bulle – Finance et Investissement https://www.finance-investissement.com Source de nouvelles du Canada pour les professionnels financiers Thu, 20 Nov 2025 19:22:48 +0000 fr-CA hourly 1 https://wordpress.org/?v=6.9 https://www.finance-investissement.com/wp-content/uploads/sites/2/2018/02/cropped-fav-icon-fi-1-32x32.png bulle – Finance et Investissement https://www.finance-investissement.com 32 32 IA : pourquoi la « bulle » annoncée ne devrait pas exploser comme celle d’internet https://www.finance-investissement.com/nouvelles/ia-pourquoi-la-bulle-annoncee-ne-devrait-pas-exploser-comme-celle-dinternet/ Thu, 20 Nov 2025 19:16:27 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=111202 La croissance fulgurante de l’intelligence artificielle a suscité des avertissements de la part de certains observateurs quant à l’éclatement imminent d’une « bulle ». Des acteurs du monde technologique estiment toutefois que le secteur ne subira pas le même sort que l’éclatement de la bulle internet au début des années 2000.

Il existe des différences fondamentales entre l’infrastructure d’IA, encore en construction, et le boum d’internet de la fin des années 1990, selon Kevin Deierling, vice-président senior des réseaux chez Nvidia. À l’époque, tout était à construire et les entreprises n’étaient pas immédiatement prêtes à utiliser cette technologie.

« Il y a eu un décalage », a expliqué Kevin Deierling, s’exprimant le 19 novembre à Toronto en marge de la conférence Cisco Connect, aux côtés d’autres dirigeants du secteur technologique.

« Du jour au lendemain, je disposais d’une immense bande passante pour internet et l’ère des jeunes pousses, mais maintenant, j’ai réellement besoin d’Amazon, d’Uber, de Netflix et de toutes ces autres entreprises », a-t-il souligné.

Bien que ces cas d’usage se soient développés au fil du temps, Kevin Deierling a assuré que l’IA n’a pas à attendre des décennies. Il a rappelé que des applications logicielles basées sur l’intelligence artificielle « existent déjà » et que les entreprises peuvent les exploiter immédiatement.

« À l’époque de la bulle internet, à la fin des années 1990 et au début des années 2000, on a commencé à observer une accumulation des stocks […] et les entreprises expédiaient des produits qui ne se vendaient pas. Ce n’est plus le cas aujourd’hui », a-t-il mentionné lors d’une entrevue.

« Ces technologies sont utilisées dès leur conception », a-t-il ajouté.

Ces perspectives encourageantes intervenaient quelques heures seulement avant la publication, mercredi, des résultats trimestriels de l’entreprise, ce qui pourrait apaiser les inquiétudes de certains analystes. L’entreprise a enregistré un bénéfice net de 31,9 milliards de dollars américains (G$ US) au troisième trimestre, contre 19,3 G$ US un an plus tôt, tandis que son chiffre d’affaires a progressé de 62 %.

Les ventes de puces graphiques de Nvidia, utilisées pour l’entraînement de systèmes d’IA performants comme ChatGPT et les générateurs d’images, ont largement dépassé les prévisions des analystes.

Nvidia, la plus grande capitalisation boursière de Wall Street, qui a brièvement dépassé les 5000 G$ US de capitalisation, a connu des difficultés ce mois-ci, perdant plus de 10 % sur l’indice élargi S&P 500 le 18 novembre. L’action affichait une hausse d’environ 6 % le 20 au matin.

Les analystes suivent de près l’évolution du titre, y voyant un indicateur potentiel de la performance future du secteur de l’IA, car d’autres entreprises dépendent des puces Nvidia pour accélérer leurs propres développements dans ce domaine.

Si les actions liées à l’IA connaissent une forte croissance depuis des années, l’inquiétude grandit quant à la rentabilité des investissements massifs dans ce secteur, qui pourraient ne pas être à la hauteur des attentes.

D’autres acteurs du secteur ont également minimisé ces inquiétudes lors de la conférence de mercredi. François Chadwick, directeur financier de la société technologique torontoise Cohere, a comparé la demande en IA à un « battement de tambour constant ».

« Il y a un réel besoin », a soutenu François Chadwick lors d’une entrevue, ajoutant qu’aux débuts d’internet, certaines entreprises technologiques « développaient des choses dont personne n’avait vraiment besoin ni envie ».

