Secteur – Finance et Investissement https://www.finance-investissement.com Source de nouvelles du Canada pour les professionnels financiers Thu, 16 Feb 2023 13:12:11 +0000 fr-CA hourly 1 https://wordpress.org/?v=5.9.3 https://www.finance-investissement.com/wp-content/uploads/sites/2/2018/02/cropped-fav-icon-fi-1-32x32.png Secteur – Finance et Investissement https://www.finance-investissement.com 32 32 Légers rachats pour commencer l’année https://www.finance-investissement.com/nouvelles/produits-et-assurance/legers-rachats-pour-commencer-lannee/ Thu, 16 Feb 2023 13:12:11 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=91788 Ils se sont établis à 342 M$ en janvier.

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Après avoir terminé l’année 2022 en lion sur le plan des créations nettes, les fonds négociés en Bourse (FNB) canadiens ont commencé 2023 en souris avec des rachats nets de fonds de 342 millions de dollars (M$), ce qui portait l’actif géré cumulatif en FNB canadiens à 329 milliards de dollars (G$) en janvier, selon Banque Nationale Marchés financiers (BNMF).

Décembre 2022 avait représenté un mois d’afflux record avec des créations nettes de 7,6 G$, dont 5,9 G$ pour les FNB de titres à revenu fixe et à 1,7 G$ pour les FNB d’actions.

En janvier 2023, certains FNB canadiens se sont plutôt vidés de leur contenu. À la fois les FNB d’actions et fonds de titres à revenus fixe n’ont pas été épargnés par ces rachats. Les deux catégories d’actifs ont enregistré des sorties de fonds totalisant 829 M$, soit 328 M$ pour les premiers et 501 M$ pour les seconds, selon BNMF. Il faut se reporter au mois de juin 2022 pour trouver un autre mois de rachats nets pour le secteur des FNB canadiens.

Dégringolade des titres à revenu fixe

De toutes les catégories d’actifs, ce sont les FNB de titres à revenu fixe qui ont perdu le plus de plumes avec des sorties nettes de capitaux de 501 M$. Il s’agit d’un revirement par rapport au mois précédent, où ils avaient plutôt enregistré des entrées nettes de 5,9 G$.

Les FNB de liquidités, souvent composés de comptes à intérêt élevé, ont affiché les plus importantes créations nettes en janvier parmi les FNB de titres à revenu fixe, soit 641 M$ lesquelles ont représenté 4,2 % des actifs du mois précédent.

Les apports de capitaux des FNB de liquidité ont été très variables selon le produit, indiquent les analystes de BNMF. CSAV, HISA, CASH et PSU/U sont apparus dans le classement des entrées nettes, tandis que le pionnier de la catégorie, PSA, de Purpose, est arrivé en tête des rachats avec 452 M$ de sorties nettes, signale BNMF.

Les FNB de titres à revenu fixe à long terme ont capté quant à eux des entrées de 330 M$. Ils sont cependant loin de la frénésie des mois précédents, notent les analystes.

Les sorties les plus importantes ont été enregistrées du côté des FNB de titre à revenu fixe à court terme, qui ont connu des rachats nets de 667 M$.

 Rachat pour les FNB d’actions canadiennes

Les rachats dans la catégorie des FNB d’actions se sont élevés à 328 M$ en janvier. Les plus importantes sorties ont été du côté des actions canadiennes (- 542 M$) ainsi que des actions américaines (- 340 M$). Les actions internationales ont bénéficié pour leur part des créations nettes de 554 M$.

Les plus importants rachats ont été effectués par les FNB à forte capitalisation boursière, qui ont connu des sorties de 474 M$, avec en tête BMO S&P 500 Index ETF (ZSP), qui affiche des rachats de 307 M$, et iShares S&P/TSX 60 Index ETF (XIU) qui a eu des sorties nettes de 251 M$.

Sur le plan des FNB sectoriels, les matériaux, les soins de santé et les technologies sont ceux qui ont le mieux tiré leur épingle du jeu, avec des entrées nettes totalisant 180 M$.

Les sorties de fonds des FNB sectoriels se sont concentrées dans les secteurs de la finance (ZEB) et de l’énergie (XEG).

