Gestion de patrimoine ASF – Finance et Investissement https://www.finance-investissement.com Source de nouvelles du Canada pour les professionnels financiers Mon, 20 Sep 2021 12:05:13 +0000 fr-CA hourly 1 https://wordpress.org/?v=5.9.3 https://www.finance-investissement.com/wp-content/uploads/sites/2/2018/02/cropped-fav-icon-fi-1-32x32.png Gestion de patrimoine ASF – Finance et Investissement https://www.finance-investissement.com 32 32 Un ancien de Gestion de patrimoine ASF prend du galon chez Invesco  https://www.finance-investissement.com/nouvelles/developpement-des-affaires/avis-de-nomination-developpement-des-affaires/un-ancien-de-gestion-de-patrimoine-asf-prend-du-galon-chez-invesco/ Mon, 20 Sep 2021 12:05:13 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=82083 NOUVELLES DU MONDE - Un ancien de Gestion de patrimoine ASF a été nommé au poste de vice-président régional et consultant principal chez Invesco. 

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Il s’agit de Nicolas Gagné qui, entre 2016 et 2019, était conseiller au cabinet dirigé par Michel-Olivier Marcoux. Ce dernier avait été désigné Conseiller de la relève de l’année 2017par Finance et Investissement.

Nicolas Gagné a été embauché par Invesco en 2019 en tant que spécialiste en développement d’affaires.

Il est diplômé (2015) du programme de comptabilité de la American University in Dubai (AUD). Il détient la certification CIMA (Certified Investment Management Analyst), décernée par l’organisation américaine Investments & Wealth Institute.

Renouvellement des effectifs 

Au cours des dernières années, Invesco a sensiblement renouvelé et rajeuni les rangs de ses démarcheurs.

En juin dernier, Joakim Do et de Rodolph Alemato étaient nommés consultants régionaux.

Détenteur d’un baccalauréat en finance de HEC Montréal (2020), Joakim Do avait précédemment assumé des fonctions de soutien aux gestionnaires de portefeuille du cabinet BGY Services financiers intégrés, dirigé par Éric Brassard à Québec.

Rodolph Alemato a directement plongé dans l’univers d’Invesco après l’obtention de son baccalauréat de la Rotman School of Management de l’Université de Toronto en 2021. Rodolph Alemato est bilingue.

Pour sa part, Michael Camacho est devenu consultant régional en mars dernier. Il détient un baccalauréat en administration de l’Université Concordia (2018). Il est trilingue (anglais, français, italien).

Simon Ste-Marie est consultant régional depuis juin 2019. Diplômé en administration des affaires de l’Université Laval (2015), il avait auparavant œuvré comme directeur de comptes, entreprises et professions libérales à la Banque Scotia.

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Le langage adapté au client, une aptitude à maîtriser pour optimiser son succès! https://www.finance-investissement.com/zone-experts_/regroupement-des-jeunes-courtiers-du-quebec-montreal/le-langage-adapte-au-client-une-aptitude-a-maitriser-pour-optimiser-son-succes/ Fri, 18 Dec 2020 13:11:33 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=77025 ZONE EXPERTS - Avez-vous déjà senti que votre client n’avait rien compris de ce que vous veniez de lui expliquer?

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La profession de conseiller financier comporte de nombreux défis. Parmi ceux-ci figure la vulgarisation des concepts complexes aux clients.

Pourquoi est-ce important de vulgariser ?

 Pour améliorer leur littératie financière;

  • Pour faire sentir au client que nous avons à cœur sa compréhension et l’atteinte de ses objectifs;
  • Pour réduire les risques que votre client prenne des décisions irrationnelles basées sur leurs émotions;
  • Pour bénéficier de la sélection naturelle des clients ouverts d’esprits et compréhensifs;
  • Pour améliorer votre rétention de clients, surtout en période de volatilité.

Un des gestionnaires américains les plus connus, Peter Lynch, a géré le fonds de Fidelity Magellan entre 1977 et 1990. Il a généré un impressionnant rendement annualisé de 29% durant ces 13 années. Malgré sa performance remarquable, l’investisseur moyen a réalisé un rendement négatif1 . Comment est-ce possible ? Selon Fidelity, les investisseurs ont fait ce qu’ils appellent de la chasse à la performance. Lorsque le fonds chutait, les investisseurs retiraient leur argent du fonds et réinvestissaient lorsque la performance du fonds était en hausse.

Cette statistique montre que les investisseurs prennent parfois des décisions irrationnelles, pouvant mener à des résultats désastreux. Par le fait même, nous rappelons l’importance du conseil qui réduit les risques de telles décisions. Le professionnel en services financiers peut permettre à un investisseur de se sentir rassuré lors de périodes volatiles, mais peut aussi améliorer la littératie financière de son client en lui enseignant les concepts de bases de la finance lui permettant d’être mieux outillé pour faire face aux fluctuations du marché.

Comment s’y prendre ?

Les clients ne sont pas tous au même niveau de connaissances en la matière et il est primordial de s’assurer qu’ils ont l’ouverture de nous poser toutes leurs questions sans gêne. Michel-Olivier Marcoux, Auteur, chroniqueur, conseiller en sécurité financière chez Gestion de patrimoine ASF et représentant de courtier en épargne collective rattaché à MICA Capital Inc., indique qu’il prend le temps de bien rassurer ses clients lorsqu’il les rencontre pour la première fois : « je leur explique qu’il est normal qu’ils s’y connaissent peu sur la finance, on reçoit très peu de formation financière à l’école et nos parents ne sont pas tous à l’aise de nous enseigner les concepts, eux-mêmes ayant reçu très peu de formation en la matière! »

Michel-Olivier Marcoux considère qu’il est primordial d’établir les bases de la confiance avec tout nouveau client, car à long terme, ça en vaut définitivement la peine. Un client à l’aise vous appellera pour obtenir des conseils et ne sera pas embarrassé de vous questionner au besoin.

Jean-François Rémillard, conseiller en sécurité financière chez Gestion de patrimoine Séquito et représentant de courtier en épargne collective rattaché à MICA Capital Inc., considère aussi la confiance comme étant la base de toute relation d’affaires à long terme. C’est d’ailleurs pour cette raison qu’il recommande aux conseillers en début de carrière d’éviter de faire l’étalage de leurs connaissances. En effet, cela pourrait mener un client à sentir une séparation entre lui et son conseiller, empêchant celui-ci de développer un sentiment d’ouverture.

Selon lui, il est préférable d’apprendre à connaitre notre client en lui posant des questions ouvertes : « l’aptitude à maîtriser, c’est d’avoir la subtilité de poser les bonnes questions », conseille-t-il.

Selon ces deux conseillers, il est primordial de bien connaitre notre client, non seulement pour être en mesure de mieux le conseiller, mais aussi, pour savoir quelle façon est la plus efficace de leur parler pour favoriser leur compréhension.

Tentez de cibler la méthode d’apprentissage de votre client (visuel, auditif, kinesthésique) ainsi que leur profil de personnalité et adaptez votre langage à ceux-ci. De plus, misez sur la simplicité : « Si votre client est visuel, faites-lui des dessins; des ronds, des carrés et des triangles sont simples à comprendre », relate Jean-François Rémillard. En d’autres mots, il est préférable de se tenir à un support visuel simple plutôt que complexe pour un client débutant.

