longévité | Finance et Investissement https://www.finance-investissement.com/tag/longevite/ Source de nouvelles du Canada pour les professionnels financiers Wed, 17 Sep 2025 11:13:34 +0000 fr-CA hourly 1 https://wordpress.org/?v=6.8.3 https://www.finance-investissement.com/wp-content/uploads/sites/2/2018/02/cropped-fav-icon-fi-1-32x32.png longévité | Finance et Investissement https://www.finance-investissement.com/tag/longevite/ 32 32 RRQ : valeur de la rente de conjoint survivant https://www.finance-investissement.com/nouvelles/economie-et-recherche/rrq-valeur-de-la-rente-de-conjoint-survivant/ Wed, 17 Sep 2025 11:13:33 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=109713 On doit en tenir compte dans ses plans.

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La rente de conjoint survivant (RCS) du Régime de rentes du Québec (RRQ) a une valeur non négligeable que l’on doit considérer dans nos projections de retraite. Voici une analyse de diverses situations qui peuvent toucher des clients.

Le décès d’un client entraîne des conséquences financières importantes pour son conjoint. Le RRQ prévoit une RCS afin de limiter cette perte de revenu. Elle est calculée selon divers critères : les cotisations du défunt, l’âge et la situation du conjoint survivant (enfants à charge, invalidité, bénéficiaire d’une rente de retraite).

La RCS continue d’être versée même si le conjoint survivant commence à recevoir sa rente de retraite. Toutefois, le total des deux rentes ne peut pas dépasser un maximum prévu par la loi. À partir de 65 ans, le total des rentes combinées ne peut dépasser la rente maximale de retraite. Le calcul du maximum diffère avant 65 ans.

Donc, si une personne reçoit déjà le montant maximal de sa rente de retraite (selon l’âge où elle l’a demandée), la RCS peut être réduite jusqu’à 0 $. Par exemple, si la rente de retraite est demandée à 60 ans, le montant combiné des deux rentes ne pourra pas dépasser la rente maximale de retraite auquel la personne aurait eu droit uniquement pour la rente de retraite, comme si la RCS n’était pas versée.

Qui est considéré comme conjoint survivant? Il s’agit de la personne mariée, unie civilement (et non séparée légalement), ou le conjoint de fait ayant vécu avec la personne décédée pendant au moins trois ans ou un an si un enfant est né ou est à naître de leur union. Si aucune de ces conditions n’est remplie, aucune RCS n’est payable.

Or, si le décès survient moins d’un an après un mariage ou une union civile, la rente n’est versée que si le décès était imprévisible. Cette restriction ne s’applique pas si le conjoint était déjà reconnu comme conjoint de fait avant l’union.

Beaucoup de choses ont été écrites sur les nombreux avantages de reporter le moment où un client commence à recevoir sa rente de retraite, dont celui de la gestion du risque de longévité. Examinons l’effet de recevoir une RCS sur la demande de la rente de retraite afin de gérer le risque de longévité du conjoint survivant.

RCS payable avant 65 ans

Lorsqu’une personne reçoit une RCS avant 65 ans, elle peut être tentée de demander sa propre rente de retraite dès 60 ans. Toutefois, en faisant cela, la rente combinée devient plafonnée à un montant basé sur la rente de retraite maximale à 60 ans, ce qui limite le revenu global à long terme.

Prenons le cas d’un veuf dont la RCS s’élève à 13 671 $ par année. S’il demande sa rente de retraite à compter de 60 ans, il recevra une rente combinée de 18 124 $ dès 60 ans. Par la suite, lorsqu’il aura 65 ans, sa rente combinée sera limitée à la rente de retraite maximale normalement payable à 60 ans, soit 10 975 $ (en dollars d’aujourd’hui). S’il reporte la demande de sa rente de retraite à 65 ans, il continuera de recevoir sa RCS de 13 671 $ par année jusqu’à 65 ans et, à compter de 65 ans, il recevra une rente combinée dont le maximum serait la rente de retraite maximale débutant à 65 ans, soit 17 147 $ en 2025.

