Perspectives 2020 – Finance et Investissement https://www.finance-investissement.com Source de nouvelles du Canada pour les professionnels financiers Thu, 16 Jan 2020 19:21:05 +0000 fr-CA hourly 1 https://wordpress.org/?v=5.9.3 https://www.finance-investissement.com/wp-content/uploads/sites/2/2018/02/cropped-fav-icon-fi-1-32x32.png Perspectives 2020 – Finance et Investissement https://www.finance-investissement.com 32 32 L’approche indicielle reste intéressante https://www.finance-investissement.com/edition-papier/perspectives-2020/lapproche-indicielle-reste-interessante/ Thu, 16 Jan 2020 19:19:30 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=63693 Malgré des taux d'intérêt historiquement bas, les investisseurs peuvent opter pour une approche entièrement indicielle avec la partie revenu fixe de leur portefeuille.

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C’est l’avis de de Guy Lalonde, conseiller en placement et gestionnaire de portefeuille à la Financière Banque Nationale : «Plutôt que de sélectionner des obligations de pacotille, je souhaite alléger la pression sur la partie revenu fixe de mon portefeuille en misant sur une plus grande variété de catégories d’actifs et en profitant des faibles corrélations entre ces catégories .»

On veut ainsi réduire la volatilité des rendements tout en ayant un potentiel de rendement intéressant grâce à des catégories d’actifs qui ne se comportent pas comme des obligations traditionnelles.

Ainsi, on investit dans un FNB qui reproduit l’indice obligataire universel FTSE TMX et qui sera le noyau du portefeuille obligataire. On complète ensuite l’autre moitié du portefeuille en sélectionnant, à parts plus ou moins égales, des actions privilégiées, des prêts bancaires de premier rang à taux variable (senior loans), des obligations à rendement réel, des obligations à rendement élevé et, finalement, des obligations de pays émergents.

«Même si certaines de ces catégories d’actifs sont plus risquées ou volatiles lorsqu’on les examine séparément, en les combinant on va tirer profit de l’effet de diversification», souligne Guy Lalonde.

Tous ces FNB sont indiciels, même celui investi dans des prêts bancaires de premier rang (Invesco, BKLN, RFG de 0,65 %) ou celui des obligations à rendement réel (iShares, XRB, RFG de 0,39 %).

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Les alternatifs liquides pourraient profiter de turbulences https://www.finance-investissement.com/edition-papier/perspectives-2020/les-alternatifs-liquides-pourraient-profiter-de-turbulences/ Wed, 01 Jan 2020 05:44:00 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=63602 Comment se comporte cette catégorie de produits un an après son lancement ?

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Alors que la plupart des gestionnaires d’actifs espèrent tirer une autre année de gains, ceux qui travaillent dans le nouveau marché des fonds communs alternatifs pourraient s’accommoder de quelques turbulences.

Les «alternatifs liquides», des fonds d’investissement qui utilisent des stratégies alternatives comme la vente à découvert, l’effet de levier et les produits dérivés, sont devenus accessibles aux investisseurs de détail au début de 2019. Bien que les stratégies des divers fonds diffèrent, les marchés vigoureux de l’an dernier ont été exigeants pour les approches de gestion active qui visent la non-corrélation au marché plus large.

L’indice Alternative Mutual Fund de la Banque Scotia a affiché des rendements légèrement inférieurs à 5 % de janvier 2019 à la fin novembre 2019. En comparaison, l’indice composé S&P/TSX a obtenu des rendements de presque 19 %, et le S&P 500, de plus de 25 % pour les 11 premiers mois de 2019.

«Les marchés ont été sur une lancée tant au Canada qu’aux États-Unis, et chaque fois que vous avez un produit qui fait des opérations de couverture, ce serait très difficile de suivre la parade», déclare Daniel Dorenbush, directeur principal et chef des services de courtage privilégié, Canada, à la Banque Scotia.

Or, les produits déploient leurs stratégies, en générant des rendements tout en offrant une protection en cas de baisse, dit-il. En mai, quand le S&P/TSX composé a chuté de 3,28 %, et le S&P 500, de 6,58 %, en raison de la montée des tensions commerciales entre les États-Unis et la Chine, l’indice des alternatifs liquides de la Banque Scotia s’est mieux comporté, avec une baisse de 1,21 %.

Selon David Picton, président et gestionnaire de portefeuille chez Picton Mahoney Asset Management, un retournement de marché faisant que de s’exposer au bêta du marché ne fonctionnerait plus pourrait être le meilleur stimulant pour les nouveaux fonds. «Ceux qui atteignent leur objectif de se différencier sont ceux qui [vont] commencer à gagner une part de marché», observe-t-il.