Michel-Olivier Marcoux renchérit sur ce point en recommandant de prendre en note tous les aspects la personnalité de votre client pouvant vous aider lors de vos prochaines rencontres. De plus, il conseille de noter les concepts abordés durant vos rencontres pour éviter de vous répéter et vous assurer que vous n’avez pas oublié un concept important.

Évidemment, le tout doit se faire graduellement, n’oubliez pas que l’attention de l’humain commence à diminuer après 25 minutes. Il est donc préférable de ne pas bombarder votre client d’informations à chaque rencontre.

Jean-François Rémillard propose aux « jeunes conseillers » de se pratiquer à expliquer les concepts financiers avec des membres de leur entourage qui s’y connaissent peu en la matière : « si la personne comprend, vos explications passent le test; sinon, retournez à la planche à dessin ! »

En vous pratiquant de la sorte, vous serez en mesure d’adapter facilement votre langage aux connaissances de votre client. Notamment, Jean-François Rémillard utilise la technique de l’entonnoir pour évaluer les connaissances de ses clients. Lorsqu’il entre dans des explications, il commence avec la base en abordant un langage facile à comprendre. Il estime que le plus important est de regarder le non verbal des clients, si moindrement on ressent qu’ils comprennent bien, on peut approfondir le concept en l’expliquant de manière de plus en plus complexe, comme pour descendre dans l’entonnoir. « Quand je remarque que mes clients froncent les paupières ou écarquillent les yeux, je remonte dans l’entonnoir », explique Jean-François Rémillard.

Pour conclure, Michel-Olivier Marcoux recommande à tout professionnel des services financiers en début de carrière d’être patient : « il n’y a rien comme l’expérience, ne vous mettez pas de pression par rapport à votre nombre d’années d’expérience ou à votre âge ».

Aussi, Jean-François Rémillard recommande de passer du temps avec des conseillers d’expérience : « J’ai beaucoup appris d’autres conseillers financiers, que ce soit des techniques que j’ai reproduites ou pas, ils m’ont permis de me faire une tête et de modeler ma pratique à mon image! »

Note1 – Fidelity Investments, Matt Driscoll, « Discipline: A key to success in business and investing ». Tuve Investments, Inc., 2008.

Cet article ne constitue pas un jugement envers les autres méthodes de vulgarisation. Les astuces énoncées sont uniquement à titre d’exemples et dans le but d’inspirer les conseillers financiers.

Par Ann-Rebecca Savard, RJCQ Montréal Rive-Sud

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Michel Marcoux reconnu coupable https://www.finance-investissement.com/edition-papier/nouvelles-edition-papier/michel-marcoux-reconnu-coupable/ Fri, 01 Nov 2019 04:52:00 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=61994 Il a «détourné ou a permis que soient détournés les placements» de quelques clients, selon un jugement.

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Le comité de discipline de la Chambre de la sécurité financière (CSF) a déclaré l’ex-représentant de courtier en épargne collective Michel Marcoux (certificat numéro 122 786, BDNI 1 755 241) coupable des 24 chefs d’accusation qui pesaient contre lui.

«Après avoir analysé la monumentale preuve documentaire contenant des milliers de pages de même que la preuve matérielle et testimoniale qui lui ont été soumises par la plaignante [la syndique de la CSF], le comité est d’opinion qu’elle a prouvé de façon prépondérante, claire et convaincante que l’intimé est coupable de tous et chacun des chefs d’infraction de la plainte», lit-on dans le jugement du comité de discipline de la CSF daté d’août 2019. Dans le présent article, l’intimé désigne Michel Marcoux.

Michel Marcoux a été reconnu coupable de neuf chefs d’accusation d’avoir «détourné ou […] permis que soit détourné» un montant cumulatif de 1,58 M$, selon le jugement de près de 200 pages. Pour un client, dénommé P.N. dans le jugement et qui est bénéficiaire du compte Snake, Michel Marcoux a détourné ou permis que soient détourné environ 232 000 $. Pour un autre client, dénommé O.B. et bénéficiaire du compte Insect, il aurait fait de même pour environ 356 000 $.

Comme nous ne pouvons révéler l’identité des clients en cause, nous utiliserons leurs initiales pour les désigner.

Michel Marcoux est aussi coupable d’avoir détourné ou d’avoir permis que soit détourné 1 M$ à partir de comptes Dominion Investments (DI) au profit d’autres comptes Dominion Investments détenus auprès d’Avantages Services financiers inc. (ASF), dont il était le représentant, apprend-on dans le jugement.

Ces gestes ont été commis entre août 2002 et avril 2010, d’après ce même document.

Par ailleurs, Michel Marcoux est aussi coupable d’avoir «fait défaut de remettre» une somme cumulative de 516 500 $ à un troisième client, dénommé E.L et bénéficiaire du compte Gala, entre novembre 2005 et avril 2010, selon le jugement.

Michel Marcoux est également coupable d’avoir donné à deux clients et à leurs procureurs des informations fausses ou mensongères pour justifier son omission de leur remettre leur argent. Il est aussi coupable d’avoir transmis des explications fausses au sujet des placements détenus dans le compte Insect.

De plus, Michel Marcoux est coupable d’avoir «fait défaut de s’assurer que tout solde débiteur en fidéicommis de chacun de ses clients soit comblé sans délai» et d’avoir «déclaré faussement aux enquêteurs du syndic de la CSF, qu’il n’était pas et qu’il ne savait pas qui était le propriétaire véritable du compte « Dominion Investments DI […]14 (Fremiol) »».

«Pas d’accord»

Joint par téléphone, Michel Marcoux a dit : «Je ne suis pas d’accord [avec les conclusions du comité de discipline].» Il n’a pas voulu préciser sa pensée.

«J’ai tourné la page là-dessus, il y a quelques années. Je ne me suis pas défendu, parce que je n’avais pas les moyens de me défendre. On m’a fait des procès les uns à la suite des autres. J’ai dépensé tout ce que j’avais en frais d’avocats – 1,5 M$ depuis 2004 -, je ne pouvais pas me défendre. On voulait ma peau et on l’a eue», a-t-il expliqué à Finance et Investissement.

En mai 2014, Julien Béliveau, un expert de Services financiers du Square Victoria inc., avait préparé un rapport à la demande de Jeansonne Avocats qui représentait Michel Marcoux à l’époque.

Selon cet expert, «il n’y a pas eu de détournement de fonds au niveau d’ASF». «Tout ce que l’intimé pouvait faire en bout de piste, c’était d’exécuter les transactions demandées par DI et en « classer » les soldes selon les ordres de DI dans les « cases » désignées par des pseudonymes à l’intérieur du compte omnibus», écrivait-il dans son rapport de mai 2014. D’après ce rapport, «ASF ne pouvait accepter d’ordres que de DI». Il était donc attendu qu’ASF refuse de retourner directement aux clients leurs avoirs, car «aucun autre client de DI n’a jamais ouvert de comptes chez ASF».

En conséquence, «les allégations portées contre l’intimé ne peuvent qu’être le résultat d’une incompréhension des règles de gestion des comptes clients», peut-on lire dans le rapport de Julien Béliveau, dont Finance et Investissement a obtenu copie.