Le secteur financier, premier en termes de parts de marché parmi les FNB sectoriels avec 10 G$ d’actifs a affiché des rachats représentants 3,4 % de l’actif. L’énergie, en deuxième position avec 13 % des parts de marché, a subi un recul de 2 %, tandis que l’immobilier a perdu 7 M$.

Les FNB de dividendes et de revenu, à faible volatilité et ESG ont enregistré des entrées nettes dans chaque groupe. Les FNB ESG ont affiché une croissance de 2,5 %, la plus forte du groupe, pour des entrées nettes de 206 M$. Seuls les FNB thématiques font mieux dans cette catégorie, avec des flux de 228 M$.

Les FNB de cryptoactifs ont réalisé leur plus fort mois depuis août 2022 avec des créations nettes de 105 M$. Ils ont bénéficié d’un retour à la normale du marché avec des rendements mensuels supérieurs à 10 %, que les analystes de BNFM qualifient de « typiques dans les deux sens étant donné leur énorme volatilité ».

Des émetteurs touchés par les rachats

De nombreux émetteurs de FNB ont été touchés par la tendance aux rachats de janvier, en particulier ceux qui proposent des FNB d’actions et d’obligations.

Les trois principaux émetteurs de FNB ont subi des sorties nettes. RBC iShares a effectué des rachats pour 1,3 G$, BMO Gestion mondiale d’actifs a affiché des sorties de 674 M$ tandis que Vanguard est dans le rouge de 115 M$.

Placements Mackenzie a enregistré des sorties de fonds de 535 M$ qui proviennent principalement de ses FNB à revenu fixe, notamment les FNB QEBL (Mackenzie Emerging Market Local Currency Bond Index ETF).

Les plus importantes entrées nettes en FNB ont été enregistrées par TD Asset Management (TDAM), qui a engrangé 709 M$, CI Global Asset Management (CI GAM), qui a récolté 561 M$ et Banque Nationale Investissements (BNI) qui a reçu 420 M$.

Les FNB qui ont enregistré le plus important volume d’entrées nettes sont TD Canadian Aggregate Bond Index ETF (TDB) et BMO High Yield US Corporate CAD Hedged ETF (ZHY).

Nouvelle année, nouveaux produits

De nouveaux produits sont apparus sur le marché canadien. Au total, 22 nouveaux FNB ont été cotés en janvier, ce qui porte leur nombre total à 1 317. Plusieurs stratégies sont représentées, telles les options d’achat couvertes, les titres à volatilité minimale, les Treasury inflation-protected securities (TIPS), l’agriculture et les obligations américaines.

BMO a mené le bal avec six nouveaux produits lancés en janvier, dont deux FNB d’option d’achat couverte axés sur les soins de santé (ZWHC) et sur l’énergie (ZWEN). Les autres produits mis sur le marché ont été émis par CI, CIBC, Evolve, RBC, Hamilton et Mulvihill.

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Le point sur les FNB décotés https://www.finance-investissement.com/nouvelles/produits-et-assurance/le-point-sur-les-fnb-decotes/ Wed, 12 Oct 2022 09:12:24 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=89711 FOCUS FNB - Le lancement des fonds négociés en Bourse (FNB) attire l'attention, mais tous les fonds ne survivent pas. La décision de retirer un fonds de la liste est à la fois un art et une science.

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La plupart des conseillers considèrent les FNB comme des placements à long terme pour leurs clients. Or, avec autant de lancements observés sur le marché canadien actuellement, ce ne sont pas tous ces produits qui survivront.

« Il n’y a pas de formule magique pour prédire si un fonds fermera ou restera ouvert, fusionnera ou sera liquidé », constate Ryan Jackson, analyste de recherche en gestion, stratégies passives chez Morningstar à Chicago.

Avec le lancement d’un nombre croissant de FNB, « cela fait partie de la progression naturelle de l’industrie de constater que certains FNB ne suscitent pas l’intérêt espéré par le promoteur », déclare Jasmit Bhandal, directeur de l’exploitation chez Horizons ETFs Management (Canada) à Toronto.

