CFA Montréal – Finance et Investissement https://www.finance-investissement.com Source de nouvelles du Canada pour les professionnels financiers Wed, 10 Apr 2024 17:20:06 +0000 fr-CA hourly 1 https://wordpress.org/?v=5.9.3 https://www.finance-investissement.com/wp-content/uploads/sites/2/2018/02/cropped-fav-icon-fi-1-32x32.png CFA Montréal – Finance et Investissement https://www.finance-investissement.com 32 32 IA et finance : la transparence est nécessaire https://www.finance-investissement.com/nouvelles/economie-et-recherche/ia-et-finance-la-transparence-est-necessaire/ Wed, 27 Mar 2024 10:42:58 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=99767 Pour détecter la source d’éventuelles erreurs.

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L’intégration rapide de l’intelligence artificielle (IA) dans le secteur financier soulève de nombreuses questions sur son encadrement. La transparence et la vigilance dans le traitement des données sont essentielles pour garantir une utilisation responsable de ces outils, comme l’ont souligné les panélistes de la conférence sur les défis éthiques de l’essor de l’IA en finance organisée par CFA Montréal.

Les systèmes d’IA jouent un rôle crucial dans la création de valeur, en aidant les institutions financières à prédire les défauts de paiement, à construire des portefeuilles, à assurer le service à la clientèle, à détecter les fraudes et à renforcer la cybersécurité.

Cependant, ils soulèvent également des défis éthiques importants en matière de sécurité des données et de risque lié à l’utilisation de données biaisées. Ces systèmes peuvent avoir un impact direct sur le bien-être financier des clients, par exemple en influençant la décision d’accorder des prêts ou de recommander une assurance vie.

Une course rapide

Dans la course aux technologies, les institutions financières se hâtent d’intégrer les systèmes d’IA alors même que leur transformation numérique n’est pas encore terminée, ce qui engendre un certain niveau de risque. « On n’a pas le choix de prendre le virage et de le contrôler dans la mesure du possible », indique Marie Andrée Alain, vice-présidente et chef de la conformité et de la protection des renseignements personnels au Mouvement Desjardins.

Dans ce contexte, le passage à l’IA nécessite une adaptation progressive des institutions financières. Elles avancent avec prudence, de façon équilibrée et réfléchie. Desjardins, par exemple, a adopté une approche pas à pas, en expérimentant et en tirant des leçons de chaque étape.

« On doit être dans la transparence, c’est inévitable, estime la gestionnaire. On doit être capables d’expliquer le fonctionnement du modèle d’IA qu’on utilise. Ça passe par une compréhension assez fine de nos propres ressources pour qu’on puisse fournir des explications à nos membres », dit-elle. Pour ce faire, la coopérative financière a mis sur pied un comité multidisciplinaire qui englobe les secteurs des TI, de la conformité, de la sécurité de l’information, de la gouvernance de données ainsi que les secteurs d’affaires.

Garder le cap n’est pas évident. Les considérations éthiques donnent parfois lieu à des « discussions difficiles » avec certains fournisseurs de solutions en IA, qui ne comprennent pas toujours la nécessité d’une approche transparente envers les clients. Desjardins doit également former ses propres experts en conformité aux enjeux éthiques de l’IA et s’assurer de bien comprendre les solutions de ses partenaires.

Mécanismes de contrôle

Les institutions financières qui veulent intégrer l’IA dans leurs processus sans mettre l’éthique en péril doivent implanter de solides mécanismes de contrôle à l’interne, signale Nada Kharrague, spécialiste en données et intelligence artificielle à IBM.

Un des risques de l’IA réside dans l’opacité des modèles, qui fonctionnent souvent comme des boîtes noires, rendant difficile la vérification de l’origine et de l’actualisation des données. Or, les institutions financières ne peuvent se permettre de fournir des informations exactes à 80 % du temps seulement, explique la spécialiste. La technologie doit être transparente, entre autres pour être en mesure de savoir qui est responsable si une mauvaise recommandation financière est communiquée à un client.

On doit pouvoir ajuster les modèles, améliorer la cohérence de leurs résultats et détecter tout biais introduit par une sélection inadéquate des données. « Lorsqu’on a une réflexion sur le choix technologique, il faut savoir si c’est une technologie qui est prête à être utilisée par une entreprise financière », dit Nada Kharrague.

Stratégie éthique

L’entreprise qui utilise l’IA devrait se doter d’une stratégie éthique pour prévenir les problèmes futurs, estime Anne Boily, consultante en IA responsable et stratégie. Pour réussir, il faut rendre la notion d’éthique concrète pour les décideurs et les sensibiliser aux effets potentiels.

« L’erreur serait de penser qu’on va arriver avec un cadre qui va tout couvrir, dit la spécialiste. Il faut naviguer entre deux extrêmes : développer sans considérations éthiques ou souffrir d’une paralysie qui empêche d’avancer. » En cas de dilemme, l’organisation doit alors aligner ses objectifs d’entreprise sur des objectifs éthiques, les ordonner et les prioriser.

Elle précise que l’encadrement réglementaire des systèmes d’IA doit être clair et assez large pour englober des objectifs plus vastes. « Il faut accepter de prendre des risques calculés et qu’il faudra casser des œufs pour faire l’omelette », dit-elle.

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L’inflation va-t-elle rebondir? https://www.finance-investissement.com/nouvelles/economie-et-recherche/linflation-va-t-elle-rebondir/ Thu, 08 Feb 2024 12:08:36 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=98882 L’agilité sera le mot d’ordre en 2024.

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Alors que nombre d’investisseurs attendent une baisse des taux d’intérêt en 2024, celle-ci pourrait être moins marquée et plus lente qu’anticipée en raison d’un rebond de l’inflation, prévient Jean Boivin, directeur général du BlackRock Investment Institute lors d’un événement organisé par CFA Montréal, fin janvier.

Les grandes tendances économiques ont été historiquement dépendantes de la demande, toutefois, de nos jours, celles-ci dépendent davantage de la capacité de production, observe Jean Boivin. Et la capacité de production fait face à de nombreux obstacles, notamment démographiques et géopolitiques, ce qui hausse les coûts de production. Nous pouvons donc nous attendre « à des pressions inflationnistes persistantes », selon les mots de l’économiste rapportés par Avantages.

L’expert s’attend à ce que la première partie de 2024 aille de pair avec optimisme, contrôle de l’inflation et marchés à la hausse. Il pense même que l’inflation pourrait redescendre à 2 %. Toutefois, cela ne durera pas selon lui. L’inflation rebondira quand l’effet déflationniste sur le prix des biens sera complètement intégré et que l’inflation plus élevée sur le prix des services sera révélée.

