Photo portrait de Janick Tremblay.
Gracieuseté Desjardins

Pour la conseillère en placement Janick Tremblay et son équipe, la gestion discrétionnaire et l’utilisation de fonds négociés en Bourse (FNB) afin de bâtir le portefeuille des clients vont de pair.

« L’intégration des FNB dans la pratique est incontournable », assure Janick Tremblay, gestionnaire principale de patrimoine et gestionnaire de portefeuille chez Valeurs mobilières Desjardins à Chicoutimi, au Saguenay–Lac-Saint-Jean.

Cette certitude s’est imposée au Groupe Tremblay lorsque son partenaire d’affaires, Martin Tremblay, et elle, ont amorcé leur virage vers la gestion discrétionnaire en 2018.

« Ce passage s’est imposé comme un levier de développement », se souvient-elle. Auparavant, la pratique de Janick Tremblay était davantage axée sur des modèles d’investissement plus traditionnels.

La gestion discrétionnaire lui permet aujourd’hui de gagner du temps et de la flexibilité, car son équipe et elle n’ont plus à solliciter chaque client avant de négocier des titres. Les FNB les aident à gagner en efficacité dans la conception de leurs portefeuilles et dans l’expression de leur philosophie d’investissement.

Outre le duo à l’origine de la firme, le Groupe Tremblay compte quatre autres professionnels, dont deux conseillers en placement.

Comme ces derniers sont en contact direct avec les clients, Janick Tremblay et son associé tenaient à ce qu’ils siègent au comité de placement afin qu’ils maîtrisent les portefeuilles avec lesquels ils travaillent.

Ce comité se réunit de façon hebdomadaire et fait même souvent appel à des experts externes. « Nous nous encourageons à aller voir aussi ce que nous pourrions faire évoluer. Il y a beaucoup d’émetteurs de FNB qui proposent des choses intéressantes. Nous sommes vraiment à l’écoute des représentants. »

Si la philosophie de placement du Groupe Tremblay a toujours été descendante (topdown), celle-ci a évolué. Prenons par exemple la détermination de la portion « actions d’un portefeuille. Le groupe a d’abord conçu ses portefeuilles afin de couvrir certains territoires et a utilisé les FNB pour ce faire. Ces produits leur permettaient de s’exposer à certaines zones géographiques en particulier. »

Par la suite, le groupe a intégré une approche sectorielle. « Cela nous a permis d’être beaucoup plus performants ! Encore là, les FNB nous ont aidés, car ils se sont spécialisés et on peut acheter des FNB sectoriels », témoigne Janick Tremblay.

Actuellement, l’équipe adopte une approche top-down débutant par une répartition géographique, poursuivant par une allocation sectorielle, avant de s’intéresser aux titres individuels. Leur point de départ, une répartition équilibrée pour les actions mondiales 33 % de titres canadiens, 33 % de titres américains et 33 % d’actions internationales.

A partir de ce core indiciel, l’équipe affiche ses principes en surpondérant ou sous-pondérant des secteurs au moyen de FNB. « Nous savons que certains secteurs se comportent mieux que d’autres selon les cycles de marché », précise Janick Tremblay.

Le choix de surpondérer certains secteurs reste réfléchi. Plusieurs facteurs sont pris en compte, notamment les frais de gestion du fonds, sa taille, ses actifs sous gestion, sa liquidité et la stabilité des écarts cours acheteur-cours vendeur du FNB.

« Nous regardons aussi les performances historiques, les performances futures, mais surtout la constitution du sous-jacent du FNB », précise Janick Tremblay.

« Si un secteur nous semble dominé par un titre, comme la Banque Royale dans les financières canadiennes, il faut que l’actif sous-jacent du FNB reflète cette pondération », illustre-t-elle.

L’équipe s’assure d’ailleurs de bien comprendre les titres sous-jacents du FNB sélectionné et la méthode utilisée par l’émetteur du FNB pour établir les pondérations de chaque titre en portefeuille.

La conseillère apprécie par ailleurs la capacité des FNB à offrir un « ciblage très précis » et leurs frais de gestion généralement faibles, un élément crucial puisque les frais de gestion discrétionnaires de l’équipe de VMD s’y ajoutent par la suite.

La conseillère utilise aussi des FNB de titres à revenu fixe, car ils sont liquides et plus faciles à négocier à un prix équitable que les obligations individuelles.

Cette liquidité permet de répondre aux besoins de décaissement de ses clients. La diversité de produits lui permet de s’exposer à la fois à des indices de marché large et d’accroître son exposition à certains sous-segments du marché, comme les obligations fédérales de longue durée ou celles provinciales de moyenne durée.

« Le FNB m’offre la flexibilité et l’adaptabilité nécessaires pour soutenir nos objectifs », explique-t-elle.

Leçon apprise à la dure

L’expérience de la pandémie de 2020 a appris à Janick Tremblay à faire preuve de prudence. A cette époque, l’équipe a cédé à la nervosité ambiante et est sortie temporairement du marché.

Cette décision a nui à ses rendements. Depuis, ils ont adopté une discipline d’allocation d’actifs plus stricte. Au lieu de se désinvestir en période d’incertitude, l’équipe privilégie dorénavant des FNB à faible volatilité, ce qui lui permet d’atténuer les fluctuations du marché tout en restant investie.

Avec 580 millions de dollars d’actifs sous gestion, Janick Tremblay estime que la gestion individualisée titre par titre pour chaque client serait irréaliste. L’équipe s’appuie plutôt sur des portefeuilles modèles structurés, qui respectent une même logique de répartition d’actifs.

« Nous utilisons des modèles négociés en Bourse qui intègrent une approche de répartition d’actifs parce qu’évidemment, il y a un enjeu de nombre de positions selon les montants gérés », résume Janick Tremblay.

Ainsi, les portefeuilles de tous les clients bénéficient de leur stratégie top-down, mais la gestion devient plus sophistiquée selon l’importance de l’actif détenu par le client.

Les FNB permettent également d’exprimer des convictions, notamment pour ceux qui veulent soutenir l’économie locale. « Les convictions sont importantes, mais les gens ne veulent pas négliger le rendement », nuance Janick Tremblay.

Les critères environnementaux sociaux et de gouvernance (ESG) sont également importants pour le Groupe Tremblay. L’ESG est ainsi intégré dans la majorité de ses portefeuilles. Le groupe propose aussi un portefeuille ESG exclusif pour les clients qui ont 300 000 $ ou plus à investir.

Janick Tremblay recommande aux conseillers qui débutent de se familiariser rapidement avec ces produits, car le « FNB permet de structurer un portefeuille, d’avoir une vision, tout en offrant un service global adapté aux besoins du client ».