Afin de connaître le scénario le plus avantageux, examinons le moment à partir duquel le client serait indifférent entre les deux, soit le point de rencontre, en supposant qu’on accumule les rentes versées dans un produit d’épargne générant un rendement net de frais de 3,50 % dans les deux cas. Ce point de rencontre est autour de 68 ans. Il devient donc plus avantageux d’attendre à 65 ans avant de demander la rente de retraite, car la rente combinée plus élevée à long terme compense la rente moindre pour la période avant 65 ans.

Reprenons le cas, mais avec des rentes de retraite moindres, soit de 8 000 $. Le point de rencontre survient plus tard, c’est-à-dire autour de 72 ans puisque les montants sont moins élevés. Toutefois, le report demeure intéressant étant donné qu’il y a encore 50 % de chances pour un homme de vivre jusqu’à 89 ans et 91 ans pour une femme.

RCS payable après 65 ans 

Prenons une personne de plus de 65 ans n’ayant pas encore demandé sa rente de retraite. Son conjoint décède alors qu’il recevait sa rente de retraite. Le survivant recevra donc une RCS. Le fait d’être âgé de plus de 65 ans et de ne pas recevoir sa rente de retraite n’a aucune incidence sur son admissibilité à la RCS.

Rappelons que le montant de la RCS varie en fonction de la rente de retraite de base du cotisant décédé, du supplément de rente de retraite du cotisant décédé et de l’âge du cotisant survivant.

Lorsque le bénéficiaire d’une RCS est âgé de plus de 65 ans et qu’il ne reçoit pas sa rente de retraite, il est présumé avoir présenté une demande de rente. Cependant, il est possible de communiquer avec Retraite Québec pour demander de ne pas recevoir la rente de retraite afin de la reporter.

Par exemple, si le bénéficiaire d’une RCS est âgé de 68 ans, Retraite Québec présume que ce dernier a fait la demande de sa rente de retraite au moment où la RCS commence à être versée. De ce fait, la bonification de la rente de retraite cesse dès le versement de la rente de conjoint survivant. La personne n’est toutefois pas obligée d’accepter que sa rente de retraite débute immédiatement.

Nous illustrons dans le graphique 1 l’effet d’un décès du conjoint à 65 ans, la prestation au conjoint survivant et le report ou non de la rente de retraite. La première illustre la situation où les deux sont admissibles à une rente maximale. Dans un des cas, la rente de retraite débute à 65 ans et dans l’autre, à 70 ans. Résultat : le point de rencontre des sommes accumulées est autour de 73 ans.

Pour consulter le graphique 1 en grand format, cliquez ici.

Nous avons également refait les analyses en considérant deux autres scénarios, soit :

  • Les deux conjoints sont admissibles à une rente de retraite basée sur un revenu de 25 000 $, le point de rencontre se situe autour de 78
  • Lorsque l’un des conjoints a droit à la rente maximale et l’autre à une rente basée sur un revenu de 25 000 $, ce point est atteint plus tôt, vers 75

Ces observations nous indiquent qu’il est souvent préférable de retarder la demande de rente de retraite, donc l’application de la limite de la rente combinée, surtout lorsque la RCS continue d’être versée et que la rente de retraite du survivant est élevée. La RCS peut ainsi servir de revenu temporaire, permettant d’optimiser le montant total reçu à long terme, avant que le plafond combiné ne s’applique à 65 ans.

Aucune RCS n’est versée

Dans le contexte où les deux conjoints reçoivent la rente maximale du RRQ, aucune RCS en cas de décès ne sera versée au conjoint survivant, en raison de la rente combinée maximale.

