Peter Tsakiris – Finance et Investissement https://www.finance-investissement.com Source de nouvelles du Canada pour les professionnels financiers Mon, 11 Aug 2025 11:37:26 +0000 fr-CA hourly 1 https://wordpress.org/?v=6.8.2 https://www.finance-investissement.com/wp-content/uploads/sites/2/2018/02/cropped-fav-icon-fi-1-32x32.png Peter Tsakiris – Finance et Investissement https://www.finance-investissement.com 32 32 Banque du Canada : le scénario d’un assouplissement monétaire se précise https://www.finance-investissement.com/zone-experts_/peter-tsakiris/banque-du-canada-le-scenario-dun-assouplissement-monetaire-se-precise/ Mon, 11 Aug 2025 11:37:26 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=108877 ZONE EXPERTS – Les taux trop lourds pour les ménages ainsi qu’une politique monétaire plus accommodante aux États-Unis ouvrent la porte à une reprise des baisses de taux.

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Au cours de ses trois dernières réunions, la Banque du Canada (BdC) a opté pour la prudence se contentant d’une baisse cumulative de 0,50 % cette année, après une réduction de 1,75 % en 2024. Cette décision a été principalement influencée par le niveau élevé d’incertitude entourant la guerre commerciale en cours. Toutefois, la BdC a laissé entendre que de nouvelles baisses pourraient être envisagées si l’inflation diminue et si la croissance économique s’essouffle davantage.

La politique monétaire actuelle restrictive de la BdC fait grimper les taux de renouvellements hypothécaires au-delà de 4 %, ce qui pèse lourdement sur le budget des ménages.

Même si le ratio de la dette des ménages au revenu disponible a baissé de 174 % à 171 % au premier trimestre de 2025, il demeure l’un des plus élevés parmi les pays du G7. De plus, la capacité de remboursement des ménages montre déjà des signes de fragilité. Comme le montre le graphique suivant publié par la BdC, le taux de délinquance hypothécaire est passé de 0,14 % en 2022 à 0,22 % au quatrième trimestre de 2024. Bien que ce niveau demeure faible au regard des moyennes historiques, cette progression démontre une pression financière croissante sur les emprunteurs.

Pour voir ce graphique en plus grand, cliquez ici. 

Évidemment, l’augmentation des retards de paiement ne se limite pas aux prêts hypothécaires. D’autres formes de dettes à la consommation, telles que les prêts automobiles, les marges de crédit et les cartes de crédit, enregistrent également une hausse du taux de défaillance, et ce, malgré un contexte économique où le marché de l’emploi demeure solide.

Selon le Bureau du surintendant des institutions financières (BSIF), les « chocs de paiement » liés aux renouvellements hypothécaires figurent désormais parmi les principaux risques systémiques. L’organisme estime que le taux de défaut ne reculera plus, car la hausse du coût de l’emprunt gruge une part de plus en plus importante du revenu des ménages.

Selon le graphique suivant publié au dernier rapport de la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL) sur le secteur des prêts hypothécaires résidentiels, les emprunteurs choisissent moins en moins le prêt hypothécaire à taux fixe de cinq ans. Les prêts à taux variable représentaient 42 % des nouvelles hypothèques en février 2025. Cette tendance s’aligne avec nos recommandations actuelles.

Pour voir ce graphique en plus grand, cliquez ici. 

Le rapport sur l’emploi publié le 1er août 2025 aux États-Unis a révélé une création de postes décevante, accompagnée de révisions à la baisse pour les mois précédents. Ce ralentissement réduit la pression inflationniste et augmente la probabilité que la Réserve fédérale américaine abaisse ses taux dès septembre, dans le but de soutenir l’économie. Ce nouveau signal renforce également notre conviction que les taux directeurs reculeront d’au moins 0,5 % d’ici la fin de l’année et davantage encore en 2026 autant aux États-Unis qu’au Canada.

La gestion du passif constitue souvent la part la plus importante de la situation financière du client. Il est donc primordial de confier son analyse à un professionnel objectif, capable de guider le client et de lui faire pleinement comprendre sa valeur. Après tout, la gestion du passif n’est-elle pas tout aussi importante que celle des actifs ?

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Prêts hypothécaires : la Banque du Canada va-t-elle reprendre son cycle de baisse des taux d’intérêt ? https://www.finance-investissement.com/zone-experts_/peter-tsakiris/prets-hypothecaires-la-banque-du-canada-va-t-elle-reprendre-son-cycle-de-baisse-des-taux-dinteret/ Mon, 07 Jul 2025 12:35:54 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=108401 ZONE EXPERTS – Les indicateurs économiques actuels renforcent la probabilité de nouvelles réductions du taux directeur d’ici la fin de l’année.

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Le ralentissement de l’économie canadienne se poursuit. Tout d’abord, le marché du travail au Canada demeure stagnant avec un taux de chômage se situant à 7 %, au plus haut niveau depuis 2016, en excluant évidemment la période de la pandémie. En effet, l’économie canadienne a enregistré une perte nette de 15 300 emplois au cours des quatre derniers mois. L’annonce des données de juin, attendue le 11 juillet, sera particulièrement déterminante pour évaluer si cette tendance se poursuit. On observe déjà des reculs dans plusieurs secteurs sensibles aux récents tarifs imposés par les États-Unis.

En juin 2025, le PMI manufacturier s’est replié à 45,6, poursuivant sa contraction pour un cinquième mois consécutif. Quant à l’indice des services, il est tombé à 44,3, confirmant un ralentissement prolongé pour le 7e mois. Le niveau d’activité nettement en bas de la barre de 50 est alors en fort recul dans les deux secteurs qui affichent un climat économique peu favorable.

Les dernières statistiques relatives au marché immobilier affichent une reprise au mois de mai, favorisée par la baisse des taux d’intérêt. Toutefois, l’inventaire global représentant environ 4,9 mois d’offre est proche de son niveau historique de 5 mois et le prix moyen affiche une baisse de 1,8 % depuis un an.