« Actuellement, la demande et le besoin sont bien présents. Entreprises, gouvernements, tous réclament cette technologie », a-t-il précisé.

Des gagnants et des perdants

Cependant, cela ne signifie pas que tous les investissements dans l’IA seront forcément fructueux, prévient Tom Gillis, vice-président principal et directeur général de l’infrastructure et de la sécurité chez Cisco.

Avec une telle transformation, il y aura forcément des gagnants et des perdants, croit-il.

« Certains prendront un risque et feront un pari qui s’avérera erroné, a avancé M. Gillis. Mais pensez-vous vraiment qu’il y aura un revirement de situation, du genre : “Finalement, l’IA n’est pas si utile” ? Il suffit d’utiliser une messagerie instantanée pour s’en convaincre. (…) Elle est extrêmement précieuse et justifie donc des investissements importants pour impulser ce changement. »

Seules 8 % des organisations canadiennes sont considérées comme « prêtes pour l’IA », d’après une étude publiée le mois dernier.

Selon l’indice de préparation à l’IA de Cisco, près des trois quarts des entreprises interrogées au Canada prévoient de déployer des agents d’IA et 34 % s’attendent à ce qu’ils travaillent aux côtés de leurs employés d’ici un an. Toutefois, rares sont celles qui disposent de l’infrastructure sécurisée nécessaire pour les soutenir.

Celles qui sont pleinement préparées ont 50 % plus de chances d’en constater les avantages concrets.

Kevin Deierling a décrit le Canada comme étant « en avance sur la recherche, mais en retard sur le déploiement » en matière d’utilisation de l’IA.

« Et je ne comprends pas pourquoi, a-t-il déclaré. Le pays possède les compétences de base, les personnes qui comprennent le sujet. Toutes sortes d’entreprises devraient en bénéficier. Je pense donc que c’est simplement une question de volonté. »

Kevin Deierling a toutefois reconnu que de nombreuses entreprises restent réticentes à l’égard de l’IA. Il a souligné que la clé est de commencer modestement, en se concentrant souvent sur des cas d’utilisation internes, plutôt que de « risquer toute son activité avec une IA dont on ne maîtrise pas forcément la mise en œuvre ».

« Toutes les entreprises sont prêtes à utiliser l’IA, elles l’ignorent simplement, a-t-il affirmé. Le risque n’est pas si élevé. Déployez une solution, commencez à l’utiliser, et vous constaterez des gains de productivité tels que la demande engendrera à elle seule la prochaine génération. »

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Les technologies de rupture : une nouvelle bulle financière ? https://www.finance-investissement.com/nouvelles/les-technologies-de-rupture-une-nouvelle-bulle-financiere/ Tue, 06 Jul 2021 12:13:23 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=80866 Les firmes axées sur les technologies de rupture connaissent une flambée de leur valorisation boursière depuis deux ans. Faut-il s’inquiéter ?

Le fonds négocié en Bourse (FNB) ARK Innovation, concentré sur les actions d’innovation de rupture, a beau avoir connu un repli en février, mais dans l’absolu il a doublé sa valeur en un an, et triplé en deux ans, relève MorningStar.

Ce FNB est axé sur les technologies de rupture, telles que les biotechnologies, la robotique, l’intelligence artificielle et la chaîne de blocs.

Une telle flambée rappelle dangereusement ce qu’il s’est passé avec les firmes technologiques dans les années 1990. Ces dernières, après avoir suscité des espoirs fous, avaient vu leurs actions s’écrouler face à la réalité de revenus décevants et de rentabilités jamais atteintes.

À l’époque, la bulle techno s’était nourrie de la contradiction entre de belles idées sur le papier… et l’absence d’offre commerciale pertinente. La hausse de la valeur des actions était alors fondée sur des promesses jamais en phase avec la réalité.

Des différences notables

La situation est différente aujourd’hui. Les…

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Les nouvelles mesures gouvernementales pour contrer la bulle immobilière sont-elles efficaces? https://www.finance-investissement.com/zone-experts_/les-nouvelles-mesures-gouvernementales-pour-contrer-la-bulle-immobiliere-sont-elles-efficaces/ Mon, 19 Apr 2021 15:04:16 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=79439 L’Association professionnelle des courtiers immobiliers du Québec a d’ailleurs rendu publiques les statistiques de ventes pour le mois de mars, et celles-ci affichent une augmentation de 27% à la médiane des prix des maisons unifamiliales au Québec depuis un an. Comme nous l’avions expliqué dans notre article au mois de janvier dernier : cette augmentation des prix découle tout simplement de la baisse de l’inventaire disponible à la vente. En effet le nombre d’inscriptions actives a baissé de 40% depuis un an, malgré une augmentation de l’ordre de 42% des nouvelles inscriptions.

