Budget fédéral – Finance et Investissement https://www.finance-investissement.com Source de nouvelles du Canada pour les professionnels financiers Fri, 19 Apr 2024 19:28:42 +0000 fr-CA hourly 1 https://wordpress.org/?v=5.9.3 https://www.finance-investissement.com/wp-content/uploads/sites/2/2018/02/cropped-fav-icon-fi-1-32x32.png Budget fédéral – Finance et Investissement https://www.finance-investissement.com 32 32 Gain en capital : les nouvelles mesures seront un frein à l’investissement https://www.finance-investissement.com/nouvelles/actualites/gain-en-capital-les-nouvelles-mesures-seront-un-frein-a-linvestissement/ Fri, 19 Apr 2024 19:28:42 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=100489 Estime le PDG de la Banque Nationale.

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La hausse de l’imposition du gain en capital au-delà du seuil de 250 000 $ va nuire à l’économie canadienne, s’inquiète le président et chef de la direction de la Banque Nationale, Laurent Ferreira, en entrevue.

Le banquier craint que la mesure ne décourage l’investissement au Canada. « Je pense que l’environnement pour la prise de risque est de plus en plus négatif », déplore-t-il en entrevue, vendredi, en marge de l’assemblée des actionnaires.

Le Canada deviendra moins concurrentiel par rapport aux États-Unis, selon lui. « Avant le budget fédéral, l’impôt sur le gain en capital à long terme, il y avait un écart (…) d’à peu près 5 %-6 %. Là, on est rendu dans du 16 %. Ça va avoir un impact. »

« Ça augmente le coût de capital des entreprises, ajoute-t-il. Il y a un certain découragement aussi, qui va s’installer chez l’investisseur. »

Il s’inquiète également de la contre-performance de la productivité de l’économie canadienne depuis une quinzaine d’années.

Dans le budget fédéral de mardi, le gouvernement Trudeau a annoncé que les deux tiers du gain en capital seront imposés plutôt que la moitié à partir du seuil de 250 000 $, dès le 25 juin. Québec va également emboîter le pas au fédéral.

La ministre des Finances, Chrystia Freeland, avait dit en conférence de presse que le seuil de 250 000 $ avait été déterminé « précisément » pour « cibler ceux qui ont le plus de possibilités de payer un peu plus pour financer les programmes pour l’équité ».

Laurent Ferreira rétorque que « peut-être qu’on (le gouvernement) dépense trop ». « Après ça, il faut voir également quel type de productivité est-ce qu’on va obtenir avec ces dépenses, souligne-t-il. La proportion des emplois créés dans la fonction publique a explosé au Canada versus le privé. Pour moi, c’est une source d’inquiétude. »

Le patron de la Nationale ajoute qu’on doit préserver le tissu social au Canada, mais « pour y parvenir, il faut bâtir une économie forte ».

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Doit-on réaliser un gain en capital avant le 25 juin 2024 ?  https://www.finance-investissement.com/nouvelles/economie-et-recherche/doit-on-realiser-un-gain-en-capital-avant-le-25-juin-2024/ Fri, 19 Apr 2024 14:48:27 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=100477 BUDGET FÉDÉRAL 2024 – Un examen personnalisé permet de répondre à cette question.

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À compter du 25 juin 2024, le taux d’inclusion des gains en capital passe de 50 % à 66 2/3 % pour les sociétés et les fiducies. Cette augmentation s’applique aussi aux particuliers, mais seulement pour les gains en capital excédant 250 000 $. Alors que le gouvernement québécois vient d’annoncer son harmonisation avec cette mesure, doit-on forcer la réalisation d’un gain en capital latent d’ici le 25 juin prochain, et ainsi payer l’impôt sur ce gain d’avance ?

Pour les biens moins liquides tels que les immeubles et les sociétés privées, il y a peut-être un enjeu pratique de réaliser un gain en capital avant la date butoir. À moins qu’un client fût sur le point de conclure la vente de ce genre d’actifs peu avant le dépôt du budget, il est peu probable qu’il veuille précipiter ce genre de transaction.

Cependant, pour les placements boursiers, la pertinence de réaliser du gain en capital afin de profiter du taux d’inclusion plus bas dépend non seulement du taux d’impôt de l’entité, mais aussi des perspectives de rendement du placement et de sa période de détention.

L’analyse qui suit se concentre seulement sur les placements boursiers et considère qu’un client n’a aucun autre gain en capital latent par ailleurs.

Particulier

Pour un client particulier, le seuil de 250 000 $ de gains en capital par année est le point de référence pour déterminer s’il serait visé par cette mesure. D’ailleurs, le seuil annuel de 250 000 $ serait entièrement disponible cette année, malgré l’entrée en vigueur à mi-année. Il n’y a donc pas de prorata.

Évidemment, les gains réalisés dans les régimes enregistrés comme les REER ou les CELI ne seront pas assujettis à cette règle. Seuls les placements détenus dans les comptes non enregistrés et pleinement imposables du client seraient susceptibles de réaliser au moins 250 000 $ de gain en capital pour les mois à venir. Vu qu’il n’est malheureusement pas possible de prédire un rendement futur, une règle d’affaire basée sur des calculs et hypothèses pourrait aider.

Par exemple, prenons le cas d’un client qui détient personnellement des actions canadiennes dans un compte non enregistré et qu’elles ont un rendement espéré de 7 %. Si le solde de ce compte est d’environ 4 000 000 $ ou moins, il est probablement inutile de réaliser à l’avance des gains en capital. En effet, les gains en capital réalisés annuellement risquent d’être inférieurs au seuil de 250 000 $ et donc, ne seront pas touchés par le taux d’inclusion plus élevé.

Pour cette raison, on pourrait éliminer de notre analyse les comptes imposables dont le solde est d’environ 4 000 000 $.

Pour les comptes non enregistrés dont la valeur est supérieure à ce montant, une analyse des comptes devra être faite pour déterminer la pertinence de cristalliser le gain en capital avant le 25 juin et payer un impôt d’avance, ou simplement de ne rien faire et payer l’impôt dans le futur.

