Due Diligence – Finance et Investissement https://www.finance-investissement.com Source de nouvelles du Canada pour les professionnels financiers Thu, 04 Jan 2024 15:25:13 +0000 fr-CA hourly 1 https://wordpress.org/?v=5.9.3 https://www.finance-investissement.com/wp-content/uploads/sites/2/2018/02/cropped-fav-icon-fi-1-32x32.png Due Diligence – Finance et Investissement https://www.finance-investissement.com 32 32 Les éléments de vérification diligente à effectuer https://www.finance-investissement.com/fi-tv_/nouvelles-fi-tv/les-elements-de-verification-diligente-a-effectuer/ Wed, 10 Jan 2024 11:24:42 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=97525 FI TV - Étienne Joncas-Bouchard, Stratège, FNB, Fidelity Canada, parle des éléments de vérification diligente, outre les vérifications d’usages liées à la stratégie de placement en tant que telle.

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Finance et Investissement (FI) : Hormis les vérifications d’usages liées à la stratégie de placement en tant que telle, quels éléments de vérification diligente les conseillers devraient-ils effecter spécifiquement au moment de choisir un fonds négocié en Bourse (FNB) pour leurs clients?

Étienne Joncas-Bouchard (EJB) : Il y a plusieurs points à considérer parce que, présentement (en novembre 2023), il y a plus de FNB qui se transigent sur le Toronto Stock Exchange (TSX) que de titres.

Il faut comprendre que les choix sont multiples. Donc, il faut prendre le temps de lire les documents publics. Si on a le temps, évidemment, il faudrait lire un prospectus, un fund factsheet, etc., des documents qui sont tous disponibles de façon publique, auxquels on peut accéder sans vraiment creuser et qui permettent ainsi de comprendre ce qu’on achète.

Il faut savoir quels genres de titres on détient en sous-jacent, comment l’indice est construit; car ce sont tous des produits qui sont bâtis de façon systématique. Ainsi, contrairement à un gestionnaire de portefeuille qui, lui, va peut-être modifier sa façon de penser du jour au lendemain, ici, il s’agit d’une recette qu’on réplique. Il est donc très faisable de se documenter là-dessus pour l’investisseur.

Un deuxième point, c’est de déterminer si ce FNB est liquide, en se demandant : est-ce que ses sous-jacents sont liquides? Une fois qu’on a compris la méthodologie, après ça il faut l’appliquer dans un scénario. Est-ce que tous les sous-jacents peuvent se transiger à l’intérieur d’une journée. Est-ce qu’il détient des titres privés ou des obligations à rendements élevés, des petites cap. Ça peut être des actifs qui sont quand même liquides, mais qui, dans des périodes de volatilité, peuvent l’être moins. Mars 2020 a ouvert les yeux à plusieurs investisseurs qui se sont rendu compte que le FNB se transigeait à une prime ou un escompte. Un nouveau concept qu’on a redécouvert en période de volatilité, mais qui existe réellement.

Si les sous-jacents ne se transigent pas, malheureusement, il y a un coût qui est associé à la transaction du FNB en tant que tel.

Donc c’est quoi la méthodologie, est-ce qu’il est liquide et troisièmement, il faut comprendre comment le transiger s’il est liquide. Donc mettre des ordres limites sur le marché et non un ordre de marché. Cela permet de dire qu’on veut le FNB à un tel prix sinon on peut se retrouver dans des situations où le manque de profondeur peut augmenter le coût à chaque part supplémentaire que l’on achète.

Ce sont les trois points clés que je recommanderais de vérifier aux investisseurs et conseillers qui achètent des FNB.

FI : Quels éléments de vérification diligente liés à l’émetteur de FNB sont les moins bien compris ou devraient l’être davantage?

EJB : Je pense que la taille de l’émetteur et la force de cette entreprise sont des éléments importants et souvent sous-évalués. Est-ce que ça fait longtemps que cette firme fait ça? Est-ce que ça fait longtemps qu’elle offre des FNB? Est-ce qu’elle a déjà eu des FCP? Ce sont des points clés.

Il est important qu’une firme soit grosse, car si jamais quelque chose arrive, on peut être supporté par une autre ligne de business ou une autre gamme de produits. On a vu que dans les périodes de volatilité, lorsque des petits émetteurs lancent des stratégies, elles sont également plus volatiles et à risque de fermeture. Je pense que pour un investisseur, ça peut être une des pires choses parce qu’on se retrouve immobiliser dans quelque chose qui finalement ne nous offre plus ce service d’investissement-là.