Dans un tel contexte, on ne peut s’étonner de voir le gouvernement étudier la situation et désirer imposer des nouvelles règles afin de freiner cette frénésie. La première mesure actuellement envisagée par le Bureau de Surintendant des Institutions Financière (BSIF) consiste à augmenter le taux de qualification hypothécaire, en le faisant passer de 4.79% à 5.25% pour les hypothèques conventionnelles.

Certaines vont même à l’effet que des mesures du même genre pourraient viser les hypothèques assurées. Quoi qu’il en soit, nous ne croyons pas qu’une telle mesure ralentira la croissance du marché immobilier. Elles auront comme seul impact d’augmenter légèrement le taux d’endettement des gens. Par exemple, un achat légèrement au-dessus de la médiane des prix canadienne à 500,000$ avec une mise de fonds de 20%, dans le cas d’une famille ayant un revenu familial de 80,000$, fera augmenter son ratio d’endettement de 42% à 44%.

Une autre mesure envisagée consisterait à imposer une taxe de 10 à 15% du montant de l’achat aux acheteurs étrangers, même sur le territoire du Québec. Rappelons qu’une mesure semblable a été instaurée à Vancouver, puis à Toronto. On a alors observé par la suite une baisse remarquable de l’activité immobilière. Notre collègue et courtier hypothécaire chez Planiprêt, Vincent Le Saux, est d’avis qu’une telle mesure, si elle inclut les travailleurs temporaires au Québec, aurait un impact négatif sur l’économie de Montréal.

Selon lui, il faudrait distinguer dans l’application de cette mesure les investisseurs étrangers n’ayant pas l’intention de s’établir au pays, des résidents permanents qui arrivent au Canada et des résidents temporaires travaillant au Canada. Notre province travaille depuis longtemps à développer certains secteurs spécialisés de son économie, incluant la biotechnologie, la Technologie de l’Information dans différents secteurs tels que les jeux vidéo, la 3D, la robotique et l’intelligence artificielle, mais également dans des secteurs comme l’aéronautique. Ces industries tentent de recruter des talents et cela contribue certainement à nourrir l’intérêt de nombreux étrangers à venir s’établir au Québec. En contrepartie, le processus d’immigration étant plus sous certains points jugé compliqué et plus long au Québec que dans d’autres provinces, on craint que l’imposition d’une taxe à l’habitation visant spécifiquement les immigrants ait un impact néfaste à l’économie sur Québec.

Il faut donc s’assurer qu’une telle mesure de taxation ciblée distingue les investisseurs étrangers qui ne résident pas au Québec, ne paient pas d’impôt et ne contribuent pas à notre économie, des travailleurs temporaires ayant un statut au regard de l’immigration, mais qui contribuent activement à l’économie québécoise.

La gestion du passif fait partie intégrante de la situation financière du client et en représente parfois même « la » plus grande part. Il est donc primordial de confier l’analyse de celle-ci à un professionnel objectif qui saura bien guider votre client et s’assurer que celui-ci en saisit bien la valeur. Après tout, la gestion du passif en soi n’est-elle pas tout aussi importante que celle des actifs ?

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Une autre bulle technologique prête à éclater ? https://www.finance-investissement.com/nouvelles/une-autre-bulle-technologique-prete-a-eclater/ Thu, 01 Apr 2021 12:06:18 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=78724 Une bulle des valeurs technologiques pourrait être prête à éclater, car la situation sur les marchés ressemble à celle qui prévalait en 2000, quand les entreprises de nouvelles technologies ont vu le cours de leurs actions chuter lourdement.

Depuis le début de la pandémie, il y a un an, les marchés financiers s’en sortent plutôt bien. À l’exception de la forte correction du printemps 2020, les valeurs boursières sont à la hausse et les actions des entreprises technologiques réalisent des performances particulièrement bonnes.

Le cours de l’action Microsoft a presque doublé en un an. Celle de Tesla a été multipliée par neuf…

Au lieu de trop se réjouir, les investisseurs devraient cependant regarder ce qui s’est passé deux décennies en arrière, suggère CNN.