  • Si la probabilité est élevée que le taux d’inclusion des gains en capital futur soit de 50 %, parce qu’il est peu probable de dépasser le seuil de 250 000 $ de gains annuel, il n’est pas recommandé de cristalliser le gain en capital. On ne fait que payer l’impôt d’avance.
  • Si la probabilité est élevée que le taux d’inclusion des gains en capital futur soit de 66 2/3 % pour un placement, on devra évaluer la période de détention projetée du placement. Si la période de détention est de moins de 7 ans, il est recommandé de cristalliser le gain en capital. Si la période de détention est de plus de 7 ans, mieux ne vaut rien faire.

Le tableau suivant présente les résultats de deux scénarios dans lesquels un client a un placement de 100 000 $ aujourd’hui avec un gain non réalisé de 50 000 $ qu’il compte détenir pour les sept prochaines années. Dans le premier scénario, il réalise un gain en capital avant le 25 juin et dans le second, il ne le fait pas. Au bout de sept années, le montant net d’impôt dans son compte non enregistré sera supérieur avec le deuxième scénario qu’avec le premier.

Pour consulter ce tableau en grand format, cliquez ici.

Société

Les sociétés par actions ne bénéficient pas du même seuil que les particuliers : la hausse du taux d’inclusion s’applique au premier gain en capital. Ainsi, il faut regarder minutieusement chacun des comptes et déterminer s’il est mieux de réaliser le gain en capital avant le 25 juin 2024 ou de détenir le titre sans en réaliser.

Le calcul est toutefois plus compliqué puisqu’il faut quantifier l’effet à la fois au niveau de la société et pour l’actionnaire. Le taux d’imposition marginal personnel de l’actionnaire peut varier tout comme l’effet de la fiscalité de la société, dont ses comptes fiscaux.

Des sommes telles que le dividende en capital provenant du compte de dividende en capital (CDC) et la récupération de l’impôt en main remboursable au titre de dividendes (IMRTD) pourraient être sorties avantageusement.

Dans l’analyse suivante, nous considérons que l’actionnaire est imposé au taux marginal maximum, mais pourrait avoir un taux d’inclusion du gain en capital personnellement de 50 %.

  • Si la période de détention du placement est de moins de 4 ans, il est recommandé de cristalliser le gain en capital et de sortir complètement le placement pour l’investir personnellement.
  • Si la période de détention est entre 4 et 11 ans, il est recommandé de cristalliser le gain en capital et de sortir seulement le CDC et le dividende pour récupérer l’IMRTDND.
  • Si la période de détention est de plus de 11 ans, il est recommandé de ne rien faire.

Les tableaux suivants présentent les résultats de ces scénarios dans lesquels un client a un placement de 50 000 $ aujourd’hui qu’il compte détenir pour les prochaines années. Le montant net à l’actionnaire variera en fonction de la période de détention.

Pour consulter ce tableau en grand format, cliquez ici.

Le CDC n’est pas officiellement annoncé dans le budget, mais le document mentionne que d’autres modifications corrélatives seraient également apportées afin de tenir compte du nouveau taux d’inclusion. On pourrait penser aussi au report de perte en capital dans les années à venir. Des détails additionnels seront communiqués au cours des prochains mois.

Finalement, avant de déclencher un gain en capital, il faut tenir compte des conséquences indirectes sur d’autres types de prestations, surtout pour le particulier ou l’actionnaire. On peut notamment penser à la récupération de la Pension de la Sécurité de la vieillesse, de la révision de la pension alimentaire. L’analyse finale devrait donc en tenir compte.

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Prestation d’invalidité : la nouvelle mesure déçoit des interlocuteurs concernés https://www.finance-investissement.com/nouvelles/economie-et-recherche/prestation-dinvalidite-la-nouvelle-mesure-decoit-des-interlocuteurs-concernes/ Fri, 19 Apr 2024 12:10:12 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=100462 Elle n’est pas à la hauteur des attentes, disent-ils.

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Une nouvelle prestation d’invalidité, qui était censée être une mesure historique pour sortir les gens de la pauvreté, s’est avérée décevante dans le budget fédéral, disent les défenseurs.

« Mon cœur se brise pour les gens qui attendent cette prestation comme une bouée de sauvetage », a déploré mercredi Rabia Khedr, directrice nationale du mouvement Le handicap sans pauvreté, dans une entrevue.

« C’était de l’espoir. C’était la lumière au bout du tunnel. Les gens s’accrochaient en disant: « OK, je n’ai pas besoin d’avoir accès à l’aide médicale à mourir si cette prestation est accordée. » »

La Prestation canadienne pour les personnes handicapées, annoncée dans le budget de mardi, fournira un maximum de 2400 $ par année – ou 200 $ par mois – aux personnes handicapées à faible revenu à compter de juillet 2025.

Environ 600 000 personnes, âgées de 18 à 64 ans, devraient recevoir cet argent, qui « est destiné à compléter, et non à remplacer, les mesures provinciales et territoriales existantes de soutien du revenu », indique le budget.

Mais il y a plus de 1,5 million de personnes handicapées qui vivent bien en dessous du seuil de pauvreté et l’équivalent d’environ 6 $ par jour est bien loin de répondre à leurs besoins, a indiqué Mme Khedr.

La Loi sur la prestation canadienne pour les personnes handicapées est entrée en vigueur le 22 juin 2023, dans le but déclaré de créer une prestation visant à « réduire la pauvreté et à soutenir la sécurité financière des personnes handicapées en âge de travailler », selon le site Web du gouvernement du Canada.

« Nous étions très excités. C’était une étape importante, a raconté Rabia Khedr. Nous pensions que nous étions sur le point d’entrer dans l’histoire et de créer un changement de système. Même s’il s’agissait d’une législation-cadre, nous avions confiance dans le système et pensions que nous pourrions établir une prestation solide qui mettrait fin à la pauvreté des personnes handicapées dans ce pays. »

Mais dans la pratique, cette prestation ne répond à l’esprit de la législation que « de manière très nominale », a-t-elle déclaré, et ne répondra aux besoins que de « très peu de personnes ».

Un rapport de novembre du Bureau du directeur parlementaire du budget estimant les coûts de la prestation indiquait que, selon ce que les personnes handicapées reçoivent des programmes provinciaux et territoriaux d’aide au revenu, il faudrait jusqu’à 14 356 $ par année par personne pour les ramener au seuil de pauvreté.

Il a également noté que le montant de la prestation nationale pourrait atteindre 22 701 $ par année pour tenir compte des « coûts supplémentaires associés à la vie avec un handicap ».