Dans un scénario où les deux conjoints ayant 65 ans aujourd’hui reportent leur rente de retraite jusqu’à 72 ans, un décès soudain entraîne une perte annuelle de plus de 35 000 $ en tenant compte de la bonification et de l’augmentation en fonction du MGA durant la période de report. Ce risque est rarement discuté avec les clients et peut devenir important lorsque la majorité des épargnes sont été utilisées pour permettre le report du moment où on touche la rente de retraite tel que souvent abordé dans mes chroniques précédentes. Mais quel est le risque réel pour les clients?

Pour tenter de répondre à la question, j’ai simulé deux décaissements d’un couple de retraités de 65 ans, en supposant que le revenu brut annuel total désiré est de 45 000 $ et que ce revenu est comblé par des retraits de leur REER de 500 000 $ et par le versement de la rente de la RRQ demandée soit à 65 ans ou à 72 ans. Par exemple, pour le scénario où les rentes sont demandées à compter de 72 ans, 45 000 $ doivent être retirés des REER pour les 7 premières années, par la suite l’écart entre le revenu de 45 000 $ et les rentes de la RRQ sera retiré du REER. Supposons que, dans les deux scénarios, un des deux conjoints décède à 72 ans et que le revenu nécessaire est réduit de 15 % à partir de ce moment.

Les hypothèses suivantes ont été utilisées : un rendement net de frais de 3,50 %, une augmentation de MGA de 3,10 % et une inflation de 2,10 %.

Le graphique 2 illustre l’évolution du solde du REER selon les quatre scénarios : demande de rentes à 65 ans ou 72 ans pour les 2 membres du couple, avec ou sans décès à 72 ans.

Pour consulter le graphique 2 en grand format, cliquez ici.

La conclusion du graphique 2 est que l’épuisement REER se produit plus tard si la rente débute à 72 ans par rapport à 65 ans. Dans le graphique 3, nous reprenons les mêmes calculs que pour le graphique 2, mais avec un solde REER moindre (environ 300 000 $ à 65 ans), soit un montant uniquement suffisant pour couvrir le coût de vie pendant la période de report, soit entre 65 ans et 72 ans.

Pour consulter le graphique 3 en grand format, cliquez ici.

Résultat : l’épuisement du capital est plus rapide lorsque les membres du couple reportent leurs rentes de retraite à 72 ans. Toutefois, le scénario du manque à gagner persiste même avec la rente à 65 ans. Ce risque était déjà présent peu importe le report, d’où l’idée d’effectuer un suivi budgétaire plus serré, une mise à jour des projections plus fréquente et d’évaluer les besoins en assurance.

Pour combler le manque à gagner, le conjoint survivant pourrait devenir admissible à certains programmes, notamment le Supplément de revenu garanti, étant donné la baisse marquée des revenus, ou encore envisager la vente de sa résidence afin de générer des liquidités supplémentaires.

Ce cas illustre bien que la planification du report de la RRQ ne peut se faire en vase clos. Les analyses doivent tenir compte non seulement du risque de longévité du vivant, mais également de la résilience financière en cas de décès d’un des conjoints. L’intégration d’une vision successorale dès le départ, même en phase d’accumulation, devient fondamental.

Je demeure en faveur du report du moment où on touche la rente de la RRQ, en raison des avantages financiers qu’elle procure à long terme, notamment en matière de bonification et de protection contre le risque de longévité. Cependant, cette stratégie doit être analysée à la lumière de la situation financière globale du couple, particulièrement lorsque les épargnes sont largement utilisées pour couvrir les besoins pendant la période de report.

Dans un contexte où le capital est insuffisant pour soutenir les dépenses entre 65 et 72 ans, et où le décès d’un conjoint aurait un impact important sur la continuité des revenus, le report pourrait ne pas être le scénario optimal. C’est donc une exception à la recommandation habituelle qui mérite une attention lors de l’élaboration du plan de décaissement.

Par Mélanie Beauvais, FICA, FSA, M. Fisc, Pl. Fin., cabinet Bachand Lafleur, Groupe Conseil.

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Souvent pertinente, la rente viagère https://www.finance-investissement.com/edition-papier/retraite-et-planification-fiscale/souvent-pertinente-la-rente-viagere/ Mon, 11 Nov 2024 05:07:00 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=103856 Elle aide à gérer le risque de longévité.

