Montréal – Finance et Investissement https://www.finance-investissement.com Source de nouvelles du Canada pour les professionnels financiers Tue, 12 Nov 2019 13:47:40 +0000 fr-CA hourly 1 https://wordpress.org/?v=5.9.3 https://www.finance-investissement.com/wp-content/uploads/sites/2/2018/02/cropped-fav-icon-fi-1-32x32.png Montréal – Finance et Investissement https://www.finance-investissement.com 32 32 Ventes résidentielles : 51e hausse mensuelle consécutive à Montréal https://www.finance-investissement.com/nouvelles/economie-et-recherche/ventes-residentielles-51e-hausse-mensuelle-consecutive-a-montreal/ Thu, 06 Jun 2019 14:22:18 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=59071 Les ventes de propriétés résidentielles ont augmenté de 6 % le mois dernier dans la région de Montréal par rapport à celles compilées en mai 2018.

L’article Ventes résidentielles : 51e hausse mensuelle consécutive à Montréal est apparu en premier sur Finance et Investissement.

]]>
L’Association professionnelle des courtiers immobiliers du Québec précise que cette poussée fait en sorte que les ventes mensuelles dans la région métropolitaine sont en hausse depuis 51 mois maintenant. Au total, 5067 ventes ont été rapportées le mois dernier.

Les augmentations de mai par rapport à mai de l’an dernier sont surtout attribuables aux fortes ventes dans les banlieues. Elles ont progressé de 15 % à Laval et dans les municipalités de la couronne nord, alors qu’elles ont reculé de 1 % sur l’île de Montréal.

L’Association professionnelle des courtiers immobiliers du Québec ajoute que le prix médian d’une résidence unifamiliale a continué d’augmenter. En un an, il s’est établi à 340 000 $ le mois dernier dans la région de Montréal.

Le prix médian dans le secteur des condominiums a monté de 2 % à 261 000 $, alors que celui des multiplex a bondi de 6 % pour s’établir le mois dernier à 550 000 $.

L’article Ventes résidentielles : 51e hausse mensuelle consécutive à Montréal est apparu en premier sur Finance et Investissement.

]]>
Capital humain : retour vers le Québec https://www.finance-investissement.com/nouvelles/actualites/capital-humain-retour-vers-le-quebec/ Fri, 07 Dec 2018 13:53:38 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=53449 La quête du talent québécois installé de par le monde incite plusieurs dirigeants à revenir au bercail.

L’article Capital humain : retour vers le Québec est apparu en premier sur Finance et Investissement.

]]>
« Quelqu’un qui a travaillé à l’étranger amène beaucoup de diversité dans une organisation, incluant des points de vue et des approches décisionnelles différents », explique Normand Lebeau, président de Mandrake à Montréal. Celui-ci a recensé près de 3000 cadres exécutifs québécois installés à l’étranger, qu’il n’hésite pas à solliciter lorsque des entreprises locales lui confient un mandat.

Au moment où le Québec est confronté à une pénurie de main-d’œuvre, « depuis l’individu devant cueillir des bleuets au Lac St-Jean jusqu’au président de compagnie », l’initiative offre de nombreux avantages, explique Normand Lebeau. « D’abord, en offrant à nos clients des candidats issus de l’extérieur, qui ne figurent pas au nombre des candidats habituellement présentés, ça élargit le ‘‘pool’’ de candidats ».

Puis, il y a l’incontournable fait français. « Au Québec, il faut qu’on engage des gens qui parlent français. Alors oui, on peut trouver un exécutif britannique qui est basé en Afrique du Sud, mais s’il ne parle pas français, ce n’est pas vraiment alléchant ou pertinent pour nos clients. Mais si à l’inverse on dit : cet exécutif est à Londres, mais il est francophone et québécois, alors ça fait ouvrir les yeux », dit-il dans un entretien avec Finance et Investissement.