Cours éloignés des valeurs réelles

La situation présente comporte bien des similitudes avec la bulle boursière des valeurs technologiques, constate CNN. Il y a 21 ans, l’explosion de cette bulle a révélé la déconnexion entre la valeur boursière de bon nombre d’entreprises techno et leur valeur réelle.

À présent, des exemples comme GameStop, dont le cours a été chahuté par de petits investisseurs, démontrent combien cette déconnexion demeure possible. La flambée des cours de Microsoft et de Tesla montre que la question se pose aussi pour de grandes entreprises, dont les capitalisations boursières sont considérables. Et c’est sans compter sur la spéculation menée sur le bitcoin, qui voit la valeur de la cryptomonnaie fluctuer du simple au double, d’un mois sur l’autre.

Non rentables et surévaluées

Certes, peu avant l’année 2000, on voyait des introductions en bourse d’entreprises non rentables, presque sans revenus, alors que les licornes qui arrivent aujourd’hui sur les marchés sont plus souvent des chefs de file de leur secteur technologique. Mais leurs valorisations sont parfois insensées : leurs cours flambent alors qu’elles n’ont pas atteint la rentabilité, malgré des activités en forte croissance.

Présentement, le S&P 500 se négocie à plus de 21 fois les bénéfices estimés pour les douze prochains mois, selon les données de FactSet. Ce chiffre se rapproche également des niveaux records de mars 2000, qui s’établissait alors à 24 fois les estimations de bénéfices.

Ces similitudes laissent entrevoir une correction boursière aussi considérable qu’en 2000. Quand le repli commencera, la chute pourrait être aussi soudaine que durable : rappelons que ce n’est qu’en 2015 que le Nasdaq a retrouvé son niveau d’avant 2000.

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Doit-on craindre une bulle boursière ? https://www.finance-investissement.com/nouvelles/doit-on-craindre-une-bulle-boursiere/ Wed, 17 Feb 2021 14:54:56 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=77971 On répète souvent que nous sommes « tous dans le même bateau » depuis l’arrivée de la pandémie de COVID-19 en mars dernier, mais l’immense fossé qui sépare les données économiques sombres et la flambée des valorisations boursières suggère que certains Canadiens s’en tirent beaucoup mieux que d’autres.

Sur le plan financier, une grande partie de la population est épargnée par la crise ou se trouve même en meilleure forme. Le marché du logement est solide et ceux qui sont en mesure de travailler à distance ont amassé des montagnes d’argent. Ils consacrent notamment ces économies à des investissements qui dynamisent le marché.

Entre-temps, les mesures de confinement ont provoqué des perturbations majeures pour les travailleurs du secteur des services et d’autres secteurs qui ont été contraints de s’en remettre à l’aide gouvernementale.

« Tous les emplois qui ont été perdus dans le pays depuis le début de la crise, pas certains, tous, étaient dans des secteurs mal rémunérés et touchaient des emplois mal rémunérés », souligne Benjamin Tal, économiste en chef adjoint de la Banque CIBC.

Les marchés boursiers nord-américains connaissent une période faste depuis mars, établissant de nouveaux records sur une base quasi quotidienne, même si la COVID-19 a frappé l’économie et terni les données sur l’emploi.

Certaines valorisations boursières ont grimpé en flèche alors que les marchés se remettaient de la correction provoquée par la pandémie en mars.

Les actions de Tesla ont bondi d’environ 1160 % au cours de la dernière année, tandis que celles de Shopify ont augmenté de 425 % et fait de la société d’Ottawa la plus grande valorisation boursière du Canada.

L’indice composé S&P/TSX de la Bourse de Toronto est en hausse de 65 % par rapport aux creux du mois de mars dernier et il affiche une croissance de 6,5 % depuis le début du mois de février. Le rebond a été encore plus marqué aux États-Unis, avec un gain de 73 % pour la moyenne Dow Jones, un de 79,5 % pour l’indice élargi S&P 500 et un d’environ 113 % pour l’indice composé du Nasdaq, à forte composante technologique.

Pourtant, le chômage demeure obstinément élevé. Le taux de chômage du Canada a atteint 9,6 % en janvier, alors que 212 800 emplois disparaissaient.