Une prestation de 2400 $ par an est « totalement insuffisante » pour aider les personnes ayant besoin d’un soutien du revenu en cas d’invalidité à sortir de la pauvreté, a pointé Neil Hetherington, PDG de la banque alimentaire Daily Bread.

« Ce que le gouvernement a signalé ici, c’est qu’il se contente de voir des organisations caritatives comme la Daily Bread Food Bank nourrir des individus dont le droit à l’alimentation n’est pas respecté », a-t-il soutenu dans une entrevue.

« Ils se contentent du fait que la charité comble la différence. »

L’allocation budgétaire fédérale pour la Prestation canadienne pour les personnes handicapées est de 6,1 milliards de dollars (G$) sur six ans, puis de 1,4 G$ par an par la suite.

Cela comprend le coût de la collaboration avec le personnel de santé et les fiscalistes pour effectuer les formalités administratives nécessaires au certificat de crédit d’impôt pour personnes handicapées qui rendraient les personnes admissibles à la prestation.

La Prestation canadienne pour les personnes handicapées est une « étape majeure » qui s’est produite « grâce au plaidoyer incessant de la communauté des personnes handicapées », a fait valoir un attaché de presse de Kamal Khera, ministre de la Diversité, de l’Inclusion et des Personnes handicapées.

« Pour la toute première fois au Canada, il existe une prestation conçue pour répondre aux besoins des personnes handicapées à faible revenu et combler l’écart entre les soutiens existants pour les personnes handicapées entre l’Allocation canadienne pour enfants et la Sécurité de la vieillesse », a écrit Laurent de Casanove dans un courriel à La Presse Canadienne mercredi.

Le montant de la prestation devrait augmenter avec le temps, a-t-il ajouté.

« Nous aspirons à ce que ce montant atteigne le niveau de la Sécurité de la vieillesse et du Supplément de revenu garanti, mais nous devons mettre cela dans les poches des gens le plus tôt possible parce que nous savons que chaque dollar compte, surtout maintenant. »

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Imposition des gains en capital : Québec va s’harmoniser https://www.finance-investissement.com/nouvelles/economie-et-recherche/imposition-des-gains-en-capital-quebec-va-sharmoniser/ Fri, 19 Apr 2024 11:56:52 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=100472 Et augmentera son taux d'imposition des gains en capital. 

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Le gouvernement québécois a annoncé jeudi en fin de journée que son régime fiscal sera ajusté afin de l’harmoniser avec cinq mesures proposées dans le dernier budget fédéral.

Le ministère des Finances du Québec indique vouloir ainsi intégrer la hausse du taux d’inclusion des gains en capital, qui est l’une des propositions clés du budget fédéral déposé plus tôt cette semaine.

Ottawa a l’intention d’imposer à partir du 25 juin les deux tiers plutôt que la moitié des gains en capital, qui font référence aux bénéfices réalisés sur la vente d’actifs. L’augmentation du taux dit d’inclusion s’appliquerait aux gains en capital supérieurs à 250 000 $ pour les particuliers, ainsi qu’à tous les gains en capital réalisés par les sociétés.

La volonté de Québec de suivre les traces du fédéral sur le gain en capital est accueillie avec déception par Manufacturiers et Exportateurs du Québec.

« Cette mesure va nuire à l’investissement des entreprises manufacturières, ce qui n’est pas souhaitable alors que nous traversons une période économique difficile et que les entreprises doivent investir pour se moderniser et se décarboner », a réagi sa présidente-directrice générale, Véronique Proulx, par voie de communiqué.

Parmi les autres mesures du budget de Chrystia Freeland prises en compte par Québec, il y a l’augmentation de l’exonération cumulative des gains en capital et l’instauration de l’incitatif aux entrepreneurs canadiens.

Le gouvernement caquiste veut aussi inclure la hausse de la limite de retrait du régime d’accession à la propriété et l’allégement temporaire des sommes à rembourser dans le cadre de ce régime.

« Notre volonté demeure de réduire globalement le fardeau fiscal des contribuables tout en maintenant une saine gestion des finances publiques », a commenté le ministre des Finances du Québec, Eric Girard, dans un communiqué.

Dans un bulletin d’information, le ministère des Finances précise que ses modifications commenceront à s’appliquer aux mêmes dates que celles retenues pour les mesures fédérales.

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Poilievre opposé à ce que les ultrariches paient leur juste part, affirme Justin Trudeau https://www.finance-investissement.com/nouvelles/actualites/poilievre-oppose-a-ce-que-les-ultrariches-paient-leur-juste-part-affirme-justin-trudeau/ Thu, 18 Apr 2024 12:45:58 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=100447 BUDGET FÉDÉRAL 2024 - Le Parti conservateur du Canada et le Bloc québécois n'appuieront pas le budget.

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Les conservateurs de Pierre Poilievre s’opposent à ce que « les ultrariches » paient leur « juste part », a accusé le premier ministre Justin Trudeau au lendemain du dévoilement d’un budget qui augmentera l’impôt sur le gain en capital pour une infime proportion de la population.

« Les conservateurs ont déjà déclaré qu’ils voteraient contre ce budget. Ils voteront contre l’équité. Ils voteront contre le fait de demander aux ultrariches de payer leur part », a-t-il affirmé mercredi lors d’un discours devant le caucus libéral.

Or, selon Justin Trudeau, le « plan » présenté par sa ministre des finances, Chrystia Freeland, a pour objectif de bâtir de « manière responsable » une économie « juste pour tous », particulièrement les jeunes.

Le budget de 535 milliards de dollars (G$), qui affiche un déficit de près de 40 G$ et aucun horizon de retour à l’équilibre, prévoit 8,5 G$ sur cinq ans pour accélérer la construction de millions de logements et 2,6 G$ pour les programmes d’aide aux étudiants et de bourses.

Ottawa paiera une partie de ses nouvelles dépenses grâce à une croissance économique meilleure que prévu, mais aussi avec des changements ciblés à l’impôt sur les gains en capital qui devraient rapporter plus de 19 G $ au cours des cinq prochaines années.

Ces modifications devraient toucher 0,13 % des Canadiens qui ont un revenu annuel moyen de 1,4 M$.