La baisse des taux d’intérêt a aidé les ménages à payer leurs dettes, mais on constate une augmentation des arriérés au niveau des paiements de dettes. Selon la Banque du Canada, 1,4 million de consommateurs ont manqué au moins un paiement au cours du premier trimestre de 2025 et le taux de délinquance augmente autant sur les dettes personnelles que sur les dettes hypothécaires. Le ratio de la dette des ménages par rapport au revenu disponible s’établit à 173,9 % au premier trimestre de 2025, en recul par rapport au sommet de 185 % atteint à la fin de 2021. Malgré ce léger repli, il demeure à un niveau historiquement élevé, ce qui limite la marge de manœuvre des ménages pour augmenter leur consommation.

Dans un contexte où de nombreux prêts hypothécaires devront être renouvelés à des taux nettement plus élevés que ceux actuellement en vigueur, nous demeurons préoccupés par la capacité des ménages à soutenir la demande. Par conséquent, nous anticipons un ralentissement marqué de l’économie canadienne qui pourrait se prolonger jusqu’à la mi-2027, moment où l’augmentation des taux de 2022 n’aurait plus effet au renouvellement des prêts hypothécaires.

L’inflation annuelle, telle que mesurée par l’IPC, est restée inférieure à la cible de la Banque du Canada, s’établissant à 1,7 % en mai. Toutefois, c’est l’inflation sous-jacente (Core) qui suscite davantage de préoccupations, puisqu’elle demeure élevée à 3,0 %.

Bien que la Banque du Canada adopte une approche prudente en raison des incertitudes liées aux tarifs américains, susceptibles de provoquer une poussée temporaire de l’inflation, nous maintenons notre position. Nous sommes même encore plus convaincus que le ralentissement de l’économie, combiné à la forte appréciation du dollar canadien et aux pressions exercées sur la Réserve fédérale américaine, inciteront la Banque du Canada à poursuivre les baisses de taux au cours de la seconde moitié de l’année.

D’ailleurs, seule la Banque de Nouvelle-Écosse estime que la BdC ne procédera à aucune baisse de son taux directeur d’ici la fin de l’année. En revanche, RBC et CIBC prévoient deux réductions, tandis que BMO et la Banque Nationale anticipent trois baisses de taux d’ici la fin de 2025.

La gestion du passif fait partie intégrante de la situation financière du client et en représente parfois même « la » plus grande portion. Il est donc primordial de confier son analyse à un professionnel objectif qui saura guider le client et s’assurer qu’il en saisisse bien la valeur. Après tout, la gestion du passif n’est-elle pas tout aussi importante que celle des actifs ?

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Prêts hypothécaires : la Banque du Canada poursuivra-t-elle la baisse de ses taux ? https://www.finance-investissement.com/zone-experts_/peter-tsakiris/prets-hypothecaires-la-banque-du-canada-poursuivra-t-elle-la-baisse-de-ses-taux/ Mon, 09 Jun 2025 11:44:31 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=107949 ZONE EXPERTS – Les données économiques récentes ouvrent la voie à de nouvelles baisses de taux d’ici la fin de l’année.

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Considérant la situation économique actuelle, notre banque centrale traverse une période mouvementée. Face à l’incertitude causée par les tarifs et après avoir procédé à une baisse cumulative substantielle du taux directeur de 2,75 % au fil de 7 rencontres consécutives, la Banque du Canada (BdC) a choisi de ne pas modifier sa politique monétaire lors ses deux dernières rencontres. Il s’agit d’une décision largement anticipée par les marchés, dans la mesure où l’impact les baisses précédentes soutiennent déjà l’économie canadienne, bien que la lutte contre l’inflation soit loin d’être terminée. Par ailleurs, la dernière chose que souhaite la Banque du Canada est de raviver la spéculation immobilière.

La hausse du PIB de 2,2 % au premier trimestre laisse croire que l’économie canadienne performe bien, mais cette hausse a été provoquée par une augmentation des exportations et une augmentation des inventaires faites en prévision de l’arrivée des tarifs. De plus, le taux du secteur des services, moteur traditionnel de l’économie nord-américaine, a augmenté seulement de 0,4 % contrairement à la moyenne historique de 5 %. L’investissement résidentiel a plongé de 11,0 %, ce qui montre clairement la faiblesse d’un autre des moteurs de croissance importants de l’économie canadienne.

En matière de création d’emplois, on constate certainement un ralentissement, mais pas un effondrement, du moins pour l’instant. À l’exception des années de la pandémie, le taux de chômage a atteint 7 %, son plus haut niveau depuis 2016, en raison notamment des difficultés dans les secteurs manufacturier, du transport et de l’entreposage, qui ont été clairement affectés par les tarifs. En effet, le nombre d’emplois actuels dans le secteur manufacturier est le plus faible depuis janvier 2023. De plus, chose importante à surveiller : une baisse des emplois temporaires pendant 2 mois consécutifs. N’oublions pas qu’une telle baisse est un indice précurseur d’un ralentissement prononcé de l’économie, puisque les entreprises préfèrent toujours diminuer les emplois temporaires avant les emplois permanents.

Quant au dollar canadien, sa forte appréciation au cours des dernières semaines offre à la Banque du Canada une plus grande latitude pour poursuivre les baisses de taux dans la seconde moitié de l’année.

La BdC, comme d’ailleurs la Réserve Fédérale (Fed), préfère certainement voir ce comment vont évoluer les tarifs planifiés par le gouvernement Trump et leur impact sur l’inflation, avant de procéder à des baisses additionnelles de taux. Par contre, nous demeurons convaincus que l’économie canadienne poursuivra son ralentissement en raison de la vague de renouvellements hypothécaires attendus d’ici 2027, lesquels devraient entraîner une diminution de la consommation. Avec quatre décisions restantes d’ici la fin de l’année et un ralentissement économique qui se traduit par une hausse du taux de chômage, nous estimons que la Banque du Canada devra relancer le cycle de baisse des taux afin de soutenir la stabilisation du marché de l’emploi.