Jean Boivin s’attend ainsi à ce que la Réserve fédérale ne baisse que trois fois ses taux alors que les marchés tablent sur cinq à six baisses. Il recommande donc aux gestionnaires de portefeuille de rester sur le qui-vive et de faire preuve de flexibilité.

Il recommande également aux investisseurs de ne pas s’attendre à ce « [qu’]un trop grand vent arrière [pousse] les rendements à la hausse cette année ».

Selon lui, les occasions de rendements ne seront pas dans un secteur ou une région en particulier, mises à part les actions japonaises, pour lesquelles BlackRock se montre très positif. Il estime toutefois qu’il pourrait y avoir des occasions dans le secteur de la dette privée.

Plus de risques de récession au Canada

Jimmy Jean, économiste en chef du Mouvement Desjardins, également présent lors de cet événement, continue d’anticiper pour sa part un assouplissement rapide de la politique monétaire.

La coopérative s’attend ainsi à ce que la Banque du Canada baisse à six reprises son taux directeur en 2024 et cinq autres fois en 2025. Selon Jimmy Jean, ces baisses pourraient commencer dès le mois d’avril au Canada, car la Banque du Canada a intérêt à agir rapidement si elle ne veut pas provoquer une récession plus importante avance l’expert. Les États-Unis prendront davantage de temps avant de suivre le mouvement.

Si les États-Unis semblent à l’abri d’une récession en 2024, la situation serait un peu plus sombre au Canada, selon Jimmy Jean. Il constate que les consommateurs canadiens ont une moins grande confiance en l’économie que ceux de l’autre côté de la frontière ; le PIB canadien s’est contracté au troisième trimestre de 2023, les dépenses de consommation ont stagné alors que le taux d’épargne est supérieur à ce qu’il était avant la pandémie.

« Plus de secteurs d’activité sont actuellement en contraction qu’en expansion, une situation qui mène généralement à une récession », souligne Jimmy Jean.

En 2024, on pourrait de plus s’attendre à de nombreuses faillites d’entreprise, ce qui entraînera une hausse du taux de chômage, ce qui réduira à son tour la pression sur les hausses salariales. Hormis dans le secteur du logement, Jimmy Jean s’attend donc à ce que la désinflation se poursuive cette année.

D’après lui, ce qui a permis d’éviter la récession au Canada pour le moment, c’est la forte croissance démographique canadienne, portée par l’immigration. Il estime donc que le resserrement annoncé concernant l’admission d’immigrants temporaires représente un autre vent contraire.

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2024 : année d’assouplissement de la politique monétaire https://www.finance-investissement.com/zone-experts_/peter-tsakiris/2024-annee-dassouplissement-de-la-politique-monetaire/ Mon, 05 Feb 2024 14:12:54 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=98852 ZONE EXPERTS – Hypothèques : le taux variable à envisager!

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Lors de l’événement Perspectives 2024 organisé par CFA Montréal le 25 janvier dernier, les deux économistes invités, Jean Boivin, de BlackRock et Jimmy Jean, de Desjardins, ont évoqué une récession au Canada, et ce, même si les États-Unis l’évitent. Il s’agit également du scénario que nous prévoyons pour 2024, comme nous l’avons évoqué précédemment. Jimmy Jean s’est même montré plus pessimiste en anticipant une baisse du taux directeur au Canada de 2,75 % dans son scénario de base. La Banque Nationale du Canada prévoit pour sa part une baisse de 1,75 % en 2024, la CIBC et la TD, une baisse de 1,50 % en 2024. La BMO, la RBC et la Scotia prévoient une baisse de 1 % en 2024.

Les deux économistes voient l’inflation en bas de 2 % au courant de l’année, mais Jean Boivin est particulièrement concerné par des tendance lourdes telles que le virage vert, le protectionnisme, les problèmes géopolitiques et de la démographie qui devraient faire remonter l’inflation par la suite.

La Banque Du Canada (BdC) n’a pas modifié son taux directeur en janvier et n’a pas ouvert la porte pour une première baisse le 6 mars prochain. Lors dLe gouverneur de la BdC. Lors d’un discours tenu devant les députés du Comité des finances des Communes, le 1er février dernier, Tiff Macklem a clairement indiqué qu’il n’attendra pas de voir l’inflation à 2 % avant de commencer à baisser le taux directeur, compte tenu du délai requis  pour voir les effets des baisses dans l’économie. Il a évoqué un meilleur équilibre au niveau des logements disponibles, mais il a recommandé que le gouvernement modifie ses politiques afin d’augmenter l’offre des logements.

La SCHL a d’ailleurs publié son rapport sur le marché locatif et il  signale un resserrement du marché de la location au Québec. En effet, la migration a plus que doublé en 2023, enregistrant un record de résidents non permanents. Une situation qui a affecté la demande des logements. Cela s’ajoute a  la difficulté vécue par les jeunes qui tentent d’accéder à la propriété et qui se heurtent aux  prix et aux taux élevés. Le rapport évoque aussi la tendance qui pousse la population vieillissante à transiter vers le marché locatif. Quant à l’offre, le rapport indique qu’elle sera affectée par le nombre de moins en moins grand de projets de construction en cours, eux aussi affectés par  les taux  élevés.

Comme résultat, le taux d’inoccupation a baissé à 1,5 % dans le marché locatif traditionnel et de 1,3 % dans le marché des appartements en copropriété dans la région de Montréal en 2023. Ceci a provoqué une augmentation du prix des loyers dont l’augmentation a atteint 7,9 % pour des logements ayant deux chambres. Il s’agit de la plus importante augmentation depuis 2000 :

Pour voir le tableau en grand format, cliquez ici

Comme mentionné dans notre billet précédent, la politique monétaire très restrictive a ralenti l’économie au point que la récession est inévitable. La BdC fera un pivot au courant de l’année et la courbe des taux d’intérêt baissera. La stratégie à adopter consiste à rester flexible et à ne pas geler des taux hypothécaires à long terme. Le taux variable continue de représenter une option plus avantageuse à long terme pour les détenteurs d’hypothèques.

La gestion du passif fait partie intégrante de la situation financière du client et en représente parfois même « la » plus grande part. Il est donc primordial de confier l’analyse de celle-ci à un professionnel objectif qui saura guider le client et s’assurer que celui-ci en saisisse bien la valeur. Après tout, la gestion du passif n’est-elle pas tout aussi importante que celle des actifs ?

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Une nouvelle présidente du c.a. pour CFA Montréal https://www.finance-investissement.com/nouvelles/developpement-des-affaires/avis-de-nomination-developpement-des-affaires/une-nouvelle-presidente-du-c-a-pour-cfa-montreal/ Fri, 27 Oct 2023 10:15:12 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=97079 NOUVELLES DU MONDE - Elle succède à Odrée Ducharme.

