parité – Finance et Investissement https://www.finance-investissement.com Source de nouvelles du Canada pour les professionnels financiers Fri, 15 Sep 2023 12:46:23 +0000 fr-CA hourly 1 https://wordpress.org/?v=5.9.3 https://www.finance-investissement.com/wp-content/uploads/sites/2/2018/02/cropped-fav-icon-fi-1-32x32.png parité – Finance et Investissement https://www.finance-investissement.com 32 32 Les femmes en finance : des progrès très lents https://www.finance-investissement.com/nouvelles/economie-et-recherche/les-femmes-en-finance-des-progres-tres-lents/ Wed, 20 Sep 2023 09:45:52 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=96225 En ce qui concerne l’occupation de postes décisionnels.

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Les avancées des femmes en finance ont été très modestes de 2019 à 2023 selon un récent rapport de Mercer. Le plus étonnant, c’est que les plus hauts niveaux d’émancipation ne se présentent pas là où on penserait.

Dans un sondage mené auprès de 21 452 décideurs financiers partout dans le monde, Mercer constatait au 1er décembre 2022 que 13,7% étaient des femmes. Une hausse « modeste et décevante », commente Mercer; cela représente un gain de seulement 1,7 point de pourcentage depuis le taux de 12% enregistré dans le sondage de 2019.

Un sursaut peut-être illusoire

Il y a un petit sursaut encourageant en ce que le pourcentage de femmes parmi les décideurs nouvellement assignés s’est élevé à 18,8%. « Mais nous ne devrions pas dorer la pilule de notre déception devant un chiffre général qui n’est pas plus élevé », note l’étude.

En effet, les nouvelles assignations représentent une très faible proportion des effectifs totaux. Ainsi, les décideurs avec une expérience entre 20 et 25 ans constituent le groupe principal des décideurs sondés, soit environ 4 000. Ici, la proportion des femmes s’élève à 14%, où 560 femmes. La cohorte des recrues, pour sa part, ne représente qu’un mince contingent d’environ 250 participants où les femmes dessinent un mince escadron de 47 participantes.

Il ne faut pas commettre l’erreur de croire qu’un taux d’assignation de 18,8% à cette première étape va se poursuivre dans les suivantes. Cette proportion de décideurs féminins pourrait très bien s’amenuiser… mais elle pourrait également augmenter. Seul le temps le dira, mais Mercer a raison de dire qu’il ne faut pas se raconter d’histoires à cette étape-ci.

Répartition géographique inattendue

Là où l’étude étonne, c’est par sa répartition géographique des femmes en poste de décision financière. Ainsi, le Canada, avec environ 13,6% de décideurs féminins se situe tout-à-fait dans la moyenne mondiale. Aux États-Unis, la proportion s’élève à environ 12%. On ne sera pas surpris d’apprendre que la proportion est d’environ 6% au Japon et d’environ 3% dans les Émirats arabes unis, les plus basses participations du sondage, avec la Nouvelle-Zélande, dont le score est même légèrement inférieur à celui du Japon : 5,5%.

De façon inattendue, la participation des femmes dans les secteurs des affaires et de la finance a légèrement fléchi d’environ trois points de pourcentage de 1987 à 2022, selon une étude de l’Institut C.D. Howe. De 75%, elle est passée à environ 72%.

Les pays européens tirent un peu mieux leur épingle du jeu. L’Espagne se distingue nettement avec une proportion d’environ 24%, suivie par la France, à 22%, la Belgique à 21%. L’Italie dépasse légèrement la moyenne mondiale à environ 15%. Cependant la Suisse, l’Allemagne et l’Autriche sont bien en-deçà, à 11%. Étonnamment, dans les pays scandinaves, qu’on juge habituellement très « progressistes », les décideurs financiers féminins sont nettement sous représentés : 10% en Suède, 9% au Danemark, 8% en Norvège. Seule la Finlande s’en tire honorablement en frôlant la moyenne mondiale à 13,7%.

Les grands gagnants du palmarès de Mercer sont tous des pays asiatiques, Taiwan enregistrant la plus forte proportion de décideurs féminins à 48%, suivie de la Malaisie à 38%. Même la Chine donne une leçon au monde occidental avec une proportion de 30% de décideurs féminins. Viennent ensuite Hong Kong et Singapour, toutes deux à 25%, et la Corée du Sud à 15%. L’Inde se range parmi les « traînards », à 9%, mais quand même mieux que la Norvège et la Nouvelle-Zélande.