La gestion du passif fait partie intégrante de la situation financière du client et en représente parfois même « la » plus grande portion. Il est donc primordial de confier son analyse à un professionnel objectif qui saura guider le client et s’assurer qu’il en saisisse bien la valeur. Après tout, la gestion du passif n’est-elle pas tout aussi importante que celle des actifs ?

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Prêts hypothécaires :  avec l’économie qui ralentit, quel type de prêt faut-il choisir ? https://www.finance-investissement.com/zone-experts_/peter-tsakiris/prets-hypothecaires-avec-leconomie-qui-ralentit-quel-type-de-pret-faut-il-choisir/ Mon, 05 May 2025 13:17:31 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=107094 ZONE EXPERTS – Le taux préférentiel ayant déjà baissé de 2,75 %, continuera-t-il en ce sens ?

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Face à l’incertitude des tarifs et après avoir procédé à une baisse substantielle du taux directeur de 5,00 % à 2,25 % depuis 1 an, la Banque du Canada (BdC) a choisi de ne pas procéder à une nouvelle baisse le 16 avril dernier. Une décision jugée sage par les marchés, considérant que les baisses précédentes soutiennent présentement l’économie canadienne et que s’il advenait que les tarifs demeurent permanents, cela ferait rapidement jouer des forces inflationnistes. Le niveau d’incertitude quant aux tarifs est tellement élevé que la BdC a préféré ne pas prendre de décision précipitée.

La BdC doit encore procéder à 5 annonces de son taux directeur d’ici la fin de l’année et seule la Banque de Nouvelle-Écosse anticipe que le statu quo perdurera pendant cette période. Elle anticipe toutefois une baisse de 0,75 % l’année prochaine. La CIBC, RBC et la TD anticipent de leur côté une baisse de 0,50 % et la BMO ainsi que la BNC prévoient une baisse de 0,75 %. On constate ainsi que l’ensemble des banques s’accordent pour des baisses du taux directeur à venir.

Le marché de l’emploi montre des signes de ralentissement. Le nombre de chômeurs a augmenté de 12,4 % depuis un an, le faisant passer à 1,5 million des personnes. Le nombre d’individus sans emploi pour plus de 12 mois a augmenté de 100 000 à la fin de 2023 et se situe à 200 000 actuellement.

Face à l’incertitude liée aux tarifs douaniers, c’est normal que les chefs d’entreprises mettent leurs projets de recrutement sur pause. L’économie ralentira de toute façon en raison de la vague de renouvellement hypothécaire à venir qui amènera les détenteurs à payer davantage pour leur hypothèque que ce qu’ils faisaient jusqu’ici.

Étant donné que nous croyons que l’économie canadienne se dirige vers une récession, nous continuons de recommander les hypothèques à taux variable, mais avec l’habituelle mise en garde selon laquelle ce choix ne convient pas à tous les emprunteurs. Les emprunteurs qui préfèrent la stabilité ont maintenant accès à des taux fixes aux alentours de 4 %. Nous recommandons toutefois des termes de 3 ans plutôt que 5 ans en raison de l’incertitude générale qui marque les marchés.

Dans le cas d’acheteurs dont la tolérance au risque est plus élevée et dont la situation financière est plus solide, le taux variable demeure notre choix privilégié. Dans ce scénario, une baisse anticipée des taux les amènerait à un prêt hypothécaire équivalent à l’offre à taux fixe actuelle d’ici la fin de l’année. Mais ceux-ci pourraient également bénéficier d’une baisse de taux dans le cas où le contexte économique se détériorerait davantage.

Il faut aussi considérer les caractéristiques avantageuses d’une hypothèque à taux variable :

  1. Pénalités généralement moins élevées : les prêts hypothécaires à taux variable sont souvent associés à des pénalités de remboursement anticipé plus faibles que ceux à taux fixe, surtout dans un contexte de baisse des taux. Cela peut représenter une économie significative pour les emprunteurs souhaitant rembourser leur prêt avant l’échéance.​
  1. Flexibilité accrue : considérant que les pénalités sont généralement moins élevées, les hypothèques à taux variable offrent généralement une meilleure flexibilité si les projets du détenteur changent.​
  1. Possibilité de conversion avantageuse : dans certaines circonstances, il est possible de convertir un prêt à taux variable en un prêt à taux fixe à des conditions préférentielles, ce qui offre une protection contre les hausses de taux d’intérêt futures.​

La gestion du passif fait partie intégrante de la situation financière du client et en représente parfois même « la » plus grande portion. Il est donc primordial de confier son analyse à un professionnel objectif qui saura guider le client et s’assurer qu’il en saisisse bien la valeur. Après tout, la gestion du passif n’est-elle pas tout aussi importante que celle des actifs ?

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Prêts hypothécaires : décoder les tarifs et prendre les bonnes décisions https://www.finance-investissement.com/zone-experts_/peter-tsakiris/prets-hypothecaires-decoder-les-tarifs-et-prendre-les-bonnes-decisions/ Mon, 07 Apr 2025 13:00:13 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=106636 ZONE EXPERTS – La stagflation devient-elle un scénario probable ?

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Le marché s’attendait à ce que l’annonce de mercredi soir sur les tarifs dissipe l’incertitude qui régnait depuis plusieurs semaines. Or, comme les tarifs annoncés se sont révélés plus élevés que prévu et qu’ils s’appliquent à tous les pays, y compris des territoires sans population, la réaction du marché a été fortement négative.

Selon nous, il s’agit avant tout d’une tactique de négociation, plutôt que d’une politique ferme ou permanente. Trois éléments appuient cette interprétation :

  1. Le président Trump a indiqué qu’il serait prêt à retirer les tarifs de rétorsion si les pays visés éliminent les leurs.
  2. Il semble utiliser cette approche comme levier pour obtenir des concessions, que ce soit sous forme d’investissements aux États-Unis ou d’engagements sur le plan géopolitique.
  3. Le secrétaire du Trésor américain, Scott Bessent, a prévenu les autres pays en entrevue sur Bloomberg Television quelques minutes après l’annonce des tarifs : « Je n’essaierais pas de riposter. Tant que vous ne ripostez pas, ces tarifs représentent le haut de la fourchette. » Cette déclaration laisse clairement entrevoir une ouverture à la négociation.