Donc la taille est très importante comme le type de stratégie. Quelque chose de plus vanille a plus de probabilité de passer à travers le temps que quelque chose qui est peut-être plus exotique.

FI : Auriez-vous un conseil pour un conseiller qui commence à s’intéresser au secteur des FNB?

EJB : Je lui conseillerais de lire. Il y a beaucoup de documentations sur comment ce véhicule fonctionne réellement, c’est quoi la différence entre la gestion active et passive. Ce sont deux des éléments qui sont les plus importantes.

Donc, comprendre le véhicule, comment le transiger, comment faire ses vérifications. On mentionnait la vérification sur la liquidité et la taille de l’émetteur, ce sont toutes des démarches qu’on peut faire avec un minimum d’efforts.

Ceci dit, ça demande quand même un effort. Donc si vous êtes un investisseur, peut-être vous fier à un conseiller, et, si vous êtes un conseiller, peut-être vous fier à des ressources dans l’industrie. Que ça soit chez votre courtier ou auprès de firmes de gestion de portefeuille comme Fidelity. Ce sont toutes de bonnes sources d’informations qui sont à votre portée.

Je recommanderais également de faire la diligence avant de commencer. Mais une fois que vous allez commencer, vous allez voir les opportunités que ça peut vous apporter en termes de recrutement de nouvelles clientèles. Pour un investisseur, ça peut être de nouvelles allocations d’actifs. Bref, je pense que pour les conseillers ça va être important de répondre aux besoins à long terme de la plus jeune génération qui a grandi avec les FNB comme le véhicule principal d’investissement à leur portée. Donc, pour le futur, c’est à considérer.

Les opinions exprimées sont celles d’Étienne Joncas-Bouchard, Stratège, FNB, Fidelity Canada en date du 13 novembre 2023, et elles peuvent changer selon la situation des marchés et d’autres conditions.

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Comment l’IA transformera les fusions et acquisitions https://www.finance-investissement.com/zone-experts_/amar-pandya/comment-lia-transformera-les-fa/ Mon, 07 Aug 2023 10:02:20 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=95407 ZONE EXPERTS - En réduisant le coût des erreurs.

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Les fusions et acquisitions (F&A) peuvent se révéler un moyen efficace de mettre le capital à profit dans le but d’assurer la viabilité des entreprises, d’accroître leur capacité, de réduire les coûts, d’éliminer la concurrence et, ultimement, d’augmenter leur valeur.

Toutefois, malgré les ressources dédiées aux efforts de F&A, plus des deux tiers des transactions échouent, selon un rapport de Business Strategy Review. Plusieurs raisons expliquent ces échecs coûteux : cible surpayée, acquisition non reliée (empire), intégration mal exécutée, incompatibilité culturelle ou encore des motivations divergentes.

L’histoire financière recense de nombreuses erreurs commises par les méga-entreprises, comme l’acquisition de Time Warner par AOL (America Online) en 2000, qui a occasionné la perte d’innombrables emplois, dévasté des comptes de retraite, fait l’objet d’enquêtes par la Securities and Exchange Commission et le ministère de la Justice américain, et réduit à presque néant la valeur des actionnaires.

Est-ce que le recours à l’IA aurait changé la donne ? Un nombre croissant d’entreprises semblent dire que oui. À n’en pas douter, l’IA jouera un rôle de plus en plus important au sein de l’écosystème des F&A, notamment dans l’identification de cibles attrayantes et l’optimisation des taux de fusions réussies. Cet intérêt dans les entreprises axées sur l’IA allongera la liste des cibles futures en y ajoutant des entreprises plus jeunes et en pleine croissance.

L’IA et son incidence sur les activités de F&A

Les investisseurs sont toujours à la recherche d’un avantage concurrentiel. Il est donc peu surprenant qu’on ait recours aux innovations technologiques pour optimiser la performance. Le secteur de la finance s’appuie sur une grande quantité de données qui doivent être rapidement et correctement traitées. Les machines-outils sont à même de transformer les activités de fusion et acquisition en rendant certains processus ennuyeux et coûteux « plus forts, plus rapides, en un mot, meilleurs », à l’image de l’astronaute bionique popularisé par la série télévisée L’homme de six millions, dans les années 1970.

