comme Météo France ou Euronext. Cependant, au fil des années, la LIFFE a écarté le marché des dérivés climatiques, faute d’intérêt, bien qu’un gros volume de gré à gré soit toujours transigé à Londres.

Il faut dire que la demande d’entreprises dont l’activité est affectée par les risques liés au climat est bel et bien réelle, surpassant parfois les risques de change ou de matières premières, selon Jean-Louis Bertrand, spécialiste de la gestion des risques climatiques chez Metnext. De plus, la précision des moyens de mesure actuels, la fiabilité des historiques ainsi que la disponibilité des données climatiques recueillies ont démystifié l’approche du marché.

Les secteurs les plus concernés sont aujourd’hui ceux de l’agriculture et du tourisme, qui présentent de nombreux sites attractifs été comme hiver ; les compagnies de transport, car les flux aériens sont très impactés par le vent, la neige ou encore le gel ; et les municipalités, qui sont sujettes aux conditions météorologiques ponctuellement lorsqu’il s’agit d’accueillir des événements locaux ou de mettre en place les activités de service communales, telles que le déneigement des rues, par exemple. Au niveau mondial, environ un tiers du PIB dépend du climat, selon Pierre Saint-Laurent, Professeur à HEC Montréal et chargé de projet à l’Institut canadien des dérivés.

Alors malgré l’abondance d’acteurs potentiels, et la diversité des indices météo, pourquoi encore relativement peu de marchés, organisés ou non, développent-ils ces couvertures financières, notamment au Canada? 

Afin de mieux comprendre cet univers complexe, Alain Brisebois, le président de la société québécoise de trading d’électricité CWP Energy, a accepté de répondre à nos questions. Au quotidien, Alain. Brisebois est responsable du « trading d’électricité physique et financière dans les marchés non réglementés en Amérique du Nord ». Il nous explique que le trading d’électricité est « fortement impacté par les écarts de météo […], non seulement de température mais aussi l’ensoleillement, le vent, les tempêtes, etc. », impactant la génération de cette dernière. CWP Energy fait donc face à « des sauts de prix extrêmes, positifs ou négatifs », dans le but d’aligner l’offre à la demande, ce qui est l’un des enjeux principaux de cette activité.

Étant actrice directe des marchés financiers, la compagnie connaît bien les produits dérivés météorologiques. Néanmoins, elle n’est pas encore arrivée à en déterminer une utilisation propre, entre autres pour la simple et bonne raison que les contrats existants, très spécifiques et axés sur la température journalière uniquement, ne répondent pas à sa panoplie de besoins.

Cette problématique est l’une des raisons qui peut expliquer la réticence des entreprises à investir dans la couverture par les produits dérivés. En effet, selon Alain Brisebois, « la réalité des professionnels qui ont besoin de ces produits-là va au-delà des standardisations offertes par des marchés tels que le CME ». Bien que le marché OTC pourrait alors être une solution pour la personnalisation des transactions, il contribue toutefois à des primes plus élevées et au risque de contrepartie. Devant ce cercle vicieux du risque, peu d’acteurs s’aventurent sur le marché; sans oublier, nous rappelle Alain Brisebois, que les transactions de gré à gré entraînent un problème de valorisation de l’actif, un traitement spécial pour l’audit et des formalités supplémentaires pour répondre aux entités réglementaires.

Une autre raison qui pourrait représenter une barrière à l’entrée de ce marché, nous dit Alain Brisebois, est la complexité des produits, souvent mal expliqués pour les acteurs qui ne font pas directement partie du marché financier. Investir dans les dérivés climatiques devient alors une décision coûteuse et peu informée pour ces sociétés.

Alors devant ce manque d’éducation, comment les compagnies font-elles face à leur risque météorologique? Alain Brisebois nous répond qu’elles optent plutôt pour un type d’assurance adapté à leur business. Quant à CWP Energy, elle adopte une stratégie de « risk reduction »: exposée au risque, elle essaye activement d’en limiter les répercussions en contrôlant la grosseur de la perte potentielle et sa fréquence. En d’autres termes, les gestionnaires gardent les transactions à court terme afin d’avoir une certitude maximale sur la météo environnante, en plus d’encadrer de près leurs prix d’achat pour certains produits.