À notre avis, l’annonce d’hier ne marque pas la fin de la partie, mais plutôt le début de négociations qui pourraient mener à des concessions et aboutir en fin de compte à un accord final entre les pays concernés : l’Entente.

Évidemment, le président Trump joue avec le feu. Dans le cas où des mesures de rétorsion seraient appliquées, le risque d’une récession mondiale est en forte croissance. Dans l’éventualité d’un tel scénario, on doit s’attendre à une intervention des Banques Centrales qui baisseraient alors les taux d’intérêt à des niveaux très bas. Le taux variable serait vraiment le grand gagnant dans ce cas.

Par contre, la conclusion n’est pas aussi évidente dans le cas d’une certaine entente et le maintien de certains tarifs. La question est donc de savoir si l’on peut faire face à un contexte de stagflation. Ce scénario, dont la probabilité était faible auparavant, vient de refaire surface dans la mire des économistes. Évidemment, la prochaine question que nous devons nous poser est : quelle sera la politique monétaire en cas de stagflation ?

Dans les années 1970, les chocs pétroliers ont provoqué une forte stagflation. Les banques centrales ont d’abord hésité à hausser les taux d’intérêt, ce qui a empiré l’inflation. Par la suite, elles ont adopté une politique monétaire plus stricte en augmentant les taux pour restaurer la stabilité des prix, mais au prix d’une récession temporaire. L’objectif consistait à diminuer la demande afin que les prix baissent naturellement.

Dans le cas qui nous intéresse, les tarifs provoqueront une augmentation statique des prix, la demande pouvant être substituée, alors que le mécanisme des taux de change pourrait en diminuer l’impact. Nous ne croyons pas que les Banques Centrales agiront de la même façon que dans les années 1970. Selon nous, elles préfèreront observer si l’impact inflationniste est permanent ou non avant d’agir. Cela nous fait dire que les taux ne baisseront pas si rapidement. Toutefois, si l’inflation se stabilise, les banques centrales continueront à baisser leurs taux afin de donner un élan à l’économie.

Dans ce contexte, nous continuons de recommander les hypothèques à taux variable, mais avec l’habituelle mise en garde voulant qu’elles ne conviennent pas à tous les emprunteurs. Les emprunteurs qui préfèrent la stabilité ont maintenant accès à des taux fixes aux alentours de 4 %, mais nous recommandons des termes de 3 ans plutôt que 5 ans compte tenu de l’incertitude générale sur les marchés.

Dans le cas d’acheteurs dont la tolérance au risque est plus élevée et dont la situation financière est plus solide, le taux variable demeure notre choix privilégié. Dans ce scénario, une baisse anticipée des taux les amènerait à un prêt hypothécaire équivalent à l’offre à taux fixe actuelle d’ici la fin de l’année, mais doublée de voir leur taux baisser davantage dans le cas où le contexte économique se détériorerait davantage.

La gestion du passif fait partie intégrante de la situation financière du client et en représente parfois même « la » plus grande portion. Il est donc primordial de confier son analyse à un professionnel objectif qui saura guider le client et s’assurer qu’il en saisisse bien la valeur. Après tout, la gestion du passif n’est-elle pas tout aussi importante que celle des actifs ?

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Naviguer dans l’insécurité et la volatilité https://www.finance-investissement.com/zone-experts_/peter-tsakiris/naviguer-dans-linsecurite-et-la-volatilite/ Mon, 10 Mar 2025 13:32:02 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=106077 ZONE EXPERTS – Quoi faire pour le prêt hypothécaire ?

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Il n’est pas nécessaire de s’attarder sur la médiatisation qui accompagne les débuts de l’ère Trump 2.0. Divers acteurs des sphères journalistique, politique, géopolitique et financière proposent leurs analyses qui visent à prédire l’avenir face aux nombreux changements auxquels nous sommes quotidiennement confrontés. Il y a certainement beaucoup de bruit dans l’air et il se dirige dans toutes les directions. Comment peut-on naviguer malgré tout ce bruit et donner le meilleur conseil afin de répondre à une simple question : quel type de prêt hypothécaire dois-je choisir dans le contexte actuel ?

En premier lieu, la réponse doit reposer sur la lecture que l’on fait de la situation macro-économique. Peu importe si la guerre commerciale persiste ou non, une chose est certaine : l’économie canadienne est affectée par la combinaison du taux d’endettement élevé des Canadiens et des taux d’intérêt élevés qui affectent le budget des ménages et restreignent par conséquent leur consommation.

Depuis plusieurs semaines, nos politiciens ont investi beaucoup d’efforts visant à dissuader l’application des nouveaux tarifs américains, mais à notre surprise on a constaté que la Chine a également imposé des tarifs sur des produits canadiens ! Alors, peu importe dans quelle mesure nous parviendrons à convaincre le gouvernement Trump de ne pas imposer ses tarifs sur les exportations canadiennes vers les États-Unis, il sera utopique de croire qu’il n’y aura aucun impact sur la croissance économique canadienne.

Alors, tarifs ou non, l’économie canadienne traversera une période difficile et le « playbook » prescrit un plus grand nombre de stimulus monétaire, en d’autres mots, une baisse additionnelle des taux d’intérêt. Les grandes banques canadiennes ont prédit la semaine dernière que la Banque du Canada (BdC) allait de nouveau baisser son taux directeur pour le fixer à 2 %. C’est également ce qu’on anticipait dans notre billet en début d’année Analyse des taux hypothécaires : ce que nous anticipons pour 2025.