À l’instar de l’Internet qui s’est révélé un instrument permettant de s’informer sur tous les sujets imaginables, les outils d’IA générative, en ce qui a trait aux F&A, optimiseront la productivité des tâches rébarbatives et onéreuses sur le plan temporel et financier. Ce sera le cas notamment de la diligence raisonnable, de l’analyse des données, de la reconnaissance des tendances ainsi que des activités d’intégration post-fusion, comme la mise à jour des contrats et la migration des données.

On estime que le recours à l’IA dans les activités de F&A réduira les tâches de diligence raisonnable et de révision juridique des contrats par des marges pouvant atteindre respectivement 90 % et 95 %. Les transactions qui font intervenir plus d’une langue, des problèmes réglementaires ou des obstacles géopolitiques bénéficieront également de l’IA.

Le travail d’évaluation, qui suppose de trouver des entreprises comparables et d’estimer la valeur des sociétés, pourra être fait par les outils d’IA générative. Les ressources humaines ainsi libérées pourront se consacrer à des tâches plus créatives et à valeur ajoutée. Ces outils sont déjà mis à profit par des cabinets comme Deloitte et KPMG dans le cadre de leurs services d’expert-conseil en F&A.

L’IA générative peut repérer des cibles attrayantes et détecter des problèmes potentiels, évitant ainsi de commettre des erreurs coûteuses. Bien avant le battage actuel sur l’IA, une société de placement canadienne s’est servie d’un logiciel IA antifraude et anti-blanchiment de fonds (appelé « The Brain ») proposé par OutsideIQ, une société torontoise en démarrage, afin de mener à bien son processus de diligence raisonnable. Le logiciel a mis au jour des problèmes dans la déclaration des actifs démontrant que la compagnie Sino-Forest possédait moins de terres qu’elle ne l’avait réclamé.

Analyser la culture d’entreprise

Pour augmenter la probabilité de succès d’une fusion, les algorithmes peuvent déceler les meilleurs attributs d’une entreprise afin de prédire les combinaisons gagnantes. Même des éléments moins objectifs, comme la culture d’entreprise, peuvent devenir quantifiables en s’appuyant sur des données appropriées telles que le taux de rotation et l’ancienneté des employés.

Habituellement, la mise en place des ententes se faisait de façon ponctuelle en se fondant sur les relations interpersonnelles. Bien que cet aspect des F&A, particulièrement dans l’arène des entreprises privées, risque peu de changer, les outils d’IA générative pourront s’appuyer sur une plus grande quantité de données de meilleure qualité sur les sociétés privées.

Par conséquent, ils permettront d’améliorer les interactions personnelles, de supprimer les émotions humaines du processus et de réduire les risques associés aux biais émotifs et cognitifs. De cette façon, non seulement les deux parties jouiront d’une plus grande transparence à l’égard de l’information, mais de nouvelles occasions pourront voir le jour.

Nous n’en sommes qu’aux premières lueurs des F&A gérés par IA générative, toutefois, en utilisant les données et les algorithmes qui conviennent, ces outils, jumelés à la créativité et à l’intelligence humaine, pourront vraisemblablement réduire le taux d’échec des F&A et engendrer des transactions réussies et porteuses de valeur pour tous les intervenants.

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Ausculter un FNB spécialisé https://www.finance-investissement.com/nouvelles/produits-et-assurance/ausculter-un-fnb-specialise/ Wed, 14 Jun 2023 10:30:40 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=94407 FOCUS FNB - Éléments d’une vérification diligente pour certains FNB.

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Avant de choisir un fonds négocié en Bourse (FNB) spécialisé, les conseillers devraient établir une vérification diligente du produit et de son émetteur. Voici des éléments de vérifications pour certains types de FNB spécialisés qui ont été abordés à l’occasion de la Conférence sur les FNB organisée par le Cercle de la finance du Québec, le 31 mai dernier.

Liquidité

Lorsqu’on envisage d’investir dans un FNB spécialisé, on doit bien comprendre ce qui peut influencer sa liquidité. Notons d’abord que les FNB ont deux niveaux principaux de liquidité. La liquidité primaire du fonds, c’est-à-dire la facilité avec laquelle on peut négocier ses actifs sous-jacents à un prix qui est juste. Il s’agit de la liquidité intrinsèque d’un FNB. Le deuxième niveau de liquidité concerne le marché secondaire du FNB lui-même, qui peut être négocié avec d’autres participants au marché, comme des investisseurs individuels, institutionnels ou des mainteneurs de marchés.