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CFA Montréal annonce la nomination de Sandy Poiré, à titre de présidente de son conseil d’administration.

Diplômée d’un baccalauréat en commerce de l’École de gestion John Molson de l’Université Concordia et détentrice d’une maîtrise en administration des affaires de l’Université Queen’s, Sandy est gestionnaire de portefeuille au sein de l’équipe de rendement absolu de la division des investissements au CN depuis 2011. Elle était initialement responsable du secteur industriel pour les portefeuilles d’actions européennes, de l’Asie-Pacifique ainsi que des marchés émergents.

« Depuis plusieurs années, l’approche visionnaire et les nombreuses réalisations de Sandy auprès de la relève et des femmes en finance lui ont valu une ascension rapide au sein du comité exécutif. En tant que vice-présidente du conseil d’administration et responsable du comité de gouvernance, elle s’est démarquée par son leadership en pilotant des projets stratégiques d’envergure qui ont amélioré nos pratiques de façon significative. Cela fait d’elle un choix avisé pour guider notre Association dans son évolution », a souligné Jo-Ann Hajdamacha, directrice générale de CFA Montréal.

Sandy Poiré succède à Odrée Ducharme, présidente sortante, qui a occupé cette fonction au cours des deux dernières années. Celle-ci œuvre depuis plus de sept ans au sein de l’Association. Elle a amorcé, entre autres, des projets marquants en lien avec la diversité, l’équité et l’inclusion (DEI). Sous sa présidence, CFA Montréal a concrétisé une transformation organisationnelle importante et a remporté le prix de l’Association émérite de l’année en 2023 (plus de 1000 membres) du CFA Institute. L’implication d’Odrée au sein de CFA Montréal se poursuivra au cours des deux prochaines années à titre de présidente sortante, souligne-t-on dans un communiqué.

Le conseil d’administration

Lors de son assemblée générale annuelle du 25 octobre 2023, CFA Montréal, qui représente les intérêts de plus de 3400 professionnels de l’investissement et 1500 candidats à la profession dans le Grand Montréal, a dévoilé la composition de son conseil d’administration pour 2023-2024. Le c.a. accueille ainsi trois nouveaux membres, soit une administratrice et des administrateurs nouvellement élus :

  • Daniel Conti, CFA
  • Danielle Filistin, CFA
  • Karl Gagné, CFA

Ces derniers se joignent aux membres du conseil :

  • Lise Estelle Brault, CFA
  • Michel Charron, CFA
  • Tamara Close, CFA
  • Ludovic Dumas, CFA
  • Carl Robert, CFA, président honoraire
  • Jessica Younes-Fraiberger, CFA

Les administrateurs suivants composent le nouveau comité exécutif de CFA Montréal :

  • Sandy Poiré, CFA, présidente
  • Odrée Ducharme, CFA, présidente sortante
  • Haig Vanlian, CFA, vice-président
  • Jean-François Tremblay, CFA, trésorier
  • Julie-Andrée Côté, CFA, secrétaire

« Les membres qui siègent à ce conseil d’administration renouvelé possèdent un niveau d’expertise exceptionnel. Ensemble, nous travaillerons à poursuivre la croissance de notre profession pour les deux prochaines années, tout en promouvant nos valeurs d’éthique et d’excellence liées au titre CFA », a signalé Jo-Ann Hajdamacha.

CFA Montréal tient à remercier l’administratrice et les administrateurs sortants pour leur dévouement, l’ensemble de leurs réalisations respectives ainsi que l’impact positif qu’ils laissent sur l’organisation :

  • Jean-Bastien Auger, CFA
  • Julie Ducharme, CFA
  • Thomas Gagné, CFA

Il est possible de consulter l’ensemble des profils des administratrices et des administrateurs.

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Le scénario « apocalyptique » se confirme selon François Trahan https://www.finance-investissement.com/nouvelles/economie-et-recherche/le-scenario-apocalyptique-se-confirme-selon-francois-trahan/ Wed, 04 Oct 2023 10:34:30 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=96468 Une récession importante est à prévoir, selon lui.

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Invité par CFA Montréal à prononcer une conférence le 28 septembre dernier, l’économiste de renom François Trahan n’a pas dévié de ses prédictions économiques moroses de l’automne dernier et entrevoit toujours une récession importante et deux années « apocalyptiques », avec un taux de chômage en hausse et des « chances élevées » de crise financière.

Concernant les perspectives sur les marchés, François Trahan, qui est à son compte à la firme Trahan Macro Research, a rappelé qu’au cours des trente dernières années il y avait eu quatre gros déclins des bénéfices sur les marchés américains qui s’étaient soldés par des marchés baissiers. Et les quatre fois, cela s’était produit après des hausses successives des taux d’intérêt par la Réserve fédérale américaine.

« La majorité de mes clients croit que nous sommes en reprise, mais c’est l’inverse qui s’en vient. On va vers le bas – ce qui est contraire au sentiment général de la communauté qui fait une erreur d’analyse », soutient Trahan, conscient que ses conclusions ne plaisent pas à tous. « Je ne me ferai pas d’amis. »

Il n’a d’ailleurs pas mâché ses mots sur les prédictions des économistes en général. « D’après une étude de l’AMF, que je cite – et je suis moi-même économiste, 91% des économistes ne peuvent prédire une récession un an à l’avance. 45% de ceux-ci ne peuvent identifier une récession qui est six mois devant eux. Et plus du quart ne peuvent identifier une récession qu’ils sont en train de traverser », a-t-il résumé devant un parterre amusé.

Le stratège de la finance, intronisé au Temple de la renommée en 2016, a démontré que des hausses des taux d’intérêt par la Fed avaient été suivies, 10 fois sur 13, par une récession. « C’est 77% de chance d’avoir une récession technique. » Il rajoute que chaque fois où l’inflation américaine avait dépassé 5% depuis la Deuxième Guerre mondiale les chances étaient de 100% d’avoir une récession. « Ce que l’on voit c’est la hausse des taux la plus agressive depuis que Volker était à la tête de la Fed en 1979. Les chances de réaliser un atterrissage en douceur sont donc minces. »

Le resserrement des critères bancaires est un aspect qui, à ses yeux, n’est pas pris en compte par la communauté dans l’évaluation du contexte économique. « C’est bizarre comme scénario. » Il rappelle qu’antérieurement les banques avaient tendance à resserrer l’accès au crédit plus tard lors d’un ralentissement économique. « Ils attendaient que la Fed ait terminé la hausse des taux et commencent à les baisser avant de resserrer leur critère d’accès au crédit. » Il observe qu’actuellement les banques le font simultanément. « On rajoute une autre pression économique. C’est quelque chose qu’on n’a jamais vécu. C’est une source de risque accru pour une crise financière. »