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Nous avons à présent vu que le marché des produits dérivés météorologiques était un marché peu liquide, qui admet plusieurs freins à l’utilisation, bien que le risque qui lui est sous-jacent est globalement reconnu et affirmé. Alain Brisebois souligne que cela requiert des professionnels un « niveau de sophistication » élevé pour pénétrer cette industrie, quand même des entreprises innovantes et éclairées telles que CWP Energy n’y arrivent pas complètement. Le critère numéro un pour que le marché lève au Canada est alors « l’accessibilité et l’amélioration de la facilité de compréhension de l’instrument, ce qui susciterait un meilleur intérêt ». Toujours est-il, si le marché devient bon et liquide, les assureurs pourraient également y voir une opportunité pour compenser le risque qu’eux-mêmes prennent pour assurer leurs clients, ces fameuses entreprises à risque climatique.

En résumé, nous pouvons conclure que les provinces canadiennes ne sont pas encore prêtes à développer ces instruments financiers. D’ailleurs, les contrats existants couvrent souvent uniquement les grosses villes américaines, comme New York ou Chicago. Il serait pourtant intéressant de se pencher sur le TMX qui transige déjà des contrats à terme agricoles et énergétiques. La Bourse canadienne envisagerait-elle de donner une chance aux dérivés météorologiques?

Alain Brisebois nous confie qu’une part de lui aimerait voir ce marché se développer, pour avoir des options canadiennes mais aussi des acteurs canadiens qui maîtrisent à la fois les « pricing point » canadiens et américains. « Cela nous permettrait de mieux agencer notre portefeuille d’électricité vis-à-vis des risques météo à certains endroits, et de façon liquide, sans que mes compétiteurs le fassent aussi. Même si, bien sûr, la liquidité vient avec les compétiteurs ».

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L’avenir des FNB https://www.finance-investissement.com/zone-experts_/linstitut-canadien-des-derives-icd/lavenir-des-fnb/ Mon, 09 Nov 2020 13:04:00 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=75623 ZONE EXPERTS - Depuis quelques années, l’industrie des fonds négociés en Bourse (FNB) connaît une croissance fulgurante. En effet, cet accroissement est observable tant au niveau des actifs sous gestion que du nombre de firmes offrant des FNB.  

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Cette tendance s’est manifestée d’abord par l’augmentation de la quantité offerte de FNB à gestion passive qui, de par leur nature permet une réduction maximale des frais de gestion entraînant par le fait même une compétition importante pour les fonds communs de placements ne bénéficiant pas du même niveau d’efficience opérationnelle.

Ce faisant, il est possible, aujourd’hui, de retrouver des FNB avec des frais de gestions presque nuls. Afin d’en apprendre davantage sur cette nouvelle tendance ainsi que sur les enjeux liés aux FNB, il nous a été possible de nous entretenir avec Érika Toth, Directrice, Ventes aux institutions et conseillers Est-canadien, chez BMO Gestion mondiale d’actifs.

Lors de cette rencontre, nous avons d’abord commencer par lui demander si les FNB avec des frais de gestion extrêment faibles ne pouvaient pas représenter une mencae pour les investisseurs, principalement au niveau de la qualité du produit offert.

Selon Érika Toth, il ne s’agirait pas d’une menace. Bien au contraire, elle croit qu’il s’agit d’un avantage important pour les investisseurs, car les FNB à gestion passive permettent d’accroître le rendement de façon non négligeable via une diminution des frais.  De plus, elle mentionne que ces firmes de gestion offrant des FNB avec des frais très faibles sont en mesure de le faire en raison d’un volume d’actifs sous gestion très important.

De plus, lorsqu’on observe l’industrie des FNB, il est possible d’en distinguer deux types; soit les FNB à gestion active ainsi que ceux à gestion passive. Devant la popularité grandissante des FNB, se pourrait-il que les FNB à gestion active remplacent les fonds communs de placement classiques ?

Toujours selon Érika Toth, celle-ci ne croit pas que les FNB à gestion active seront en mesure de remplacer complètement les fonds communs de placement. D’une part, elle mentionne que ce n’est pas l’ensemble des planificateurs financiers travaillant dans les succursales financières qui possèdent les permis en valeurs mobilières requis et ce ne sont pas l’ensemble des firmes de gestion qui possèdent l’infrastructure nécessaire afin d’offrir des FNB. Puis, elle réitère le fait que les fonds communs de placement offrent tout de même certains avantages que les FNB ne sont pas en mesure d’offrir, tel qu’une absence de frais de transaction, une possibilité d’effectuer des virements préautorisés, ainsi que certains avantages au niveau fiscal.