«Le bien-fondé des 17 allégations de la CSF n’a pas été démontré dans la documentation remise. En conséquence, le comité de discipline doit les rejeter», lit-on dans le rapport. Ce dernier n’est pas arrivé aux mêmes conclusions. «Le rapport d’expert préparé à la demande des avocats de M. Marcoux n’a jamais été déposé en preuve devant le comité de discipline», précise le secrétariat du comité de discipline de la CSF.

Déclin d’un conseiller

Le jugement du comité de discipline d’août 2019 raconte l’histoire d’un ex-conseiller qui a été représentant de 1996 à 2014 et qui a frustré trois clients plus d’une fois.

Ceux-ci finiront par poursuivre Michel Marcoux et sa firme, Avantages Services financiers, devant la Cour supérieure du Québec dans les années 2010. L’un d’eux a obtenu l’indemnisation maximale de 200 000 $ du Fonds d’indemnisation des services financiers, en décembre 2016. Michel Marcoux, qui a fait faillite en septembre 2016, n’était pas présent à l’audition de la cause devant le comité de discipline.

Dans un autre jugement daté d’avril 2017, pour lequel on rejette l’arrêt des procédures du comité de discipline demandé par Michel Marcoux, ce dernier se disait alors victime de l’acharnement de la syndique de la CSF, ce que contestait cette dernière.

Michel Marcoux n’a pas renouvelé son permis en avril 2014, au moment où son assurance responsabilité arrivait à échéance. «Il est actuellement « adjoint administratif » et il travaille environ une journée par semaine pour la compagnie Gestion de Patrimoine ASF qui est contrôlée par son fils», lit-on dans le jugement de 2017.

Revenons au jugement du comité de discipline de la CSF d’août 2019. Selon celui-ci, le comité de discipline s’est fié à divers témoins, dont trois anciens clients d’Avantages, qui ont entamé des poursuites judiciaires pour récupérer leurs avoirs. Le comité de discipline a jugé leur témoignage crédible.

La confiance aveugle d’un client

Selon le jugement, le client O.B., bénéficiaire du compte Insect, a remis à Michel Marcoux en argent comptant des sommes importantes qu’il avait accumulées dans l’exploitation de sa pourvoirie, soit, de 2001 à 2003, des montants de 240 000 $ CA et de 125 000 $ US.

Michel Marcoux, qui lui avait suggéré de faire des investissements aux Bahamas, ce qui lui permettrait de payer moins d’impôt, «lui remettait alors un reçu plus souvent rédigé à l’arrière d’une carte professionnelle».

Le client bénéficiaire du compte Insect «avait une confiance aveugle en l’intimé», lit-on dans le jugement.

En septembre 2002, Michel Marcoux décide de changer de prête-nom pour les investissements détenus aux Bahamas pour les clients d’Avantages, lesquels passent de la Banque HSBC à Dominion Investments (Nassau), où travaille un certain Martin Tremblay, qui a été arrêté en 2006 aux États-Unis.

Le compte Insect est alors intégré au compte identifié «Fremiol», qui était contrôlé par Michel Marcoux, une fois que Dominion est devenu le prête-nom d’Avantages.

Selon le jugement, «les parts de fonds communs de placement transférées de HSBC à Dominion en septembre 2002 du compte « Insect » qui existaient à la fin août 2002 et totalisant 184 094,44 $ CA et 116 384,32 $ US ont bien été vendues par l’intimé et le produit des ventes n’a pas été remis immédiatement à O.B., mais qu’il a été détourné à d’autres fins par l’intimé».

De plus, Michel Marcoux a liquidé plus tard en 2009 les deux derniers actifs restants dans le compte Fremiol, et qui étaient au nom d’Insect. «Le produit de vente […] a été détourné du compte Insect d’O.B. par l’intimé et utilisé à d’autres fins», lit-on dans le jugement.

Selon le témoignage d’O.B., depuis le début de 2010, ce dernier a requis Michel Marcoux «de lui transmettre la valeur de ses placements, mais qu’il a toujours fait défaut de ce faire en lui donnant des raisons toujours plus fausses les unes que les autres», lit-on dans le jugement. Après avoir tenté en vain de récupérer son argent, O.B. a poursuivi au civil Michel Marcoux, en 2014.

Un client en «rembourse» un autre

Par ailleurs, le client P.N., bénéficiaire du compte Snake, avait déjà un portefeuille offshore, lequel s’est retrouvé par la suite chez Dominion Investments en septembre 2001, pour une valeur marchande totale de 320 381,28 $ US. En janvier 2003, Dominion ouvre un compte portant le pseudonyme de «Snake».

En 2004, P.N. transfère dans le compte Snake d’autres actifs sous la gestion d’Avantages.

«En janvier 2006, P.N. est informé par l’intimé que M. Martin Tremblay a été arrêté aux États-Unis et que les comptes de Dominion chez Avantages font l’objet d’une ordonnance de blocage au Québec par le BDRVM [Bureau de décision et de révision en valeurs mobilières] et que Dominion est en liquidation», lit-on dans le jugement.

Au moment de l’ordonnance de blocage obtenue par l’Autorité des marchés financiers, laquelle sera annulée en avril 2008, P.N. détient dans son compte Snake des parts dans BluMont Hirsch pour environ 354 818 $ en dollars canadiens et environ 189 000 $ US en fonds communs de placement Scivest, selon le jugement.

En juillet 2009, quelque 270 000 $ provenant du produit de la vente des parts dans BluMont Hirsch sont déposés dans le compte en fidéicommis d’Avantages et ne sont pas remis à P.N., d’après le jugement.

En novembre 2009, le compte Snake sert plutôt à envoyer 172 728,97 $ au bénéfice du cabinet De Grandpré Chait, de même qu’à envoyer un autre transfert électronique de 20 000 $ au bénéfice de ce cabinet, selon le jugement.

«La preuve prépondérante est à l’effet que ce détournement de 20 000 $ fait à partir des fonds détenus en fidéicommis au bénéfice de P.N. à son compte Snake a servi au remboursement partiel effectué à E.L. [alias le client bénéficiaire du compte Gala] pour cette même somme», lit-on dans le jugement.

Enfin, en mars 2011, Michel Marcoux a effectué une autre sortie de fonds du compte en fidéicommis d’Avantages afin qu’un transfert de 19 000 $ soit effectué pour le client Dominion «Wok», à partir du compte Snake.

«Manque d’intégrité»

Le cas du client E.L., bénéficiaire du compte Gala, montre aussi «le manque d’intégrité» de Michel Marcoux, selon le jugement.

À l’été 2005, ce client avait donné instruction à Michel Marcoux de vendre des parts de fonds communs du compte Gala pour 160 000 $ afin de lui permettre de faire un investissement immobilier avec des amis.

«Plutôt que de remettre ladite somme sans délai à E.L., celle-ci a plutôt été détenue sans justification dans le compte en fidéicommis d’Avantages jusqu’à ce que le BDRVM rende son ordonnance de blocage le 27 janvier 2016», lit-on dans le jugement.

En avril 2008, soit après le jugement rendu par la Cour du Québec qui annulait l’ordonnance de blocage du BDRVM, le client E.L. aidé de son procureur a tenté de récupérer auprès du liquidateur de Dominion ses avoirs. Il a recouvré en tout 120 000 $, en juillet et novembre 2009.

E.L a tenté en vain de récupérer le solde de 40 805,35 $, mais Michel Marcoux ne le lui a pas remis. En juin 2012, il entreprend donc des poursuites judiciaires contre Michel Marcoux et Avantages.