La Financière Banque Nationale a indiqué qu’il y avait 1 251 FNB canadiens à la fin de juin 2022. Les lancements de FNB continuent de dépasser largement les fermetures de fonds. L’industrie canadienne a lancé 201 FNB l’an dernier et 89 autres au cours des six premiers mois de 2022, selon la Banque Nationale. En comparaison, 18 fonds ont été retirés de la cote au cours du premier semestre de cette année et 35 ont été fermés l’an dernier (voir le Graphique ci-dessous). (Les données de la Banque Nationale excluent les FNB canadiens de catégorie conseiller).

FNB canadiens lancés et fermés de 2013 à 2022

Nombre de fonds négociés en Bourse (FNB) lancés (new launches) et de fonds retirés de la cote (de-listings), selon la période, (échelle de droite) ainsi que le nombre total de FNB (échelle de gauche).

Comment les conseillers peuvent-ils déterminer les fonds qui survivront ?

En analysant l’évolution des FNB américains, Morningstar a constaté que les fonds dont les actifs s’élevaient à 140 millions de dollars (M$) ou plus avaient « tendance à être beaucoup plus susceptibles de survivre », rapporte Ryan Jackson, en ajoutant qu’il n’y avait toutefois pas de règle absolue.

Howard Atkinson, PDG de Pascal WealthTech et président fondateur de l’Association canadienne des FNB, assure que le seuil au Canada est plus proche de 50 M$.

Toutefois, les revenus ont aussi leur importance. Si les frais de gestion sont inférieurs à 10 points de base, un FNB canadien peut avoir besoin de plus de 50 M$ d’actifs pour être un succès financier, affirme Howard Atkinson.

« Si vous avez des FNB actifs, dont les frais approchent 1 %, vous pouvez peut-être vous en sortir avec un peu moins », continue-t-il.

Jasmit Bhandal estime que la somme de 100 M$ constitue une étape importante. « Ce n’est pas le minimum requis pour faire fonctionner un FNB, mais je dirais que c’est considéré comme un FNB réussi », estime-t-elle.

Le fait de facturer des frais plus élevés rapporte plus de revenus, mais le fait de  déclasser la concurrence peut attirer les investisseurs. Ryan Jackson rapporte que son analyse du marché américain entre 2005 et 2020 a montré que « plus [un FNB] était cher, plus il avait de chances de fermer ».

« En regardant les dix dernières années environ, je pense que les investisseurs se sont un peu réveillés sur le pouvoir des frais sur les investissements, analyse-t-il. Pendant longtemps, je pense que [les frais] n’étaient pas autant pris en compte qu’ils le sont maintenant. »

Les investisseurs au Canada préfèrent également les produits à faibles coûts, mais les frais élevés ne sont pas nécessairement à l’origine des fermetures de FNB, pense Daniel Straus, directeur de la recherche sur les FNB et les produits financiers à la Financière Banque Nationale.

Dans la base de données de la Banque Nationale, la majorité des FNB qui ont été retirés de la cote avaient des frais de 0,5 % ou plus. Or certains FNB dont les frais étaient plus élevés « étaient des stratégies expérimentales ou des produits gérés activement qui n’ont pas donné de bons résultats à long terme, et c’est la petitesse de leurs actifs qui a conduit à leur suppression, et non leurs frais plus élevés », déclare Daniel Straus.

Certains fonds rivalisent davantage sur les caractéristiques que sur les frais.

« Je pense que l’aspect frais de cette activité a été un peu exagéré. Les gens devraient vraiment examiner les mérites du produit », affirme Raj Lala.

La décision de fermer un FNB est « en partie un art et en partie une science », explique Raj Lala. Outre les actifs, les gestionnaires tiennent compte de la catégorie d’actifs et du secteur lorsqu’ils essaient de prédire la probabilité qu’un nouveau fonds devienne suffisamment important pour atteindre le seuil de rentabilité.

« Peut-être qu’il ne s’agit pas seulement d’un secteur ou d’une catégorie d’actifs en perte de vitesse. Il se peut aussi que [le fonds] soit dans une catégorie où les performances sont inférieures à celles de son groupe de pairs », remarque Raj Lala.

Lorsque les promoteurs de FNB lancent des fonds, ils veulent donner aux clients une exposition à certaines catégories d’actifs et espèrent que les investisseurs seront intéressés, ajoute Jasmit Bhandal.