Il n’y a pas de croissance économique assez en forte en vue qui va pouvoir améliorer la situation, selon Trahan. « On est tous dans le même bateau, toutes les économies majeures font face à une hausse des taux d’intérêt et/ou de l’inflation et à des problèmes de dettes. » L’économie américaine, notamment, tourne au ralenti avec une croissance légère. La dette américaine est au même niveau qu’elle l’était en 1945 au sortir de la guerre. « Peu importe comment on interprète la dette, on est actuellement dans une situation risquée. Car le problème des finances publiques aux États-Unis limite les réponses possibles. »

Il note que le budget du gouvernement américain est actuellement déficitaire (-0,6%) ce qui, avant la crise financière de 2008, aurait été considéré comme « hérétique ». « Depuis la pandémie, il y a une sorte d’accoutumance au déficit, un problème structurel de budget. » Le problème, signale-t-il, c’est qu’un ralentissement économique a tendance à creuser ces déficits. « C’est le point de départ. Et c’est pourquoi on se demande comment l’administration américaine va pouvoir éventuellement donner une réponse fiscale. Malheureusement cela s’applique au reste de la planète. »

Ce qui est normal 16 mois après une première hausse des taux, selon Trahan, ce sont des bénéfices par action d’environ 14,8% (selon des données qui remontent à 1987). « Nous sommes actuellement à 0 % [-0,08%]. On n’a pas beaucoup de marge de manœuvre, sachant que c’est la chute des bénéfices qui provoquent des marchés baissiers. » Les indices précurseurs pointent vers un ralentissement et une baisse des bénéfices. « C’est le début d’un marché baissier qui va surprendre. »

La Fed fait fausse route

En période de questions, avec la modératrice, Sophie Lemieux de chez Fiera Capital, François Trahan a laissé entendre qu’une récession pourrait se débarrasser de l’inflation. « Il y a cependant deux conversations, celle cyclique et l’autre structurelle. L’inflation va diminuer, ce qui risque de surprendre, mais elle pourrait être structurellement plus soutenue. »

L’économiste s’attend aussi à une hausse du taux de chômage. « La journée que l’économie commence à ralentir, les offres d’emploi disparaissent. Dès que les bénéfices diminuent, ça prend quelques mois et les emplois s’en ressentent. »

Il croit que la prochaine action de la Réserve fédérale américaine sera une baisse des taux d’intérêt. « Dès que le taux de chômage va augmenter, la Fed va changer son fusil d’épaule et abaisser les taux, peut-être au printemps ou à l’été. » L’économiste s’est par ailleurs montré plutôt critique au sujet des dirigeants de la banque centrale américaine. « Ils ont considéré de façon condescendante l’inflation en 2021 en la qualifiant de transitoire et ils ne semblent pas avoir la moindre idée de ce qui s’en vient au plan économique. »

Au sujet des marchés boursiers, il anticipe – « au plus tôt » un creux au printemps 2025. « Le creux des marchés survient à peu près au même moment que celui des indices précurseurs. Et c’est environ 18 mois après un sommet des taux d’intérêt. Donc l’histoire n’est peut-être pas terminée. »

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Comment tirer le maximum de votre présence sur LinkedIn https://www.finance-investissement.com/fi-releve/strategie-daffaires/comment-tirer-le-maximum-de-votre-presence-sur-linkedin/ Thu, 28 Sep 2023 10:29:57 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=96406 DÉVELOPPEMENT - Des conseils pour optimiser votre profil.

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LinkedIn est devenu un incontournable du paysage numérique professionnel, et depuis que Meta bloque l’accès aux nouvelles sur ses plateformes, le réseau social est plus populaire que jamais. Encore faut-il savoir comment optimiser son profil pour en tirer pleinement avantage.

Que vous soyez en début ou milieu de carrière, avoir un profil fidèle à votre image est un investissement à long terme. L’élément le plus crucial, c’est de rester authentique, a affirmé Renaud Margairaz, fondateur d’Éminence Branding, lors d’un webinaire organisé par CFA Montréal.

La clé ? Trouver votre « pourquoi », soit ce qui vous motive au quotidien, les valeurs qui vous animent, vos forces, etc. Une fois que vous l’aurez trouvé — ce qui exige de réaliser une véritable introspection —, mettez-le en avant de manière simple et accrocheuse dans un court énoncé, une ligne au maximum. À l’ère du numérique, avec la baisse constante de l’attention des utilisateurs, il est crucial de se présenter rapidement et efficacement.

Comment faire un bon profil LinkedIn

Pour y arriver, Renaud Margairaz conseille d’utiliser la règle des trois C pour clarté, cohérence et constance.

La clarté : une présentation nette et transparente est essentielle pour aider les visiteurs à cerner rapidement qui vous êtes. « Les gens veulent savoir qui vous êtes, ce que vous faites, ce qui vous distingue et quels sont les traits de personnalité qui font de vous quelqu’un de sympathique », a-t-il expliqué.

La cohérence : votre profil doit avoir du sens et refléter fidèlement votre parcours professionnel. Si vous avez un cheminement atypique, ce serait important de l’expliquer. Identifiez également les compétences transversales que vous avez pu acquérir depuis le début de votre carrière.

La constance : une communication régulière est essentielle pour maintenir l’engagement de votre réseau. Il faut éviter de communiquer seulement quand vous avez du temps. Instaurez plutôt une routine, même si ce n’est que deux publications par mois, pour nourrir et faire grandir votre réseau.

Les éléments essentiels

Choisissez une photo de profil de qualité et qui reflète votre personnalité et l’image que vous voulez transmettre. Vous pouvez demander à une personne de votre entourage de vous photographier à l’aide de son cellulaire ou faire appel à un photographe professionnel. Optez pour un fond clair ou sombre pour un profil plus formel ou des couleurs plus vivantes pour vous distinguer.

Si vous ne savez pas quelle photo choisir, faites appel au vote populaire grâce à la plateforme Photofeeler, qui permet de télécharger gratuitement votre photo de profil. Des gens vont ensuite pouvoir voter pour celles qu’ils préfèrent selon les différentes plateformes de réseaux sociaux.

Trop souvent, les utilisateurs négligent la photo de couverture, soit l’élément visuel qui apparaît derrière la photo de profil. C’est une erreur de laisser cette bannière vide, selon Renaud Margairaz. Il faut la voir comme un outil de storytelling pour vous positionner dans votre industrie. La photo peut être fournie par votre entreprise. Il est aussi possible d’aller chercher des visuels qui vous ressemblent sur Unsplash, un site québécois qui donne accès à une base de données de photos en haute définition et libres de droits.