De plus, en mars 2005, Michel Marcoux aurait vendu pour 53 140 $ US de parts de différents fonds communs, selon le jugement. Michel Marcoux et Avantages «n’ont jamais remis à E.L.» cette somme.

Gestion incorrecte des comptes

Selon la syndique de la CSF, la gestion incorrecte et non autorisée des comptes en fidéicommis d’Avantages par Michel Marcoux lui a permis de détourner des fonds qui appartenaient à certains clients en faveur d’autres pour l’équivalent d’environ 1 M$.

En effet, «certains clients bénéficiaient d’un crédit comme s’ils bénéficiaient d’une marge de crédit auprès d’Avantages», lit-on dans le jugement.

«Le comité considère que l’existence de tous ces sous-comptes négatifs à l’intérieur des comptes en fidéicommis d’Avantages […] démontre bien que l’intimé détournait des fonds en faveur de certains clients au détriment de certains autres», lit-on dans le jugement.

«Les écritures comptables du 20 avril 2010 exécutées par l’intimé faisaient en sorte que la preuve des soldes négatifs existant pour certains clients et des soldes positifs existant pour certains autres disparaissait», y ajoute-t-on.

Suspension des procédures

Enfin, pour les 24 chefs d’accusation pour lesquels Michel Marcoux est déclaré coupable, le comité ordonne la suspension conditionnelle des procédures en raison de l’application du principe interdisant les condamnations multiples pour le même geste.

«Dans le dossier Marcoux, le comité de discipline a reconnu l’intimé coupable pour avoir contrevenu à chacun des articles de loi, mais a ordonné la suspension conditionnelle pour tous, sauf un. Et la sanction sera imposée sur l’article de loi restant», a indiqué Julie Chevrette, directrice des communications de la CSF.

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L’ex-conseiller Michel Marcoux reconnu coupable https://www.finance-investissement.com/nouvelles/actualites/lex-conseiller-michel-marcoux-reconnu-coupable/ Mon, 21 Oct 2019 12:29:55 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=61687 AJOUTS - Il a « détourné ou a permis que soient détournés les placements » de quelques clients, selon un jugement du comité de discipline de la Chambre de la sécurité financière.

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Le comité de discipline de la Chambre de la sécurité financière (CSF) a déclaré l’ex-représentant de courtier en épargne collective Michel Marcoux (certificat numéro 122786, BDNI 1755241) coupable des 24 chefs d’accusation qui pesaient contre lui.

C’est ce qu’on peut lire dans un jugement prononcé par le comité de discipline de la CSF daté d’août 2019. Dans le présent article, l’intimé désigne Michel Marcoux.

« Après avoir analysé la monumentale preuve documentaire contenant des milliers de pages de même que la preuve matérielle et testimoniale qui lui ont été soumises par la plaignante, le comité est d’opinion qu’elle a prouvé de façon prépondérante, claire et convaincante que l’intimé est coupable de tous et chacun des chefs d’infraction de la plainte », lit-on dans le jugement de près de 200 pages.

Michel Marcoux a été reconnu coupable de neuf chefs d’accusation pour avoir « détourné ou a permis que soit détourné » un montant cumulatif de 1,58 M$, d’après le jugement. Pour un client, désigné P.L. dans le jugement et qui est bénéficiaire du compte Snake, Michel Marcoux a détourné ou permis que soit détourné environ 232 000 $. Pour un autre client, désigné O.B. et bénéficiaire du compte Insect, il aurait fait de même pour environ 356 000 $.

Il nous est interdit d’identifier les clients en cause et c’est pourquoi nous utiliserons leurs initiales pour désigner les clients dans le présent article.

Le comité de discipline de la CSF déclare aussi Michel Marcoux coupable d’avoir détourné ou d’avoir permis que soit détourné un montant d’environ 1 M$, soit environ 523 549,86 $ et 491 750,64 $ US, à partir de comptes Dominion Investment (DI) au profit d’autres comptes Dominion Investment détenus auprès d’Avantages Services financiers inc. (ASF) et dont il était le représentant, apprend-on dans le jugement.

Ces gestes ont été commis entre août 2002 et avril 2010, d’après ce même document.

Par ailleurs, Michel Marcoux est aussi coupable d’avoir « fait défaut de remettre » une somme cumulative de 516 500 $ à un troisième client, désigné E.L et bénéficiaire du compte Gala, entre novembre 2005 et avril 2010, selon le jugement.

Michel Marcoux est aussi coupable d’avoir donné à deux clients et à leurs procureurs des informations ou explications fausses, trompeuses ou mensongères pour justifier son omission de leur remettre leur argent. Il est aussi coupable d’avoir transmis des explications fausses au sujet des placements détenus dans le compte Insect.

De plus, Michel Marcoux est coupable d’avoir « fait défaut de s’assurer que tout solde débiteur en fidéicommis de chacun de ses clients soit comblé sans délai » et d’avoir « déclaré faussement aux enquêteurs du syndic de la Chambre de la sécurité financière, qu’il n’était pas et qu’il ne savait pas qui était le propriétaire véritable du compte “Dominion Investments D.I. […]14 (Fremiol)” ».

Pas de détournement de fonds

Joint par téléphone, Michel Marcoux a dit : « C’est clair que je ne suis pas d’accord [avec les conclusions du comité de discipline]. »

Il a préféré ne pas préciser sa pensée. Il s’est dit déçu du travail des journalistes qui ont traité son affaire chez Finance et Investissement et dans d’autres médias au fil des ans, déplorant notamment que certains d’entre eux n’aient pas pris la peine de l’appeler pour qu’il puisse donner sa version des faits.

« J’ai tourné la page là-dessus, il y a quelques années. Je ne me suis pas défendu parce que je n’avais pas les moyens de me défendre. On m’a fait des procès les uns à la suite des autres. J’ai dépensé tout ce que j’avais en frais d’avocats – 1,5 M$ depuis 2004 –, je ne pouvais pas me défendre. On voulait ma peau et on l’a eu », a-t-il expliqué à Finance et Investissement.

 En mai 2014, Julien Béliveau, un expert de la firme Services financiers du Square Victoria inc., avait préparé un rapport à la demande de Jeansonne Avocats qui représentait Michel Marcoux à l’époque.

 Selon cet expert, « il n’y a pas eu de détournement de fonds au niveau d’ASF ». « Tout ce que l’intimé pouvait faire en bout de piste, c’était d’exécuter les transactions demandées par DI et en “classer” les soldes selon les ordres de DI dans les “cases” désignées par des pseudonymes à l’intérieur du compte omnibus », écrivait-il dans son rapport de mai 2014. D’après ce rapport de 2014, « ASF ne pouvait accepter d’ordres que de DI ».

Cet expert arrivait alors à la conclusion que « les allégations portées contre l’intimé ne peuvent qu’être le résultat d’une incompréhension des règles de gestion des comptes clients et de la différence fondamentale entre un compte client ouvert par un individu (E.L., par exemple) dans une institution financière (Dominion, par exemple) et la sous-traitance que cette institution peut confier par la suite à des tiers gestionnaires de fonds (Avantages, par exemple) par le biais de l’ouverture de divers comptes institutionnels auprès de ces gestionnaires qui, eux, ouvrent des sous-comptes pour faciliter la gestion du client », peut-on lire dans le rapport dont Finance et Investissement a obtenu copie.