Normand Lebeau spécifie « Québécois », parce qu’un Français, bien qu’il soit francophone, aura néanmoins à s’intégrer à une nouvelle culture, ce qui représente une couche de difficultés additionnelles. « À l’inverse, lorsqu’on parle d’un Québécois, qu’il soit basé à Singapour, en Australie ou en Allemagne, on n’a pas à lui expliquer très longtemps les trois éléments qui sont habituellement les principales raisons qui expliquent qu’une personne refuse de venir s’installer au Québec : les taxes, la langue et le climat. Le Québécois, il est au courant de tout ça et il n’y a pas ce choc de culture. Alors quelqu’un venant de Suisse, Belgique, France ou Congo, il parle français, mais ça s’arrête là. »

Selon Normand Lebeau, les exemples de gens du domaine des finances qui ont quitté le Québec il y a plusieurs années pour aller vers des endroits où les opportunités étaient plus importantes ne manquent pas. Ils représentent aujourd’hui de beaux candidats.

Il cite en exemple Vincent Duhamel qui a passé 20 ans à Hong Kong avant d’être recruté par Jean-Guy Desjardins, le fondateur de Fiera Capital. Celui-ci l’a nommé président et chef de l’exploitation globale de la firme à l’automne 2017. « Ce n’est pas moi qui ai fait revenir Vincent au Québec, mais ce qu’il m’a dit c’est : câline, il fait froid l’hiver ici ! Mais il en est revenu rapidement parce qu’il vient d’ici et savait très bien à quoi s’attendre », dit-il en riant.

Dans sa banque de 3000 candidats, Normand Lebeau évalue entre 15 à 20 % le nombre de gestionnaire de portefeuille ou de cadre exécutif évoluant dans le milieu financier. Ainsi, bien qu’il soit plutôt actif dans l’industrie manufacturière, il confirme avoir réalisé quelques mandats dans le domaine financier où des candidats québécois possédant le profil recherché ont été identifiés à Londres, à Singapour et en Allemagne, puis présentés au client.

En 2014, Normand Lebeau a été nommé à la présidence de l’International Executive Search Federation (IESF), un réseau international d’entreprises en recrutement de cadres regroupant des firmes de recherche de cadres exécutifs composé de 80 bureaux situés dans 22 pays. Il est en voie de terminer son mandat.

« J’ai parlé de ce phénomène à mes partenaires des autres pays et ça a attiré l’attention. Depuis près de deux ans, plusieurs d’entre eux sont aux aguets de CV de candidats canadiens-français ou même de Québécois anglophones, mais qui parlent français, basés dans leur pays respectif et qui peuvent bonifier notre base de données », explique-t-il.

Montréal prend du lustre

Normand Lebeau identifie trois pôles pour lesquels Montréal est reconnue, qu’elle peut se positionner comme un leader international et qui sont susceptibles d’attirer des gens de l’extérieur, désireux de voir leur carrière se développer ici. Il s’agit des secteurs de l’aéronautique, du jeu vidéo et maintenant, de l’intelligence artificielle et de la technologie.

« Ça ne veut pas dire qu’il n’y a pas d’autres secteurs qui attirent du très bon talent, par exemple le secteur financier, mais ces trois domaines attirent présentement le meilleur talent de la planète. Les gens de partout sont intéressés à regarder ce que Montréal a à dire sur ces sujets », lance-t-il.

L’activité économique canadienne retient pas mal l’attention aux quatre coins du monde, affirme Normand Lebeau. « Dans ce contexte, lorsqu’on parle aux Québécois installés à l’étranger, s’ils ont le choix, ils vont vouloir venir à Montréal alors qu’auparavant, ils préféraient aller à Toronto. Bien sûr, le nombre d’opportunités demeure encore plus important à Toronto qu’à Montréal, mais aujourd’hui, le bassin des opportunités est en croissance à Montréal et elles intéressent les candidats potentiels », constate-t-il.

L’article Capital humain : retour vers le Québec est apparu en premier sur Finance et Investissement.