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L’espérance de vie s’accroît de manière continue, et avec elle, le risque pour les clients de survivre à leur épargne.

C’est préoccupant, d’autant que de nombreux retraités n’ont pas suffisamment géré ce risque dans leurs plans financiers.

Historiquement, les gens travaillaient de 30 à 35 ans environ et prévoyaient profiter d’une retraite de 15 à 20 ans, puisque l’espérance de vie était moindre. Or, on vit de plus en plus longtemps.

Au Québec, l’espérance de vie moyenne à la naissance est passée de 72,9 ans en 1977 à 82,5 ans en 2023, selon l’institut de la statistique du Québec. Les projections de l’institut de planification financière suggèrent que si une personne atteint 65 ans, elle a 25 % de chances de vivre jusqu’à 94 ans pour un homme et jusqu’à 96 ans pour une femme.

Il devient donc crucial de repenser la planification financière pour cette période, qui peut souvent s’étendre sur 30 ans ou plus.

Il existe trois catégories de stratégies pour la gestion de l’épargne à la retraite. Premièrement, l’approche des retraits progressifs consiste à retirer des sommes de manière régulière tout en maintenant une gestion des actifs restants. Ce modèle peut inclure le report du moment où un client commence à recevoir ses rentes publiques (Régime de rentes du Québec [RRQ] et pension de la Sécurité de la vieillesse [PSV]) pour maximiser leur rendement.

Deuxièmement, souscrire une rente viagère est une stratégie qui consiste à convertir une partie ou la totalité de l’épargne en un revenu garanti à vie, éliminant ainsi le risque de survie à son épargne.

La troisième approche est une combinaison des deux premières, soit le report du moment où on perçoit les rentes publiques et l’achat d’une rente viagère à un âge avancé avec une partie de l’épargne disponible, maximisant ainsi la sécurité financière tout en maintenant une certaine flexibilité dans la gestion de l’épargne restante.

L’approche optimale dépendra de la santé physique (son espérance de vie) et de la santé financière de votre client.

Coûteuse longévité

Considérant que vivre longtemps est onéreux, il existe des outils pour gérer ce risque.

Cela implique notamment d’envisager certains produits garantissant un revenu stable à long terme, comme une rente viagère traditionnelle, une rente viagère différée à un âge avancé (RVDAA) ou une rente viagère à paiements variables (RVPA), aussi désignée rente dynamique.

Avant de considérer ces outils, il est généralement recommandé de retarder le moment où vos clients commencent à toucher leurs prestations de la PSV et du RRQ, car ces prestations représentent des revenus viagers indexés à l’inflation auxquels la plupart des gens ont accès.

Dans les conversations avec les clients, il faut faire la distinction entre prendre sa retraite et la date du début des versements. En d’autres termes, nous ne suggérons pas de retarder le début de la retraite.

Bien que l’augmentation des besoins en épargne soit évidente avec l’amélioration de l’espérance de vie, cela ne signifie pas nécessairement qu’il faudra travailler plus longtemps. En effet, une analyse du moment optimal pour débuter ses prestations publiques de retraite effectuée par la Chaire de recherche en fiscalité et en finances publiques montre que de le reporter est souvent plus avantageux financièrement que de l’anticiper, sauf pour les personnes à faible revenu ou en mauvaise santé. Pour des clients en santé et ayant des revenus moyens ou élevés, l’épargne privée nécessaire pour financer une retraite peut être moindre lorsque le report des rentes publiques est optimisé.

Un autre aspect à considérer est la communication des recommandations au client. Dans une situation où l’épargne est disponible, il est probable que l’option la moins risquée devrait être présentée comme étant celle du report des prestations publiques et l’option sans report, la plus risquée.