Selon un livre blanc publié par la Banque Scotia l’automne dernier, le marché des alternatifs liquides pourrait atteindre 20 G$ en cinq ans ; d’autres l’évaluent alors à 100 G$.

Au 30 novembre 2019, les nouveaux fonds affichaient des actifs déclarés légèrement inférieurs à 7 G$, dit Daniel Dorenbush. Cela reflète une combinaison de nouveaux actifs et de transferts de produits alternatifs préexistants dans les nouveaux fonds, ce qui a dynamisé les alternatifs liquides dans leur première année.

Selon Fundata Canada, les actifs sont répartis entre presque 100 fonds et 32 manufacturiers, allant d’importants gestionnaires d’actifs (des sociétés établies à Toronto, comme la Banque de Montréal, la Banque canadienne impériale de commerce [CIBC] et Placements AGF) à de petites entreprises du secteur des alternatifs.

Les alternatifs liquides attirent des actifs qui auraient auparavant été envoyés dans les fonds de couverture offerts par notices d’offres, ainsi que des investisseurs pour qui le secteur des alternatifs est nouveau, dit Daniel Dorenbush.

Cependant, l’inquiétude subsiste. Tandis que les manufacturiers de fonds peuvent classer les nouveaux produits comme étant de risque faible à modéré dans leurs documents réglementaires, certains courtiers les considèrent comme plus risqués.

«Cela découle du style de gestion complexe suivi par bon nombre de ces gestionnaires, ce qui pousse les services de conformité à classer par défaut la cote de risque à risque élevé», énonce un rapport de Richardson GMP, publié en novembre.

«En effet, poursuit le rapport, cette explication a du sens en raison de la marge de manoeuvre des alternatifs liquides par rapport aux fonds communs traditionnels», bien que cela signifie que les fonds ayant pour mandat de réduire la volatilité pourraient se retrouver classés comme étant à risque élevé. Les cotes de risque plomberont la croissance à court terme, selon le rapport.

Il y a également les frais. En plus du ratio des frais de gestion, beaucoup de fonds communs alternatifs ont des frais de performance lorsque le fonds surpasse une valeur historique (high water mark). Ou encore, ils facturent des frais de performance pour tout rendement supérieur à un taux de rendement minimal (hurdle rate), explique un rapport de Marchés des capitaux CIBC, publié en septembre.

Selon Claire Van Wyk-Allan, directrice pour le Canada de l’Alternative Investment Management Association (AIMA), la commission moyenne de performance pour les fonds communs alternatifs est d’environ 8 %.

Les antécédents limités ou non existants des alternatifs liquides sont aussi un obstacle à leur présence sur la liste de produits des courtiers. Selon David Picton, la plupart des courtiers veulent voir trois ans de performance. Cela donne un avantage aux manufacturiers de fonds de couverture dont les fonds alternatifs liquides imitent des stratégies qui existaient sous une autre forme avant l’introduction des nouveaux produits.

«Plus votre produit est étroitement lié à ce que vous aviez eu dans le passé, plus il est raisonnable que les gens aient confiance du fait que vous savez ce que vous faites», explique David Picton.

Le rapport de Richardson GMP reconnaît que les produits les «moins inquiétants» sur le marché viennent des gestionnaires dont la stratégie antérieure correspond aux règles des nouveaux alternatifs liquides. «Toutefois, abordez avec prudence ces solutions offertes par [notice d’offre] qui ont dû être radicalement modifiées pour répondre aux nouveaux critères, ou d’autres qui sont des produits nouveaux lancés pour surfer sur le momentum initial», ajoute le rapport.

Le nombre de nouveaux produits, qui offrent un éventail de stratégies, ajoute aussi à la confusion, signale David Picton. «Nous avons une pléthore de ces produits qui sont émis en promettant toutes sortes d’objectifs différents et ils sont tous mis dans une catégorie d’actifs appelés « alternatifs »«, dit-il.

Daniel Dorenbush soutient que des progrès ont été réalisés en matière de formation du conseiller et du courtier. Une autre source potentielle de croissance pour les alternatifs liquides est leur intégration dans des produits gérés comme des fonds de fonds, selon le rapport de la CIBC.

Cependant, le facteur crucial pourrait encore être les conditions du marché. «Le secteur a un vaste territoire pour croître, dit Belle Kaura, présidente de l’AIMA. Alors que les investisseurs se préparent à un ralentissement, il y a là une occasion extraordinaire.»