Ensuite, la récente crise de la COVID-19 a entraîné son lot d’enjeux relatifs à certains FNB. En effet, on a pu observer que certains FNB obligataires se sont transigés avec des escomptes importants par rapport à leur valeur nette (NAV : Net Asset Value). Par exemple, le iShares iboxx Investment Grade Corporate Bond ETF s’est transigé à un escompte de 3,3 % par rapport à sa NAV, alors que le VanEck Vectors High Yield Municipal Index ETF s’est transigé à un escompte de 8,3 %. Ce faisant, plusieurs investisseurs y ont vu une certaine faiblesse dans la structure des FNB à revenu fixe.

Questionnée à ce sujet, Érika Toth a mentionné qu’elle voyait plutôt ce phénomène comme étant une force dans la structure des FNB plutôt qu’une faille. Selon elle, les FNB obligataires permettaient justement d’avoir accès à de la liquidité dans un moment où les actifs sous-jacents avaient de la difficulté à se transiger. Le cours du marché était simplement une vision plus réaliste de la véritable valeur des obligations sous-jacentes, par rapport à la valeur liquidative du FNB dans son ensemble, qui était en quelque sorte une valeur biaisée à court terme. De plus, elle a affirmé que la structure des FNB à revenu fixe est conçue pour rendre les obligations plus transparentes, liquides et négociables.

La récente crise de la Covid-19 a amené certains investisseurs à se tourner vers des FNB ESG, c’est-à-dire des FNB prenant en considération des facteurs environnementaux, sociaux et de gouvernance.

Selon Érika Toth, deux facteurs peuvent expliquer la croissance des FNB ESG au cours de la dernière période. D’une part, les investisseurs sont de plus en plus à la recherche de sociétés de qualité avec des équipes de direction plus prudente, puisque ces sociétés sont davantage équipées afin de faire face à des crises comme celle que nous avons vécue précédemment.

De plus, mettant davantage l’accent sur les enjeux ESG, ces sociétés ont moins de chances de se retrouver dans des scandales de toute sorte, entraînant par le fait même des conséquences financières au niveau de la firme. D’autre part, les risques associés au réchauffement climatique sont devenus de plus en plus clairs et visibles. Ce faisant, un nombre croissant d’investisseurs essaient de faire une différence via leur décision d’investissement en choisissant des sociétés ayant des bonnes habitudes environnementales.

Erika Toth mentionne aussi que les recherches tendent à démontrer qu’il est possible d’avoir des rendements très intéressants tout en intégrant les facteurs ESG. En comparant le rendement cumulatif de l’indice MSCI ACWI ESG Leaders Index à celui de l’indice MSCI ACWI ESG sur la période de novembre 2009 à mars 2019, on constate une meilleure performance du premier indice, soit celui prenant en considération les facteurs ESG.

Pour ce qui est de l’avenir des FNB, à quoi peut-on s’attendre au niveau des enjeux et des principales tendances ?

Selon Érika Toth, le véritable enjeu pour la majorité des investisseurs sera essentiellement en matière de sélection des FNB. En effet, devant la grande quantité de FNB disponibles, il peut être difficile pour un investisseur de choisir le bon FNB convenant à ses besoins. À cet égard, il sera important pour les investisseurs de prendre en considération certains facteurs clés dans le choix de leur investissement, tel que le fournisseur de FNB, les différents FNB offerts par celui-ci, la structure, le coût total ainsi que la liquidité du FNB.

Également, il sera important pour un investisseur de considérer l’impact de l’ajout du FNB dans un contexte de portefeuille, plutôt que simplement considérer les caractéristiques du FNB de manière individuelle.

Dans les années à venir, Erika Toth croit que beaucoup de firmes de fonds communs vont commencer à offrir des FNB. On devrait aussi assister au lancement de nouveaux FNB gérés activement. Finalement, Mme Toth croit que les grands fournisseurs établis seront plus en mesure d’offrir des FNB gérés passivement à moindre coût en raison des économies d’échelle liées à leur très grande quantité d’actifs sous gestion.