« À l’heure actuelle, un multimillionnaire qui vide ses investissements peut payer un taux d’imposition plus bas sur ses revenus qu’un travailleur de la classe moyenne. C’est pas juste, s’est insurgé mercredi Justin Trudeau. Nous allons donc leur faire payer un peu plus. »

Il a réitéré que la taxe ne s’appliquera pas aux résidences principales. « Ainsi, 99,87 % des Canadiens ne paieront pas un sou de plus d’impôt », a-t-il mentionné.

Lors de la période des questions en après-midi, le chef conservateur a répliqué à Justin Trudeau que « c’est lui « les ultrariches » ».

« Il a caché sa fortune familiale dans un fonds en fiducie à l’abri de l’impôt afin de ne pas avoir à payer les mêmes impôts que tout le monde, a lancé Pierre Poilievre. Il passe ses vacances avec les ultrariches sur leurs îles privées dans des endroits fiscalement avantageux où ils peuvent cacher leur argent et éviter de payer leur juste part ici au Canada. »

Et selon lui, ceux qui paieront pour « cette orgie de 50 G$ de nouvelles dépenses inflationnistes » ne sont pas les milliardaires, mais bien « vous », les citoyens ordinaires qui peinent à joindre les deux bouts en raison des hauts taux d’intérêt et des taxes qu’impose le gouvernement.

Dans une réponse, Justin Trudeau a estimé qu’alors que les conservateurs préfèrent « les coupures et l’austérité », son gouvernement choisit d’« investir » dans les jeunes, les aînés et les emplois de l’avenir « parce que c’est comme ça qu’on bâtit une économie plus forte ».

Tout comme le Parti conservateur du Canada, le Bloc québécois a également confirmé qu’il n’appuierait pas le budget. Son chef, Yves-François Blanchet, en a contre les nombreuses ingérences dans les compétences des provinces.

Les services de garde, l’assurance dentaire, l’assurance médicaments, les infrastructures municipales et le logement ne relèvent pas d’Ottawa, a-t-il énuméré.

Yves-François Blanchet a déclaré aux journalistes que le budget n’est finalement qu’« une opération à caractère électoral d’un gouvernement en panique » qui « instrumentalise » la constitution canadienne.

Les néo-démocrates refusent quant à eux de révéler s’ils voteront en faveur du budget, plaidant qu’ils ont encore des inquiétudes sur certains aspects en dépit des gains arrachés au gouvernement.

Le budget s’engage notamment à financer la première phase d’un régime national d’assurance médicaments et promet des normes fédérales pour les soins de longue durée — deux engagements que les libéraux avaient pris envers le Nouveau Parti démocratique.

« Les jeunes se font arnaquer à l’épicerie et le savent. Ils voient Loblaw et Metro faire des profits record. Et le budget libéral d’hier ne fait rien pour régler ça. (…) Pourquoi le premier ministre prend encore le bord des PDG plutôt que celui des jeunes? », a demandé leur chef, Jagmeet Singh, en Chambre.

Autrefois très populaires chez les jeunes, les libéraux ont vu l’appui de cette tranche d’électeurs s’amenuiser au profit des conservateurs, en grande partie parce que les jeunes ont le sentiment que les dés économiques jouent contre eux.

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Les réactions au budget fédéral ne manquent pas https://www.finance-investissement.com/nouvelles/economie-et-recherche/les-reactions-au-budget-federal-ne-manquent-pas/ Wed, 17 Apr 2024 17:27:24 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=100438 BUDGET FÉDÉRAL 2024 - Les mesures reçoivent un accueil mitigé.

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La présentation du budget fédéral 2024-2025 par la ministre des Finances du Canada, Chrystia Freeland, le 16 avril dernier, n’a pas réservé de grandes surprises, ses principales mesures ayant été dévoilées au cours des semaines précédentes. Voici un survol de quelques réactions.

Dans l’ensemble, la partie patronale et les syndicats ont réservé un accueil favorable aux mesures annoncées par le gouvernement Trudeau pour lutter contre le déficit et répondre à la crise du logement. Ils apportent toutefois certaines nuances.

Partie patronale

Les modifications apportées au régime d’impôt sur les gains en capital dans le budget fédéral de 2024 suscitent de nombreux commentaires. Elles feront des gagnants, mais aussi des perdants parmi les entrepreneurs canadiens, signale la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante (FCEI), qui salue l’augmentation du plafond de l’exonération cumulative des gains en capital de 1 M$ à 1,25 M$ et l’incitatif aux entrepreneurs canadiens de certains secteurs, qui réduira à terme le taux d’inclusion à 33,3 % sur la prochaine tranche de 2 M$.

Cependant, l’augmentation du taux d’inclusion à 66,7 % sur le gain en capital touchera particulièrement les propriétaires de PME, comme ceux des sociétés professionnelles, financières, d’assurance, d’hébergement et de restauration, qui devront payer une part plus importante d’impôts sur leurs ventes, signale Jasmin Guénette, vice-président aux Affaires nationales.

L’augmentation de la taxe sur le gain en capital pourrait décourager l’investissement, estime Véronique Proulx, présidente de Manufacturiers et exportateurs du Québec (MEQ), alors que le gouvernement devrait plutôt stimuler la compétitivité de l’industrie pour faire croître l’économie canadienne.

Le Conseil du Patronat du Québec (CPQ) se dit très préoccupé par l’absence d’un plan de retour à l’équilibre budgétaire. Cet élément suscite, selon son président, Karl Blackburn, des inquiétudes sur la capacité financière du gouvernement à répondre efficacement aux défis économiques actuels et à venir.

« Plusieurs des objectifs visés par le budget sont les bons, mais les conséquences politiques et économiques annoncent des incertitudes qu’il faudra mesurer », estime la Fédération des chambres de commerce du Québec (FCCQ). Le regroupement, qui représente quelque 45 000 entreprises, pointe l’absence de mesures pour alléger le fardeau fiscal des PME. Il estime par ailleurs que les 7 milliards de dollars prévus au budget pour les prochaines années afin de stimuler la recherche, l’innovation et la productivité ne permettront pas au Canada de combler son retard sur les autres pays développés en la matière.