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De gros projets pour les régulateurs https://www.finance-investissement.com/edition-papier/perspectives-2020/de-gros-projets-pour-les-regulateurs/ Wed, 01 Jan 2020 05:43:00 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=63600 Les ACVM prévoient revoir la structure d'autoréglementation.

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En 2019, les régulateurs ont fait face à un réexamen capital, car les décideurs sont passés du renforcement de la protection des investisseurs à la réduction des coûts de conformité. En 2020, une gamme d’enjeux dans un contexte plus large seront abordés.

Pendant les dernières années, la transformation réglementaire au niveau national a semblé imminente, l’Autorité de réglementation des marchés des capitaux (ARMC) prenant finalement son essor. Ce projet reste en chantier, mais a peu progressé au cours de l’année écoulée, à part le fait que la Nouvelle-Écosse s’est jointe à l’initiative en 2019.

Pour 2020, le sort de l’ARMC est toujours en suspens. Toutefois, les Autorités canadiennes en valeurs mobilières (ACVM), ce groupe de régulateurs provinciaux, envisagent de lancer un examen de l’autre important élément de l’architecture réglementaire : la structure d’autoréglementation.

Les ACVM publieront à la mi-2020 un document de consultation sur une révision du cadre actuel des organismes d’autoréglementation (OAR). Cela inclura la justification de la configuration existante dans le reste du Canada, qui sépare la supervision des deux principales catégories de courtiers entre l’Organisme canadien de réglementation du commerce des valeurs mobilières (OCRCVM) et l’Association canadienne des courtiers de fonds mutuels (ACCFM).

La révision examinera l’évolution de l’industrie depuis l’implantation de la structure actuelle. Plus de 20 ans se sont écoulés depuis que les régulateurs provinciaux ont décidé de créer un OAR pour les courtiers de fonds en tant qu’organisme distinct, plutôt que d’en confier la responsabilité au prédécesseur de l’OCRCVM, l’Association canadienne des courtiers en valeurs mobilières (ACCOVAM). Depuis, le secteur du placement a évolué et a radicalement changé.

Tout au long de cette période, de nombreuses fusions se sont produites, tant parmi les courtiers qu’entre les sociétés de fonds et les courtiers. D’autres secteurs d’activité ont connu une croissance significative – en particulier le marché dispensé. Plus récemment, l’émergence des fintechs a donné lieu à des modèles d’affaires inimaginables auparavant.

En même temps, le contexte des OAR a évolué, l’ACCOVAM délaissant son mandat d’association professionnelle et fusionnant son organe de supervision des courtiers avec Services de réglementation du marché (SRM) en 2008 pour donner naissance à l’OCRCVM. Une différence significative par rapport à l’OAR, groupe de pression ayant une mission intrinsèquement conflictuelle, qui existait avant.

L’examen exhaustif à venir du cadre des OAR par les ACVM se déroulera dans ce contexte. L’issue est incertaine, mais il est possible que l’ACCFM et l’OCRCVM fusionnent ou que les responsabilités soient redistribuées. Ou bien, les décideurs peuvent en arriver à la conclusion que l’autoréglementation devrait être complètement éliminée, comme l’ont décidé d’autres instances.

Vu l’importance des enjeux, l’examen ne sera probablement pas terminé dans les 12 prochains mois, mais il fera la manchette en 2020.

En même temps, un travail en matière de politiques est à l’ordre du jour.

Notamment, les ACVM ont finalisé les réformes axées sur le client à la fin de 2019. Et alors que les changements apportés à un éventail de règles – dont les règles sur la convenance, la connaissance du client, la connaissance du produit, la divulgation et les conflits d’intérêts – sont entrés en vigueur à la fin de 2019, il est prévu que la réelle mise en oeuvre des nouvelles exigences aura lieu pendant les deux prochaines années et que toutes les modifications auront été adoptées à la fin de 2021.

Ainsi, en 2020, un énorme travail devra être accompli pour interpréter les règles et les intégrer aux processus et aux pratiques des firmes. En même temps, l’OCRCVM et l’ACCFM élaboreront leurs propres amendements pour se conformer aux nouvelles exigences des ACVM, en s’assurant que les règles des OAR s’harmonisent avec celles des ACVM. Les firmes membres de ces OAR devront se conformer à un seul ensemble de règles.

Toutefois, si l’expérience de l’implantation des réformes du modèle de relation client-conseiller – qui a suivi une approche similaire – sert de guide, alors la mise en oeuvre des réformes axées sur le client pourrait être une tâche exigeante en temps et en ressources pour les firmes membres des OAR pendant les prochaines années.

