actions privilégiées | Finance et Investissement https://www.finance-investissement.com/tag/actions-privilegiees/ Source de nouvelles du Canada pour les professionnels financiers Wed, 08 Oct 2025 19:36:31 +0000 fr-CA hourly 1 https://wordpress.org/?v=6.8.3 https://www.finance-investissement.com/wp-content/uploads/sites/2/2018/02/cropped-fav-icon-fi-1-32x32.png actions privilégiées | Finance et Investissement https://www.finance-investissement.com/tag/actions-privilegiees/ 32 32 Actions privilégiées : marché rétréci, mais payant https://www.finance-investissement.com/edition-papier/actions-privilegiees-marche-retreci-mais-payant/ Wed, 08 Oct 2025 10:03:18 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=110242 FOCUS FNB — Malgré la baisse du nombre de titres en circulation, les actions privilégiées renouent avec de solides rendements.

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Le marché canadien des actions privilégiées est en déclin, mais les investisseurs qui détiennent ces titres à dividendes, ainsi que les fonds qui les possèdent, ont de bonnes raisons de se réjouir.

Après des pertes marquées en 2022, environ –18 % pour la catégorie, les actions privilégiées ont connu un rebond spectaculaire, enregistrant des gains de l’ordre de 25 % l’an dernier. Leur progression se poursuit d’ailleurs en 2025.

Près de 80 % du marché canadien des actions privilégiées est composé de titres à taux révisable, dont les dividendes sont ajustés tous les cinq ans en fonction du rendement des obligations fédérales à cinq ans. Ces titres avaient plongé lorsque les révisions sont survenues en période de taux planchers, mais ils bénéficient aujourd’hui pleinement de la remontée des taux. Les investisseurs semblent d’ailleurs persuadés que ceux-ci ne reviendront pas à leurs creux d’autrefois.

Aujourd’hui, la valeur totale du marché s’élève à environ 46 milliards de dollars (G$), contre 70 G$ il y a cinq ans, selon Nicolas Normandeau, gestionnaire de portefeuille chez Fiera Capital. La firme montréalaise gère le Global X Active Preferred Share ETF (HPR), doté d’environ 920 millions de dollars (M$) d’actifs.

Rien que dans les neuf premiers mois de 2025, environ 4,4 G$ d’actions privilégiées ont été rachetées. Les banques et compagnies d’assurance privilégient désormais les billets de capital à recours limité (limited recourse capital notes ou LRCN), un instrument de capital réglementaire portant intérêt et dont les paiements sont déductibles d’impôt pour l’émetteur. Les entreprises non financières suivent la tendance en remplaçant leurs actions privilégiées par des titres hybrides à intérêt.

Résultat : les institutions et autres investisseurs dont les titres ont été rachetés se livrent concurrence pour reconstituer leurs portefeuilles, ce qui fait grimper les prix. « C’est un moteur important de la vigueur du marché depuis les creux de 2022 », souligne Nicolas Normandeau.

Le iShares S&P/TSX Canadian Preferred Share Index ETF (CPD), dont l’actif est de 1 G$, affiche un rendement de 23,9 % en 2024 et de 11,4 % depuis le début de 2025 jusqu’à la fin de septembre. Or, l’investissement passif dans cette catégorie reste volatil : le même FNB avait perdu 18,4 % en 2022 et détient une cote D de Fundata Canada ainsi qu’une note deux étoiles de Morningstar.

Une approche indicielle différente est celle du FINB BMO échelonné actions privilégiées (ZPR) (1,4 G$), dont le portefeuille contient des actions privilégiées à taux révisable est réparti également entre des échéances d’un à cinq ans. Cette structure réduit la volatilité liée aux variations des taux à cinq ans et améliore le rendement ajusté au risque.

La plupart des fonds négociés en Bourse (FNB) d’actions privilégiées sont gérés activement. Ils offrent un avantage distinct grâce à la sélection de titres au Canada et à la possibilité d’inclure des actions privilégiées américaines, des LRCN ou d’autres instruments hybrides des deux côtés de la frontière.

« L’idée est de faire sa propre analyse fondamentale et de choisir ses titres en fonction de la structure », explique Marc-André Gaudreau, vice-président et gestionnaire principal du Dynamic Active Preferred Shares ETF (DXP) chez Placements Dynamique.

Le marché des actions privilégiées étant peu liquide par rapport aux autres types de titres à revenu fixe, le potentiel de surperformance par rapport à un indice est élevé, ajoute-t-il. Son FNB, l’un des mieux cotés du secteur, affiche d’ailleurs cinq étoiles Morningstar.

Parmi les autres fonds performants, on retrouve le Global X Active Preferred, le FNB NBI Active Canadian Preferred Shares et le TD Active Preferred Share ETF.

« La flexibilité de notre approche est essentielle, précise Marc-André Gaudreau. Nous ne sommes pas obligés de rester uniquement dans le marché des actions privilégiées à valeur nominale de 25 $. Nous pouvons aller aux États-Unis ou sur le marché institutionnel. » Les titres hybrides et LRCN figurent également dans le portefeuille du fonds Dynamic.