Les mesures liées à l’habitation sont bien reçues par la Chambre de commerce du Montréal métropolitain, qui se réjouit de la création du Fonds canadien pour les infrastructures liées au logement. L’enveloppe de 6 milliards de dollars sur 10 ans permettra de financer le développement de l’habitation à Montréal, où la crise du logement frappe fort. Il faudra maintenant s’assurer que ces sommes soient déployées rapidement, souligne le président, Michel Leblanc, précisant que « le secteur privé est prêt à redévelopper des secteurs stratégiques selon les principes de densité intelligente ».

Du côté syndical

La Fédération des travailleurs du Québec (FTQ) salue plusieurs mesures du budget telles que les investissements dans le logement, l’assurance médicaments ou l’aide alimentaire, comme « un pas dans la bonne direction pour répondre aux besoins de la population ». Face à cette arrivée d’argent frais, la centrale signale du même souffle qu’il est important pour le Québec de protéger ses champs de compétence. Si elle salue la hausse de l’impôt sur les gains en capital qui visent les mieux nantis, elle considère que « beaucoup d’efforts restent à faire, notamment en ce qui concerne la lutte efficace contre l’évitement fiscal et l’évasion fiscale ».

« C’est un pas vers plus de justice fiscale entre les mieux nantis et ceux qui gagnent leur argent en travaillant », a déclaré Caroline Senneville, présidente de la Confédération des syndicats nationaux (CSN). Le gouvernement a ajouté plusieurs nouveaux programmes intéressants ces dernières années, signale-t-elle. « Ce sera tout un défi de mener tout ça à terme dans un délai raisonnable. Il y a beaucoup de pain sur la planche. » Par ailleurs, la CSN se dit déçue qu’il n’y ait pas de nouvelles mesures pour les médias qui sont en difficulté, afin d’assurer l’indépendance de l’information, particulièrement en région.

Habitation

Dans le contexte de la crise du logement qui touche le pays, les mesures concernant l’habitation ont été accueillies favorablement par les acteurs du milieu. « Nous sentons que les besoins du milieu ont vraiment été entendus », dit Maxime Rodrigue, PDG de l’Association des professionnels de la construction et de l’habitation du Québec (APCHQ). Il loue notamment l’investissement de 15 G$ au Programme de prêts pour la construction d’appartements, l’enveloppe de 6 G$ pour le Fonds canadien pour les infrastructures municipales liées au logement et les différentes mesures touchant le Régime d’accession à la propriété (RAP).

Le Front d’action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU) se réjouit quant à lui que « le logement soit enfin la priorité d’un budget ». L’organisme considère que le budget amorce un « virage nécessaire » dans l’affectation des fonds publics réservés au logement et reconnait l’importance de réserver des fonds pour les populations les plus vulnérables. Il regrette cependant qu’il n’y ait aucun objectif de logements sociaux sur les 2 millions de nouveaux logements annoncés par le gouvernement fédéral.

Somme toute, le budget fédéral est en demi-teintes, car le gouvernement fédéral aurait eu les moyens d’en faire plus, estime l’Institut de recherche et d’informations socioéconomiques (IRIS). Le service de la dette, qui atteindra 54,1 G$ cette année, demeure parmi les plus faibles des trente dernières années si on le rapporte au PIB et à l’ensemble des revenus du gouvernement, signale l’IRIS, ajoutant que le gouvernement aurait donc pu dégager plus de marge de manœuvre fiscale.

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Budget fédéral : méli-mélo de mesures à connaître https://www.finance-investissement.com/nouvelles/economie-et-recherche/le-budget-prolonge-la-prestation-canadienne-pour-enfants/ Wed, 17 Apr 2024 13:16:43 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=100408 BUDGET FÉDÉRAL 2024 - Décès d’un enfant : l’Allocation pour enfants prolongée

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Le budget fédéral 2024 a apporté quelques changements importants tout en annonçant plusieurs consultations. Voici quelques mesures qui sont bonnes à savoir pour vos clients.

Prolongation de l’Allocation canadienne pour enfants en cas de décès d’un enfant

Le budget fédéral propose de verser l’Allocation canadienne pour enfants (ACE) et la prestation pour enfants handicapés pendant six mois après le décès d’un enfant, à compter de janvier 2025. Le bénéficiaire de l’ACE doit informer l’Agence du revenu du Canada (ARC) du décès de son enfant avant la fin du mois suivant le mois du décès de l’enfant.

Actuellement, le bénéficiaire de la prestation cesse de recevoir la prestation le mois suivant le décès de l’enfant.

Le changement proposé devrait coûter 15 millions de dollars (M$) sur cinq ans, à partir de 2024-25, et 4 M$ par an par la suite.

Accès accru au Bon d’études canadien

Si un enfant n’a pas de régime enregistré d’épargne-études (REEE) à l’âge de quatre ans et qu’il est admissible à recevoir le Bon d’études canadien (BEC), le gouvernement en ouvrira automatiquement un pour lui et l’inscrira au BEC. Cette mesure débutera au cours de l’exercice 2028-29 pour les enfants admissibles nés en 2024.

Le BEC verse 500 $ la première année d’admissibilité de l’enfant, plus 100 $ pour chaque année supplémentaire d’admissibilité, jusqu’à l’âge de 15 ans, pour un maximum de 2 000 $.

« Cette mesure permettra à 130 000 enfants de plus de recevoir le Bon d’études canadien chaque année grâce à l’inscription automatique », lit-on dans le budget fédéral.

Par exemple, un ménage ayant d’un à trois enfants dont le revenu familial rajusté inférieur ou égal à 53 359 $ sera admissible au BEC.

Le gouvernement propose également de faire passer de 20 à 30 ans l’âge auquel il est possible de demander rétroactivement le BEC.

Conseils financiers gratuits pour les personnes à faible revenu

Le budget propose 60 M$ sur cinq ans pour Prospérité Canada, une organisation caritative nationale qui s’occupe d’éducation financière. Cette somme servira à financer des conseils et des programmes financiers gratuits, qui seront dispensés par les organisations communautaires partenaires de Prospérité Canadaa.

« Ces services améliorés devraient toucher un million de Canadiens à revenu faible ou modéré sur cinq ans, et les aider à recevoir près de 2 milliards de dollars de revenus fiscaux et de prestations non réclamés », indique le budget.

Des services bancaires ouverts et moins chers

Le budget consacre des fonds à l’établissement et au maintien d’un cadre pour les services bancaires ouverts, un système qui permet aux consommateurs d’accéder à leurs données financières auprès de plusieurs institutions, applications et services.