Entre-temps, l’industrie attendra d’avoir davantage de détails sur le projet d’abolir les frais d’acquisition reportés des fonds communs de placement et le paiement de commissions de suivi aux courtiers à escompte. (Lire «Consternation des courtiers indépendants» en première page du présent journal.)

L’autre gros projet des régulateurs l’an dernier a concerné la suppression des fardeaux réglementaires inutiles. Cette question aussi restera au coeur des débats pour l’année qui vient.

En 2019, les ACVM ont notamment réduit certaines exigences pour les émetteurs de fonds. De plus, la Commission des valeurs mobilières de l’Ontario (CVMO) a publié en novembre 2019 son rapport du Groupe de travail sur la réduction du fardeau réglementaire, qui comporte 107 recommandations pour la réforme.

Ces recommandations vont des changements de règles afin de diminuer les exigences dépassées ou redondantes à des engagements à améliorer le service du régulateur offert à l’industrie.

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La prudence s’impose sur le marché obligataire https://www.finance-investissement.com/edition-papier/perspectives-2020/la-prudence-simpose-sur-le-marche-obligataire/ Wed, 01 Jan 2020 05:42:00 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=63590 Le contexte actuel se prête à chercher une duration plus courte.

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Les taux d’intérêt ont fondu l’année dernière au Canada. La courbe de rendement des obligations gouvernementales de 2 et de 10 ans s’est inversée. En conséquence, repérer les bonnes occasions d’investissement tout en réduisant les risques au minimum constituera un bon défi en 2020.

La performance des grands indices obligataires en Amérique du Nord a été pour le moins impressionnante en 2019. L’indice universel FTSE TMX au Canada et le Bloomberg Barclays US Aggregate Bond Index ont offert des rendements annuels de près de 8,2 % et de 8,8 % respectivement (fin novembre). Rappelons que ces deux indices sont constitués d’obligations de bonne qualité, soit BBB et mieux. Au Canada, le secteur long terme de la courbe de taux d’intérêt de 10 à 30 ans a largement contribué à ces bons résultats en 2019.

En effet, la baisse des taux d’intérêt durant la dernière année a renchéri tout ce secteur de la courbe obligataire. Rappelons que lorsque les taux baissent, le prix des obligations augmente.

«Avec un taux de rendement nominal de 1,6 % actuellement sur les obligations gouvernementales de 30 ans, on ne couvre même pas l’inflation, qui avoisine les 2 %», a souligné Pierre-Philippe Ste-Marie, chef des placements, revenu fixe d’Optimum Gestion de Placements, dans une entrevue réalisée à la fin novembre. Rappelons que le taux directeur de la Banque du Canada s’établit à 1,75 %.

Dans un contexte où la courbe de taux d’intérêt est très plate et même inversée, on n’a pas un avantage important à détenir des obligations ayant de longues échéances. Il y a même un risque réel d’expérimenter une période durant laquelle le marché des actions baisse sans que le marché obligataire arrive à compenser ces pertes. Cela pourrait se traduire par des taux qui remontent dans certains secteurs de la courbe, comme le 10 et le 30 ans, qui sont chers de l’avis d’Optimum.

Il est tentant de penser qu’une récession est à nos portes, compte tenu de l’état d’avancement du cycle économique. Toutefois, «la longue durée du cycle économique ne devrait pas être une raison pour anticiper sa fin», indique Alfred Lee, gestionnaire de portefeuille et spécialiste du revenu fixe chez BMO Gestion d’actifs.

«L’économie nord-américaine se porte bien, même s’il y a des signes qu’on a atteint le pic. Les menaces sont davantage de nature politique, avec le Brexit, la guerre commerciale entre les États-Unis et la Chine et, finalement, les élections américaines», ajoute-t-il.

«Étant donné que les banques centrales ont abandonné leurs programmes de normalisation [hausse] des taux en janvier 2019, le cycle économique pourrait se prolonger», dit Pierre-Philippe Ste-Marie.

Mais personne n’a de boule de cristal. «On peut s’attendre à beaucoup de volatilité vu l’incertitude politique qui prévaut», croit Alfred Lee. Même si les taux sont très bas, les investisseurs doivent conserver une part de leurs avoirs en obligations afin de se prémunir contre cette volatilité et de protéger la portion en actions de leur portefeuille, conseille-t-il.