« Même si un FNB n’a pas de marché secondaire actif, a peu de volume de transactions, parfois même n’a pas transigé depuis quelques jours et même avoir une petite taille d’actif sous gestion, le FNB peut tout de même être très liquide dépendamment de la liquidité du marché sous-jacent », a précisé Pierre-Luc Vachon, chef des produits, Stratégies de placement, chez Desjardins Gestion internationale d’actifs. En somme, un FNB est au moins aussi liquide que ses titres sous-jacents.

Parfois, un FNB peut également être significativement plus liquide que ses titres sous-jacents, comme ça a été le cas en mars 2020 où certaines obligations de sociétés ont cessé d’être négociées, le marché étant en pénurie d’acheteurs.

Dans le secteur des FNB de titres à revenu fixe, on ne devrait pas porter trop d’attention au volume de négociation d’un FNB, mais plutôt examiner son écart cours acheteur-cours vendeur, selon Erika Toth, directrice BMO FNB, BMO Gestion mondiale d’actifs : « L’écart entre le cours acheteur et le cours vendeur constitue un bon indicateur de la liquidé d’un FNB. » Selon elle, pour bien des investisseurs, cet écart est souvent plus restreint que lorsqu’on tente d’acheter des obligations individuelles.

Pour accéder à certains fonds spécialisés dans les dettes de pays émergents, il est parfois plus économique de passer par l’intermédiaire d’un FNB afin d’éviter des écarts trop élevés par ailleurs. « Si on voulait acheter à la pièce des obligations de marchés émergents, on devrait ouvrir des comptes dans chacun de ces pays, faire face à des fourchettes de prix très larges parce que ce ne sont pas des titres qui se négocient forcément et composer avec les enjeux de taxation et de paperasse », a indiqué Hadiza Djataou, gestionnaire de portefeuille, Placements Mackenzie.

Frais

En plus de l’écart cours acheteur-cours vendeur, qui constitue souvent des frais importants à l’achat et à la vente d’un titre, on doit considérer les frais de négociation du FNB en tant que tel. Ces frais varient en fonction de la taille de l’ordre. Bien qu’on puisse se procurer des parts d’un FNB avec une somme modeste, celle-ci peut faire que ces coûts de négociations peuvent être importants et on devrait ainsi les considérer, selon Pierre-Luc Vachon.

Le ratio des frais de gestion et le ratio des frais d’opérations constituent également une mesure à prendre en compte, selon Erika Toth. Bien qu’il existe des FNB indiciels ayant des frais du genre inférieur à 10 points de base, c’est rarement le cas pour des FNB spécialisés, dont la fourchette de frais peut évoluer entre 30 points de base et 130 points de base.

Évaluer l’ensemble des frais est donc particulièrement important pour un FNB spécialisé. Durant la présentation, on a insisté sur l’importance de bien lire les documents des émetteurs de fonds afin d’identifier les forces et les faiblesses de la stratégie. Il importe aussi de tenir compte de l’expérience de l’émetteur du fonds ainsi que de son degré de transparence. Il a aussi été question de certaines vérifications propres aux FNB axés sur l’investissement socialement responsable et sur les stratégies d’options d’achats couvertes, soit deux stratégies qui ont été populaires en 2022 et 2023.

Comprendre l’ESG

Ainsi, une autre tendance forte de marché des FNB concerne ceux axés sur les facteurs environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG). Ce segment de marché représente des actifs de 13,2 G$ et des créations nettes de 1,6 G$ de janvier à avril 2023, selon Banque Nationale Marchés financiers. Ces FNB sont populaires, mais occasionnellement remis en question, parfois par manque de connaissance envers la stratégie ESG.

D’abord, on doit comprendre qu’il y a une panoplie d’approches en investissement responsable. Certains fonds visent principalement à exclure des titres dans certains secteurs d’activité, par exemple le charbon, a expliqué Pierre-Luc Vachon. D’autres choisissent les meilleurs acteurs sur le plan ESG dans leur catégorie, sans exclure aucun secteur. Certains fonds visent des thématiques comme les énergies vertes.

« C’est important de maintenir cette diversité au niveau des stratégies et des approches pour répondre aux besoins variés des investisseurs. Je ne crois pas qu’on veuille nécessairement qu’il y ait une seule approche acceptée et que tous les fonds tendent vers cette approche », a-t-il dit.