L’Agence de la consommation en matière financière du Canada (ACFC) sera l’organisme chargé de superviser et d’appliquer le cadre et de commencer à élaborer une campagne de sensibilisation des consommateurs. Le budget prévoit 1 M$ en 2024-25 pour ce travail.

Un montant supplémentaire de 4,1 M$ sera réservé sur trois ans au ministère des Finances pour établir et maintenir le cadre des services bancaires ouverts, également appelés services bancaires axés sur le consommateur.

L’ACFC a également été chargée de conclure des accords avec les institutions financières pour l’ouverture de comptes bancaires gratuits et de comptes bancaires à 4 $ par mois.

Le budget prévoit également de plafonner les frais pour insuffisance de fonds à 10 $ et d’interdire les frais multiples pour insuffisance de fonds lorsque la même transaction se reproduit. Au début du mois, un tribunal de l’Ontario a certifié une quatrième action collective contre l’une des grandes banques pour avoir facturé des frais de provision insuffisante en double sur des transactions de débit préautorisées. Le gouvernement publiera un projet de réglementation sur les frais de chèque sans provision dans les mois à venir.

Annonce d’un groupe de travail sur les fonds de pension

Le budget propose la création d’un groupe de travail, dirigé par le ministre des Finances et ancien gouverneur de la Banque du Canada, Stephen Poloz, qui étudiera les moyens d’accroître les investissements nationaux des fonds de pension canadiens.

Élargissement des exigences en matière de divulgation de la diversité

Le gouvernement souhaite appliquer aux institutions financières sous réglementation fédérale le modèle de divulgation de la diversité prévu par la Loi canadienne sur les sociétés par actions. Ce modèle exige une divulgation annuelle de la diversité au sein des conseils d’administration, des conseils de surveillance et de la haute direction.

Fraude hypothécaire

Le gouvernement a l’intention de consulter le secteur des prêts hypothécaires sur la possibilité de travailler avec l’ARC pour vérifier les revenus de l’emprunteur pour les prêts hypothécaires.

Examiner le cadre d’assurance-dépôts

Afin de préserver le cadre canadien d’assurance-dépôts, le budget de 2024 annonce que le gouvernement a l’intention d’entreprendre un examen de ce cadre à compter de 2024.

« Ce travail sera dirigé par le ministère des Finances Canada, en collaboration avec la Société d’assurance-dépôts du Canada et d’autres organismes du secteur financier. Le gouvernement tiendra des consultations plus tard en 2024 et étudiera les changements devant être apportés au cadre de protection des déposants », lit-on dans le plan budgétaire.

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Le RAP à 60 000 $, et alors ? https://www.finance-investissement.com/nouvelles/economie-et-recherche/le-rap-a-60-000-et-alors/ Wed, 17 Apr 2024 11:42:17 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=100398 BUDGET FÉDÉRAL 2024 - Avant l’arrivée du CELIAPP, le RAP était la seule mesure qui permettait de retirer des REER pour acheter ou construire une habitation admissible.

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Le Régime d’accession à la propriété (RAP) a été introduit dans le budget fédéral de 1992. Il s’agit d’un programme qui permet au contribuable de retirer de ses régimes enregistrés d’épargne-retraite (REER) pour acheter ou construire une habitation admissible pour lui-même ou pour une personne handicapée déterminée.

La limite des retraits permis était initialement de 20 000 $. Elle est ensuite passée à 25 000 $ en 2009 et à 35 000 $ en 2019. Cette limite des retraits permis passera à 60 000 $ pour les personnes qui achètent une première propriété après le 16 avril 2024.

Le gouvernement du Canada annonce également la prolongation temporaire de la période de grâce pendant laquelle les propriétaires ne sont pas tenus de rembourser les sommes retirées de leur REER dans le cadre du RAP, de trois années supplémentaires. Ceux-ci pourront désormais commencer à rembourser leur retrait seulement à partir de la cinquième année suivant ce retrait.

Une limite qui ne sort pas de l’ordinaire

On pourrait se demander la raison pour laquelle le gouvernement a décidé de fixer le montant admissible à 60 000 $.

Étrangement, 60 000 $, en dollars d’aujourd’hui, représentent 20 000 $ en 1992, si l’on utilise un taux d’actualisation de 3,49 %. Est-ce que le gouvernement voulait simplement indexer le montant fixé depuis l’introduction du régime ? Seuls les gens du ministère des Finances pourraient le confirmer…

Dois-je absolument utiliser le RAP?

En 2019, j’ai fait une analyse comparative entre le recours au RAP ou non dans le but d’augmenter la mise de fonds pour l’achat d’un logement, sachant qu’un investisseur avait suffisamment de liquidité par ailleurs pour faire une mise de fonds. Les résultats variaient selon le profil de l’investisseur. Avec un profil prudent, dont les investissements sont entièrement basés sur les intérêts, il s’avérait toujours rentable d’utiliser le RAP pour diminuer le montant du prêt hypothécaire. Ce résultat s’explique en partie par le fait que le taux de la dette est plus élevé que le rendement sur les titres à revenu fixe.

Avec un profil croissance (revenus constitués à 100 % de gains en capital), c’est plutôt l’inverse. Il n’est pas profitable d’utiliser le RAP. Pas seulement parce que le rendement est plus élevé que le taux du prêt, mais surtout parce que le REER et le rendement composé sont à l’abri de l’impôt pendant plusieurs années. Pour un profil équilibré, la plus-value oscille entre +5 % et –5 %.

Avec l’introduction d’un montant admissible plus élevé, l’analyse ne change pas et les conclusions de l’époque demeurent les mêmes. Le graphique suivant illustre ces constats.

Titre du graphique : La rentabilité du RAP en fonction du profil de l’investisseur Pour voir ce graphique en grand format, cliquez ici. 