«Afin de réduire au minimum le risque de durée, on souhaite miser sur des stratégies qui vont préserver le capital tout en générant du revenu. On veut aussi avoir une duration plus courte du portefeuille, soit environ quatre ans», remarque Pierre-Philippe Ste-Marie.

Notons que les gestionnaires de portefeuilles obligataires ont généralement le mandat de battre l’indice obligataire universel FTSE TMX Canada. Or, cet indice a présentement une duration de près de huit ans. Il est composé essentiellement de titres d’emprunt gouvernementaux, municipaux et de sociétés.

La duration est la moyenne pondérée de la durée des différentes obligations détenues en portefeuille ou dans un indice. Exprimée en années, elle est une mesure de sensibilité aux taux d’intérêt. Ainsi, plus la durée d’une obligation est longue, plus cette dernière sera sensible à un mouvement des taux d’intérêt. Si les taux devaient subitement monter d’un point de pourcentage, le rendement d’une obligation ayant une durée de huit ans subirait une perte équivalente de 8 %.

Or, beaucoup d’investisseurs au détail détiennent des fonds négociés en Bourse (FNB) qui reproduisent l’indice universel FTSE TMX. Pensons au ZAG de BMO et au XBB d’iShares.

«Pour un investisseur à long terme, ces titres offrent une bonne diversification, puisqu’on détiendra à peu de frais des obligations à court terme, à long terme, des obligations gouvernementales, mais également des titres de sociétés de qualité», rappelle Alfred Lee.

D’un point de vue tactique, ce dernier suggère toutefois de miser sur la portion plus courte de la courbe, en évitant le secteur supérieur à 10 ans. Ne sachant pas ce que feront l’économie et les taux d’intérêt, mieux vaut investir dans un panier d’obligations de bonne qualité bien diversifié dans tous les secteurs économiques, croit-il.

Par ailleurs, de nombreux investisseurs ont fait la chasse au rendement au cours des dernières années en achetant des obligations à haut rendement sans égard au risque de crédit. Ces placements pourraient être sous pression compte tenu de leur excellente performance, selon les experts consultés.

Il est ici question d’obligations ayant une cote de crédit inférieure à BBB- (S&P). Ces titres seront plus à risque, spécialement en fin de cycle économique ou dans le cas d’une correction boursière ou même d’une récession.

Il faut donc tenir compte du risque de crédit des titres ainsi que de leur liquidité, soit la possibilité de récupérer rapidement sa mise, notamment si on doit revendre les titres avant leur échéance. Or, les écarts de crédit se sont resserrés depuis trois ans. On se doit d’être sélectif et de regarder du côté des obligations de première qualité (investment grade).

«On souhaite détenir des obligations dans le terme de cinq ans ou moins et on surpondère des secteurs défensifs de l’économie, comme les télécommunications», explique Hugues Sauvé, vice-président, placements d’Optimum Gestion de Placements.

L’industrie des télécommunications est considérée comme un oligopole au Canada. Dans le terme de cinq ans, ces titres paient environ 110-115 points de base au-dessus d’une obligation gouvernementale d’un terme équivalent, ce qui est attrayant, d’après lui.

Alfred Lee aime bien les obligations de sociétés américaines de première qualité. «Cela nous permet d’être mieux diversifiés, d’accéder à des secteurs économiques inaccessibles au Canada et à de grandes sociétés comme Disney, Microsoft, Coca-Cola, McDonald…» Il suggère le FNB ZMU de BMO (ratio de frais de gestion [RFG] de 0,28 %) couvert en dollars canadiens. Dans le revenu fixe, on souhaite couvrir le risque de devises, car la volatilité des devises est souvent supérieure aux rendements obligataires.

Qu’en est-il des prêts bancaires de premier rang ? «Cette catégorie d’actifs a très bien performé l’année dernière et est maintenant plus coûteuse, selon nos analyses, dit Dora Gamaoun, directrice revenu fixe, placements alternatifs d’Optimum Gestion de Placements. On pourrait se retrouver dans une situation où on n’est pas suffisamment rémunéré pour le risque subi.» Les clauses de protection de capital sont également moins intéressantes, selon elle.

Une autre catégorie d’actifs mérite une attention particulière : les actions privilégiées. Celles à taux révisable sont peu chères, affirment les experts consultés. Le crédit d’impôt pour dividendes les rend également attrayantes dans les comptes non enregistrés. Ce marché est aussi caractérisé par une liquidité moindre, puisqu’il en est un essentiellement de détail.

Le marché des actions privilégiées au Canada est environ huit fois moins important que celui des obligations de sociétés.

