«Ces nouveaux venus sont destinés à des domaines appelés à prendre de plus en plus d’importance à l’avenir», observe Pat Chiefalo, directeur de la recherche et stratégie – FNB, à la Banque Nationale, à Toronto.

«Par exemple, ajoute-t-il, le Purpose Diversified Real Asset Fund (PDA) a été conçu pour ceux qui anticipent un retour de l’inflation. Ou le Purpose Monthly Income Fund (PIN), dont la duration est plus courte que d’autres fonds similaires, en anticipation d’une hausse prévue des taux d’intérêt.»

Les nouveautés ne s’arrêtent pas là. Purpose innove en effet sur plusieurs fronts en proposant des FNB qui ont des caractéristiques uniques dans le contexte canadien.

Pour ceux qui ont des placements dans des comptes non enregistrés, Purpose suggère une catégorie de société qui permet de minimiser l’impact fiscal chaque fois qu’il y a distribution de dividendes ou d’intérêts, ou encore lorsqu’il y a vente d’actif.

Cette nouvelle structure «offre plusieurs des avantages que procure un compte CELI ou n’importe quel compte enregistré, entre autres la possibilité de reporter l’imposition d’un gain en capital et d’un revenu de placement», peut-on lire sur le site Web de l’entreprise [en anglais pour l’instant, mais le site sera accessible en français au cours des prochaines semaines].

À la fois FNB et fonds communs

«Un autre aspect de Purpose, c’est d’offrir les mêmes produits à la fois sous forme de fonds communs et de FNB, constate Achielleas Taxildaris, analyste de fonds auprès de Morningstar, à Toronto. C’est une caractéristique qui nous plaît. Ainsi, la commission de suivi (trailer fee) est différente selon que vous optez pour le format FNB ou pour le FCP. En revanche, les frais de gestion sont les mêmes, quelle que soit la structure choisie.»

En effet, Purpose propose trois façons d’acheter ses fonds. Premièrement, il y a la méthode traditionnelle pour ceux qui ont un compte chez un courtier à escompte ou qui ont un conseiller de plein exercice qui travaille à commission ou sur honoraires avec l’achat de FNB.

Deuxièmement, pour ceux qui choisissent d’investir dans un FCP, Purpose offre une série A aux clients qui ont un conseiller en épargne collective qui reçoit des commissions de suivi (trailer fee basis). Enfin, à ceux qui ont un conseiller rémunéré sur honoraires (fee based account basis), Purpose propose des FCP de série F.

L’offre est plus complexe que ce qu’on trouve actuellement dans le marché, mais cela permettra d’augmenter significativement les canaux de distribution des produits. Ainsi, les FCP peuvent être vendus par des cabinets de courtage qui n’ont pas accès aux places boursières.

«Nous avons voulu être réso-lument différents dans notre approche, soutient Som Seif, chef de la direction et fondateur de Purpose Investments. Nous ne voulons pas concurrencer les Horizons, Vanguard et autres iShares de ce monde, car nous ne vendons pas des fonds indexés comme le font tous ceux qui sont engagés dans le marché des FNB au Canada.»

«N’oublions pas qu’un FNB n’est qu’une structure, et non un fonds basé sur un indice de référence comme le S&P/TSX ou le S&P 500. À ce titre, nos produits sont très bon marché, car nous proposons une valeur ajoutée à chacun d’entre eux», poursuit celui qui a créé Claymore Investments en 2005 et l’a dirigée jusqu’en 2012, année où l’entreprise a été rachetée par BlackRock Investments, qui offre les produits iShares.

Gestion active

En effet, les produits Purpose sont des fonds gérés de façon active, un peu comme les FCP. Avec des frais de gestion qui vont de 0,45 % (pour le Total Return Bond – PBD) à 0,80 % (pour le Tactical Hedged Equity – PHE), les produits Purpose ne sont pas chers… pour des FCP. D’autant plus qu’ils proposent des stratégies habituellement réservées aux fonds spéculatifs ou de couverture (hedge funds) comme dans le cas du PHE.

«Avec ce FNB, nous offrons le produit le plus puissant dans le marché actuel, soutient Som Seif. Nous proposons une discipline et des règles pré-établies dans le cas de chacun des produits.»

En effet, les cinq produits sont gérés par Breton Hill Capital, un gestionnaire de fonds fondé en août 2011 et spécialisé en gestion quantitative de placement. «Pris individuellement, les gestionnaires possèdent beaucoup d’expérience, mais en tant qu’entité distincte, nous n’avons pas assez de recul pour évaluer leur performance, observe Achielleas Taxildaris, de Morningstar.

D’ailleurs, comme l’écrivait en septembre Rudy Luukko, rédacteur chez Morningstar Canada, une recherche dans la banque de données mondiales de Morningstar n’a révélé qu’un seul fonds géré par Breton Hill, soit le Breton Hill Master Fund LP, constitué en août 2011. Or, ce fonds spéculatif géré a été à la traîne par rapport à son indice de référence, l’indice de rendement total S&P 500 mesuré en dollars américains. Entre le moment de sa création et la fin de juillet, le rendement de 5,5 % du fonds accuse un retard de cinq points de pourcentage.