]]>
Montréal se démarque par sa qualité de vie, moins sur sa vitalité économique https://www.finance-investissement.com/nouvelles/economie-et-recherche/montreal-se-demarque-par-sa-qualite-de-vie-moins-sur-sa-vitalite-economique/ Tue, 22 May 2018 13:03:23 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=48219 Montréal demeure toujours à la traîne par rapport à d'autres grandes villes nord-américaines lorsqu'il est question de vitalité économique, selon un classement réalisé par l'Institut du Québec (IdQ), mais la métropole a une carte dans son jeu qui lui permet de se démarquer: sa qualité de vie.

L’article Montréal se démarque par sa qualité de vie, moins sur sa vitalité économique est apparu en premier sur Finance et Investissement.

]]>
« À Montréal, vous n’aurez peut-être pas nécessairement les salaires de la Silicon Valley, autour de San Francisco, mais vous allez avoir une très belle qualité de vie », a soutenu en entrevue le directeur associé de l’IDQ, Jean-Guy Côté.

« Les études ont commencé à démontrer que les nouvelles générations, les gens avec beaucoup de talent, n’ont pas simplement le salaire comme préoccupation », a-t-il ajouté.

Depuis trois ans, l’institut de recherche compare la ville de Montréal à d’autres villes d’Amérique du Nord en considérant plusieurs facteurs. L’IdQ examine cinq catégories: la vitalité économique, le capital humain, l’innovation, la qualité de vie et l’attractivité.

Dans ce classement, Montréal se mesure notamment à Toronto, Vancouver, Boston, Philadelphie, Denver et San Francisco. Pour arriver à ces données, l’IdQ s’est appuyé sur le plus récent recensement canadien, réalisé en 2016.

La Presse canadienne a pu consulter à l’avance le plus récent rapport, rendu public mardi.

Selon ses conclusions, bien que Montréal ait plusieurs faiblesses en matière d’économie, c’est sur la qualité de vie qu’elle peut se rattraper.

Dans la métropole québécoise, les logements sont abordables, la criminalité est faible et l’offre de transport est diversifiée, ce qui la distingue avantageusement des 14 autres grandes villes à l’étude.

L’économie, le point faible

Sur les questions d’économie, toutefois, Montréal a du mal à se démarquer.

Même si les années 2016 et 2017 ont été très positives économiquement pour Montréal, la métropole québécoise s’est retrouvée en 2016 au 14e rang sur 15 pour l’activité économique. Pour ce qui est de la croissance économique, Montréal a monté de deux rangs de 2014 à 2016, mais elle se situe tout de même en 13e position, ex aequo avec Philadelphie. C’est San Francisco, qui abrite la célèbre Silicon Valley, qui est en tête de liste dans ces deux catégories.

« C’est sûr qu’on ne peut pas encore percevoir les aiguilles bouger beaucoup. Ça va prendre beaucoup d’années comme ça avant qu’on arrive à faire monter Montréal dans le classement », a observé M. Côté.

« Ce que Montréal peut faire, c’est de continuer la stratégie déjà amorcée, c’est-à-dire attirer des investisseurs, mais attirer aussi des talents, donc des gens qui ont un espace ou un talent particulier. »

Des améliorations aussi

Le bilan de la métropole s’améliore quelque peu en ce qui concerne l’attractivité, l’innovation et le capital humain,  qui prend notamment en compte la proportion d’habitants détenant un baccalauréat et l’intégration des immigrants sur le marché du travail.

Sur ces derniers points, les chercheurs constatent que les avancées ne sont pas suffisantes: Montréal se classe 14e.

« Bien que depuis 2013, il y ait plus de Montréalais âgés de 25 à 64 ans qui détiennent un diplôme universitaire, cette hausse de 1,4 pour cent dépasse seulement le taux de croissance observé à Minneapolis, Saint-Louis et Phoenix », indiquent-ils.

Quant à l’innovation, les résultats sont acceptables, selon le rapport, mais Montréal aurait le potentiel d’aller beaucoup plus loin, est-il écrit.