Les titres à taux révisable tous les cinq ans ont été malmenés l’année dernière. Contrairement aux actions privilégiées avec un coupon fixe (perpétuelles), ces titres ont mal réagi à la baisse rapide des taux d’intérêt en 2019. Leur sensibilité aux taux d’intérêt est contraire aux obligations.

«Si les taux devaient monter l’an prochain, ces titres devraient réagir positivement. En détenir 5 % du portefeuille serait approprié», indique Alfred Lee. Ce dernier propose le FNB d’actions privilégiées canadiennes ZPR de BMO (RFG de 0,50 %).

«Même si les taux continuent de baisser en 2020, cette catégorie d’actifs devrait assez bien se comporter, car on n’entrevoit pas de taux négatifs au Canada, comme c’est le cas en Allemagne, par exemple», souligne Hugues Sauvé. Il y a beaucoup de place au Canada pour faire de la stimulation fiscale, selon lui.

La sélection de ces titres demeure complexe compte tenu des nombreuses clauses qui sont rattachées à chacune des émissions. Cela nécessite donc une expertise en analyse de crédit.

«Une bonne façon de profiter de cette catégorie d’actifs sera d’acheter un panier diversifié d’actions privilégiées, notamment en se procurant un fonds géré activement», suggère Hugues Sauvé. Optimum offre ce genre de solution d’investissement à sa clientèle de gestion privée. On peut aussi acheter un FNB d’actions privilégiées comme le DXP de Fonds Dynamique (RFG de 0,65 %) et le HPR d’Horizons (RFG de 0,55 %).

Alfred Lee propose également d’ajouter 5 % d’actions privilégiées à taux fixe américaines. Ces perpétuelles devraient bien se comporter dans un environnement où les taux sont maîtrisés, même si ces derniers montent un peu. «Avec un taux de coupon fixe se situant entre 5 % et 8 %, elles sont intéressantes, puisque la plupart sont de qualité investment grade», précise-t-il. On pourrait choisir le ZUP de BMO (RFG de 0,48 %).

En 2020, il sera difficile de générer de l’alpha (excédent de performance par rapport aux indices) à moins de rechercher une plus grande diversification géographique et sectorielle, croit Alfred Lee. Il faudra aussi prêter attention aux frais de gestion, rappelle-t-il.

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Les meilleures stratégies boursières en 2020 https://www.finance-investissement.com/edition-papier/perspectives-2020/les-meilleures-strategies-boursieres-en-2020/ Wed, 01 Jan 2020 05:41:00 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=63583 La solide croissance de l'économie devrait créer beaucoup d'occasions.

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L’année 2020 devrait être plus favorable aux investisseurs que 2019 étant donné que l’économie reprendra de la vigueur, affirment trois stratèges que Finance et Investissement a interviewés.

Avec cette embellie qui pointe à l’horizon, quelles sont les tendances à surveiller et, surtout, quelles sont les meilleures stratégies pour les investisseurs ?

Chacun des trois spécialistes a ciblé une tendance macroéconomique (pouvant influer sur l’économie) et une tendance microéconomique (pouvant influer sur les entreprises), de même que la meilleure stratégie offensive et défensive à adopter par rapport à chaque tendance.

Michel Doucet

Vice-président et gestionnaire de portefeuille

Valeurs mobilières Desjardins

Tendance macroéconomique à surveiller : la reprise de l’économie mondiale

«Plusieurs indicateurs avancés annoncent une reprise», insiste-t-il. Il note la baisse des tensions commerciales combinée à la stabilisation de l’économie chinoise, ainsi que la reprise anticipée du secteur automobile.

Selon lui, les banques centrales demeureront vigilantes, prêtes à intervenir au moindre signe d’essoufflement. Or, cette situation réduit le risque de récession. «Historiquement, il n’y a jamais eu de récession lorsque les conditions monétaires étaient souples», souligne-t-il.

Stratégie offensive : surpondérer les actions

«Par pays, nous recommandons de surpondérer les États-Unis et le Canada, et d’adopter une position neutre à l’égard de l’Europe.» Selon lui, la conjoncture devrait être bénéfique pour les secteurs des technologies, des services de communication et des financières.

De plus, tant que la remontée des taux d’intérêt demeure modeste, le style croissance devrait conserver l’avantage sur le style valeur.

Stratégie défensive : réduire son exposition aux titres à revenu fixe

Une stabilisation de la croissance économique mondiale ou du commerce international pourrait mener à une révision de la prime de temps, c’est-à-dire l’écart de rendement supplémentaire entre les titres à court terme et ceux à long terme, dit Michel Doucet.