Les événements des dernières semaines nous donnent la conviction qu’en cas de persistance des tarifs, la baisse des taux sera encore plus marquée, puisque la BdC devra composer avec des pertes d’emplois importantes. Étant donné qu’aux États-Unis, la baisse des taux d’intérêt ne sera pas aussi marquée, il faut s’attendre à un nouveau recul du dollar canadien. D’ailleurs, dans un tel contexte de guerre commerciale générant des pertes d’emplois, il faut s’attendre également à voir la mise en place d’un stimulus fiscal semblable à ce qu’on a connu pendant la pandémie. Tous les moyens seront mis à la disposition des décideurs pour amoindrir la récession.

Et qu’arrive-t-il à l’inflation ? Est-ce possible de vivre une stagflation ?

Ce questionnement suscite des inquiétudes chez les gens depuis de nombreuses années en raison de la croissance anémique observée. Plusieurs études démontrant que les tarifs n’occasionnent pas une inflation permanente en contredisent d’autres qui affirment l’inverse. Nous comprenons très bien que plusieurs éléments interreliés font en sorte qu’il est impossible de prédire de façon claire si l’augmentation des prix qui découlera de ces tarifs occasionnera de l’inflation permanente. Toutefois, on a de la difficulté de croire que l’inflation persistera dans un contexte où des pertes d’emplois provoqueront une récession importante. C’est pour cette raison qu’on n’accorde pas beaucoup des probabilités dans un tel scénario.

Si les taux baissent davantage, devrons-nous continuer de conseiller le taux variable ?

Tout d’abord, comme mentionné à plusieurs reprises, les hypothèques à taux variable ne conviennent pas à tous les emprunteurs. Nous avons toujours insisté sur l’importance d’évaluer en détail le profil financier et la tolérance au risque de chaque individu avant de recommander une telle option.

La semaine dernière, on a commencé à voir des prêts à taux fixes pour 5 ans à 3,99 %. Ce taux pourrait convenir à plusieurs individus qui cherchent à sécuriser leur prêt pour les 5 prochaines années et qui n’ont pas le profil du taux variable. Pour les personnes qui préfèrent la sécurité du taux fixe, mais qui croient que les taux baisseront davantage, elles peuvent opter pour des prêts qui varient actuellement entre 4,14 % et 4,19 % pour 3 ans.

Par contre, dans le cas d’acheteurs dont la tolérance au risque est plus élevée et dont la situation financière est plus solide, ils pourraient opter pour le taux variable. Dans ce scénario, la baisse anticipée ferait en sorte qu’ils arriveraient d’ici la fin de l’année au même niveau qu’avec l’offre à taux fixe actuelle et, dans le cas où le contexte économique se détériore davantage, le taux variable risque de baisser encore plus.

La gestion du passif fait partie intégrante de la situation financière du client et en représente parfois même « la » plus grande portion. Il est donc primordial de confier son analyse à un professionnel objectif qui saura guider le client et s’assurer qu’il en saisisse bien la valeur. Après tout, la gestion du passif n’est-elle pas tout aussi importante que celle des actifs ?

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10 % des emprunteurs choisissent le taux variable en 2024 https://www.finance-investissement.com/zone-experts_/peter-tsakiris/10-des-emprunteurs-choisissent-le-taux-variable-en-2024/ Mon, 03 Feb 2025 14:19:46 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=105294 ZONE EXPERTS – Pourquoi les gens continuent-ils de prendre de mauvaises décisions ?

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Seulement 10 % des emprunteurs ont opté pour le taux variable, selon une étude qui vient d’être publiée par la Banque du Canada (BdC), couvrant la période de janvier à septembre 2024. Cela nous étonne réellement ! Mais nous comprenons que la peur de l’incertitude, associée à un manque de connaissances économiques et à des conseils inadéquats de certains professionnels de la finance, a conduit beaucoup de personnes à faire un mauvais choix.

Nos fidèles lecteurs savent que nous exprimons de façon claire nos points de vue sur la direction des taux d’intérêt et nous sommes constants sur nos convictions !

Dans notre billet de janvier 2023, « Quelle stratégie adopter pour une nouvelle hypothèque ? », nous avions indiqué qu’en décembre 2022, plusieurs détenteurs d’hypothèques variables avaient été contactés par leur institution financière. Celles-ci les incitaient à convertir leur hypothèque variable en taux fixe aux alentours de 6 %, en raison des prévisions de leur économiste en chef qui anticipait une hausse supplémentaire du taux préférentiel de 2 à 3 % ! Nous avions fortement déconseillé cette stratégie et avions recommandé d’opter pour des taux à court terme pour les nouveaux emprunteurs.

Dans notre article de décembre 2023, « Taux hypothécaires : une récession privilégierait le taux variable », face à un ralentissement de l’économie canadienne, nous avions clairement exprimé notre conviction qu’une série de baisses de taux serait à prévoir à partir de mars 2024, d’au moins 1,50 % sur les prochains 12 à 18 mois. Aujourd’hui, avec la BdC qui a abaissé son taux directeur de 2 %, la pertinence de notre recommandation devient évidente.

Si l’on en revient à l’étude récente de la BdC, entre janvier et septembre dernier,

19 % des emprunteurs ont opté pour un terme fixe de cinq ans et 71 % ont choisi un terme fixe de moins de cinq ans. En effet, les institutions financières ont lancé des promotions sur des termes de quatre ans, incitant de nombreux emprunteurs à les privilégier, par crainte du mot « variable ».

Résultat : non seulement ces emprunteurs ne bénéficient pas de la baisse des taux, mais ils se retrouvent également avec une hypothèque à un taux élevé pour quatre ou cinq ans. Pire encore, ils sont désormais coincés, car la pénalité pour briser leur prêt augmente à mesure que les taux diminuent.

L’étude de la BdC révèle également qu’en septembre 2024, 20 % des toutes hypothèques en vigueur étaient au taux variable. Cela signifie que si seulement 10 % des nouveaux emprunteurs ont choisi un taux variable, la proportion d’hypothèques à taux variable était nettement plus élevée que 20 % avant 2024. Nous avons évoqué ce point dans le passé en critiquant le fait que les gens optaient encore pour le taux variable pendant que les taux d’intérêt étaient à leur nadir en 2021 et qu’on prévoyait juste une augmentation à l’horizon.