Selon ce que soutenait cet expert, dans n’importe quelle situation standard, un client ne peut pas communiquer avec un gestionnaire et lui demander de retourner directement des fonds. S’il le faisait, « on refuserait catégoriquement de le faire », en recommandant au client de communiquer avec l’institution qui leur a confié leur mandat.

On semble en comprendre que ce serait la raison pour laquelle Michel Marcoux n’aurait pu remettre à des clients des sommes qu’ils lui ont demandées, car, selon le rapport de l’expert Julien Béliveau, « les individus E.L. et P.N. (ni aucun autre client de DI) n’ont jamais ouvert de comptes chez ASF, mais bien un ou plusieurs comptes chez DI ».

Selon ce rapport, « seul DI et, par la suite, le liquidateur désigné à la liquidation volontaire de DI, pouvaient légitimement donner quelque ordre que ce soit concernant ces sous-comptes ».

« Si on voulait vraiment établir si oui ou non il y a eu erreurs ou irrégularités, voire détournements de fonds ou complot de détournement de fonds, il fallait reconstituer et concilier les comptes de chacun des clients de DI dont (une partie de) l’actif fut sous gestion par ASF, concilier ces comptes avec les ordres du liquidateur aux Bahamas pour établir l’actif qui restait ou aurait dû rester à chaque client une fois la liquidation complétée, et les soldes remis aux intéressés par chaque organisation qui a participé à la gestion de ces fonds pour le compte de DI », lit-on dans le rapport de 2014.

« On arriverait ainsi à une position nette par client, qui seule permettrait de juger s’il y a eu ou non détournements ou malversations », lit-on dans le rapport de 2014.

Or, « la documentation détenue par la CSF et remise à l’intimé prouve hors de tout doute raisonnable que des paiements ont été faits à E.L. pour une somme globale de 697 772,95 $ et le dossier semble démontrer l’existence de certains billets non encaissés qui auraient été au compte de E.L. chez DI, pour un total d’actifs excédant un million de dollars », selon ce rapport de Services financiers du Square Victoria.

« Il me semble que ce seul montant change considérablement à lui seul le portrait des allégations contre l’intimé relativement à la gestion du sous-compte de E.L. Cette conciliation globale n’a pas été effectuée. En son absence et considérant les règles de gestion d’un compte institutionnel, je crois que le bien-fondé des dix-sept allégations de la CSF n’a pas été démontré dans la documentation remise, et qu’en conséquence, le comité de discipline doit les rejeter », lit-on dans le rapport.

Le comité de discipline de la CSF n’est pas arrivé aux mêmes conclusions.

« Le rapport d’expert préparé à la demande des avocats de M. Marcoux n’a jamais été déposé en preuve devant le comité de discipline », a tenu à préciser le secrétariat du Comité de discipline de la CSF, dans un courriel que nous a envoyé Priscilla Franken, conseillère principale aux communications de la CSF.

Déclin d’un conseiller

Le jugement du comité de discipline d’août 2019, exceptionnellement long, raconte l’histoire d’un ex-conseiller qui a été représentant de 1996 à 2014 et qui a frustré trois clients plus d’une fois.

Ceux-ci finiront par poursuivre Michel Marcoux et sa firme Avantages Services financiers devant la Cour supérieure du Québec dans les années 2010. L’un d’eux a obtenu l’indemnisation maximale de 200 000 $ du Fonds d’indemnisation des services financiers, en décembre 2016. Michel Marcoux, qui a fait faillite en septembre 2016, n’a pas été présent à l’audition de la cause devant le comité de discipline, lequel a permis de procéder hors de sa présence.

Dans un autre jugement daté d’avril 2017, pour lequel on rejette l’arrêt des procédures du comité de discipline demandé par Michel Marcoux, ce dernier estimait « qu’on a détruit sa vie et […] qu’il doute cependant qu’on ait protégé le public en ce faisant ». Il se disait alors victime de l’acharnement de la syndique de la CSF, ce que contestait cette dernière.

Dans ce jugement de 2017, on rapporte que Michel Marcoux a témoigné « qu’il faisait de l’anxiété, qu’il était en dépression, qu’il ne dormait pas et qu’il était désabusé de son travail et de la vie en général. » De 2006 à janvier 2014, il aurait dépensé près de 1 M$ à titre d’honoraires d’avocats, selon le jugement de 2017.

Michel Marcoux n’a pas renouvelé son permis en avril 2014, soit au moment où son assurance responsabilité arrivait à échéance. « Il est actuellement “adjoint administratif” et il travaille environ une journée par semaine pour la compagnie Gestion de Patrimoine ASF qui est contrôlée par son fils », lit-on dans le jugement de 2017.

Revenons au jugement du comité de discipline de la CSF d’août 2019. Selon celui-ci, en plus de se baser sur une imposante preuve documentaire, le comité de discipline s’est fié à divers témoins, dont trois anciens clients d’Avantages, qui ont entamé des procédures judiciaires pour récupérer leurs avoirs. Le comité de discipline a jugé leur témoignage comme crédible.

Confiance aveugle d’un client

Selon le jugement, le client O.B., qui a été bénéficiaire du compte Insect, a remis à Michel Marcoux en argent comptant des sommes importantes qu’il avait accumulées dans l’exploitation de sa pourvoirie, soit, de 2001 à 2003, des montants de 240 000 $ CA et de 125 000 $ US.

Michel Marcoux, qui lui avait suggéré de faire des investissements aux Bahamas, ce qui lui permettrait de payer moins d’impôt, « lui remettait alors un reçu plus souvent rédigé à l’arrière d’une carte professionnelle ».

Le client qui détenait le compte Insect « avait une confiance aveugle en l’intimé compte tenu premièrement qu’il avait été référé par son comptable » et le considérait ainsi « comme un dieu dans le domaine de la finance », lit-on dans le jugement.

En septembre 2002, Michel Marcoux décida de changer de prête-nom pour les investissements détenus aux Bahamas pour les clients d’Avantages, lesquels passèrent de la Banque HSBC à Dominion Investments (Nassau), où travaille un certain Martin Tremblay, qui a été arrêté en 2006 aux États-Unis.

Le compte Insect est alors intégré au compte identifié « Fremiol » qui était contrôlé par Michel Marcoux, une fois que Dominion est devenu le prête‑nom d’Avantages.

Selon la preuve accueillie par le comité de discipline, le jugement établit que « les parts de fonds communs de placements transférées de HSBC à Dominion en septembre 2002 du compte “Insect” qui existaient à la fin août 2002 et totalisant les sommes de 184 094,44 $ CA et 116 384,32 $ US ont bien été vendues par l’intimé et que le produit des ventes n’a pas été remis immédiatement à O.B., mais qu’il a été détourné à d’autres fins par l’intimé ».

En plus de ce détournement, la preuve documentaire démontre aussi que Michel Marcoux a liquidé plus tard en 2009 les deux derniers actifs restants dans le compte Fremiol, et qui étaient au nom d’Insect, à savoir les parts du fonds commun de placement Tricycle pour 41 501,64 $ et du fonds commun de placement BluMont pour 13 945,93 $, d’après le jugement.

« Le produit de vente de parts de ces deux fonds communs de placements a été détourné du compte Insect d’O.B. par l’intimé et utilisé à d’autres fins », lit-on dans le jugement.