Certains fonds vont exclure par exemple les compagnies du secteur de l’énergie, d’autres non et vont rester investi, tenter d’encourager la transition énergétique, dialoguer avec les entreprises pour amener du changement. « Ça n’en fait pas moins un fonds d’investissement responsable. Par contre, ce qui est très important, c’est d’être clair sur ce que le fonds offre et ce qui est visé par sa stratégie », a-t-il souligné.

Hadiza Djataou a vu l’arrivée sur le marché d’une panoplie d’obligations dites vertes. Selon elle, il est donc d’autant plus important d’avoir l’expertise et l’équipe qui permet de découvrir les failles DNS la documentation. Par exemple, certaines entreprises vont émettre des obligations afin de rencontrer des cibles qui sont déjà atteintes. Il est donc important de comprendre ce que l’entreprise fera avec les liquidités dégagées.

Selon Erika Toth, l’éducation auprès des clients et la divulgation des émetteurs du fonds sont essentielles. Parmi les éléments à vérifier dans un fonds ESG, on trouve une comparaison entre son indice de référence sur le plan des frais, de l’approche, du risque et, le cas échéant, de l’indice d’émission de carbone.

Options d’achats couvertes

Ces FNB ont été populaires depuis le début de l’année et en 2022. Par contre, il faut faire une bonne diligence raisonnable avant d’investir dans ces titres et comprendre les stratégies mises en place par les émetteurs.

« Il faut comprendre la méthodologie du gestionnaire et comment (est généré) le taux de distribution », a souligné Erika Toth.

Dans un récent article, Finance et Investissement expliquait la stratégie.

Un FNB d’options d’achat couvertes vendra une option d’achat à parité (at the money) de 2 $ sur une action se négociant actuellement à 100 $, et recevra 200 $ sur un contrat de 100 actions. L’acheteur de l’option paie une prime pour avoir le droit d’acheter au prix de levée de 100 $ le bloc d’actions. Le gestionnaire du FNB parie que, pour la durée de l’option, habituellement entre un et deux mois, le prix de l’action sous-jacente ne montera pas de plus de 2 $.

Si la valeur de l’action sous-jacente baisse, l’option ne sera pas exercée. Tant que le prix ne franchit pas le seuil de 98 $, le revenu de la vente d’option couvre la perte encourue. Or, si le titre tombe sous les 98 $, les pertes ne sont pas stoppées et le portefeuille est entièrement exposé à toute baisse supplémentaire.

À l’inverse, si le cours de l’action augmente, les gains sont plafonnés. En effet, au-dessus du prix de 100 $, la valeur de l’action augmente mais l’option sera exercée, ce qui nécessitera la vente de la position à l’acheteur de l’option. Si l’action se négocie entre 100 $et 102 $, la prime reçue fait plus que compenser l’augmentation du capital à laquelle on renonce. Or, une fois que les actions se négocient au-dessus de 102 $, le FNB a renoncé à une partie de l’appréciation du capital.

En résumé, pour la stratégie de vente d’options d’achat couvertes, les gains à la hausse sont plafonnés, et les pertes n’ont aucun filet de sécurité.

La portion du portefeuille du FNB qui fait l’objet de vente d’options d’achat varie selon le manufacturier et le produit. Par exemple, elle est de 50 % chez BMO, de 33 % chez Harvest et de 25 % chez CI. Plus cette proportion est élevée, plus la part du portefeuille plafonné en cas de gain est grande.

Lors de la conférence en ligne, Erika Toth a souligné certains éléments à examiner : « Si le niveau distribution semble trop beau pour être vrai – on parle de produits qui affichent un taux de distribution de 13 % ou 14 % – c’est probablement le cas. Il est possible que ces rendements ne soient pas durables et aient un impact négatif sur la performance à long terme. »

Un investisseur devrait aussi vérifier si le fournisseur utilise ou non un effet de levier pour augmenter son taux de distribution. « Nous recommandons d’éviter des stratégies d’options d’achat couvertes qui ont un levier. Ça peut augmenter le taux de distribution, mais en fait les covered call, c’est une stratégie défensive. Lorsqu’on utilise un effet de levier, les rendements sont amplifiés à la baisse. Et on n’est pas en mesure d’aller profiter pleinement de la hausse des titres à cause de la vente d’options d’achat. On n’utilise jamais un effet de levier dans nos FNB », a expliqué Erika Toth.