Une récession asymétrique

La déconnexion entre les districts financiers de Bay Street et Wall Street et Monsieur et Madame Tout-le-Monde n’est pas nouvelle, mais elle s’est accentuée au cours de la « récession la plus asymétrique » de l’histoire du Canada, observe Benjamin Tal.

Les investisseurs de détail avec des soldes de trésorerie sains ont augmenté les volumes du marché et ont contribué à des achats frénétiques qui ont propulsé des actions comme celles de GameStop et BlackBerry.

Le Groupe TMX, qui exploite la Bourse de Toronto, a noté que, dans un contexte d’augmentation des volumes, la proportion des transactions au détail a culminé à 45 % du volume total des transactions en janvier, comparativement à une moyenne de seulement 35 % un an plus tôt.

« Les facteurs qui sous-tendent la vigueur du courtage de détail sont des moteurs qui vont perdurer pendant un certain temps », a récemment fait valoir le chef de la direction de TMX, John McKenzie, auprès d’analystes lors d’une conférence téléphonique pour discuter des résultats financiers du groupe.

Il a insisté sur l’environnement de faibles taux d’intérêt qui soutient les évaluations du marché, la culture du télétravail qui prévaut en ce moment et la croissance continue des applications de courtage de détail.

Une bulle historique?

Le célèbre investisseur Jeremy Grantham, qui a prédit certaines des bulles du passé, dit maintenant que le marché haussier qui a commencé en 2009 a « mûri pour devenir une bulle épique à part entière » avec « une surévaluation extrême, des augmentations de prix explosives, des émissions frénétiques et un comportement spéculatif des investisseurs à un niveau hystérique. »

« Je pense qu’on se souviendra de cet événement comme de l’une des grandes bulles de l’histoire financière, avec la bulle des mers du Sud, celle de 1929 et celle de 2000 », a-t-il écrit dans un commentaire publié sur le site web de son entreprise.

« Ces grandes bulles sont là où les fortunes se font et se perdent, et où les investisseurs démontrent vraiment la mesure de leur courage. »

Alors que certaines actions sont surchauffées et menacent d’éclater, Benjamin Tal ne croit pas que cela se produira sur l’ensemble du marché,

« Je pense que nous devons clairement faire la distinction entre les poches spéculatives dont tout le monde parle et le marché en général », a-t-il estimé.

« Bien sûr, il y a toujours des risques que (le marché) y soit entraîné, mais à ce stade, cela ne semble pas être un scénario raisonnable. »

Selon les observateurs, les relances budgétaire et monétaire massives soutiennent les marchés, à moins que les bénéfices des entreprises ne s’effondrent et que les banques centrales ne resserrent leurs politiques.

Malgré tout, le président de la Réserve fédérale des États-Unis, Jerome Powell, a indiqué cette semaine que la banque centrale resterait accommodante jusqu’à ce que l’emploi se rétablisse complètement.

Soulagement après GameStop

Erik Bregar, responsable de la stratégie de change à la Banque de change du Canada, croyait que la frénésie de l’histoire avec GameStop et les forums de Reddit pourrait éliminer un certain excès spéculatif du marché.

« Mais dès que ces actions se sont effondrées, tout le monde a poussé un soupir de soulagement et a de nouveau fait grimper le marché », a-t-il souligné lors d’une entrevue.

« Ce truc est difficile à éliminer. Je pense qu’il est possible de faire valoir fondamentalement que (le marché) ne devrait pas être aussi haut, mais il n’a pas encore été payant de miser contre ça. »

Il a ajouté qu’il y avait tout simplement trop de nouvelles positives et que des attentes largement répandues voulaient que l’économie mondiale soit forte au second semestre, à mesure que la vaccination contre la COVID-19 progressera.

« Je continue de croire que les actions représenteront une bonne valeur à mesure que nous avancerons ici tout au long de 2021 », a affirmé Mike Archibald, vice-président et gestionnaire de portefeuille chez Placements AGF.

Selon lui, des liquidités illimitées et des personnes qui investissent à la Bourse leur argent supplémentaire économisé sont les principaux moteurs de croissance du marché.

En fait, le taux d’épargne et les dépôts en espèces ont augmenté de plus de 10 % au cours des deux derniers trimestres, le niveau le plus élevé jamais enregistré, a souligné Brian Belski, stratège en chef des placements chez BMO Marchés des capitaux.