« La preuve révèle sans contredit que l’intimé a faussement entretenu auprès d’O.B. que son argent demeurait investi dans le compte Insect en lui remettant des états de compte maison représentant selon lui l’état de ses investissements. Au fur et à mesure que les parts de marché détenues au compte d’Insect étaient vendues, tel que mentionné à la partie précédente, entre 2002 et 2009, les états de compte présentés à O.B. devenaient de plus en plus faux », lit-on dans le jugement.

Par ailleurs, selon le témoignage d’O.B., depuis le début de 2010, ce dernier a requis Michel Marcoux « de lui transmettre la valeur de ses placements, mais qu’il a toujours fait défaut de ce faire en lui donnant des raisons toujours plus fausses les unes que les autres », lit-on dans le jugement. Après avoir tenté en vain de récupérer son argent, O.B. a poursuivi au civil Michel Marcoux, en 2014.

Trois ans à invoquer de fausses raisons

L’histoire du client bénéficiaire du compte Snake, aussi désigné comme P.N. dans le jugement, montre aussi la persévérance d’un client voulant récupérer son dû.

P.N. avait déjà un portefeuille offshore, lequel s’est retrouvé par la suite chez Dominion Investment en septembre 2001, pour une valeur marchande totale de 320 381,28 $ US. En janvier 2003, Dominion ouvre un compte portant le pseudonyme de « Snake ».

Avantages et Michel Marcoux gèrent alors la quasi-totalité des liquidités offshore détenues par P.N. Durant l’année 2004, P.N. transfère dans le compte Snake d’autres actifs sous la gestion d’Avantages.

« En janvier 2006, P.N. est informé par l’intimé que M. Martin Tremblay a été arrêté aux États-Unis et que les comptes de Dominion chez Avantages font l’objet d’une ordonnance de blocage au Québec par le BDRVM [Bureau de décision et de révision en valeurs mobilières] et que Dominion est en liquidation », lit-on dans le jugement.

Au moment de ladite ordonnance de blocage obtenue par l’Autorité des marchés financiers, laquelle sera annulée en avril 2008, P.N. détient à son compte Snake des parts dans BluMont Hirsch pour environ 354 818 $ en dollars canadiens et environ 189 000 $ US en fonds communs de placement Scivest, selon le jugement.

En juillet 2009, quelque 270 000 $ provenant du produit de la vente des parts dans BluMont Hirsch détenues par P.N. à son compte Snake sont déposés dans le compte en fidéicommis d’Avantages et ne sont pas remis à P.N., d’après le jugement.

En novembre 2009, le compte Snake sert plutôt à envoyer 172 728,97 $ dans le compte en fidéicommis d’Avantages, lesquel montant ira au bénéfice du cabinet De Grandpré Chait, d’après le jugement. Le compte Snake sert également à envoyer un autre transfert électronique au montant de 20 000 $ au bénéfice de ce cabinet, selon le jugement.

« La preuve prépondérante est à l’effet que ce détournement de 20 000 $ fait à partir des fonds détenus en fidéicommis au bénéfice de P.N. à son compte Snake a servi au remboursement partiel effectué à E.L. [alias le client bénéficiaire du compte Gala] pour cette même somme  », lit-on dans le jugement.

Enfin, en mars 2011, Michel Marcoux a effectué une autre sortie de fonds du compte en fidéicommis d’Avantages afin qu’un transfert de 19 000 $ soit effectué pour le client Dominion « Wok », à partir du compte Snake.

 En faisant ces détournements de fonds, « l’avoir de P.N. n’est pas demeuré sa propriété exclusive et l’intimé n’a pas agi de bonne foi et avec honnêteté, n’a pas porté le soin qu’on pouvait s’attendre d’un professionnel dans l’exécution de son mandat et, qu’en plus, ses activités professionnelles n’ont pas été menées de manière responsable, avec intégrité, respect et compétence, c’est le moins qu’on puisse dire », écrit le comité de discipline dans le jugement.

Par ailleurs, la preuve démontre que Michel Marcoux « a fourni pendant près de trois ans de faux prétextes pour ne pas remettre au mandataire de P.N., et à P.N., ladite somme de 269 956,01 $ provenant de la vente des parts détenues par P.N. dans BluMont Hirsch », lit-on dans le jugement.

Gestion incorrecte des comptes

Selon la prétention de la syndique de la CSF, la gestion incorrecte et non autorisée des comptes en fidéicommis d’Avantages par Michel Marcoux a fait en sorte qu’il a détourné sans droit des fonds qui appartenaient à certains clients en faveur d’autres pour l’équivalent d’environ 1 M$.

« Cette façon de procéder de la part de l’intimé faisait en sorte que certains clients bénéficiaient d’un crédit comme s’ils bénéficiaient d’une marge de crédit auprès d’Avantages », lit-on dans le jugement.

Or, selon un expert mandaté par la syndique de la CSF qui a analysé les comptes en fidéicommis, « les soldes des autres comptes clients “Dominion Investment” ont été ramenés, à toute fin pratique, à 0,00 $, ce qui a eu pour effet d’effacer l’actif qu’Avantages détenait au nom de ses clients », apprend-on dans le jugement.

« Le comité considère que l’existence de tous ces sous-comptes négatifs à l’intérieur des comptes en fidéicommis d’Avantages, tel que décrit à la rubrique précédente, démontre bien que l’intimé détournait des fonds en faveur de certains clients au détriment de certains autres », lit-on dans le jugement.

« Les écritures comptables du 20 avril 2010 exécutées par l’intimé faisaient en sorte que la preuve des soldes négatifs existant pour certains clients et des soldes positifs existant pour certains autres disparaissait », y ajoute-t-on.

 « L’intimé, en ce faisant, tentait ainsi de faire disparaître l’existence des détournements de fonds ayant eu lieu pendant toute la période où il avait contrôlé les deux comptes en fidéicommis d’Avantages », lit-on dans le jugement.

 « Manque d’intégrité »

Le cas du client bénéficiaire du compte Gala, aussi désigné E.L. dans le jugement, montre encore une fois « le manque d’intégrité » de Michel Marcoux.

À l’été 2005, ce client avait donné instruction à Michel Marcoux de vendre des parts de fonds communs au compte Gala pour 160 000 $ afin de lui permettre de faire un investissement immobilier avec des amis.

« Plutôt que de remettre ladite somme sans délai à E.L., celle-ci a plutôt été détenue sans justification dans le compte en fidéicommis d’Avantages jusqu’à ce que le BDRVM rende son ordonnance de blocage le 27 janvier 2016 », lit-on dans le jugement.

« En tardant inutilement à remettre le produit desdites ventes de parts de fonds communs de placements, l’intimé n’a pas mené ses activités de façon responsable et a clairement manqué d’intégrité et de compétence », poursuit le jugement.

En avril 2008, soit après le jugement rendu par la Cour du Québec qui annulait l’ordonnance de blocage du BDRVM, le client E.L. aidé de son procureur a tenté de récupérer auprès du liquidateur de Dominion ses avoirs. Il a recouvré en tout 120 000 $, en juillet et novembre 2009.

Le bénéficiaire du compte Gala a tenté par la suite, à de nombreuses reprises, de récupérer le solde de 40 805,35 $, mais Michel Marcoux ne le lui a pas remis. En juin 2012, il entreprend donc des procédures judiciaires contre Michel Marcoux et Avantages pour récupérer, entre autres, ledit montant.