« Vous êtes là pour aider les clients à atteindre l’objectif qu’ils se sont fixé. Mais parfois, en raison du nombre de FNB sur le marché, il se peut que le fonds que vous avez lancé ne reçoive pas l’attention ou les actifs que vous auriez souhaités », constate-t-elle.

Parfois, les FNB qui ont bien démarré ont plus de mal lorsque les conditions du marché changent.

Les FNB peuvent être fermés parce que le secteur « était chaud lorsque le FNB a été lancé, mais qu’il a ensuite connu des temps très, très difficiles », assure Howard Atkinson.

Lorsque cela se produit, les investisseurs se désintéressent souvent du secteur, remarque-t-il, et les FNB perdent des actifs et ferment. Il offre en exemple le secteur du cannabis, avec plusieurs produits lancés à peu près au moment où la drogue a été légalisée au Canada. Trois de ces produits (deux d’Evolve et un de Horizons) ont fermé en mars 2020, selon les données de Morningstar.

Une préoccupation potentielle pour les fabricants maintenant est que les FNB qui ont prospéré dans un environnement à faible taux d’intérêt peuvent ne pas fonctionner aussi bien avec la hausse des taux, ajoute Jasmit Bandahl, et de nombreuses catégories ont perdu des actifs cette année.

« Au fil du temps, vous verrez des flux entrants et sortants dans les catégories en fonction de ce qui se passe sur le marché, dit-elle. En tant que promoteur de FNB, vous voulez une gamme de produits où vos investisseurs sentent qu’ils ont des possibilités de se déplacer dans différentes catégories d’actifs, de sorte que vous n’avez pas quelque chose de trop restreint qui ne va fonctionner que dans des cycles de marché particuliers. »

Un autre facteur influençant la décision de fermer un FNB est son âge.

« La plupart des promoteurs ne commencent à envisager la fermeture des FNB que si, deux ou trois ans [après le lancement], ils n’atteignent pas les niveaux qu’ils espéraient en termes d’intérêt des investisseurs », rapporte Jasmit Bhandal.

« C’est un peu comme ce que l’on entend dans Planet Earth ou dans ces documentaires de Discovery Channel : « Si ces oursons passent les premières années de leur vie, ils ont beaucoup plus de chances de survivre par la suite », illustre Ryan Jackson. C’est un peu la même idée avec les fonds. Au début, il s’agit d’une période d’essai au cours de laquelle ils s’efforcent vraiment d’accumuler des actifs. Les performances ne sont peut-être pas excellentes tout de suite. »

Mark Noble, vice-président exécutif de la stratégie des FNB chez Horizons, s’attend à un grand nombre de fermetures de FNB au cours des prochaines années. Au 31 juillet, il y avait 330 FNB au Canada dont l’actif était inférieur à 10 M$, observe-t-il.

Si ces fonds aux « actifs anémiques » affichent également un rendement inférieur, ils pourraient être en difficulté. « Cette combinaison sonnera généralement le glas de la pérennité d’un FNB », ajoute-t-il.

Cependant, Daniel Straus affirme que certains fournisseurs sont plus disposés à maintenir un fonds qui n’a pas attiré beaucoup d’actifs.

Alors que certains fournisseurs considèrent que 50 M$ représentent un seuil de rentabilité approximatif, d’autres « n’essaient pas de déterminer si un FNB individuel est autonome, rapporte Daniel Straus. Ils veulent être en mesure de faire savoir à leurs clients qu’ils offrent un service complet. Les FNB sont utilisés comme des blocs de construction par de nombreux investisseurs qui utilisent différents FNB pour constituer un portefeuille holistique. »

Réagir aux fermetures imminentes

Lorsqu’un conseiller apprend que le FNB de son client va fermer, il peut faire l’une des deux choses suivantes, constate Howard Atkinson, PDG de Pascal WealthTech et président fondateur de l’Association canadienne des FNB.

« Vous pouvez vendre le FNB et redéployer ces actifs dans un FNB similaire qui offre la même exposition recherchée par le conseiller et le client », résume Howard Atkinson.

D’autre part, le client pourrait simplement conserver le FNB jusqu’à ce qu’il soit liquidé à sa valeur liquidative.

« Comme les FNB se négocient à la valeur liquidative, il n’y a pas de perte financière dans ce cas. Le prix du FNB reflétera le prix des actifs sous-jacents, quel qu’il soit, et vous pourrez retirer votre argent de ce FNB », explique Howard Atkinson.