La même étude indique que d’ici la fin de 2026, environ 60 % des prêts hypothécaires en cours seront renouvelés et près de 40 % des prêts hypothécaires en cours pourraient être renégociés à un taux d’intérêt plus élevé. C’est précisément ce que nous soulignons depuis longtemps, et c’est pourquoi nous croyons que l’économie canadienne restera fragilisée dans les années à venir.

Selon ce graphique, tiré de la même étude de la Banque du Canada, la majorité des emprunteurs hypothécaires devant renouveler leur prêt en 2025 ou 2026 détiennent des prêts à taux fixe sur cinq ans (graphique 4).

Ces emprunteurs ont contracté leur prêt lorsque les taux d’intérêt étaient à leur niveau le plus bas, et certains devront faire face à une hausse significative de leurs paiements après le renouvellement. Toutefois, ce choc sera en partie atténué par le remboursement progressif du capital au cours des cinq dernières années, ainsi que par une éventuelle augmentation de leurs revenus ou de la valeur de leur propriété. Ainsi, ces emprunteurs bénéficieront d’une certaine flexibilité pour refinancer leur hypothèque, si nécessaire. Le rôle du Courtier hypothécaire sera alors essentiel dans les prochaines années.

Qu’en est-il des tarifs ?

Comme nous l’avons expliqué dans le passé, l’économie canadienne traverse une période de stagnation depuis le troisième trimestre de 2023 et si la guerre commerciale avec notre principal partenaire se prolonge, des pertes d’emplois surviendront, rendant la récession plus sévère que prévu initialement.

La BdC estime que les tarifs couperont 3 % de la croissance du PIB. Plusieurs clients craignent que les tarifs relancent l’inflation. Personne ne peut répondre à cette question de façon claire, mais nous croyons que s’il y a un impact, celui-ci sera temporaire et sera atténué par la baisse de la devise canadienne observée depuis les élections américaines. Face à la situation des pertes d’emplois et de la récession, la BdC n’aura pas le choix que de baisser davantage les taux d’intérêt.

La gestion du passif fait partie intégrante de la situation financière du client et en représente parfois même « la » plus grande portion. Il est donc primordial de confier l’analyse de celle-ci à un professionnel objectif qui saura guider le client et s’assurer que celui-ci en saisisse bien la valeur. Après tout, la gestion du passif n’est-elle pas tout aussi importante que celle des actifs ?

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Analyse des taux hypothécaires : ce que nous anticipons pour 2025 https://www.finance-investissement.com/zone-experts_/peter-tsakiris/analyse-des-taux-hypothecaires-ce-que-nous-anticipons-pour-2025/ Mon, 13 Jan 2025 13:20:54 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=104941 ZONE EXPERTS – Le taux préférentiel ayant déjà baissé de 1,75 %, quelle hypothèque choisir ?

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On observe que l’économie canadienne traverse une période de stagnation depuis le troisième trimestre de 2023. Cette faiblesse devient encore plus évidente lorsqu’on s’attarde au PIB par habitant, qui n’a pas progressé depuis 2018. À titre comparatif, le PIB par habitant des États-Unis a augmenté de 9,2 % au cours de la même période.

Évidemment, cela appartient au passé. Ce qui nous préoccupe désormais, c’est l’avenir. Une fois encore, de nombreux articles prédisent que cette année marquera le renouveau économique du Canada. Malheureusement, nous ne partageons pas cet optimisme. Nous restons convaincus que la forte hausse des taux d’intérêt hypothécaires continuera d’exercer une pression négative sur le comportement des Canadiens, et ce, jusqu’à la fin de 2027. À ce moment, l’effet du renouvellement hypothécaire devrait s’atténuer.

En effet, les Canadiens qui, jusqu’en juin 2022, ont opté pour un taux hypothécaire fixe de 5 ans, profitent encore de taux historiquement bas. Cependant, lorsqu’ils doivent effectuer leur renouvellement, ils se retrouvent confrontés à des taux bien plus élevés, ce qui perturbe profondément leurs habitudes financières et exerce une pression considérable sur leur budget.

Pour illustrer cet impact, rappelons notre exemple habituel d’une hypothèque de 300 000 $ : si le taux augmente de 2 % lors du renouvellement, cela représente une hausse de 500 $ par mois en paiements d’intérêts après impôts. Une telle augmentation est énorme pour le budget d’un ménage. Et il convient de souligner qu’aujourd’hui, les montants consacrés à l’hypothèque dépassent fréquemment les 300 000 $, ce qui aggrave encore davantage la pression financière sur les Canadiens.

Nous avons souligné précédemment à plusieurs occasions que la hausse significative des taux d’intérêt, associée à l’endettement élevé des ménages, aura un impact prolongé sur l’économie canadienne. C’est pour cette raison que nous avions prédit dans notre billet du 4 décembre 2023, Taux hypothécaires : une récession privilégierait le taux variable, et dans notre billet du 15 janvier 2024, Analyse des taux hypothécaires : quelle hypothèque choisir ?,  que les taux d’intérêt allaient  baisser d’au moins 1,50 % en 2024 ! Finalement, la Banque du Canada (BdC) a baissé le taux directeur de 1,75 % en 2024. À titre de comparaison, la Réserve fédérale des États-Unis (Fed) a baissé le taux  d’escompte de 1% en 2024. Cette différence importante a provoqué une baisse du dollar canadien de 7,1 % en 2024.

Pire encore, il est désormais largement anticipé que la Fed ne réduira ses taux que de 0,50 % au maximum en 2025. Dans ce contexte, la BdC subit une pression croissante pour ne pas modifier ses taux lors de la prochaine réunion prévue le 29 janvier, afin d’éviter une nouvelle dégringolade du dollar canadien.