Une étude de l’institut canadien des actuaires le confirme : « Même dans le cas extrême d’une personne qui souhaite ne pas reporter ses prestations du Régime de pensions du Canada (RPC) par exemple dans les situations où l’espérance de vie est faible et le rendement des placements est très élevé-une personne a une probabilité de 50 % de recevoir un revenu plus élevé en reportant ses prestations du RPC, tout en présentant le risque de se retrouver dans une situation bien pire ».

Selon cette étude, compte tenu des attentes de longévité de la population en général, le report est manifestement une stratégie avantageuse.

L’ajout d’une rente viagère peut non seulement aider à gérer le risque de longévité, mais aussi le risque relié aux placements ou le risque de déclin cognitif et même le risque d’erreur.

L’un des avantages de cette rente est qu’elle permet une mutualisation des risques de longévité. Les personnes qui décèdent plus tôt « financent » celles qui vivent plus longtemps, leur permettant de bénéficier de revenus garantis jusqu’à la fin de leur vie. Cette mutualisation permet de sécuriser le revenu pour les gens qui risquent de vivre bien au-delà de l’espérance de vie moyenne, et constitue un filet de sécurité.

Autrement dit, ceux qui vivent plus longtemps bénéficient des « crédits de mortalité » des autres, une sorte de redistribution qui profite à ceux qui atteignent un âge avancé.

Le moment où l’on souscrit cette rente est important. Il y a le versement de charges administratives supplémentaires inutiles pour la période du début de la rente. De 60 à 75 ans, les probabilités de décès sont relativement faibles. Disons, de manière très approximative, qu’elles sont de moins de 10 % pour les non-fumeurs en bonne santé.

L’achat d’une rente viagère peut donc devenir attrayant, surtout après 75 ans. À cet âge, la « mutualisation des risques » devient plus avantageuse.

Étude de cas

Prenons le cas d’un homme retraité de 65 ans qui envisage d’investir dans une rente viagère 100 000 $ de son REER. La rente pourrait lui verser 525 $ par mois avec une garantie de 120 versements mensuels. Cette garantie signifie qu’il recevrait environ 63 % de la prime versée, sans intérêt après la période de dix ans.

Autre option : il pourrait retirer uniquement le revenu de placement sur son capital, soit 250 $ par mois à un taux de rendement de 3 %. Ou encore, il pourrait étaler le capital jusqu’à 90 ans et retirer 475 $ par mois. Enfin, il pourrait choisir de décaisser progressivement son capital jusqu’à 94 ans, ce qui lui permettrait de retirer environ 433 $ par mois avec une probabilité de survivre à son capital de l’ordre de 25 %.

L’écart entre les versements d’une rente et ceux d’un décaissement est notable, soit 92 $ (525 $433 $) par mois. C’est une privation de 18 % par rapport à la rente viagère. De plus, ce client devra composer jusqu’à cet âge avec les tracas des marchés financiers.

Le taux de rendement interne (TRI) de la rente variera dans le temps. Il peut être négatif si la personne décède dans les premières années, mais plus la personne vit longtemps, plus ce même TRI devient avantageux. Reprenons notre cas, le TRI sera de -9,67% pour les dix premières années. Il va graduellement monter et atteindre 0 % à 82 ans, 1,89 % à l’espérance de vie et 4,35 % à 95 ans.

Dans ce cas, la rente viagère pourrait améliorer de façon importante la viabilité du plan de retraite, réduisant ainsi le risque de manquer de capital à un âge avancé. La rente offrirait une stabilité que les autres options ne garantissent pas, particulièrement au-delà de 94 ans.

À mesure que les clients vieillissent, leur besoin d’intégrer une rente viagère à leur portefeuille devient plus pertinent. En effet, l’idée de conserver une latitude durant la première période de la retraite et de se procurer un revenu garanti pour la deuxième période apparaît comme une solution intéressante.

Cette stratégie permet de gérer efficacement le risque de longévité tout en assurant un revenu stable et durable. Elle permet certainement de diminuer l’anxiété des clients en faisant que le revenu à compter d’un âge précis, soit 70, 75 ou 80 ans, est déjà prévu. En attendant plus tard pour se procurer une rente viagère, le client dispose de la latitude de ses actifs en début de retraite et se garantit un revenu à un moment où les décisions financières sont parfois plus difficiles.