Un autre élément à ne pas négliger pour dynamiser votre profil : la section Sélection qui permet d’épingler des contenus (vos récentes publications, des articles que vous jugez intéressants, des documents pertinents à votre secteur d’activité, etc.) qui autrement disparaîtraient de LinkedIn. Cette section est positionnée en début de profil. Il suffit de cliquer sur le bouton Ajouter une section pour la mettre de l’avant.

Pour ce qui est des éléments textuels, il existe plusieurs modèles. Peu importe celui que vous choisirez, il est essentiel d’adopter un style clair et concis sans oublier d’inclure les mots-clés importants dans votre industrie pour que votre profil ressorte dans les outils de recherche. Le texte doit être rédigé à la première personne. Il vous faudra déterminer l’objectif de votre profil : convaincre (de votre compétence) ou inspirer (votre réseau ou votre communauté d’affaires).

L’algorithme de LinkedIn décodé

Vous avez probablement déjà remarqué que certaines de vos publications sur LinkedIn attirent beaucoup d’attention tandis que d’autres passent presque inaperçues. Pourquoi cette différence ? La réponse réside principalement dans l’algorithme de LinkedIn.

Avant de décrypter l’algorithme, il est important d’évaluer votre propre présence sur LinkedIn, conseille le formateur. Pour ce faire, rendez-vous sur Linkedin.com/sales/ssi, qui vous donnera accès à votre tableau de bord personnel. Celui-ci compare votre activité à celle de vos collègues et à la moyenne de votre secteur. Plus vous êtes actif et utilisez LinkedIn efficacement, plus votre score SSI est élevé et plus vos publications touchent un large public.

Comment fonctionne l’algorithme ? Dans un premier temps, il vérifie la qualité et l’originalité de vos publications et s’assure qu’il ne s’agit pas de pourriel. Les liens externes sont notamment moins favorisés, car LinkedIn préfère garder ses utilisateurs sur sa propre plateforme. Une fois approuvée, votre publication est initialement montrée à 20 % ou 30% de votre réseau. En se basant sur les interactions (j’aime, commentaires, partages), la plateforme décide de l’élargir à un public plus large ou non.

Le moment de la publication est crucial. Pour maximiser la visibilité, Renaud Margairaz conseille de viser les mardis et mercredis, en début de matinée ou avant le déjeuner. L’important, c’est de maintenir une présence régulière. Visez au moins une publication et deux commentaires par semaine. Partagez votre expertise en publiant du contenu pertinent, même s’il renvoie à des sites externes, en veillant à démontrer votre savoir-faire. Engagez-vous dans des discussions constructives sur d’autres publications. Enfin, étendez régulièrement votre réseau en ajoutant des contacts pertinents, en suivant des hashtags et en envoyant des messages personnalisés.

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La gestion systématique https://www.finance-investissement.com/nouvelles/produits-et-assurance/la-gestion-systematique/ Wed, 24 May 2023 10:28:45 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=94132 Une plus-value dans la construction d’un portefeuille ? 

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« C’est le futur, vous ne pouvez l’ignorer plus longtemps, un peu comme on ne peut plus se passer d’un GPS lorsqu’on est sur la route, expliquait Leda Braga, PDG de Systematica Investments, à propos de l’approche systématique, aussi connu sous le nom d’approche quantitative.

La « Reine du Quant », comme elle est parfois appelée dans le milieu des fonds de couverture (Hedge Funds) aux États-Unis était l’une des invités, aux côtés de Chad Langager, PDG d’Alpha Layer, à l’occasion d’un webinaire organisé par CFA Montréal, le 17 mai dernier, et consacré à la gestion systématique en investissement.

Toujours brûlant d’actualité, le modérateur, conseiller senior en investissement chez Mercer Canada, Dario Morrone, n’a pu résister à la tentation d’amorcer la discussion en évoquant sa demande à ChatGPT au sujet des différences entre l’approche d’investissement fondamentale et celle systématique. L’agent conversationnel utilisant l’intelligence artificielle (IA) a souligné leur caractère distinct : l’approche fondamentale se concentrant sur l’analyse des facteurs économiques et financiers d’une entreprise, tandis que l’approche systématique reposait sur des modèles quantitatifs et des algorithmes.

Le robot a aussi proposé une définition plus fouillée de la dernière : « Celle-ci repose sur l’utilisation de modèles et d’algorithmes informatiques pour prendre des décisions d’investissement. (…) Les gestionnaires de portefeuille utilisent des techniques telles que l’analyse technique, l’analyse des séries chronologiques et l’utilisation de modèles prédictifs pour identifier des opportunités d’investissement. Cette approche met l’accent sur l’automatisation et l’objectivité des décisions d’investissement.»

« Oui, en gros je suis d’accord avec la définition », a répondu la PDG de Systematica Investments. « Mais au fond – plus en amont – c’est quoi la gestion d’investissements ? C’est le business d’utiliser des données pour prendre des décisions d’investissement conformément à certains critères : tolérance au risque, univers de placement, cibles précises, etc. En cela, c’est la même chose que l’investissement discrétionnaire : nous traitons de l’information pour prendre des décisions d’investissement. »

La différence principale a trait à comment l’information est traitée. L’approche systématique fait davantage appel, selon elle, à la technologie et aux outils à leur disposition pour articuler leur processus d’investissement. « Il y a tellement de données disponibles de nos jours que sans la technologie il serait très difficile de les traiter adéquatement. » Elle croit pour cette raison qu’il y a de la place pour une certaine convergence entre les deux approches. « Il y a d’ailleurs plus de gestionnaires discrétionnaires qui utilisent les services de Quants [analystes quantitatifs].»

Chad Langager, le PDG de Alpha Layer, croit aussi que cette convergence est bien engagée et que le milieu a déjà passablement changé, particulièrement ces dernières années avec le développement de l’IA et du ML (Machine Learning ou apprentissage automatique). « C’est beaucoup plus accessible avec de moins grandes barrières à l’entrée. »

Selon lui, les discussions ont eu lieu, notamment avec leurs clients et les firmes avec lesquelles il travaille, se poursuivent de façon plus marquée et ont même pris une tournure de type Quantamental [stratégie d’investissement mélangeant approche fondamentale et utilisation de l’AI et ML]. « Je crois que chaque groupe ou firme n’a pas intérêt à se cantonner dans un rôle donné, après tout, chacun essaie de tirer son épingle du jeu dans le marché et de procurer de meilleurs rendements sur l’investissement à leurs clients. »

Tous les bons investisseurs ont un côté systématique à leur processus, fait remarquer Leda Braga. « Prenez Warren Buffett, écoutez quelques-unes de ses vieilles entrevues, vous verrez à quel point il est systématique dans sa façon de voir les choses et d’approcher l’investissement. »

Elle croit qu’une approche systématique permet de traiter plus de données et ce faisant, d’en tirer un avantage. « On a tous entendu parler de l’histoire du type basé à New York qui payait un extra pour obtenir sa copie du Financial Times livré par jet au petit matin. C’est fini. Il n’y a pas plus d’avantages à cela. Les données sont aujourd’hui livrées instantanément et mondialement. Il existe même des algorithmes pour traduire les nouvelles chinoises ! »

Les capacités de négocier toutes sortes de classes d’actifs de façon électronique ne cessent également de se multiplier. « C’est un développement fantastique, à peu de frais, et plus transparent qui, avec la quantité de données disponibles, a participé à la création de conditions propices à l’investissement systématique », a-t-elle souligné.