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La fin du LIBOR https://www.finance-investissement.com/zone-experts_/linstitut-canadien-des-derives-icd/la-fin-du-libor/ Mon, 26 Oct 2020 12:09:48 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=75573 ZONE EXPERTS - De sa création vers la fin des années 1960 à sa discontinuation après 2021, le London Interbank Offered Rate (LIBOR) aura su être d’une importance capitale pour l’ensemble des marchés financiers internationaux. 

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Le LIBOR a graduellement été adopté par les institutions bancaires et les marchés boursiers, entre autres, afin qu’il soit le taux de référence pour une multitude de contrats – autant des hypothèques que des produits dérivés complexes – si bien que ce taux est la référence pour des centaines de trillions de dollars de transactions à travers le monde (John Hull, 2017).

À l’Institut canadien des dérivés, on offre une formation conçue pour fournir une connaissance générale sur les produits dérivés des titres à revenus fixes pour lesquels le LIBOR est un de taux de référence les plus importants.

Concrètement, le LIBOR est le résultat d’une moyenne arithmétique des taux que chaque banque d’un groupe de banques contributrices s’attend à payer pour un emprunt à une autre, pour un prêt court-terme non-garanti de durée déterminée et de devise déterminée, excluant les valeurs extrêmes à la hausse et à la baisse. Chacune de ces banques contributrices est soumise à des contraintes strictes de taille, de nombre de transactions, d’expertise et de qualité de crédit entre autres, afin de représenter la réalité économique. Ainsi, le LIBOR existe désormais pour 5 devises et 7 maturités, pour un total de 35 taux publiés chaque jour ouvrable du marché londonien.

Au cours de son existence, il a été associé à plusieurs scandales de manipulation délibérée du taux et ce, par les mêmes banques qui soumettaient leurs estimés quotidiens (Federal Reserve Bank of New York, 2014). En publiant une estimation quotidienne ne serait-ce qu’un point de base plus élevé ou plus faible que l’estimé réel, ces banques avaient le pouvoir de mettre de l’avant leurs intérêts. Notamment, certaines banques ont diminué leurs estimations afin de projeter une stabilité accrue, instaurant ainsi une confiance plus élevée envers leurs activités, alors qu’à d’autres moments, elles ont soumis des estimés alignés avec leurs positions en contrats dérivés afin d’accroître leurs gains.  Par exemple, cela était particulièrement avantageux puisque les contrats dérivés se basent sur un montant notionnel important.

Avec la crise financière de 2008, la fréquence et le poids des transactions interbancaires ont diminué considérablement ayant pour effet d’accroître la prédominance du jugement des banquiers dans leurs soumissions quotidiennes de taux, puisque les banques manquaient de transactions sur lesquelles se baser pour produire une référence représentative du marché.  Pour répondre à ces deux problématiques, il fut décidé en 2014 que la British Bankers Association (BBA), soit l’organisation en charge de superviser et de régulariser le LIBOR, serait remplacée à ce rôle par l’Intercontinental Exchange (ICE).

Malgré ce changement de gouvernance et l’amélioration de la méthodologie de calcul du taux destinés à améliorer la robustesse de celui-ci, les différentes autorités financières ont désormais prévu d’adopter les taux de référence sans risque (RFR) afin de remplacer le LIBOR, mais aussi tous les IBOR.

Lors d’une discussion avec Cindy Veilleux, Directrice du groupe solutions de gestion des risques à la Banque Nationale, celle-ci estime que la transition vers les RFR devient inévitable aux États-Unis, suite à la levée de l’obligation des banques de soumettre leurs estimés quotidiens du taux formant le LIBOR.

Les RFR, qui sont des taux d’intérêt au jour le jour et sans risque, peuvent remplacer les IBOR sur le marché des prêts non-garantis. Comme ils se basent sur des transactions de marché, plus actives, plus liquides et non subjectives il en résulte des taux plus robustes.

Ces caractéristiques des RFR sont alignées avec les principes de l’International Organization of Securities Commission (IOSCO) qui exigent une représentativité des taux vis-à-vis du marché. Également, l’IOSCO exige que les données utilisées pour la construction des RFR soient des prix, des taux, des indices ou des valeurs résultant d’une compétition entre l’offre et la demande, en plus d’être issus de transactions réelles entre un acheteur et un vendeur dans le marché auquel s’intéresse le taux de référence (IOSCO, 2013).