Mélanie Beauvais, FICA, FSA, M. Fisc, est Pl. Fin. chez Bachand Lafleur, groupe conseil

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Mieux planifier grâce à l’âge biologique https://www.finance-investissement.com/edition-papier/planification-retraite/mieux-planifier-grace-a-lage-biologique/ Fri, 15 Nov 2019 00:20:00 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=62346 Cette nouvelle donnée, basée sur l'âge réel de nos cellules, permettra de mieux gérer le risque de longévité.

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Le risque de longévité peut causer de sérieux dommages à un plan de retraite. Les conseillers pourraient bientôt être en mesure d’aider leurs clients à établir une meilleure planification financière en ayant une plus juste évaluation du nombre d’années que ceux-ci vivront. Comment ? En utilisant une nouvelle donnée basée sur la condition physique réelle du client : l’âge biologique.

C’est ce que propose le célèbre chercheur Moshe A. Milevsky, professeur de finance à l’Université York, à Toronto.

On ne vieillit pas tous à la même vitesse. En d’autres mots, l’âge de nos cellules ne témoigne pas nécessairement de notre âge chronologique. C’est ce que les scientifiques appellent l’âge biologique. Ainsi, Pierre, 50 ans, pourrait être «plus vieux» que Mireille, née la même année, parce qu’il vit dans un environnement malsain, mène une vie sédentaire et a des prédispositions génétiques qui le rendent plus vulnérable.

Mesurer notre âge réel

La médecine moderne permet maintenant d’estimer cet âge biologique grâce à des tests sanguins et de salive. On mesure le vieillissement de nos cellules notamment en évaluant la longueur des capuchons protecteurs (télomères) situés aux extrémités de nos chromosomes. Autre approche prometteuse : l’horloge épigénétique qui s’appuie sur les profils de méthylation de l’ADN, autrement dit, l’étude des changements dans l’activité des gènes par l’observation des modifications chimiques de l’ADN.

Dans le cas de Pierre et de Mireille, ces tests pourraient révéler un âge biologique qui diverge de leur âge chronologique de 10 ans, 15 ans, voire plus. Inutile de préciser qu’à l’approche de la retraite, un tel constat pourrait faire dérailler leur plan financier. Retenons également que l’âge biologique change tout au long de notre vie et pourrait donc être inférieur ou supérieur à notre âge chronologique à différents moments de notre existence.

Pour Moshe A. Milevsky, ce n’est qu’une question de temps avant que le concept d’âge biologique passe dans les moeurs. «Je ne serais pas surpris qu’une entreprise comme Apple crée d’ici cinq ans une application intégrée à nos montres intelligentes qui indique l’âge biologique des gens. Par exemple, en analysant la sueur», explique-t-il en entrevue.

Moshe A. Milevsky a publié au printemps un livre qui fait jaser : Longevity Insurance for a Biological Age : Why Your Retirement Plan Shouldn’t Be Based on the Number of Times You Circled the Sun.

Le chercheur tient à préciser que l’âge biologique ne révèle pas le moment où nous allons décéder, mais plutôt notre âge réel, celui de nos cellules. Il donne l’exemple de deux voitures de modèle identique achetées la même année : leur valeur et le moment où elles iront à la ferraille dépendront de l’usage qu’en feront leurs propriétaires, du kilométrage et des soins qu’ils y auront apportés.

Bien amorcer la conversation

Tout comme le montant d’épargne accumulé, l’âge est une donnée cruciale dans la planification de la retraite. Il permet de déterminer si on a assez économisé, combien on pourra dépenser et quand on pourra quitter son emploi.