L’IA dans le processus d’investissement

« L’intelligence artificielle ne date pas d’hier. L’expression IA a été créée en 1956, c’est donc dire que l’engouement que l’on observe actuellement s’est fait quelque peu attendre », précise Chad Langager d’Alpha Layer. La différence, selon lui, entre la programmation traditionnelle et celle dite de ML (Machine Learning ou apprentissage automatique) est l’inversion des rôles. « L’ordinateur ne se limite plus à exécuter des tâches, comme le traitement de données. Il apprend par des exemples et construit en quelque sorte les règles qui optimisent le traitement des données. »

En investissement systématique, l’idée est d’utiliser l’IA et le ML pour aider à soutenir et améliorer le processus humain de prise de décisions. Ce n’est pas nouveau, selon lui, car de tout temps les gens ont essayé d’utiliser les nouvelles technologies pour améliorer leurs investissements. « Pensons aux investisseurs hollandais qui, à l’époque du premier marché boursier, utilisaient un télescope pour voir les bateaux entrer au port et spéculer sur le prix des marchandises. »

Même si les possibilités semblent infinies, Leda Braga voit néanmoins quelques limites à l’IA sur le plan de l’automatisation de l’investissement – à l’image des véhicules autonomes. « Un fonds autopiloté, à qui l’on demanderait par exemple de négocier des actions mondiales et de procurer un niveau de volatilité de 8 %, avec un ratio de Sharpe de 2, en lui fournissant des données qu’il devrait traiter avec des algorithmes, est encore loin dans la pratique, voire inatteignable. L’étendue des données est trop grande et celles-ci trop aléatoires. »

Ce que l’investissement systématique ajoute cependant à la construction d’un portefeuille est, à ses yeux, de plus bas frais de gestion ainsi qu’une meilleure diversification. « Si vous jetez un œil à une base de données de types de fonds de couverture et que vous sélectionnez les fonds systématiques, vous verrez qu’ils sont naturellement non corrélés avec ceux discrétionnaires. Si bien que celui qui construit un portefeuille serait bien avisé de considérer cela comme une dimension bien réelle. » Ce sont là, selon elle, quelques-uns des aspects qui sont mis de l’avant pour convaincre les futurs clients du bien-fondé de l’approche quantitative.

« Pour certains moins au fait sur la nature de notre travail, cela passe par un travail d’éducation afin d’expliquer les tenants et aboutissants de nos processus d’investissement et démystifier notre approche, démontrer comment la technologie fonctionne », a expliqué Chad Langager. « Il n’y a aucune question à laquelle nous ne répondrons pas », renchérit la PDG de Systematica Investments. « Ce n’est pas une boîte noire, c’est même une boîte de verre, tout à fait transparente. » Tout notre processus décisionnel est structuré, codé et bien établi. « Toutes les vérifications sont faites au préalable (Due Diligence). Le contrôle est peut-être même plus serré », conclut-elle.

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Faillite de la Silicon Valley Bank https://www.finance-investissement.com/nouvelles/economie-et-recherche/faillite-de-la-silicon-valley-bank/ Wed, 03 May 2023 11:01:28 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=93391 Pas d’effet de contagion dans le secteur bancaire américain

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« Ce n’est pas une crise des banques régionales américaines, il s’agit plutôt de cas isolés », affirmait Gerard S. Cassidy de RBC Marchés des Capitaux lors d’un Webinaire organisé le 26 avril par CFA Montréal. Invité comme conférencier dans la foulée de la banqueroute de la Silicon Valley Bank, le directeur-général, responsable de la stratégie d’actions des banques américaines et analyste des banques à grande capitalisation, s’est montré rassurant quant à la vitalité du secteur bancaire américain.

L’un des problèmes principaux de la Silicon Valley Bank et des deux autres banques qui ont connu pareille débâcle – ou presque, soit Signature Bank et First Republic Bank, concernait selon lui la concentration de dépôts non assurés.

« Les premiers retraits ont déclenché une sorte de mouvement très rapide de retraits massifs pour ces banques », explique Gerard S. Cassidy. Il y a eu une sorte d’effet d’entraînement par la suite vers d’autres banques, mais ce mouvement a été contenu rapidement par les autorités réglementaires, notamment avec la création par la Réserve fédérale américaine du Bank Term Funding Program (BTFP). « À l’exception de ces trois banques, on n’a donc pas observé d’effet de contagion. Les retraits massifs sont terminés. »

Il a aussi pointé du doigt la concentration de grands déposants au sein d’une même banque et recommandé plus de transparence à ce chapitre. « Les banques visées ont crû très rapidement et cela aurait dû envoyer quelques signaux d’alerte. Les régulateurs dans l’Ouest ont dormi aux commandes. »

Le conférencier invité s’est dit fort étonné par la rapidité de la chute de la Silicon Valley Bank et tout autant par la vitesse à laquelle les dépôts ont rapidement été retirés. « En l’espace de deux jours, cette banque est passée de stable à insolvable. Ils ont perdu plus de 42 G$ de dépôts en une seule journée. »

Pour Gerard S. Cassidy c’est d’ailleurs l’un des points sur lequel devraient s’attarder les gendarmes financiers. « C’était sans précédent, mais cela nous indique que ça prend peut-être des mécanismes de protection – une sorte de barrière – pour prévenir de tels retraits soudains et massifs. » Il convient que cela va représenter un défi énorme et rappelle que l’agitation dans les médias sociaux a peut-être aussi contribué à nourrir cette crise et à précipiter la chute de l’entreprise. « On assistait en quelque sorte à cette scène de la personne qui crie au feu dans une salle de cinéma. »

Selon l’expert, ce sont le groupe de banques avec des actifs dans une fourchette de 100 à 700 G$ qui risquent de faire l’objet de nouvelles réglementations à l’avenir. « Cela pourrait aussi les forcer à conserver davantage de liquidités. »

Le modérateur, Bernard Gauthier, directeur général et gestionnaire de portefeuille, actions canadiennes chez Jarislowsky Fraser Ltée, a signalé à son invité que le secteur bancaire américain semblait plus sujet à expérimenter des soubresauts dans ses activités, comme on l’a vu récemment et auparavant lors de la crise financière de 2008-2009.