«Même si elle est mesurée, la remontée des taux pourrait avoir une incidence négative sur le rendement global d’un portefeuille d’investissement adéquatement diversifié.»

Rappelons qu’une hausse des taux d’intérêt fait baisser la valeur des obligations.

Si la baisse des taux s’est avérée très bénéfique aux titres à dividendes élevés, la remontée attendue devrait leur nuire. Dans ce contexte, les titres à dividendes élevés, à faible croissance et à endettement élevé sont particulièrement vulnérables.

À ses yeux, des fonds négociés en Bourse (FNB) peu volatils sont également intéressants si l’on croit à la durée du cycle économique. Par contre, ils sont «inquiétants», car ils sont fortement exposés aux secteurs dont l’évaluation est élevée.

Tendance microéconomique à surveiller : la hausse des coûts de la main-d’oeuvre

«Si la conjoncture économique générale est plutôt favorable, il sera important de surveiller l’évolution des salaires, des coûts unitaires de main-d’oeuvre et de leur impact sur la rentabilité des entreprises», dit-il.

À court terme, des hausses salariales sont bénéfiques pour les consommateurs et pour les ventes des entreprises, et donc pour la vigueur de l’économie en général. Toutefois, si les entreprises n’arrivent pas à compenser les hausses salariales par des gains de productivité, les bénéfices diminueront ou l’inflation augmentera, prévient-il.

Une baisse des bénéfices exercerait de la pression sur les Bourses, tandis qu’une hausse de l’inflation forcerait les banques centrales à revoir leurs politiques monétaires, ce qui, du coup, minerait possiblement la croissance économique.

Stratégie offensive : investir dans la techno et les services de communication

Selon Michel Doucet, les entreprises des secteurs de la technologie et des services de communication devraient mieux s’en tirer.

«Ces deux secteurs subissent depuis plusieurs années une énorme concurrence pour l’acquisition et la rétention de talents. Ces entreprises investissent donc énormément dans leur productivité, ce qui stabilise leurs bénéfices.»

Stratégie défensive : miser sur l’or et les obligations à rendement réel

Selon lui, investir dans l’or et les obligations à rendement réel sont des mesures de protection à considérer, dans un contexte où il y a peu de solutions pour se prémunir contre une hausse trop rapide des coûts de la main-d’oeuvre.

«Si une hausse légère de l’inflation peut s’avérer bénéfique pour les actions lorsqu’elle s’accompagne d’une croissance économique accrue, il y a peu de remèdes à une hausse plus marquée de l’inflation», relève-t-il.

Stéphane Rochon

Vice-président, directeur général et chef stratège

BMO Nesbitt Burns

Tendance macroéconomique à surveiller : les taux d’intérêt resteront bas

«Cette situation aura un impact positif sur la croissance économique», dit-il. Selon lui, les investisseurs sous-estiment d’ailleurs le potentiel de «réaccélération de l’économie», au moins au cours des premiers mois de 2020.

Pour autant, le risque de récession n’est pas complètement écarté, mais il est faible, précise-t-il. «Si jamais ce risque devait se matérialiser, ce sera davantage en 2021.»

Stratégie offensive : miser davantage sur les actions canadiennes

Stéphane Rochon suggère de surpondérer les actions canadiennes par rapport aux actions américaines, surtout dans les ressources naturelles.

«S’il y a une accélération de l’économie en 2020, ça devrait être bon pour le secteur des matières premières et pour celui de l’énergie au Canada, qui se sont fait massacrer en 2019», fait-il remarquer.

Les évaluations sont «très favorables» dans ces deux secteurs, ajoute-t-il. En revanche, il s’agit de domaines offensifs, car les prix sont extrêmement volatils.

Stratégie défensive : acheter l’ensemble du marché canadien

«La meilleure stratégie serait d’acheter le marché canadien dans son ensemble», dit-il. Par exemple, il recommande des transporteurs ferroviaires, comme le Canadien National et le Canadien Pacifique.

«Qu’il y ait ou non une récession, ce sont des entreprises et une industrie qui vont demeurer profitables.»

Selon lui, CGI et CAE sont aussi de bons titres défensifs, car ces sociétés ont des modèles d’entreprise forts, sont solides financièrement et génèrent beaucoup de liquidités.

Tendance microéconomique à surveiller : un environnement favorable au transport des hydrocarbures

Il faut surveiller la mise en place d’un environnement plus favorable au transport du pétrole et du gaz naturel au Canada, à commencer par les travaux d’expansion du pipeline Trans Mountain reliant l’Alberta à la Colombie-Britannique.