«Bien que l’âge chronologique soit une bonne approximation, ce n’est pas une mesure adéquate pour calculer le nombre d’années que durera notre retraite», souligne Moshe A. Milevsky. L’âge biologique permet, d’après lui, de mieux calibrer la stratégie de retraite des épargnants et devrait faire partie de la conversation des conseillers avec leurs clients. Même si cet âge fluctue, il doit être pris en considération périodiquement, comme le sont les taux d’intérêt lorsqu’on renouvelle une hypothèque résidentielle, par exemple.

Mais à quel âge et, surtout, comment engage-t-on cette discussion avec les clients ? Autour de 40-45 ans, cela serait approprié, croit le professeur. C’est un moment où l’on commence à envisager de ralentir un jour : les enfants grandissent, l’hypothèque est remboursée tranquillement.

Il faut cependant adopter une approche prudente. «Le conseiller n’est pas un expert en biochimie. Il pourrait simplement poser les questions suivantes : « Avez-vous déjà subi un test afin de connaître votre âge biologique ? Avez-vous déjà discuté de cette notion avec votre médecin ? »», précise Moshe A. Milevsky.

Le représentant ou planificateur financier pourrait expliquer qu’il existe des techniques scientifiques et médicales qui permettent aujourd’hui de mieux mesurer l’âge de nos cellules, qui pourrait différer de l’âge chronologique. «On ajoute que, en tant que conseiller, on croit qu’il serait avisé d’utiliser l’âge biologique comme donnée dans le cadre d’une planification financière», dit-il.

Faire preuve de discernement

Supposons qu’un épargnant de 45 ans mesure son âge biologique et que le résultat soit assez près de son âge chronologique. Y a-t-il lieu d’agir ? «Si cet écart est de deux, trois ou quatre ans supérieur ou inférieur à l’âge chronologique, je ne crois pas que ce soit très révélateur, explique le professeur. Par contre, dès que cette différence atteint 5 ans, 10 ans, voire 15 ans, il y a plusieurs questions à se poser.»

Quand l’âge biologique est nettement inférieur à l’âge chronologique, on peut supposer que le client vivra plus longtemps qu’il ne le croit. On évaluera la pertinence d’acheter une rente viagère, surtout s’il n’a pas accès à un régime de retraite à prestations déterminées. On pourrait également modifier l’allocation d’actifs de cette personne en augmentant l’allocation en actions ou titres plus risqués, tout en respectant son profil de risque. Évidemment, on devra penser à retarder l’âge de la retraite ou, du moins, à réduire les montants décaissés.

En vieillissant, si cet écart entre l’âge biologique et l’âge chronologique se maintient et qu’il demeure bien inférieur, on songera à reporter des programmes comme la pension de la Sécurité de la vieillesse (PSV) et la rente du Régime de rentes du Québec (RRQ) de 65 ans à 70 ans.

L’année de ses 71 ans, le retraité devra également se demander ce qu’il fera de son REER : le transformera-t-il en FERR ou en rente viagère ? «Si cette personne découvre en faisant le test que son âge biologique est de 50 ans, il y a de fortes chances qu’elle choisisse la rente viagère», affirme Moshe A. Milevsky. Inversement, si le résultat révèle qu’elle a 80 ans ou plus, on pourrait opter pour le FERR.

Dans un cas où l’âge biologique est nettement inférieur à l’âge chronologique, Daniel Laverdière suggère d’établir deux scénarios distincts pour chacune de ces données. «La projection biologique incorporerait un plan de décaissement assurant un coût de vie minimal au cas où l’âge biologique se révèle concluant et que cette personne vive encore après 85 ans, par exemple», indique le directeur principal, Centre d’expertise, à la Banque Nationale Gestion privée 1859.

La proposition d’Ottawa d’utiliser, dès 2020, le quart de son REER pour souscrire à une rente viagère différée jusqu’à 85 ans serait aussi un moyen intéressant de protéger le risque de longévité, d’après Daniel Laverdière.

Âge biologique avancé : attention !

Par ailleurs, le conseiller devra adapter le scénario de retraite avec le passage du temps. L’apparition d’un cancer, un accident de ski ou de vélo pourraient nécessiter une révision des projections.