Gerard S. Cassidy a rappelé quelques différences inhérentes aux deux marchés, tant sur le plan politique que culturel. « D’abord, il n’y pas un seul organisme de réglementation, mais plusieurs. Ce serait différent si, comme au Canada, nous avions seulement 6 ou 8 banques qui contrôlaient 90% des actifs bancaires. Nous avons environ 4 600 banques, 3 000 de celles-ci ne sont pas négociées publiquement. Nous avons aussi de petites banques locales qui servent leur communauté et dont la date de création remonte au XIXe siècle. »

S’il ne croit pas que le nombre de banques présentes aux États-Unis puisse diminuer de façon draconienne à moyen terme, il s’attend à ce que la consolidation et la concentration de l’actif bancaire se poursuivent. Il fait remarquer que l’industrie s’est déjà beaucoup consolidée depuis les années 1980. « Nous comptions plus de 18 000 de banques au pays. Et la part de marché du top 10 actuel a aussi crû considérablement. »

Si les régulateurs peuvent accélérer la cadence afin d’approuver les fusions et acquisitions, on pourrait observer selon lui une certaine accélération de la consolidation dans les années à venir. « Mais ce qui prenait 6 à 9 mois auparavant prend dorénavant de 12 à 18 mois. C’est ce que ça prend selon Washington afin que tout soit fait dans les règles de l’art. » Les autres écueils ont trait selon lui à trois conditions clés, soit la capacité à trouver un président-directeur général, un siège pour l’entreprise et un nom pour celle-ci. « Cet emploi de PDG reste très convoité, mais si vous parvenez à remplir ces trois conditions vous pouvez boucler l’affaire. »

Interrogé à propos de la récente chute du cours de l’action de plusieurs des titres bancaires américains et de leur attractivité, le directeur-général à RBC Marchés des Capitaux a rappelé que le secteur dans son ensemble se négociait actuellement à des niveaux historiquement bas. « Pour l’investisseur à long terme qui veut ouvrir des positions dans le secteur c’est un moment propice pour le faire, car ces titres ont été délaissés et sont mal aimés, les multiples sont bas, et à ces niveaux plusieurs de ceux-ci représentent de très bonnes occasions d’achat. »

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Vers un meilleur encadrement des fonds ESG https://www.finance-investissement.com/edition-papier/perspectives-esg/vers-un-meilleur-encadrement-des-fonds-esg/ Tue, 11 Apr 2023 04:06:00 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=92954 On a dressé une liste de ceux-ci.

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Divers organismes du Canada ont entrepris de mieux encadrer les fonds d’investissement axés sur les facteurs environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG), notamment en publiant une première liste des fonds d’investissement qu’on peut désigner ainsi.

Le Comité de normalisation des fonds d’investissement du Canada (CIFSC) a annoncé à la fin de janvier 2023 la mise en place d’un cadre de désignation des fonds ESG s’appuyant sur des normes internationales et nationales. « En Europe, les régulateurs ont créé en quelque sorte des règles plus rigides basées sur ce qu’ils ont appelé leur Sustainable Finance Disclosure Regulation. Au Canada, nous avons adopté une approche différente plus volontaire avec comme guide, par exemple, le CFA Institute, qui a jeté les bases d’un certain encadrement avec les Global ESG Disclosure Standards », indique Danielle LeClair, directrice de la recherche sur les gestionnaires à Morningstar Canada et actuellement présidente du CIFSC.

Le cadre de désignation des fonds ESG a aussi été conçu en collaboration avec des acteurs de l’industrie, des firmes de recherche et des gestionnaires d’actifs. L’approche telle que définie par le CIFSC est aussi complémentaire aux «indications»mises de l’avant par les Autorités canadiennes des valeurs mobilières (ACVM) au début de 2022.

Devant l’intérêt croissant pour l’investissement responsable (IR) et afin de prévenir le risque grandissant d’écoblanchiment, les gendarmes financiers avaient communiqué un ensemble d’indications destinées aux fonds d’investissement et à la publication d’information sur les critères ESG. « Nous avons pris connaissance et tenu compte de l’ensemble des lignes directrices énoncées, y compris celles des organismes de régulation (ACVM), et à partir de cela avons créé un cadre de désignation des fonds ESG », explique Danielle LeClair.

En plus du cadre d’identification des fonds d’IR, le CIFSC a dressé une liste de fonds identifiés comme produits d’IR. « Nous avons recherché des entreprises de fonds qui étaient très précis dans leur façon d’aborder les thèmes ESG, leur traitement et leur intégration dans leurs produits financiers de manière que nous puissions en faire l’évaluation. À la base, nous avons regardé plus de 400 fonds. »

« L’idée est de fournir de l’aide non seulement aux investisseurs intéressés par l’investissement responsable, mais aussi aux conseillers qui doivent pouvoir aider ces mêmes personnes avec des outils qui utilisent la même terminologie et répondent aux mêmes attentes. Ça aide aussi les manufacturiers de fonds à mieux répondre aux besoins. Au bout du compte, ça facilite la conversation. »

La liste permet d’en apprendre davantage sur la méthodologie du fonds. On y apprend entre autres si un fonds utilise ou pas un filtre d’exclusion de certains secteurs controversés, comme les produits du tabac ou d’armement, ou s’il investit ou non dans les leaders sectoriels en matière d’IR. On peut aussi savoir si un fonds peut être considéré comme un investissement d’impact, par exemple s’il vise à avoir des retombées positives sur l’environnement via une technologie de captation et stockage du carbone dans l’air. La liste comprend plus de 380 fonds.

Cet outil est un pas dans la bonne direction, d’après Thomas Estinès, codirecteur général du Groupe investissement responsable (GIR). Selon lui, le Canada traînait un peu de la patte à ce chapitre. « En Amérique du Nord, il y a peut-être eu ce réflexe plus pragmatique de laisser le marché agir seul, mais la multiplication des fonds ces dernières années a changé la donne et forcé une réflexion. La question de l’écoblanchiment a sûrement joué un rôle aussi. »

Selon lui, ce cadre – et les diverses catégories identifiées – va aider à établir des définitions et un vocabulaire communs. « Pour l’instant, il s’agit plutôt de recommandations. C’est assez soft. Il faudrait à terme songer à imposer quelque chose de plus contraignant. » Il pense, par exemple, à des interdictions d’investir dans certains projets ou secteurs (charbon thermique, exploration de gisements) et, en même temps, à des incitatifs pour financer et stimuler des solutions sobres en carbone.