D’autres observations du rapport « Comparer Montréal »

Montréal est en 15e place quant au revenu disponible par habitant, qui était de 28 600 $ en 2016. Toronto et Vancouver arrivent tout juste devant, en 14e et 13e place. « Notons, toutefois, que lorsque l’on tient compte des dépenses privées de santé par habitant des deux côtés de la frontière, l’écart entre les autres villes canadiennes et américaines diminue de façon significative. »

La métropole dépasse Philadelphie, Boston et Pittsburgh quant à la croissance du nombre de permis de construction. « En moyenne mobile sur trois ans, la croissance du nombre de permis octroyés est passée de -7,7 % à 5,8 % ».

Montréal est au dernier rang des villes quant à la population vivant sous le seuil de la pauvreté; ce pourcentage est passé de 13,3 % à 18,9 % en 2016.

Le bilan de Montréal en termes de congestion routière stagne, se faisant devancer par des villes comme Boston, Philadelphie et Denver. Toronto et Vancouver sont toutefois en 12e et 13e place. « Montréal n’a pas été conçue en fonction de la circulation automobile. Lorsqu’on se compare avec des villes américaines, elles ont bâti d’abord le quadrilatère de la route, puis ensuite la ville est née », a expliqué Jean-Guy Côté.

L’article Montréal se démarque par sa qualité de vie, moins sur sa vitalité économique est apparu en premier sur Finance et Investissement.

]]>
Un accélérateur d’entreprises fintech s’établit à Montréal https://www.finance-investissement.com/nouvelles/actualites/un-accelerateur-dentreprises-fintech-sinstalle-a-montreal/ Thu, 26 Apr 2018 21:15:31 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=47566 Holdun a procédé, jeudi, au lancement du programme d’accélérateur d’entreprises Holt Fintech Accelerator.

L’article Un accélérateur d’entreprises fintech s’établit à Montréal est apparu en premier sur Finance et Investissement.

]]>
Le programme, qui cible les étoiles montantes du secteur des technologies financières à l’échelle mondiale, offrira aux participants un soutien diversifié, incluant de l’aide de la part de partenaires, des formations, l’accès à des mentors de classe mondiale, des investissements financiers et une immersion dans le monde des technologies financières.

Au nombre de ses partenaires, Holt Fintech Accelerator compte notamment Stradigi AI, un important fournisseur canadien de solutions propulsées par l’intelligence artificielle (AI).

Holdun, qui soutient le programme Holt Fintech Accelerator, est une propriété de la famille Holt. Elle se positionne comme l’héritière directe de Sir Herbert Holt, président de la Banque Royale du Canada de 1908 à 1934, et fondateur de la Montreal Light, Heat & Power Company, une entreprise qui une fois expropriée est devenue Hydro-Québec. Au fil des ans, les membres de la famille Holt ont fondé ou détenu plus de 300 entreprises locales et internationales, valorisant ainsi leurs racines entrepreneuriales.

« Holdun était le partenaire tout désigné pour se joindre à la communauté et soutenir l’écosystème fintech de Montréal », estime Jan Christopher Arp, qui agira à titre de coassocié directeur du programme Holt Fintech Accelerator.

Jan Christopher Arp est le fondateur de Formfintech, une organisation qui agit à titre de facilitateur entre les différents acteurs de l’industrie de la technologie financière montréalaise, incluant les institutions financières et les startups.

« Montréal représente la seconde communauté étudiante en Amérique du Nord, et est reconnue comme un leader mondial de l’IA et de la chaîne de bloc. Toutes les fintechs vont avoir un morceau d’IA dans le futur et en fait, c’est déjà le cas, c’est pourquoi Montréal a tout ce qu’il faut pour assurer de belles perspectives pour l’expansion de l’industrie des technologies financières », a affirmé Jan Christopher Arp lors d’un entretien avec Finance et Investissement.