Selon le jugement, en mars 2005, Michel Marcoux aurait également vendu pour 53 140 $ US de parts de différents fonds communs. D’après un expert qui a examiné les comptes en fidéicommis d’Avantages, cette somme n’a pas été déposée au compte en fidéicommis d’Avantages détenu à la Caisse populaire Desjardins Hochelaga-Maisonneuve.

Il y aurait eu plutôt des transactions fictives dans le compte Gala, d’après le jugement du comité de discipline. Résultat, Michel Marcoux et Avantages « n’ont jamais remis à E.L. ladite somme de 53 140,29 $ US ».

Par ailleurs, Michel Marcoux a, encore une fois dans ce cas, utilisé de fausses raisons afin de ne pas remettre au client E.L. ses actifs, dont le fait que son argent était investi dans de « supposés » billets à échéance.

Suspension des procédures

Enfin, pour les 24 chefs d’accusation pour lesquels Michel Marcoux est coupable, le comité ordonne la suspension conditionnelle des procédures en raison de l’application du principe interdisant les condamnations multiples pour le même geste.

« Toutes les décisions disciplinaires, à la CSF comme dans les ordres professionnels, appliquent ce principe de suspension conditionnelle depuis l’arrêt Kienapple de la Cour suprême du Canada (CSC). Dans sa décision, la CSC est venue interdire la multiplication des sentences lorsque les diverses accusations résultent du même délit », a indiqué Julie Chevrette, directrice des communications, lorsque nous lui avons demandé des précisions sur l’affaire.

« Donc, dans le dossier Marcoux, le comité de discipline a reconnu l’intimé coupable pour avoir contrevenu à chacun des articles de loi, mais a ordonné la suspension conditionnelle pour tous, sauf un. Et la sanction sera imposée sur l’article de loi restant », a-t-elle expliqué.

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Cinq précautions à prendre en cas de ralentissement économique https://www.finance-investissement.com/fi-releve/strategie-daffaires/cinq-precautions-a-prendre-en-cas-de-ralentissement-economie/ Thu, 20 Dec 2018 13:04:44 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=54224 FI RELÈVE – Surveiller les cycles économiques permet de s’y adapter et d’en tirer profit. Découvrez cinq choses à considérer en cas de ralentissement économique afin d’accompagner vos clients.

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Les changements de marché peuvent être dévastateur pour un investisseur qui ne s’y attend pas et n’y est pas préparé. Par exemple, le passage de la croissance à la valeur peut avoir de graves conséquences pour quelqu’un de lourdement investi en actions de croissance de haute technologie, affirme Peter Hodson, CFA, est fondateur et chef de la recherche de 5i Research,  dans un article du Financial Post.

Après un long cycle de marchés haussiers, la volatilité a refait son apparition sur le marché et certains pensent que nous sommes sur le point de connaître un ralentissement économique. Pour aider vos clients à aborder plus sereinement cette période plus difficile, voici cinq choses que vous devriez considérer.

1) Garder les actions à dividendes à l’œil

Les investisseurs ont boudé les actions à dividendes cette année car ils anticipaient une hausse des taux d’intérêt. Même les titres classiques comme BCE et Enbridge ont connu une chute de respectivement 5 % et 9 %. Mais maintenant que la Réserve Fédéral américaine et la Banque du Canada s’inquiètent du ralentissement de la croissance, les investisseurs présagent de la possible fin de la hausse des taux.

Ainsi, ces actions à dividendes que les investisseurs évitaient cette année pourraient devenir intéressantes. Selon la situation économique en 2019, ce type de titres et les fiducies de placement immobilier et les jeux de redevances pourraient bien mieux s’en tirer que cette année, déclare Peter Hodson.

Michel-Olivier Marcoux, représentant de courtier en épargne collective et conseiller en sécurité financière chez Gestion de patrimoine ASF, garde également les actions à dividende à l’œil.

« Généralement, ce sont les grandes compagnies qui versent des dividendes, c’est rare qu’une petite entreprise verse des dividendes stables. C’est sûr que les grandes compagnies bien établies sont souvent plus stables en fin de cycle, donc c’est une bonne idée d’en avoir », explique-t-il.

2) Ne pas ignorer le style croissance

Lors de périodes de ralentissement économique, il est possible de continuer à être un investisseur qui opte pour une approche de style croissance, mais la prudence est de mise. Vous devez opter pour une croissance fiable. Recherchez des sociétés avec des bilans solides, une forte part de marché et un pouvoir de fixation des prix, conseille Peter Hodson.

Sachez qu’un titre de croissance à 75 fois le rapport cours-bénéfice va être plus vulnérable sur un marché faible qu’un titre de croissance à 35 fois le rapport cours-bénéfice.

Selon Michel-Olivier Marcoux, il ne faut effectivement pas négliger le style croissance, mais s’assurer de miser sur la qualité. Il aurait toutefois plus tendance à recommander un mélange du style croissance et du style valeur.

« Je pense que les deux styles sont importants à avoir et ça nous permet de ne pas avoir à ‘‘timer’’ le marché et regarder quand les fonds de type croissance vont mieux et quand les fonds de type valeurs vont mieux », précise-t-il.

3) Ne paniquez pas

Les récessions, même si l’une est sur le point de commencer, ne sont généralement pas si mauvaises, affirme Peter Hodson. En ce moment, les investisseurs regardent avec crainte la courbe de rendement inversée car celle-ci a prédit presque toutes les récessions de ces 50 dernières années.

Les investisseurs ont toutefois tendance à oublier que les marchés, en moyenne, se sont bien comportés au cours de la période qui a suivi la première inversion des rendements jusqu’à la véritable récession. Depuis 1978, l’inversion de la courbe se produit généralement 21 mois avant la véritable récession et l’indice S&P 500 augmente en moyenne de 12,7 % pendant cette période, note Peter Hodson.

Il vous reste donc encore du temps pour changer votre portefeuille si vous voulez adopter une approche plus défensive. Ensuite, rappelez-vous qu’il y a toujours des opportunités de gagner de l’argent.

Quand la courbe s’inverse, Michel-Olivier Marcoux, lui, commence à positionner ses portefeuilles pour la tempête. Particulièrement les portefeuilles de ses clients qui ne sont pas à l’aise avec la volatilité, qui s’approchent de la retraite ou de la période où ils vont avoir besoin de décaisser.

4) Les secteurs à considérer

Dans les marchés plus défensifs, certains secteurs ont tendance à mieux performer. C’est le cas du secteur des biens de consommation courante, de celui des services publics et le secteur des télécoms, affirme Peter Hodson.

Michel-Olivier Marcoux est pour sa part d’avis que tout ce qui est fournisseur d’électricité, de gaz ou les compagnies qui fournissent de l’eau sont des compagnies qui sont certainement les moins risquées. Les gens sont encore obligés d’utiliser de l’eau et de l’électricité, même en période de récession.

Il estime aussi que les compagnies qui proposent des produits moins chers comme les restaurants McDonald, Wallmart ou Dollarama ont également tendance à être stables. Les récessions affectent généralement davantage la classe moyenne, car c’est elle qui risque de voir ses revenu et ses placements diminuer et qui sera le plus susceptible d’être forcée de réduire son rythme de vie. Mais ces compagnies continuent d’offrir des services peu chers que ces consommateurs peuvent encore se permettre.