Danielle LeClair convient qu’il s’agit d’une initiative appelée à évoluer dans le temps. « Nous allons réviser la liste sur une base mensuelle. En définitive, les gens qui vont en bénéficier le plus sont les investisseurs. Jusqu’à maintenant notre initiative a été très bien reçue par les gens de l’industrie – et même ceux de l’extérieur. »

Elle ne sait pas si les autorités réglementaires chercheront à renforcer le cadre actuel, mais assure qu’ils resteront prêts à adopter des changements le cas échéant. « C’est quelque chose qu’on a vu dans d’autres marchés, je m’attends à ce qu’il y ait [davantage de réglementation], mais sous quelle forme, nous ne le savons pas encore. »

Cette clarification du CIFSC arrive à point nommé alors que la demande de fonds d’investissement ESG ne semble pas près de s’essouffler. Selon le dernier rapport 2022 sur les fonds d’investissement de l’Institut des fonds d’investissement du Canada (IFIC), les ventes nettes des fonds communs et des fonds négociés en Bourse axés sur les facteurs ESG ont « considérablement augmenté ces trois dernières années ».

« À la fin de 2022, l’actif des fonds communs de placement axés sur l’investissement responsable totalisait 34,5 milliards de dollars et celui des FNB axés sur l’investissement responsable, 10,2 milliards de dollar », peut-on lire dans le plus récent rapport.

Au cours de la dernière année, les fonds communs axés sur l’investissement responsable ont été « l’un des rares segments du secteur des fonds communs de placement à afficher une croissance ». L’IFIC précise que pour identifier les fonds ESG, elle utilisera à l’avenir le cadre des fonds d’investissement responsable élaboré par le CIFSC.

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CFA Montréal : la diversité en toile de fond https://www.finance-investissement.com/fi-releve/carriere/cfa-montreal-la-diversite-en-toile-de-fond/ Wed, 08 Mar 2023 12:05:37 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=91967 Alors que plusieurs enjeux touchent le domaine de l’investissement, CFA Montréal met les bouchées doubles pour aider ses membres à naviguer à travers ces changements.

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En parallèle, l’organisation tente d’attirer plus de femmes dans la profession, tout en préparant la relève. Entrevue avec Odrée Ducharme, présidente du conseil d’administration de cette association, la dixième plus grande du genre au monde.

L’idée d’attirer plus de femmes comme analystes financières agréées (CFA) a toujours motivé Odrée Ducharme. « Valoriser les femmes dans la profession, et leur rôle dans les équipes d’investissement, c’est vraiment important pour moi. » C’est d’ailleurs l’une des raisons qui l’ont poussée à s’impliquer au sein du conseil d’administration de CFA Montréal, il y a sept ans. Depuis octobre 2021, elle y occupe le poste de présidente, en plus de ses fonctions de première directrice, Stratégie et exécution, Fonds d’investissement et gestion externe à la Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ).

En effet, encore aujourd’hui, le monde de la finance peine à attirer une relève féminine. Et les analystes financiers ne font pas exception à la règle, alors que seulement 17 % des membres de CFA Montréal sont des femmes. « S’il y a beaucoup d’étudiantes dans les facultés d’administration, la majorité d’entre elles choisissent plutôt la comptabilité, le marketing ou les ressources humaines, observe la présidente. Selon nous, ce n’est pas faute d’intérêt, mais plutôt parce qu’elles ne connaissent pas les différentes perspectives qu’offre le domaine de l’investissement. »

En effet, au-delà du rôle de conseiller en gestion de portefeuilles, les fonctions des analystes financiers sont vraiment variées et peuvent convenir à différents types de personnalités. Dans les dernières années, CFA Montréal a donc redoublé d’efforts pour démystifier cette profession aux yeux des plus jeunes, en multipliant sa présence sur les campus universitaires, en plus d’offrir des bourses, dont certaines destinées spécifiquement aux étudiantes. Odrée Ducharme est également présidente d’honneur du concours Bourstad 2023, qui permet de rejoindre les étudiants du secondaire et du collégial. L’association offre quatre bourses dans le cadre de ce concours, dont deux pour les filles, ajoute-t-elle.

Des efforts qui commencent à porter leurs fruits, alors que 26 % des candidats à la profession sont maintenant des femmes. Une proportion qui a augmenté au cours des dernières années et, espère Odrée Ducharme, continuera de grimper dans celles qui viennent. « Les études sont claires : les équipes diversifiées créent plus de valeur pour les investisseurs. C’est donc une priorité pour nous », insiste-t-elle.

L’association, qui regroupe 3200 membres et compte 2000 candidats à la profession, a d’ailleurs été l’une des premières à signer le Code sur la diversité, l’équité et l’inclusion du CFA Institute, en mars 2022. En s’engageant à incarner et à promouvoir ces valeurs, la présidente espère que l’association pourra aussi avoir une influence positive sur cette question.

Le défi de l’agilité

Le contexte actuel comporte son lot de défis pour les CFA, ajoute Odrée Ducharme. « Il faut se montrer plus agiles dans nos décisions d’investissement, alors que les marchés sont très volatils. Nous devons aussi être constamment à l’affut des innovations, nous former et nous adapter à ces changements. » C’est le cas des technologies, comme l’intelligence artificielle, qui bousculent la façon d’exercer ce métier. Ainsi, l’association entend aider les professionnels à parfaire leurs connaissances pour comprendre les fintechs et leur utilité dans la gestion de portefeuilles, entre autres.

Odrée Ducharme donne également en exemple le certificat en investissement ESG du CFA Institute, qui porte sur les critères environnementaux, sociaux et de gouvernance. Offert mondialement depuis 2022, il s’agit d’une réponse « au fossé qui existe entre la demande pour des produits d’investissements durables et les professionnels formés à ces critères », souligne-t-elle. En moins de neuf mois, 245 personnes s’y sont inscrites. « Montréal cherche à se définir comme un pilier de la finance durable dans le monde. À CFA Montréal, on pense qu’on peut aider la ville dans son positionnement », fait-elle valoir.

« Le monde de l’investissement a beaucoup évolué dans les dernières années. Nous vivons dans un contexte de changements, mais il s’agit d’une évolution très positive pour l’industrie et ultimement pour l’ensemble de la société. Il est donc primordial que nous soyons à l’avant-plan de ces innovations qui s’opèrent et de permettre à nos membres de continuer constamment à suivre ces mouvements, à se parfaire », résume Odrée Ducharme.

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