Une première cohorte de dix participants au programme Holt Fintech Accelerator sera constituée. Les personnes intéressées à s’engager dans le processus de sélection ont jusqu’au 29 juillet pour soumettre leur candidature, en se rendant sur le site Web Holt Accelerator.

Le lancement du programme d’accélérateur d’entreprises Holt Fintech Accelerator s’est effectué à l’Espace CDPQ, en marge du Fintech Demo-Day, qui constitue l’étape finale du programme Ascension de Formfintech. Ce programme de 12 semaines visant à soutenir le développement de fintechs, se conclut par une présentation, par les participants, de leur entreprise et réalisations, devant plusieurs représentants de l’écosystème fintech, incluant des investisseurs.

L’article Un accélérateur d’entreprises fintech s’établit à Montréal est apparu en premier sur Finance et Investissement.

]]>
Un mariage de raison https://www.finance-investissement.com/edition-papier/nouvelles-edition-papier/un-mariage-de-raison/ Sun, 01 Apr 2018 04:24:00 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=46447 L'annonce de la vente de Jarislowsky Fraser à la Banque Scotia le 12 février dernier pour environ 950 M$ a déclenché un séisme dans l'univers financier québécois.

L’article Un mariage de raison est apparu en premier sur Finance et Investissement.

]]>
Pour l’heure, on sait que la perte d’un énième gestionnaire indépendant renforce la tendance à la consolidation de la gestion de portefeuille entre les mains des banques. Pourquoi Stephen A. Jarislowsky a-t-il décidé de vendre maintenant ? Que compte faire la Scotia avec cette acquisition ? Finance et Investissement s’est penché sur les effets potentiels de cette transaction majeure.

Jarislowsky Fraser n’avait plus vraiment d’autre choix que de vendre, selon Daniel Thompson, vice-président, gestion de portefeuille chez Gestion de patrimoine Lorne Steinberg.

«Je crois que Jarislowsky Fraser avait perdu beaucoup de plumes depuis une dizaine d’années. Ça n’allait pas si bien que ça, souligne-t-il. C’est surtout un gestionnaire institutionnel canadien et le marché est limité, voire en décroissance. Ils n’ont pas beaucoup de profondeur ailleurs, comme aux États-Unis. L’idée, c’est d’inviter un grand frère [Scotia] à la table afin de croître.»

La firme d’environ 150 employés, qui a déjà valu quelque 60 G$ en actif sous gestion (ASG) au début des années 2000, en vaudrait environ 40 G$ aujourd’hui.

En outre, la question de la succession de Stephen A. Jarislowsky, âgé de 92 ans, devenait inévitable. Les sources que nous avons interrogées estiment que le fondateur de la firme montréalaise créée en 1955 détenait «100 % des actions avec droit de vote», selon Daniel Thompson, ou «85 % de la boîte», selon Alain Chung, président du conseil et chef des investissements chez Corporation gestion de placements Claret.

«Personne n’avait les reins assez solides à l’interne pour le racheter, pense Alain Chung. La seule façon de résoudre le problème de succession, puisqu’il n’y avait pas de plan de passation des pouvoirs en place, c’était de chercher à vendre à l’extérieur.»

Vendue à prix d’or

Si le prix payé par la Scotia afin d’acquérir la montréalaise semble élevé, c’est «sans doute pour la réputation, la stabilité» que représente Jarislowsky Fraser, dit Alain Chung. L’effet de rareté a sans doute aussi joué un rôle. «Il ne reste pas grand comparables sur le marché. C’est un peu comme une peinture de Léonard de Vinci : si tu veux l’obtenir, tu vas payer le gros prix», illustre-t-il.

Daniel Thompson compare quant à lui la transaction à l’achat de Phillips, Hager & North par la Banque Royale en 2008. «Jarislowsky détient un portefeuille de clients avec une valeur nette assez élevée. Ce qui me surprend, c’est que la Scotia paie 20 ou 25 fois les bénéfices. Je trouve que la banque a payé très cher, mais elle a une vision à très long terme. Elle paie pour la marque. La Scotia va aussi ajouter des talents à son équipe, mais certains emplois vont se perdre, c’est sûr. Il y a sans doute des gens très compétents qui seront transférés à Toronto.»