«Les investisseurs vont constater qu’on est passé d’une situation difficile en 2018-2019, où il y avait des bouchons pour transporter notamment le pétrole canadien aux États-Unis, à une situation où les choses commencent à bouger dans la bonne direction», dit-il.

Stratégie offensive : prendre une participation dans les producteurs de pétrole

Stéphane Rochon suggère d’acheter des actions de producteurs de pétrole lourd (une catégorie de pétrole brut), comme l’albertaine Cenovus, dont l’action a fondu de moitié depuis cinq ans à la Bourse de Toronto.

«Ce serait une stratégie très agressive, qui n’est pas pour tout le monde», prévient-il.

Stratégie défensive : acheter les titres des transporteurs d’énergie

On peut réduire le risque en achetant les titres d’exploitants de pipelines de pétrole et de gaz naturel, tels que TC Énergie, Enbridge, Inter Pipeline et Pembina.

Les titres de ces transporteurs d’énergie sont plus prudents que ceux des producteurs de pétrole lourd, souligne Stéphane Rochon.

Sébastien Lavoie

Économiste en chef

Valeurs mobilières Banque Laurentienne

Tendance macroéconomique à surveiller : la reprise du manufacturier et la résilience des services

La guerre commerciale entre les États-Unis et la Chine a ralenti l’investissement des entreprises et les échanges mondiaux, de sorte que la moitié des chefs de la direction financière dans le monde s’attendent à une récession en 2020, selon un sondage de l’Université Duke.

«Par contre, la bonne nouvelle, c’est que la consommation des ménages continue de croître. Elle bénéficie de la baisse continue du chômage dans les pays industrialisés», affirme-t-il.

Un contexte qui pourrait se traduire par une reprise dans le secteur manufacturier, ce qui mettrait ainsi fin «aux vents contraires avec lesquels les investisseurs ont dû composer en 2019», dit-il.

Stratégie offensive : acheter les multinationales américaines

Surpondérer légèrement les actions par rapport aux obligations est une bonne stratégie, car la majorité des banques centrales ont récemment baissé leur taux directeur. «Les marchés émergents et les entreprises américaines exposées au commerce mondial pourraient s’avérer plus profitables», souligne Sébastien Lavoie.

Quant au marché obligataire, il recommande les titres à revenu fixe à court terme, car ils pourraient s’avérer plus résilients que ceux à long terme.

Stratégie défensive : chercher des entreprises résilientes

Si jamais l’économie ralentit, il propose de choisir des entreprises en bonne santé financière. Selon lui, investir dans le secteur immobilier est aussi une bonne stratégie.

En fait, les placements immobiliers sont attrayants dans un environnement de faibles taux d’intérêt. Aussi, ils diminueraient l’écart-type d’un portefeuille d’investissement, étant donné leur faible corrélation avec les actions et les titres à revenu fixe.

Tendance microéconomique à surveiller : la hausse du transport de pétrole

«En attendant la ligne 3 d’Enbridge à la fin de 2020, le secteur pétrolier albertain tente d’optimiser les oléoducs existants afin d’exporter davantage.» Il faut s’attendre à une hausse des volumes de transport de pétrole par train cette année, précise-t-il.

De plus, Sébastien Lavoie affirme qu’il est possible que l’Alberta soit en mesure d’exporter quelques centaines de milliers de barils supplémentaires grâce à une meilleure utilisation de solvants dans les oléoducs.

Stratégie offensive : surpondérer légèrement l’énergie dans le S&P/TSX

Trois facteurs l’incitent à proposer cette stratégie : l’offre et la demande mondiale de pétrole sont favorables ; la santé financière des producteurs américains d’énergie s’améliore ; et les projets d’expansion de l’oléoduc Trans Mountain et de construction de la ligne 3 d’Enbridge.

Pour autant, une surpondération ne fait pas partie de ses scénarios de base en ce moment, «mais le vent pourrait tourner de manière favorable», précise-t-il.

Stratégie défensive : investir dans la consommation

Selon lui, plusieurs facteurs sont favorables actuellement à la consommation.

Il s’agit notamment de l’effet retardé des baisses de taux d’intérêt aux États-Unis, de l’accélération de la croissance des salaires, de même que de la bonne tenue du marché du travail américain.

«Le secteur de la consommation de base est davantage soutenu que les autres secteurs en raison de l’élan positif sur le plan des prix et des bénéfices», dit-il.

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