La décision – vendre maintenant ou attendre la liquidation pour obtenir le produit – dépend de la situation du client, assure Jasmit Bhandal, chef de l’exploitation chez Horizons ETFs Management (Canada).

« Il n’y a pas de gros avantage à vendre avant la liquidation du fonds, car il est de notre responsabilité fiduciaire, en tant que gestionnaires de portefeuille, de le gérer de la même manière avec le même objectif de placement jusqu’à la date de la liquidation », assure Raj Lala, fondateur, président et chef de la direction d’Evolve Funds Group.

Un investisseur choisit un FNB pour une raison précise – par exemple, il a aimé le concept général du produit ou le secteur dans lequel le FNB investit, explique Raj Lala.

« Selon le fonds, vous disposez généralement d’au moins 60 jours entre le moment où vous apprenez que le fonds va être liquidé et le moment où il l’est, ce qui vous laisse beaucoup de temps pour dire : « Vous savez quoi ? Je n’aime plus ce secteur. Je vais donc vendre maintenant ». Ou vous pouvez dire, « Vous savez quoi ? J’aime toujours ce secteur. C’est dommage que le fonds doive être liquidé ou fermé, mais je vais le conserver jusqu’à la fin » », continue Raj Lala.

Dans la plupart des cas, selon Howard Atkinson, si les investisseurs peuvent trouver un FNB de remplacement, ils devraient l’adopter.

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Bien choisir ses actions à dividendes https://www.finance-investissement.com/edition-papier/produits-et-assurance-edition-papier/bien-choisir-ses-actions-a-dividendes/ Sun, 01 Apr 2018 00:14:00 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=46438 La hausse des taux d'intérêt pourrait nuire à certains titres de cette catégorie.

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La hausse des taux amorcée par les banques centrales risque de faire souffrir le secteur des actions versant des dividendes. Les titres de meilleure qualité seront peut-être toutefois épargnés. C’est pourquoi la sélection judicieuse des titres importe plus que jamais.

«Les sociétés qui ne paient pas de dividendes ont plus de moyens à leur disposition pour investir et croître», reconnaît Christian Felx, directeur des stratégies systématiques et gestionnaire du Fonds Desjardins iBrix actions canadiennes à dividendes élevés, chez Desjardins Gestion de patrimoine.

La proposition est valable en théorie. Dans les faits, «les dividendes instaurent une discipline dans les équipes de direction, ajoute-t-il. Car certaines directions, qui ne payent pas de dividendes, dilapident leur capital en bâtissant des empires et en faisant des investissements non rentables. Les dividendes aident à aligner les intérêts entre directions et investisseurs. Et les entreprises qui payent des dividendes surperforment à long terme.»

C’est pourquoi on retrouve beaucoup de titres de plus grande qualité dans les actions à dividendes. Or, même dans ce segment, on trouve des titres qui sont inférieurs, d’autres supérieurs. Et tout dépend du contexte des taux d’intérêt.

L’environnement s’assombrit

Lorsque les taux baissent, tous les titres à dividendes sont privilégiés et, bien sûr, ceux qui payent les plus hauts dividendes gagnent la faveur. C’est ce qu’on a vu au cours des dix dernières années dans la foulée des mesures d’assouplissement monétaire (Quantitative Easing), explique Brian Tidd, vice-président et gestionnaire principal du Fonds Catégorie de dividendes canadienne Plus Trimark, chez Invesco Canada.

Depuis les mesures d’assouplissement quantitatif, dit Brian Tidd, «la période a été très favorable aux titres à dividendes. Les investisseurs en ont acheté beaucoup et les titres qui payaient de hauts dividendes ont été poussés à la hausse. Le marché faisait l’hypothèse que les taux d’intérêt et l’inflation demeureraient bas à jamais.»

Cependant, voici que les taux remontent, poursuit Brian Tidd, en réponse à une économie qui a gagné en vigueur, surtout aux États-Unis, à un niveau d’emploi élevé, à des dépenses d’infrastructure qui croissent, et à des prix de produits de base en hausse. «Tout ceci pose les bases d’un regain d’inflation aux États-Unis, dit-il, ce qui entraînera une normalisation des taux d’intérêt. Il est très possible que le rendement des bons du Trésor de dix ans dépasse 3 % cette année, et cela rend tout le monde nerveux.» Une nervosité dont on a vu un signe dans la chute des cours boursiers au début de février.