Qu’adviendra-t-il des transactions utilisant le LIBOR à titre de référence? Celles-ci peuvent être classées en trois catégories. Tout d’abord, les contrats arrivant à terme avant la date butoir de la fin du LIBOR, pourront se conclure comme prévu sans renégociation. Toutefois, le défi consiste à adapter les contrats déjà engagés et arrivant à terme après 2021, soit après la discontinuation du taux sur lequel ils sont évalués. La troisième catégorie sera la modification des instruments financiers offerts, mais non engagés, afin que ceux-ci cessent d’utiliser le LIBOR à l’avenir.

Au Canada, le LIBOR sur le dollar canadien n’existe plus depuis 2013. Malgré cela, les entreprises canadiennes peuvent être exposées au risque d’une transition de taux de diverses façons : une entreprise possédant une filiale en sol américain peut avoir contracté une hypothèque basée sur le LIBOR ou encore, peut s’être engagée dans des swaps référençant le LIBOR par exemple.

La situation du Canada est moins alarmante que celle des États-Unis dans un horizon à court terme, en raison de la décision du Canadian Alternative Reference Rate Working Group (CARR) d’entériner deux taux de référence, soit le Canadian Dollar Offered Rate (CDOR) et le Canadian Overnight Repo Rate Average (CORRA).

Il faut s’attendre à un processus en deux temps au Canada concernant la fin de l’utilisation des IBOR. D’abord, les entreprises canadiennes délaisseront leurs contrats associés au LIBOR sur le dollar américain en renégociant bilatéralement au préalable les contrats concernés ou encore, en se basant sur le Fallback Protocol mis en place par l’International Swaps and Derivatives Association (ISDA) pour pallier la discontinuation du taux de référence. Certaines contreparties se tourneront vers des contrats référençant le SOFR, soit le RFR américain de référence.

D’autre part, puisque le LIBOR sur le dollar canadien n’existe plus depuis plusieurs années, les contrats canadiens actuels se basent majoritairement sur le CDOR, soit un IBOR qui, contrairement au LIBOR, n’a pas de date butoir de discontinuation. Il ressemble en plusieurs points au LIBOR, tous deux étant basés sur les soumissions d’un panel de banques et possédant une structure de taux à terme. Toutefois, ils diffèrent du fait que le LIBOR utilise des soumissions sur le taux auquel les banques peuvent emprunter entre-elles, alors que les soumissions composant le CDOR représentent le taux auquel les banques prêtent à des clients corporatifs sous la forme d’acceptations bancaires. Cette différence renforce la fiabilité et la représentativité du CDOR vis-à-vis du LIBOR.

Pourquoi ne pas passer du LIBOR au SOFR directement? Ou encore, pourquoi ne pas procéder dès maintenant à la transition du CDOR au CORRA ? Pour répondre à ces deux questions, il faut prendre en considération que les RFR, bien que plus robustes, n’existent pas sous la forme de taux à terme sans risque. Cela implique de repenser les méthodes d’évaluation des contrats puisque certains nécessitent une structure de taux à terme. Sinon, il faudra songer à faire des compromis car un taux à terme peut ne pas être idéal pour plusieurs intervenants. Par exemple, une entreprise pourrait avoir la possibilité de gérer l’encaisse et le paiement de contrats quelques jours après que le taux ait été fixé plutôt qu’immédiatement. Plus encore, il faut penser au fait que beaucoup d’entreprises utilisent une comptabilité de couverture, laquelle devra être adaptée pour plusieurs raisons, notamment pour représenter la nouvelle valeur marchande des outils financiers suite au changement de taux des contrats, a noté Philippe Seyer-Cloutier, Directeur Général du groupe de négociation de dérivés sur taux d’intérêt à la Banque Nationale, lors d’un entretien.

En conclusion, bien que les contrats de dérivés référençant le CDOR représentent environ 90% des contrats de dérivés engagés au Canada et que le 10% restant est attribuable à ceux sur le CORRA (TMX, 2020), il est estimé que ce ratio s’inverse dans les années à venir, suivant la tendance croissante qui privilégie les RFR aux IBOR. Entre temps, il faut être conscient que la robustesse et la liquidité des RFR proviennent du grand nombre de transactions qui utilisent cette référence et qu’une transition des contrats vers ces taux ne fera que renforcer le marché.

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