«Cela se complique lorsque l’âge biologique est nettement plus avancé que l’âge chronologique, souligne Daniel Laverdière. On peut difficilement inciter quelqu’un à dépenser rapidement son épargne pour qu’il ne lui reste plus rien à 75 ans. Si cette personne se prend en main, change son style de vie et que son âge biologique diminue par la suite, on veut s’assurer d’avoir un coussin minimal, notamment en ayant des produits comme une rente de longévité.»

Dans le cas d’une personne âgée de 40 ans, mais ayant un âge biologique de 55 ans, on devra considérer l’achat d’une assurance vie. On pourrait peut-être aussi devancer le moment de la retraite et songer à décaisser plus rapidement son épargne-retraite. Il y a donc un risque que cet épargnant survive à ses actifs.

«Il y a toujours des risques. Le marché boursier peut s’effondrer à tout moment. Le conseiller doit donc mesurer la tolérance au risque de son client et lui présenter un ensemble de scénarios qui en inclut certains plus pessimistes», indique Moshe A. Milevsky.

Dans les années 1970 et 1980, la notion de tolérance au risque ne faisait pas partie des conversations des conseillers, rappelle le professeur. «Les temps changent. Un jour, la règle de connaissance du client obligera le conseiller à connaître l’âge biologique de celui-ci, dit Moshe A. Milevsky. La présentation et le marketing des produits financiers vont changer dans les prochaines années et s’adapteront à l’âge biologique.»

Les assureurs s’adapteront

Cela dit, il y a encore beaucoup de controverse quant à la bonne méthode à utiliser pour calculer l’âge biologique. «Mais les méthodes se raffinent et les résultats sont de plus en plus précis. Un jour ou l’autre, un consensus émergera de la communauté scientifique», soutient le chercheur.

Il n’existe donc pas encore de test fiable et uniforme pour mesurer l’âge biologique. «Quand ce sera le cas, je serais étonné qu’un épargnant puisse profiter de cette information aux dépens d’un assureur», dit Daniel Laverdière. En d’autres mots, il sera difficile de faire de l’antisélection où l’âge biologique serait connu seulement de l’assuré et pas de l’assureur. Tous connaîtront les règles du jeu et les assureurs réviseront leurs primes d’assurance ainsi que le prix des rentes viagères.

«Si l’assureur n’a pas accès à cette information, on présume qu’il pourrait demander au client : « Connaissez-vous votre âge biologique et utilisez-vous cette information pour acquérir une police ou une rente ? » S’il répond non alors que c’est le cas, il s’agirait d’une fausse déclaration et le contrat serait nul», explique Robert Landry, consultant en assurance de personnes et ancien vice-président exécutif d’AXA Canada.

Ce sont soit les clauses contractuelles qui seront adaptées à l’utilisation de l’information sur l’âge biologique, soit la tarification, ou les deux, selon Robert Landry. Les premières années, cependant, il pourrait en coûter plus cher aux assureurs pendant la collecte des données.

Effectivement, au Canada, les assureurs tarifent les risques en fonction de tables de mortalité. «Les actuaires ne peuvent faire ce qu’ils veulent. Un assureur qui veut modifier ces tables doit tenir compte de ses propres statistiques avec ses assurés. Il faut établir des liens statistiques en accumulant des données sur des dizaines d’années», explique Robert Landry. Ce n’est manifestement pas le cas en ce moment avec l’âge biologique.

Si cette donnée devient une pratique courante dans 15 ou 20 ans et qu’elle entre dans les dossiers médicaux des gens, il faudrait alors déterminer si l’âge biologique est une donnée génétique. «Le débat légal n’a pas encore eu lieu», précise Robert Landry. Une loi fédérale adoptée en 2017, la Loi sur la non-discrimination génétique, interdit à l’heure actuelle l’utilisation de tests génétiques et la discrimination génétique, notamment dans l’admissibilité à une assurance.

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