À notre avis cependant, sauf en cas d’une augmentation marquée de l’inflation, la BdC procédera à une baisse de son taux directeur d’au moins 1 % en 2025, dans le but de stimuler l’économie et de soulager les ménages et entreprises face aux conditions actuelles.

D’ailleurs, les six grandes banques canadiennes s’accordent à anticiper une baisse des taux, bien que leurs prévisions varient quant à son ampleur. La Scotia est la plus prudente, prévoyant une baisse de seulement 0,25 %. La BMO anticipe une réduction de 0,75 %, tandis que la CIBC, la BNC et la TD estiment que la baisse sera de 1 %. Enfin, la RBC se distingue en prévoyant une diminution plus marquée, de 1,25 %.

Alors quelle hypothèque choisir ?

Actuellement, le taux variable de 5 ans est pratiquement au même niveau que le taux fixe de 5 ans. Compte tenu de nos prévisions selon lesquelles la BdC continuera à abaisser le taux directeur, même si la réduction finale est inférieure à nos attentes, lorsque l’aversion au risque du détenteur de l’hypothèque le permet, le taux variable apparaît comme le choix le plus avantageux.

La gestion du passif fait partie intégrante de la situation financière du client et en représente parfois même « la » plus grande part. Il est donc primordial de confier l’analyse de celle-ci à un professionnel objectif qui saura guider le client et s’assurer que celui-ci en saisisse bien la valeur. Après tout, la gestion du passif n’est-elle pas tout aussi importante que celle des actifs ?

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Taux hypothécaires : le ralentissement économique pourrait-il entraîner davantage de baisses des taux ? https://www.finance-investissement.com/zone-experts_/peter-tsakiris/taux-hypothecaires-le-ralentissement-economique-pourrait-il-entrainer-davantage-de-baisses-des-taux/ Mon, 12 Aug 2024 14:01:10 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=102220 ZONE EXPERTS – Des économistes le croient.

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À la suite des dernières statistiques sur l’emploi qui affichaient une perte pour un deuxième mois consécutif, les économistes anticipent maintenant que la Banque du Canada (BdC) baissera le taux directeur de 0,50 % à 0,75 % d’ici la fin de l’année, puis procédera à une autre baisse, cette fois de 0,75 % à 1,25 % d’ici la fin de 2025.

Nos fidèles lecteurs reconnaitront que nous avons signalé la possibilité d’un tel scénario impliquant, soit le développement d’un ralentissement économique susceptible de nous amener jusqu’en récession. Plus particulièrement, nous en avons fait part dans nos billets du 9 mai 2022, du 8 août 2022 et du 13 septembre 2022. Nous expliquions alors que l’inflation était un problème du passé et qu’elle allait baisser. Toutefois, les Banques centrales ont continué de relever le taux directeur, à un point de provoquer un véritable ralentissement de l’économie, surtout au Canada.

En décembre 2022, plusieurs détenteurs d’hypothèques à taux variable nous ont informés qu’ils avaient reçu des appels de leur institution financière pour leur proposer de convertir leur hypothèque variable en un contrat à taux fixe de 6 %. Nous avons critiqué cette pratique dans notre billet du 9 janvier 2023 et maintenu notre recommandation de choisir un terme fixe d’un an pour les nouvelles hypothèques.

Dans notre billet du 4 décembre 2023, nous avons évoqué la perspective d’assister à une baisse du taux directeur d’au moins 1,50 % sur les 12 à 18 mois suivants, et possiblement davantage par la suite. Nous avons alors recommandé de choisir un taux variable pour les nouvelles hypothèques. À la lumière de ce que les économistes anticipent maintenant, il semble bien que notre prédiction fût juste.

Comme nous l’avons mentionné précédemment, les hausses de taux d’intérêt faites par la BdC ont mis de la pression sur les dépenses des consommateurs et celles des entreprises, du fait que les coûts d’emprunt ont augmenté. Cette pression sur les entreprises a contribué à la croissance du taux de chômage qui a atteint 6,4 %, malgré une création impressionnante des 205 000 emplois au sein de la fonction publique depuis un an. Cela représente une augmentation de 4,80 % alors que l’économie tournait au ralenti. La situation est même pire au niveau des jeunes chez qui le taux chômage s’élève à 14,2 %. En l’absence d’une immigration aussi forte et d’un gouvernement aussi dépensier, le PIB serait certainement déjà en baisse et la récession serait un fait accompli. D’ailleurs, le PIB per capita a connu une baisse en 2023 et cette tendance, semble se poursuivre en 2024.

L’augmentation de 41 % des insolvabilités d’entreprises sur 12 mois au deuxième trimestre de 2004, tel que rapporté par l’Association canadienne des professionnels de l’insolvabilité et de la réorganisation (ACPIR), représente un autre signal de la détérioration de l’économie.

Il est donc clair que les taux d’intérêt sont cruciaux pour la santé économique, et nous pensons que la BdC continuera de réduire ses taux. Nous devons nous demander si ces taux diminueront de 2,00 % d’ici la fin de 2025, comme le prévoient la CIBC et la TD, ou de seulement 1,25 % selon les prévisions de la Scotia. La réponse dépendra de l’ampleur du ralentissement économique et de la rapidité avec laquelle l’inflation se rapprochera de l’objectif des banques centrales.

Pour toutes ces raisons, nous continuons de recommander à nos clients d’éviter d’opter pour des taux d’intérêt fixes à long terme au moment de contracter une hypothèque. À notre avis, les taux baisseront vers le seuil de 4 %. Notre préférence demeure alors au taux variable pour les clients ayant le profil approprié. Pour les autres clients, certaines promotions touchant le « 3 ans fixe » à près de 4,79 % pourraient être une alternative.