On devrait également savoir si les options sont vendues hors cours. « Pour nous, le choix du prix d’exercice de l’option dépendra de la disponibilité des primes et des conditions générales du marché. Nous faisons l’analyse sur chaque titre. Nous allons prendre des options qui sont davantage hors du cours quand la volatilité augmente et on va vendre davantage des options plus près du cours lorsque la volatilité diminue. »

On devrait également tenir compte de l’échéance des options. Plus une option se rapproche de son échéance, plus elle perd de la valeur « et cela, c’est avantageux pour le vendeur de l’option et l’investisseur dans les stratégies de covered call », a expliqué Erika Toth.

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Le devoir de diligence https://www.finance-investissement.com/zone-experts_/julie-martine-loranger/le-devoir-de-diligence/ Mon, 05 Jun 2023 04:19:00 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=94282 ZONE EXPERTS - Des pistes pour comprendre l'étendu de l'obligation des gestionnaires de fonds d'investissement

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Le market timing, c’est quoi ?

Le market timing (1) est une méthode de placement suivant laquelle les détenteurs de fonds achètent et revendent des actifs dans un court laps de temps. Il n’existe pas de définition précise de ce laps de temps, mais tant la Cour supérieure du Québec que la Commission des valeurs mobilières de l’Ontario (CVMO) ont choisi de retenir un délai de cinq jours (2).

Cette pratique est problématique en ce qu’il a été démontré qu’elle compromet le rendement des placements à plus long terme.

Pour la prévenir, les gestionnaires de fonds imposent habituellement des frais de 2 % lors d’un retrait précipité. Toutefois, aucune loi ne prévoit l’obligation d’imposer de tels frais. Est-ce que cela veut dire que cette obligation n’existe pas ? Bien sûr que non ! Mais alors, comment la définir ? C’est ce dont traite la décision Fischer c. IG Investment (3).

Les faits

Fischer c. IG Investment intervient à la suite de l’enquête de la CVMO sur les pratiques commerciales de market timing, laquelle l’avait menée à conclure des accords de règlement d’une valeur de plus de 200 millions de dollars avec cinq gestionnaires de fonds ayant omis d’imposer des frais pour contrer le market timing. La décision Fischer analyse les recours de détenteurs de parts gérées par deux de ces gestionnaires.

Les demandeurs reprochent aux gestionnaires de ne pas avoir empêché et, même, d’avoir facilité la pratique de négociation dite de market timing.

Ironiquement, les prospectus de ces fonds communs de placement présentaient un avertissement à l’effet que les opérations fréquentes nuisaient aux fonds et pouvaient entraîner des frais allant jusqu’à 2 %. Or, malgré le contenu de leurs prospectus, les défendeurs n’ont pas seulement négligé de prendre des mesures pour empêcher les opérations fréquentes ou de facturer les frais prévus dans leurs prospectus lorsqu’elles se produisaient, ils ont facilité les opérations fréquentes en concluant des « accords de conversion » qui permettaient à certains investisseurs d’entrer dans des fonds et d’en sortir moyennant des frais de seulement 0,2 %.

Analyse et points importants

La cour ontarienne, analysant, entre autres, le devoir de diligence qui s’impose aux gestionnaires de fonds, enseigne ceci :

• On ne s’attend pas d’un gestionnaire qu’il agisse parfaitement, mais il doit agir avec le soin, la diligence et la compétence d’une personne raisonnablement prudente placée dans les mêmes circonstances et sur la base des normes en vigueur au moment où il agit ;

• Il doit prendre des mesures raisonnables pour prévenir les dommages et diminuer le risque de préjudice des investisseurs. En ce sens, il n’est pas nécessaire que les gestionnaires aient une connaissance réelle du préjudice pour mettre en place les mesures requises pour le prévenir. En l’instance, le préjudice causé aux investisseurs à long terme n’était pas seulement prévisible : il était mentionné au prospectus ;

• Un gestionnaire doit enquêter sur les activités inhabituelles et mener une analyse pour étayer sa prise de décision. Bien qu’il n’ait pas à comprendre la stratégie de chacun de ses investisseurs, il a l’obligation d’examiner les opérations inhabituelles effectuées par ceux-ci. De plus, le gestionnaire doit conserver les traces contemporaines de cette analyse ;

• Lorsque le gestionnaire se base sur un conseil juridique pourprendre une décision, sa confiance en ce conseil doit être justifiée. En l’espèce, la cour n’a pas pu accorder de poids à l’allégation voulant que les gestionnaires se soient basés sur de tels conseils puisque ceux-ci n’ont pas divulgué la teneur de l’avis juridique reçu ;

• Un gestionnaire doit avoir une connaissance générale des pratiques engagées par ses pairs ;

• La règle de l’appréciation commerciale ne s’applique qu’aux décisions éclairées et effectuées avec un degré raisonnable de prudence et de diligence ; et

• L’information communiquée aux investisseurs doit être claire.