Dans une économie nerveuse, les investisseurs recherchent davantage de fiabilité, de flux de trésorerie constants, et des entreprises susceptibles de résister à la récession. Ce type de titres offre une certaine stabilité.

5) Assurez-vous de la qualité de vos titres

Une période économique qui tourne au ralenti ne laisse pas la possibilité aux investisseurs de « jouer ». Lorsque les taux et l’économie changent, il y a plus d’incertitude. Les investisseurs ne devraient donc pas miser sur des entreprises trop valorisées ou les choisir d’après des dépliants publicitaires.

Par exemple, de manière générale, les titres dans des secteurs comme le cannabis et la blockchain fonctionneront moins bien dans un tel environnement. Notez également que lorsque les investisseurs ont peur, les petites entreprises sont vendues en premier.

Ainsi, si vous envisagez de collectez des fonds, commencez par vendre les petites entreprises et les sociétés spéculatives.

« Les titres spéculatifs comme la blockchain ou le cannabis peuvent se faire frapper qu’il y ait une récession ou pas », souligne Michel-Olivier Marcoux. « Toutefois, en période de récession, c’est sûr que ça peut être parfois les premiers à partir. »

Selon lui, il est également possible que les titres comme Amazon se fassent frapper plus forts que les autres.

« C’est rendu à un niveau presque spéculatif tellement c’est haut. Donc un tel titre peut être frappé plus fort. »

Pour lui, il faut faire attention aux titres spéculatifs, mais davantage à la grosseur des entreprises, car encore une fois les entreprises à petite capitalisation sont les plus susceptibles d’être frappées.

« Par contre, je ne dis pas de vendre toutes nos petites compagnies ou toutes les petites capitalisations, parce que le jour où la récession termine, ce sont elles qui vont être très fortes, en période de début de cycle. Elles vont beaucoup augmenter. Je pense que ça revient toujours au fait d’être bien balancé. Je pense qu’en ayant un portefeuille bien diversifié, on peut réussir à avoir un rendement sur le long terme qui va être bon », conclut-il.

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Des obligations vertes et accessibles aux particuliers https://www.finance-investissement.com/nouvelles/economie-et-recherche/des-obligations-vertes-et-accessibles-aux-particuliers/ Tue, 30 Oct 2018 04:03:47 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=52359 En juillet, le gouvernement du Québec a émis des obligations vertes pour donner la possibilité aux citoyens de contribuer au financement du Réseau express métropolitain (REM). Un moyen d’épargner tout en agissant pour l’environnement.

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Une obligation verte fonctionne comme toute autre obligation. Celles émises pour le REM par le gouvernement ne diffèrent pas des standards : leur durée sur cinq ans et leur taux fixe de 2,4 % par an sont dans les normes. Là où elles se distinguent, c’est qu’au lieu « d’être versé dans le portefeuille du gouvernement pour servir à toutes sortes de choses, le rendement des obligations vertes finance directement et exclusivement des projets verts », explique Denis Dion, chef de produit investissement responsable chez Desjardins Gestion de patrimoine, qui gère 3 G$ d’actifs dans les investissements responsables.

Des obligations vertes avaient déjà été émises pour financer les wagons Azur pour le métro de Montréal et des autobus hybrides pour la Société de transport de Montréal (STM). Des villes comme Ottawa et Toronto ont aussi émis des obligations vertes pour financer des projets verts.

« La clientèle pour les obligations vertes est grande, atteste David Berliner, cofondateur et directeur général de CoPower, une firme qui propose des obligations vertes en ligne pour financer des projets d’énergie propre. Il y a même plus d’intérêt que de produits offerts. Les obligations vertes du gouvernement font toujours le plein. Quant aux nôtres, on a dû en réémettre en mai, car, dès le mois de février, elles avaient été toutes achetées. »

Si les jeunes investisseurs sont les clients les plus intéressés par les placements responsables, les plus âgés ne les boudent pas. « De plus en plus de gens font attention à ce qu’ils ont dans leur portefeuille et veulent que ce soit aligné sur leurs valeurs », poursuit David Berliner.

Exigence de transparence

Des cadres ont été mis en place pour rassurer la clientèle sur le fait que les rendements des obligations sont bien destinés à des projets véritablement respectueux du développement durable. « Pour qu’un projet soit admissible au financement par des obligations vertes, il doit figurer dans le Plan québécois des infrastructures » ou avoir « été approuvé par le gouvernement et […] être étayé par une étude de cas approfondie qui décrit toutes les étapes du projet, y compris les répercussions sur les plans social et environnemental », indique le Center for International Climate Research (CICERO), qui a publié une « Contre-expertise sur le cadre des obligations vertes du Québec ». Les projets admissibles doivent, par exemple, faire partie du domaine des transports en commun, de l’efficacité énergétique ou encore de la gestion durable des déchets.

Dans le portefeuille d’un client, les obligations vertes appartiennent, comme les autres obligations, à la partie consacrée aux revenus fixes. « Elles représentent le même risque qu’une obligation classique », note David Berliner. Elles pourraient donc remplacer la totalité ou une partie des obligations classiques détenues par l’investisseur. Toutefois, étant donné le rendement, « il faut substituer, mais ne pas déséquilibrer le portefeuille. Ça demeure de l’investissement », souligne Denis Dion.

Même remarque de Michel-Olivier Marcoux, représentant de courtier en épargne collective et conseiller en sécurité financière à Gestion de patrimoine ASF. « Le rendement est faible et la durée – cinq ans – est longue : si un taux de 2,4 % aujourd’hui est intéressant, le sera-t-il encore dans les prochaines années en fonction de l’inflation ? Je recommande toujours ce qui rapporte le plus à mes clients par rapport au risque encouru et en prenant en compte le niveau d’acceptation du risque, explique-t-il. Il y a donc des produits concurrents, mais il n’y en a pas beaucoup sur le marché des produits responsables. Si mes clients sont prêts à perdre un peu de rendement parce que c’est éthique, ils pourraient en effet acheter des obligations vertes. »

Pas parfait, mais…

Outre le rendement, l’autre point faible des obligations vertes est ailleurs. « Le Québec a indiqué qu’il privilégiait, dans tous les secteurs, les projets qui augmentent la part des énergies renouvelables, souligne le CICERO dans son rapport. Toutefois, étant donné que ces solutions ne sont pas toujours disponibles, certains types de projets liés aux combustibles fossiles pourraient être acceptés s’ils se traduisent par des réductions tangibles des émissions de gaz à effet de serre. »

Par ailleurs, un projet peut être positif pour l’environnement de façon globale, mais toutes ses répercussions de près ou de loin le sont-elles ? Par exemple, il « serait utile, dans ce contexte, de se pencher sur le cycle de vie et la chaîne d’approvisionnement, fait valoir le CICERO. Le Québec a indiqué que l’analyse du cycle de vie ne sera pas systématiquement réalisée pour tous les projets, mais qu’elle sera favorisée si elle leur confère une valeur ajoutée, par exemple dans le cas des projets liés aux bioénergies. »

Conclusion : les obligations vertes, « ce n’est pas parfait, mais ça aide la société, lance Michel-Olivier Marcoux. En acheter, c’est comme voter, et si la demande est là, l’offre va grandir et se diversifier. »

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