Roger Beauchemin, président et chef de la direction d’Addenda Capital, se montre plus optimiste. D’autant plus que, selon le communiqué qui a annoncé la transaction, le siège social de Jarislowsky Fraser doit rester à Montréal.

«Si la transaction se déroule bien et que les deux cultures d’entreprise font bon mélange, ça peut être une excellente nouvelle pour le Québec. Une firme comme Jarislowsky qui reste à Montréal, ça devient une excellente école. Quant à la Scotia, tant sur le plan des cerveaux que des actifs, cet achat-là, c’est une bonne façon de déployer son capital.»

Les intentions de la Scotia

Selon Roger Beauchemin, l’objectif de cet achat par la Scotia est sans aucun doute «de prendre de l’ampleur dans la gestion de patrimoine. Et puis, ça lui apporte des relations privilégiées au Québec, bien que Jarislowsky soit présente sur le plan national.»

Rappelons qu’avec cette transaction, la Scotia devient le troisième gestionnaire d’actifs productifs en importance au Canada, avec 166 G$ d’ASG au 31 décembre 2017.

«Je n’entends pas souvent parler de l’équipe institutionnelle de la Scotia, remarque Daniel Thompson. [Avec cet achat], la banque va ajouter du talent dans ce secteur. Par ailleurs, est-ce qu’elle va attirer des clients avec des fonds de détail portant le nom de Jarislowsky Fraser ? Si le nom, la marque, l’y aide, tant mieux. Cependant, le plus important, ce sont les clients à valeur nette élevée et ce n’est pas au coeur du portefeuille de Jarislowsky.»

Selon un article publié par Les Affaires en février 2018, 77 % des actifs sous gestion de Jarislowsky proviennent du secteur institutionnel alors que le reste est issu de clients fortunés.

Pour Alain Chung, «la gestion de portefeuille, c’est le point faible de la Scotia». Par cette transaction, l’institution vient donc pallier ce manque d’un seul coup. «Parce que pour croître rapidement, il faut acheter, dit-il, et c’est une industrie qui peut être très rentable. Maintenant, la banque possède une plateforme pour construire, pour offrir plus de services.»

Un prix de référence

C’est également une industrie qui se consolide à la vitesse grand V. Pour Alain Chung, ce n’est pas une mauvaise nouvelle, tant s’en faut. «Pour les indépendants qui restent, nous sommes très contents, parce que cette transaction-là, au prix payé par la Scotia, donne un prix de référence pour les gestionnaires indépendants.»

Le message est clair : les firmes qui restent valent beaucoup. «J’imagine que des gens comme Jean-Guy Desjardins, [président du conseil d’administration et président et chef de la direction] de Fiera Capital, sont très heureux. Aucun doute, Stephen A. Jarislowsky possède les dons de négociateur de Donald Trump», ajoute-t-il en riant.

Quant à savoir quelle prochaine firme indépendante éveillerait l’intérêt d’un acteur de la taille de la Scotia pour un achat, Alain Chung répond de but en blanc que «Letko, Brosseau et Associés ferait une cible intéressante».

Il n’en demeure pas moins que la taille d’une société a plus ou moins d’importance, affirme Roger Beauchemin.

«Les acteurs canadiens sont petits sur l’échiquier mondial. Ce qui change la donne pour un gestionnaire de portefeuille, c’est la gestion et le service qu’il offre. Notre modèle d’affaires est simple, dit-il, nous devons ajouter de la valeur. C’est l’exécution qui est complexe.»

La transaction entre la Scotia et Jarislowsky Fraser doit être conclue entre mai et la fin juillet 2018.

L’article Un mariage de raison est apparu en premier sur Finance et Investissement.

]]>