La cour ontarienne ajoute qu’un prospectus doit recevoir une interprétation large et libérale en faveur des investisseurs. Finalement, la cour conclut que l’absence d’exigence réglementaire n’est pas déterminante pour définir l’étendue de l’obligation d’un gestionnaire. Selon elle, parfois, le législateur s’abstient de légiférer sur des pratiques afin que celles-ci puissent être interprétées avec plus de souplesse. Ce faisant, le tribunal a retenu la responsabilité des gestionnaires à l’égard des détenteurs de placements à long terme.

1 Ravary c. Fonds mutuels CI inc., 2022 QCCS 1689; il ne semble pas y avoir de traduction auprès de nos tribunaux québécois.

2 Ibid.

3 2023 ONSC 915.

avec la collaboration de Me Kevin Pinkoski, Me Pierre-Gabriel Grégoire, CPA, et Cassiopée Mailloux-Boucher, stagiaire en droit.

Le présent article ne constitue pas un avis juridique.

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La gestion systématique https://www.finance-investissement.com/nouvelles/produits-et-assurance/la-gestion-systematique/ Wed, 24 May 2023 10:28:45 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=94132 Une plus-value dans la construction d’un portefeuille ? 

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« C’est le futur, vous ne pouvez l’ignorer plus longtemps, un peu comme on ne peut plus se passer d’un GPS lorsqu’on est sur la route, expliquait Leda Braga, PDG de Systematica Investments, à propos de l’approche systématique, aussi connu sous le nom d’approche quantitative.

La « Reine du Quant », comme elle est parfois appelée dans le milieu des fonds de couverture (Hedge Funds) aux États-Unis était l’une des invités, aux côtés de Chad Langager, PDG d’Alpha Layer, à l’occasion d’un webinaire organisé par CFA Montréal, le 17 mai dernier, et consacré à la gestion systématique en investissement.

Toujours brûlant d’actualité, le modérateur, conseiller senior en investissement chez Mercer Canada, Dario Morrone, n’a pu résister à la tentation d’amorcer la discussion en évoquant sa demande à ChatGPT au sujet des différences entre l’approche d’investissement fondamentale et celle systématique. L’agent conversationnel utilisant l’intelligence artificielle (IA) a souligné leur caractère distinct : l’approche fondamentale se concentrant sur l’analyse des facteurs économiques et financiers d’une entreprise, tandis que l’approche systématique reposait sur des modèles quantitatifs et des algorithmes.

Le robot a aussi proposé une définition plus fouillée de la dernière : « Celle-ci repose sur l’utilisation de modèles et d’algorithmes informatiques pour prendre des décisions d’investissement. (…) Les gestionnaires de portefeuille utilisent des techniques telles que l’analyse technique, l’analyse des séries chronologiques et l’utilisation de modèles prédictifs pour identifier des opportunités d’investissement. Cette approche met l’accent sur l’automatisation et l’objectivité des décisions d’investissement.»

« Oui, en gros je suis d’accord avec la définition », a répondu la PDG de Systematica Investments. « Mais au fond – plus en amont – c’est quoi la gestion d’investissements ? C’est le business d’utiliser des données pour prendre des décisions d’investissement conformément à certains critères : tolérance au risque, univers de placement, cibles précises, etc. En cela, c’est la même chose que l’investissement discrétionnaire : nous traitons de l’information pour prendre des décisions d’investissement. »

La différence principale a trait à comment l’information est traitée. L’approche systématique fait davantage appel, selon elle, à la technologie et aux outils à leur disposition pour articuler leur processus d’investissement. « Il y a tellement de données disponibles de nos jours que sans la technologie il serait très difficile de les traiter adéquatement. » Elle croit pour cette raison qu’il y a de la place pour une certaine convergence entre les deux approches. « Il y a d’ailleurs plus de gestionnaires discrétionnaires qui utilisent les services de Quants [analystes quantitatifs].»