Ce ne sont pas tous les titres qui tiendront bien dans les conditions moins propices qui s’annoncent. Le moment vient maintenant de trier le bon grain de l’ivraie. La clé est dans la sélection de titres qui ne sont pas axés uniquement sur le dividende. «Dans le monde où nous entrons, vous ne voulez pas seulement des entreprises qui payent des dividendes élevés, mais qui ont surtout la capacité de les faire croître», fait ressortir Mark Jackson, gestionnaire du Fonds de revenu d’actions canadiennes Investors, chez Groupe Investors.

En effet, s’il est vrai que des entreprises qui ne paient pas de dividendes peuvent manquer de discipline et mal gérer leur croissance, comme l’a fait ressortir Christian Felx plus haut, l’inverse est aussi vrai : des entreprises qui paient de trop hauts dividendes handicapent leur croissance future et leur capacité de soutenir ces dividendes à long terme.

Viser plus que le dividende

«Je cherche donc maintenant des sociétés qui ont les moyens de faire croître leurs bénéfices pour propulser leur croissance, racheter leurs titres et hausser leurs dividendes, fait ressortir Mark Jackson. Les rendements que j’obtiens sont une combinaison de ces facteurs. J’ai vu les changements venir dans le marché il y a environ 18 mois et j’ai réorganisé mon portefeuille en conséquence.»

Quant à Brian Tidd, «j’ai évité dès le départ ces titres [qui ne font que payer de hauts dividendes], souligne-t-il. Maintenant, je pense qu’ils vont se faire punir par le marché.» Or, les titres qui présentent les quatre caractéristiques (bénéfices élevés, croissance continue, rachat d’actions et dividendes substantiels) résisteront mieux dans le marché qui s’annonce.

Plusieurs fonds de dividendes, juge Mark Jackson, «sont encore focalisés uniquement sur les dividendes et possèdent encore bien des fiducies de placement immobilier (FPI) et des fiducies de revenus». Car les FPI, par exemple, de même que les services publics et les sociétés de télécommunications sont plus sensibles à la croissance des taux d’intérêt et ont moins de facilité à faire croître leurs revenus. «Une FPI qui augmente ses bénéfices annuels de 2 % ou 3 % peut difficilement accroître son dividende plus vite que ça. Mais une firme de technologie ou une banque, qui fait monter ses bénéfices annuels de 8 % ou 9 %, peut hausser ses dividendes d’autant.»

C’est ainsi que nos gestionnaires ont intégré dans leurs portefeuilles des titres dont les dividendes sont parfois bas, mais dont les capacités de croissance sont solides. C’est le cas du titre de Canadien Pacifique, dont le rendement en dividende est de seulement 1 %, et qui se trouve dans le portefeuille de Mark Jackson. Par contre, fait-il ressortir, la croissance des bénéfices de la société s’élève à 15 % pour la dernière année et devrait poursuivre sur cette lancée au cours des deux prochaines années. «De plus, dit-il, leurs dépenses croissent moins vite que leurs revenus, sans compter qu’ils ont mis en place un programme de réduction de coûts.»

C’est aussi le cas du titre de New Flyer, dont le rendement en dividende est de 2,4 %. «Il est relativement bas, reconnaît Christian Felx, mais la profitabilité de l’entreprise est bonne, et son dividende est très stable.»

Évidemment, nos gestionnaires ne font pas des acrobaties pour éviter les titres à dividende élevé, mais seulement si des bases saines le justifient. C’est ainsi que Brian Tidd abrite dans son portefeuille le titre de Pizza Pizza Royalty Corp, qui fournit un remarquable rendement en dividende de 6 %. Il est vrai, reconnaît le gestionnaire, que les bénéfices ont souffert dans la dernière année, mais «ils devraient rebondir cette année, et une bonne partie de la performance viendra de l’appréciation du titre, car nous croyons que les analystes l’ont injustement puni. Cette entreprise va se redresser et, en attendant, nous collectons un très attrayant 6 %.»

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