Finalement, nous invitons tous les détenteurs d’hypothèques ayant des échéances d’ici 2025-2026 à consulter un courtier hypothécaire afin de faire une révision de leur situation financière avant que la situation économique se détériore davantage. C’est toujours préférable de structurer l’endettement pendant que nous avons un emploi et qu’on peut obtenir des bons rabais. Chaque cas et unique et une analyse approfondie de la pénalité et des perspectives d’emploi est pertinente. Ce type d’analyse a été très appréciée dans d’autres périodes difficiles qu’on a traversé dans le passé.

La gestion du passif fait partie intégrante de la situation financière du client et en représente parfois même « la » plus grande part. Il est donc primordial de confier l’analyse de celle-ci à un professionnel objectif qui saura guider le client et s’assurer que celui-ci en saisisse bien la valeur. Après tout, la gestion du passif n’est-elle pas tout aussi importante que celle des actifs ?

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Marché de l’emploi : que nous indiquent les récentes statistiques économiques ? https://www.finance-investissement.com/zone-experts_/peter-tsakiris/marche-de-lemploi-que-nous-indiquent-les-recentes-statistiques-economiques/ Mon, 08 Jul 2024 13:52:30 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=101715 ZONE EXPERTS – Sont-elles le dernier signe de la vulnérabilité de l’économie canadienne ?

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Contrairement au double mandat de la Réserve fédérale (Fed) qui cherche à équilibrer le marché de l’emploi et la stabilité des prix, la Banque du Canada (BdC) concentre principalement ses efforts sur la stabilité des prix. Mais elle considère également les implications pour la stabilité financière et la croissance économique.

Les plus récentes statistiques publiées vendredi dernier sur l’emploi ont montré que le taux de chômage au Canada a atteint un sommet de 29 mois à 6,4 %. Le taux de chômage augmente depuis plus d’un an, affichant un total de 1,4 million de personnes sans emploi en juin. Avec une perte de 1 400 emplois en juin, contrairement aux prévisions qui anticipaient une création de 22 500 emplois, on peut affirmer que le marché de l’emploi n’est plus considéré comme tendu. Le marché du travail peine à absorber une population en pleine expansion et les gens vont commencer à craindre de perdre leur emploi.

Le gouverneur de la Banque du Canada, Tiff Macklem, a déclaré le mois dernier que le marché du travail s’était raisonnablement refroidi ces derniers mois et que la réalisation de l’objectif de la banque centrale de réduire l’inflation n’avait pas besoin de s’accompagner d’une forte hausse du chômage.

La prochaine annonce de la BdC sur les taux d’intérêt est prévue le 24 juillet, soit environ une semaine après la publication des nouvelles données sur l’inflation. Ces données, on le comprend, sont considérées comme un élément déterminant qui pourrait renforcer les attentes d’une baisse de taux en juillet. L’inflation devrait poursuivre sa tendance baissière et avec un marché du travail qui se montre plus souple, les chances d’assister à une deuxième baisse des taux sont augmentées.

Selon le rapport de la SCHL sur le secteur des prêts hypothécaires résidentiels publié le 29 mai dernier, seulement 7 % des Canadiens choisissaient le taux variable lorsque le taux d’escompte était de 1,75 % en janvier 2020. À partir de mars 2020, ce pourcentage a augmenté à 15 %, et lorsque le taux d’escompte a chuté à 0,25 %, il a atteint 57 % en janvier 2022. C’est à ce moment-là que les banques centrales, confrontées à une inflation plus élevée que prévu, ont annoncé leur intention d’augmenter les taux dans la deuxième moitié de l’année.

Finalement, les augmentations de taux ont été plus rapides et plus importantes que prévu initialement. Lorsque le taux d’escompte a atteint 2,5 % en septembre 2022, 39 % des Canadiens optaient encore pour le taux variable. Ce pourcentage est tombé à 29 % le mois suivant, lorsque les taux ont augmenté à 3,25 %, et il a chuté à 11 % en février 2023 quand le taux a atteint 4,5 %, puis est demeuré à 11 % lorsque le taux a atteint 5 %.

Le graphique suivant, publié dans ledit rapport de la SCHL, montre que c’est à partir de septembre 2022 que le pourcentage des emprunteurs optant pour la sécurité du taux fixe (en choisissant des termes de 3 ans à moins de 5 ans) a augmenté de 17%. Ce ratio a atteint un sommet de 53% en juillet 2023 et s’est fixé à 39% en février 2024.

Le pourcentage d’emprunteurs optant pour le taux variable est resté nettement en bas de 10% jusqu’au 4e trimestre de 2023. À partir de ce moment, le pourcentage d’emprunteurs optant pour le taux variable a augmenté à 20 % en janvier 2024.

Pour visualiser ce graphique en grand format, cliquez ici.

Ces choix montrent que les Canadiens n’ont pas opté pour la meilleure décision en choisissant massivement le taux variable, alors que les taux se trouvaient au plancher. Les augmentations rapides et imprévues des taux d’intérêt ont entraîné des hausses du coût d’emprunt pour ceux qui avaient choisi cette option, ce qui aurait pu être évité s’ils avaient choisi des taux fixes. C’est pour cette raison que nous croyons que l’économie canadienne est maintenant vulnérable et que la BdC n’a d’autres choix que de continuer de baisser son taux directeur. Évidemment, ceci est conditionnel à ce que l’inflation continue sa descente vers la cible de 2% fixée par la BdC.

Dans le contexte de ralentissement économique important actuel, qui indique selon nous le début d’une récession, nous continuons de privilégier le taux variable au moment de contracter une hypothèque, lorsque le profil de l’emprunteur le permet. Les emprunteurs qui n’ont pas le profil approprié et qui craignent que les banques centrales prennent plus de temps à baisser leurs taux devraient opter pour les taux fixe de 2 ou 3 ans.

La gestion du passif fait partie intégrante de la situation financière du client et en représente parfois même « la » plus grande part. Il est donc primordial de confier l’analyse de celle-ci à un professionnel objectif qui saura bien guider votre client et s’assurer que celui-ci en saisit bien la valeur. Après tout, la gestion du passif en soi n’est-elle pas tout aussi importante que celle des actifs ?

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