Le RAP était déjà sous-utilisé Il faudra attendre quelques années avant de voir si le compte d’épargne libre d’impôt pour l’achat d’une première propriété (CELIAPP) a pris l’ascendant sur le RAP. Toutefois, dès 2017, la Fédération des chambres immobilières du Québec évoquait dans une analyse une perte de vitesse concernant le recours au RAP par les premiers acheteurs. Les contribuables ont fait moins de retrait au RAP de 2013 à 2017 et la moyenne du retrait effectué via le RAP dépassait rarement 15 000 $, toutes provinces confondues (merci à Charles Hunter-Villeneuve pour les chiffres). Il faudrait demander à l’Agence du revenu du Canada si elle a constaté un gain de popularité du RAP à la suite de l’annonce haussant la limite de retrait à 35 000 $ en 2019. Peut-être est-ce la raison qui a motivé le rehaussement de la limite du montant admissible à 60 000 $ ? Toutefois, j’en doute…

D’ailleurs, le budget déposé mardi mentionne que cette mesure réduirait les revenus du gouvernement fédéral d’environ 90 millions de dollars (M$) sur six ans, à compter de 2023-2024, et de 5 M$ par année par la suite. Lorsque l’on compare le manque de revenus du gouvernement par rapport au budget dans son ensemble, cette mesure ne semble pas avoir un grand impact.

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Gains en capital : le compte à rebours est commencé https://www.finance-investissement.com/nouvelles/actualites/ou-realiser-ses-revenus-de-placement/ Wed, 17 Apr 2024 11:22:01 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=100393 BUDGET FÉDÉRAL 2024 — On devra réévaluer les portefeuilles des clients d’ici le 25 juin.

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Où un client devra-t-il réaliser ses revenus de placement ? C’est la question que l’industrie devra se poser dans les prochaines semaines afin de composer avec la hausse du taux d’inclusion des gains en capital.

Le budget fédéral de 2024 propose qu’à compter du 25 juin 2024, le taux d’inclusion des gains en capital réalisés annuellement par un particulier augmente à 66 2/3 % pour la partie des gains qui est supérieure à 250 000 $. Le taux d’inclusion des gains en capital réalisés annuellement jusqu’à 250 000 $ par des particuliers continuera d’être de 50 %.

Par contre, le taux d’inclusion sera de 66 2/3 % pour tous les gains en capital réalisés par des sociétés et des fiducies à partir du 25 juin. Donc, la mesure s’applique à compter du premier gain en capital réalisé dans la société et dans la fiducie.

Notons qu’historiquement, le taux d’inclusion du gain en capital réalisé par des particuliers a été de 50 % de 1972 à 1988, de 66 2/3 % de 1988 à 1989, de 75 % de 1990 à 2000 ; et de 75 à 66 2/3 %, à 50 %, à compter de l’an 2000.

Évidemment, cela exige de revoir toutes les projections de planifications financières et les réorganisations d’entreprise. On doit aussi revoir les portefeuilles des clients, surtout pour ceux qui détiennent des sociétés de portefeuille. Cela nous laisse dix semaines pour bien réorganiser les portefeuilles afin de minimiser l’impact du nouveau taux du gain en capital.

Les prochaines analyses prennent pour hypothèse que Québec s’harmonise avec le fédéral. Par ailleurs, puisque le gain en capital réalisé dans la fiducie est aussi imposé à 66 2/3 %, mais qu’il est possible d’attribuer les revenus aux bénéficiaires, l’analyse se concentrera sur l’effet de cette nouvelle mesure sur les sociétés par actions et le particulier.

La «sur-surimposition» des placements dans une société 

Le principe fiscal d’intégration veut que l’on soit généralement indifférent au fait de gagner un revenu dans une société ou de le faire personnellement. Il est toutefois difficile d’arriver à une intégration parfaite vu les différences de taux au fédéral et au provincial. Cette différence a toujours un écart négatif.

Ainsi, il n’est généralement pas avantageux de gagner des revenus de placements dans une société, et il est recommandé de retirer tout montant qui peut être fait sans impact fiscal et l’investir personnellement. Avec la hausse du taux d’inclusion du gain en capital, l’écart est encore plus prononcé, selon qu’un particulier ait atteint ou non le seuil de 250 000 $ de gain en capital.

Pour calculer l’effet de la nouvelle mesure, il faut comparer l’impôt combiné de la société et de l’actionnaire avec le taux d’impôt personnel. Par exemple, le gain en capital qui fait l’objet d’un taux d’inclusion à 66 2/3 % dans la société devra être versé en dividende non déterminé à 48,70 %. Nous obtenons ainsi un taux combiné de 39,14 % dans le cas d’un particulier du Québec qui est imposé au taux marginal le plus élevé.

L’ampleur de l’impact dépend du taux d’impôt personnel. Ainsi, si le particulier à un taux d’inclusion du gain en capital à 66 2/3 %, il sera imposé à un taux personnel de 35,54 %, ce qui représente un écart défavorable de 3,60 points de pourcentage. L’effet est pire si le particulier a encore le droit de recevoir son revenu de gain en capital à un taux d’inclusion de 50 %. Dans ce cas, son taux d’imposition personnel s’élève à 26,65 %, soit un écart défavorable de 12,48 points!

Pour voir ces tableaux en grand format, cliquez ici

Même si un particulier pourrait s’attendre à une baisse d’impôt future, il est dorénavant encore plus avantageux de sortir des sommes de la société sans impact fiscal (compte de dividende en capital [CDC] et l’avancer à l’actionnaire).

Sortir l’argent de la société pour investir personnellement

Qu’en est-il des sommes que l’on ne peut pas sortir sans impact fiscal ? C’est généralement le cas pour les professionnels incorporés qui ont mis les surplus de revenus d’entreprise dans leur société par actions. L’analyse dépend de plusieurs facteurs dont les comptes fiscaux de l’entreprise (IMRTD, IMRTDND, CRTG), la disponibilité des régimes fiscaux du particulier, du taux d’emprunt de ses dettes (le cas échéant), de son profil d’investisseur et de l’horizon de temps. Dorénavant, on doit aussi considérer le taux d’inclusion des gains en capital variable du particulier, soit de 50 % pour les premiers 250 000 $ ou bien 66 2/3 % pour les gais supérieurs à ce montant.

Dans l’analyse qui suit, nous comparerons un placement investi dans une société avec le même placement versé en dividende investi dans les divers régimes fiscaux sur une période de 15 ans.