Chad Langager, le PDG de Alpha Layer, croit aussi que cette convergence est bien engagée et que le milieu a déjà passablement changé, particulièrement ces dernières années avec le développement de l’IA et du ML (Machine Learning ou apprentissage automatique). « C’est beaucoup plus accessible avec de moins grandes barrières à l’entrée. »

Selon lui, les discussions ont eu lieu, notamment avec leurs clients et les firmes avec lesquelles il travaille, se poursuivent de façon plus marquée et ont même pris une tournure de type Quantamental [stratégie d’investissement mélangeant approche fondamentale et utilisation de l’AI et ML]. « Je crois que chaque groupe ou firme n’a pas intérêt à se cantonner dans un rôle donné, après tout, chacun essaie de tirer son épingle du jeu dans le marché et de procurer de meilleurs rendements sur l’investissement à leurs clients. »

Tous les bons investisseurs ont un côté systématique à leur processus, fait remarquer Leda Braga. « Prenez Warren Buffett, écoutez quelques-unes de ses vieilles entrevues, vous verrez à quel point il est systématique dans sa façon de voir les choses et d’approcher l’investissement. »

Elle croit qu’une approche systématique permet de traiter plus de données et ce faisant, d’en tirer un avantage. « On a tous entendu parler de l’histoire du type basé à New York qui payait un extra pour obtenir sa copie du Financial Times livré par jet au petit matin. C’est fini. Il n’y a pas plus d’avantages à cela. Les données sont aujourd’hui livrées instantanément et mondialement. Il existe même des algorithmes pour traduire les nouvelles chinoises ! »

Les capacités de négocier toutes sortes de classes d’actifs de façon électronique ne cessent également de se multiplier. « C’est un développement fantastique, à peu de frais, et plus transparent qui, avec la quantité de données disponibles, a participé à la création de conditions propices à l’investissement systématique », a-t-elle souligné.

L’IA dans le processus d’investissement

« L’intelligence artificielle ne date pas d’hier. L’expression IA a été créée en 1956, c’est donc dire que l’engouement que l’on observe actuellement s’est fait quelque peu attendre », précise Chad Langager d’Alpha Layer. La différence, selon lui, entre la programmation traditionnelle et celle dite de ML (Machine Learning ou apprentissage automatique) est l’inversion des rôles. « L’ordinateur ne se limite plus à exécuter des tâches, comme le traitement de données. Il apprend par des exemples et construit en quelque sorte les règles qui optimisent le traitement des données. »

En investissement systématique, l’idée est d’utiliser l’IA et le ML pour aider à soutenir et améliorer le processus humain de prise de décisions. Ce n’est pas nouveau, selon lui, car de tout temps les gens ont essayé d’utiliser les nouvelles technologies pour améliorer leurs investissements. « Pensons aux investisseurs hollandais qui, à l’époque du premier marché boursier, utilisaient un télescope pour voir les bateaux entrer au port et spéculer sur le prix des marchandises. »

Même si les possibilités semblent infinies, Leda Braga voit néanmoins quelques limites à l’IA sur le plan de l’automatisation de l’investissement – à l’image des véhicules autonomes. « Un fonds autopiloté, à qui l’on demanderait par exemple de négocier des actions mondiales et de procurer un niveau de volatilité de 8 %, avec un ratio de Sharpe de 2, en lui fournissant des données qu’il devrait traiter avec des algorithmes, est encore loin dans la pratique, voire inatteignable. L’étendue des données est trop grande et celles-ci trop aléatoires. »

Ce que l’investissement systématique ajoute cependant à la construction d’un portefeuille est, à ses yeux, de plus bas frais de gestion ainsi qu’une meilleure diversification. « Si vous jetez un œil à une base de données de types de fonds de couverture et que vous sélectionnez les fonds systématiques, vous verrez qu’ils sont naturellement non corrélés avec ceux discrétionnaires. Si bien que celui qui construit un portefeuille serait bien avisé de considérer cela comme une dimension bien réelle. » Ce sont là, selon elle, quelques-uns des aspects qui sont mis de l’avant pour convaincre les futurs clients du bien-fondé de l’approche quantitative.

« Pour certains moins au fait sur la nature de notre travail, cela passe par un travail d’éducation afin d’expliquer les tenants et aboutissants de nos processus d’investissement et démystifier notre approche, démontrer comment la technologie fonctionne », a expliqué Chad Langager. « Il n’y a aucune question à laquelle nous ne répondrons pas », renchérit la PDG de Systematica Investments. « Ce n’est pas une boîte noire, c’est même une boîte de verre, tout à fait transparente. » Tout notre processus décisionnel est structuré, codé et bien établi. « Toutes les vérifications sont faites au préalable (Due Diligence). Le contrôle est peut-être même plus serré », conclut-elle.

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