Actifs sous responsabilité

Les secteurs d’actifs où on retrouve le plus de femmes décideurs reflètent des attitudes « traditionnelles ». Ainsi, le plus fort contingent de femmes, soit environ 18%, loge dans les fonctions liées à la gestion de l’encaisse, suivi de l’immobilier, des obligations et des actions, leur proportion étant légèrement supérieure à la moyenne mondiale, soit 15% et 14%.

Leur niveau de représentation baisse sensiblement du côté du capital privé (11%), des changes (11%), des ressources naturelles (10%), enfin des fonds de couverture (7%). « Curieusement, note Mercer, l’encaisse est une classe d’actif typiquement associée avec des tarifs bas, tandis que les fonds de couverture sont beaucoup plus dispendieux, mais comptent le plus faible contingent féminin. »

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La parité dans le monde des affaires https://www.finance-investissement.com/fi-releve/carriere/la-parite-dans-le-monde-des-affaires/ Thu, 25 May 2023 11:20:31 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=94159 DÉVELOPPEMENT - Des avancées mais encore des progrès à accomplir.

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Alors que les femmes sont aujourd’hui en nombre égal aux hommes sur le marché du travail au pays, elles demeurent encore sous-représentées dans les postes de direction et au sein des conseils d’administration. Et la progression est lente.

C’est d’ailleurs ce même constat qui a incité Caroline Codsi a fondé en 2010 La Gouvernance au Féminin, un organisme sans but lucratif qu’elle préside depuis.

Une prise de conscience

C’est à la suite d’un parcours mouvementé sur trois continents que cette Libanaise d’origine, qui a connu la guerre civile dans son pays, vient rejoindre sa famille et s’installe au Canada en 1990.

Détentrice d’un diplôme en langues et civilisations étrangères de l’Université Paris-VII et d’un certificat en ressources humaines de HEC Montréal, la jeune femme qui parle couramment quatre langues entame son parcours professionnel au sein de la grande entreprise, gravissant rapidement les échelons.

« J’avais une telle conviction qu’au Canada, l’égalité était quelque chose d’acquis, de présent à tous les niveaux, que je n’ai pas fait face à certains biais inconscients ou à des pensées limitantes qu’ont certaines femmes. »

Néanmoins, au gré des postes de direction qu’elle occupe, notamment chez Morneau Shepell et Knightsbridge, sa perception change.

« Je me suis dit : où sont les femmes ? C’est là que j’ai aussi pris conscience des barrières systémiques […], qui venaient de la culture de l’entreprise et qui faisaient en sorte que les femmes ne progressaient pas. »

Une incitation à l’action

Parallèlement, elle se renseigne sur les possibilités d’accéder aux conseils d’administration d’entreprises privées cotées en bourse au Canada.

Elle découvre alors que peu de femmes y siègent, « autour de 12 % en 2010 », dit-elle, un chiffre qui la sidère et qui la pousse à agir.

Pour combler l’écart

C’est dans le but de favoriser l’accès des femmes à des postes décisionnels et aux conseils d’administration, et de promouvoir la parité dans le monde des affaires que La Gouvernance au Féminin a précisément été créée.

Au départ centré sur les événements et les activités de réseautage, l’organisme élargit progressivement son offre aux membres, mettant sur pied un programme de mentorat ainsi qu’une formation en gouvernance, destinés tous deux aux femmes à des postes de direction et à des professionnelles issues surtout de la grande et très grande entreprise.

Le soutien à la parité

Convaincue que le changement doit aussi s’opérer au sein même des organisations, Caroline Codsi lance avec son équipe, en 2017, le programme de Certification Parité, avec le soutien de McKinsey.

Cet outil diagnostic évalue, à l’aide de 75 critères quantitatifs et qualitatifs, la position d’une organisation, à tous les niveaux hiérarchiques, en matière de parité des genres. Au terme de l’évaluation, celle-ci reçoit un rapport personnalisé ainsi qu’une note générale lui permettant de se qualifier pour un niveau de certification : bronze, argent, or ou platine.

En 2022, 83 entreprises ont été certifiées. En 2017, elles étaient 17, souligne Caroline Codsi, interviewée d’ailleurs peu après l’un des deux galas annuels de reconnaissance de l’organisme, celui de Toronto, qui a rendu hommage aux organisations certifiées.