Particulier avec un taux marginal d’inclusion des gains en capital à 66 2/3 %

S’il y a un solde de l’impôt en main remboursable au titre de dividendes (IMRTD), la recommandation ne change pas comparativement à la situation qui prévalait avant le budget fédéral. C’est-à-dire que, peu importe le profil d’investisseur, il est toujours mieux de verser des dividendes supplémentaires pour maximiser les régimes enregistrés personnels (REER, REEE, CELI, etc.). Par contre, dans un cas où le client a un portefeuille 100 % en actions, il est toujours défavorable de verser un dividende pour l’investir dans un compte non enregistré (NE). Dorénavant, toutefois, l’écart est marginal considérant la « sur-surimposition » de taux.

Si la société de l’actionnaire n’a pas d’IMRTD, il y a une amélioration dans la majorité des scénarios avec des actions pour investir dans les régimes enregistrés, surtout avec un compte de revenu à taux général (CRTG). Sans CRTG, l’écart est toujours défavorable, mais encore très marginal.

Nous pouvons donc conclure que l’augmentation de l’imposition du gain en capital favorise la maximisation des régimes enregistrés personnels dans la majorité des cas.

Particulier avec gain en capital à 66 2/3 %

Pour voir ces tableaux en grand, cliquez ici. 
Vert, sortir un dividende pour investir, rouge conserver dans la compagnie

Particulier avec un taux marginal d’inclusion des gains en capital à 50 %

Dans le cas où un particulier profite du taux marginal d’inclusion des gains en capital à 50 % sur ses premiers 250000 $ de gains, l’analyse sur le plan des régimes enregistrés personnels ne change pas, puisque le taux du gain en capital personnel n’a aucun impact dans les régimes. Toutefois, il y a clairement un écart favorable dans les comptes imposables lorsqu’il y a un IMRTD positif. Ainsi, nous pouvons conclure qu’il serait préférable de verser des dividendes pour générer du gain en capital personnel lorsqu’il y a un IMRTD dans la société.

En l’absence d’IMRTD, l’écart est défavorable dans un compte non enregistré et imposable, mais de façon moins prononcée qu’avant puisque le taux du gain en capital personnel est seulement de 50 %.

Pour voir ces tableaux en grand format, cliquez ici. 

Pourquoi ne pas simplement liquider la société?

L’imposition du gain en capital dans la société en comparaison de l’imposition personnelle apportera son lot de complications dans la planification financière. On peut aussi se demander s’il est préférable de liquider simplement la société plutôt que de la conserver pour bénéficier des taux personnels, mais il s’agit principalement d’une économie de frais comptable.

En règle générale, si les frais comptables représentent plus de 35 % des revenus financiers des placements de l’entreprise, on pourrait envisager de la liquider. Les sommes accumulées personnellement seraient équivalentes aux sommes qui seraient investies dans la société, net à l’actionnaire.

Ah oui, avec les nouvelles règles touchant l’imposition des gains en capital, il faudrait revoir toutes les règles d’optimisation fiscale. Mais ce sera pour une autre fois…

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Allégement fiscal pour entrepreneurs https://www.finance-investissement.com/nouvelles/economie-et-recherche/les-entrepreneurs-beneficieront-dun-allegement-fiscal-sur-linclusion-des-gains-en-capital/ Tue, 16 Apr 2024 22:23:42 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=100368 BUDGET FÉDÉRAL 2024 - Le gouvernement fédéral propose un incitatif pour les entrepreneurs canadiens.

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Les entrepreneurs qui vendent leur entreprise bénéficieront d’un allègement fiscal dans le cadre du budget 2024, ce qui leur permettra de « profiter des fruits de leur dur labeur tout en faisant face à un fardeau fiscal moins lourd », selon le budget.

Mardi, le gouvernement fédéral a proposé d’augmenter le taux d’inclusion des gains en capital de deux tiers, mais il crée en parallèle un allègement supplémentaire pour encourager l’entrepreneuriat : « l’incitatif aux entrepreneurs canadiens ». Cette mesure réduirait le taux d’inclusion des gains en capital à un tiers (33,3 %) sur un maximum à vie de 2 millions de dollars (M$) de gains en capital admissibles par particulier.

Si l’on ajoute à cela l’augmentation de l’exonération cumulative des gains en capital (ECGC) proposée dans le budget, qui passerait de 1 016 836 dollars à 1,25 M$, les entrepreneurs bénéficieront d’une exonération combinée d’au moins 3,25 M$ lorsqu’ils vendront leur entreprise ou une partie de celle-ci, une fois que l’incitatif aura été pleinement mis en œuvre, selon le budget.

« Les entrepreneuses et les entrepreneurs ayant des gains en capital admissibles allant jusqu’à 6,25 millions de dollars seront en meilleure posture sous ces changements, indique le budget. Dans les faits, ce chiffre sera vraisemblablement plus élevé en raison du rajustement en fonction de l’inflation de l’exemption cumulative des gains en capital et de la possibilité de répartir les gains en capital sur plusieurs années. »

La combinaison de l’ECGC indexée et de l’incitatif aux entrepreneurs canadiens pourrait signifier « des millions de dollars de gain en capital potentiel à faible impôt ou sans impôt sur la vente d’une société exploitant une petite entreprise admissible », affirme Jamie Golombek, directeur général, planification fiscale et successorale, chez Gestion privée CIBC, à Toronto.

Le plafond à vie serait introduit progressivement à raison de 200 000 dollars par an, à compter du 1er janvier 2025, avant d’atteindre 2 M$ le 1er janvier 2034, selon le budget.

L’incitatif sera disponible pour les investisseurs fondateurs dans certains secteurs qui possèdent au moins 10 % des actions de leur entreprise, et si l’entreprise a été leur principal emploi pendant au moins cinq ans, selon le budget.

Les sociétés professionnelles ne sont pas éligibles. Il en va de même pour les entreprises des secteurs de la finance, de l’assurance, de l’immobilier, de la restauration et de l’hébergement, des arts, des loisirs et du divertissement, ainsi que des services de conseil ou de soins à la personne.

« La liste des exclusions est longue », y compris dans le secteur des services, rapporte Brian Ernewein, conseiller principal chez KPMG à Ottawa. Je ne sais pas s’il est juste de faire preuve de discrimination à leur égard ». Plus généralement, « il sera très difficile de fixer des limites » pour les entreprises éligibles, estime-t-il, de sorte que la mesure devra probablement faire l’objet d’un débat plus approfondi.

Cette mesure, qui s’appliquerait aux dispositions réalisées à partir du 1er janvier 2025, devrait coûter 625 M$ au cours des cinq prochaines années, selon le budget.

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