« Oui, les valorisations semblent étirées à première vue, mais elles doivent également être considérées dans le contexte de taux d’intérêt historiquement bas et d’une faible inflation, des ingrédients qui devraient persister tout au long de 2021 et au-delà, à notre avis », a-t-il écrit dans un rapport.

« Vu sous cet angle, nous pensons qu’il n’est pas déraisonnable que la valorisation boursière se maintienne (voire augmente légèrement) par rapport à son niveau actuel. »

Perspectives positives à long terme

Certains domaines du marché, y compris les actions de cannabis, la cryptomonnaie et certaines parties du secteur de la technologie sont « frivoles », mais d’autres investissements restent attrayants, a estimé Mike Archibald.

« Dans l’ensemble, si vous regardez ce que j’appellerais des sociétés solides, des piliers (…), ces actions me semblent toujours à un prix raisonnable et je pense toujours qu’il y a un bon potentiel de hausse pour un certain nombre de ces entreprises. »

Il est naturel et sain pour les marchés de faire une pause après de fortes courses. Les marchés boursiers sont tournés vers l’avenir et anticipent la façon dont les choses se dérouleront dans le futur, et non où elles en sont actuellement.

« Si vous pouvez regarder au-delà des prochains mois, les perspectives s’annoncent extrêmement prometteuses », a fait valoir Candice Bangsund, gestionnaire de portefeuille pour Fiera Capital.

Une correction à court terme de 5 % à 10 % est possible et devrait être considérée comme une occasion d’achat, mais des dépenses massives placent un plancher sous les pieds de tout mouvement à la baisse, a-t-elle estimé.

En outre, nous ne saurons pas si nous sommes dans une reprise soutenue ou une bulle spéculative « avant que ce soit dans le rétroviseur », a souligné Kristina Hooper, stratège en chef du marché mondial chez Invesco, dans une note.

« Et cela n’a pas vraiment d’importance pour les investisseurs à long terme. La réalité est que les rebonds et les corrections du marché se produisent, mais la ligne de tendance des actions à long terme est à la hausse. »

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Nouvelle bulle techno en gestation ? https://www.finance-investissement.com/nouvelles/nouvelle-bulle-techno-en-gestation/ Mon, 23 Mar 2020 12:04:02 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=65125 Dans le cadre de la dernière édition de son étude annuelle Global Private Equity Report, Bain Capital illustre à quel point les grandes technos ont été privilégiées par les investisseurs.

« En 2019, la valeur boursière d’une poignée de grands acteurs technologiques – Facebook, Apple, Amazon, Netflix et Google – a grimpé à près de 4 000 milliards de dollars américains, soit plus de 25 % de la capitalisation boursière totale du Nasdaq de la fin de l’année dernière », note Bain Capital.

Le spécialiste bostonien du capital-investissement (private equity) évoque certains drapeaux rouges : échec du premier appel public à l’épargne de WeWork, vu comme le signe d’une « fatigue d’investisseurs », et des ratios cours/bénéfices aux proportions monumentales.

Toutefois, ajoute Bain Capital, le secteur des technos n’est pas monolithique.

« Les actions de firmes de matériel informatique et de logiciels grand public représentent 63 % du capital investi dans les marchés publics, tandis que 72 % du capital-investissement se concentre dans les logiciels d’entreprises et les services informatiques », signale le Global Private Equity Report.

Et c’est à ce niveau que la démonstration de Bain Capital devient un plaidoyer pour son métier.

Selon Bain, les firmes de capital-investissement éviteraient les segments technologiques les plus en vogue afin de concentrer leur action vers les sociétés de logiciels d’entreprises, « plus résistantes en période de ralentissement économique. »

Ces firmes seraient plus résistantes à cause d’une forte adhérence de leurs clients. Ces derniers doivent numériser leurs opérations afin de rester en vie. « La plupart des logiciels d’entreprises remplissent des fonctions nécessaires et sont intégrés aux flux de travail, ce qui signifie que le coût de mise en œuvre d’un nouveau système et de recyclage des employés peut être substantiel », précisent les auteurs du rapport.

Elles bénéficieraient aussi de plus faibles dépréciations du capital étant donné la difficulté à déloger leurs logiciels une fois installés.

Qu’en est-il de leur potentiel de croissance? Elle serait importante étant donné qu’un bon nombre de ces technologies se trouve à mi-chemin de leur courbe d’adoption. En conséquence, les segments les plus prometteurs de ces technos américaines présenteraient des « perspectives de croissance durable », dit Bain Capital.

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