Destiné initialement aux grandes entreprises de plus de 400 employés au Canada et aux États-Unis, le programme de certification est maintenant accessible aux PME.

Des obstacles persistants

Si la présidente de La Gouvernance au Féminin observe un changement marqué dans les mentalités, elle croit « que la progression des femmes est encore beaucoup trop lente, avec un recul depuis la pandémie, les femmes ayant été atteintes de manière disproportionnée par les pertes d’emplois ou ayant quitté d’elles-mêmes parce que c’était devenu trop difficile ou exigeant ».

Selon elle, cette réalité est principalement due au fait que les femmes continuent de s’occuper davantage des tâches ménagères que les hommes.

Outre les pensées limitantes encore très présentes chez les femmes, entre autres le syndrome de l’imposteur, elle estime que des biais inconscients par rapport aux genres persistent.

« Quand on est une femme, qu’on est sûre de soi, qu’on a un leadership fort, on va souvent être critiquée. On va dire qu’on est agressive. Alors que pour un homme avec les mêmes comportements, on va dire qu’il est inspirant et que c’est un leader fort qu’on a envie de suivre. »

La fin du boys club ?

Quant aux barrières systémiques auxquelles les femmes se heurtent, elle remarque aussi une évolution à la fois au sein des entreprises et de la société en général.

« La question est devenue centrale parce que les entreprises comprennent d’abord qu’avec la pénurie de talents que nous connaissons, on ne peut pas laisser de côté 51 % de la population. Ensuite, avec la culture et la mentalité des jeunes générations, les femmes comme les hommes n’ont pas envie de faire partie d’un boys club avec une mentalité d’hommes blancs des années 1960. »

Une lente progression

Cela dit, « on est loin de la coupe aux lèvres », constate Caroline Codsi.

De fait, d’après le huitième rapport des autorités canadiennes en valeurs mobilières (ACVM) participantes publié en octobre 2022[1], 24 % des postes d’administrateurs étaient occupés par des femmes au Canada. Quant à la présidence des conseils d’administration, seulement 7 % de femmes occupaient cette fonction au pays. Finalement, seulement 5 % des entreprises canadiennes cotées à la Bourse de Toronto étaient dirigées par des femmes.

Par ailleurs, aux États-Unis, pour la première fois de l’histoire, 10 % de femmes dirigeaient des entreprises du Fortune 500[2] au 1er janvier 2023.

Pour une loi sur la parité

Pour Caroline Codsi, la solution pour assurer la parité dans le monde des affaires réside dans l’instauration d’une loi, citant en exemple la loi Copé-Zimmerman en France.

Adoptée en janvier 2011, celle-ci vise notamment à atteindre un quota de 40 % de femmes dans les conseils d’administration. Or, en 2021, ce chiffre a été dépassé, notamment pour les grandes entreprises cotées du CAC 40, qui comptaient 45 % d’administratrices[3].

« Quand on légifère, on trouve les femmes, et quand on ne légifère pas, on trouve des excuses », résume-t-elle selon sa formule préférée.

Des ressources et des alliés

Parmi les ressources autres que La Gouvernance au Féminin sur lesquelles les femmes peuvent s’appuyer pour l’avancement de leur carrière, Caroline Codsi mentionne les associations liées aux secteurs d’activité, les ordres professionnels et les chambres de commerce.

Elle termine en adressant ce conseil aux femmes :

« Il est très important de discuter avec d’autres femmes et de réseauter dans des réseaux très mixtes, parce qu’il faut échanger avec des hommes influents qui croient dans la question de l’égalité des genres et qui vont nous propulser en avant. Ce sont eux qui ont le pouvoir. Si 95 % des PDG sont des hommes, il faut qu’on collabore. Et la Gouvernance au Féminin le fait depuis 2010. »

[1] Avis multilatéral 58-314 du personnel des ACVM: Examen sur la représentation féminine aux postes d’administrateurs et de membres de la haute direction -Rapport de la 8e année (lautorite.qc.ca)

[2] New Year, New Glass Heights: Women Now Comprise 10% Of Top U.S. Corporation CEOs (forbes.com)

[3] livret_-_10_ans_loi_cope-zimmermann-2.pdf (haut-conseil-egalite.gouv.fr)

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