De son côté, Nicolas Normandeau surpondère les actions privilégiées à taux révisable plutôt que les perpétuelles à taux fixe. Il favorise celles dont les rendements de révision sont faibles à moyens et qui se négocient à escompte, car elles offrent à la fois un potentiel de gain en capital et un risque moindre d’être rachetées.

Le portefeuille de Fiera met aussi l’accent sur la qualité du crédit. « Dans l’environnement actuel, il n’est pas rentable de s’exposer à des émetteurs plus faibles », dit-il. Il ajoute que les LRCN et les hybrides offrent une diversification intéressante, même s’ils génèrent un revenu d’intérêt pleinement imposable. « S’ils sont bien évalués, ils méritent leur place », avance-t-il.

Les fonds investis dans des privilégiées américaines, en revanche, ont eu de la difficulté ces dernières années. Le fonds Brompton Flaherty & Crumrine Investment Grade Preferred ETF, tout comme le FINB BMO actions privilégiées de sociétés américaines et le Fonds d’actions privilégiées américaines Purpose, ont pris un retard considérable par rapport à leurs homologues canadiens.

Or, Marc-André Gaudreau envisage d’augmenter son exposition aux titres américains, jugeant que le marché canadien est passé d’« extrêmement bon marché » en 2022 à « cher ». Il s’attend aussi à ce que la raréfaction de l’offre au Canada cesse de soutenir autant les prix.

Le marché américain, d’environ 600 G$ US, est plus vaste et plus diversifié, explique Chris Cullen, vice-président principal et chef des FNB chez Brompton Funds à Toronto. Il comprend davantage de structures à taux fixe, à taux réinitialisé ou à taux variable différé, les premières étant majoritaires.

Pour cette raison, selon Chris Cullen, le marché américain « ne court pas après les rendements à la hausse comme à la baisse », contrairement au marché canadien, fortement pondéré vers des titres à réinitialisation de taux de cinq ans. Le FNB de Brompton offre également, pour la majorité de son portefeuille, plus de trois ans de protection contre un rachat anticipé par l’émetteur, qui permettrait de le remplacer par un titre offrant un rendement inférieur.

Enfin, une alternative aux FNB d’actions privilégiées se trouve dans les stratégies de sociétés scindées, dont la plus importante est le Brompton Split Corp. Preferred Share ETF (SPLT) (610 M$). On retrouve aussi le Quadravest Preferred Split Share ETF parmi ces fonds, classés dans la catégorie « crédit alternatif », qui investissent dans des actions privilégiées émises par des sociétés à capital scindé.

Selon Chris Cullen, ces titres ressemblent aux privilégiées à taux révisable, mais avec des dispositions plus favorables aux investisseurs. « Les révisions reflètent davantage les conditions du marché que des formules prédéterminées. Les rendements ont été plus élevés que ceux du marché canadien des actions privilégiées, et moins volatils. Ils peuvent être une composante très intéressante d’un portefeuille de revenu fixe », résume-t-il.

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Brompton lance un FNB sur les sociétés à actions scindées https://www.finance-investissement.com/nouvelles/produits-et-assurance/brompton-lance-un-fnb-sur-les-societes-a-actions-scindees/ Thu, 31 Aug 2023 12:04:11 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=95960 Le fonds investit exclusivement dans des actions privilégiées portant dividende.

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Malgré la croissance rapide de leurs actifs au cours des dernières années, les sociétés par actions scindées constituent une part modeste et peu connue du marché. Cependant elles sont toutefois devenues suffisamment importantes pour inciter la société torontoise Brompton Funds à lancer un fonds négocié en Bourse (FNB) d’actions privilégiées de sociétés à actions scindées, le Brompton Split Corp. Preferred Share ETF​ (TSX : SPLT), qui est le premier FNB du genre.

Les sociétés à actions scindées mobilisent des capitaux en vendant deux types d’actions : une action de catégorie A qui ne verse généralement pas de dividendes, mais participe à l’appréciation du capital, et une action privilégiée qui verse des dividendes et qui est essentiellement un instrument à revenu fixe. Les actions sous-jacentes des sociétés à actions scindées sont des actions ordinaires versant des dividendes, les services financiers étant le secteur le plus populaire.

Les actifs de plus de 30 sociétés à actions scindées au Canada dépassent actuellement 10 milliards de dollars (G$), dont la moitié est constituée d’actions privilégiées. Brompton est l’un des principaux émetteurs de sociétés à actions scindées.

Un exemple de société à actions scindées bien diversifiée, et l’un des titres du FNB, est la Global Dividend Growth Split Corp., de Brompton. Elle détient des actions nord-américaines et étrangères dans un large éventail de secteurs. Bien que la plupart des sociétés scindées investissent dans plusieurs actions, certaines n’en détiennent qu’une seule.

Chris Cullen, premier vice-président et responsable des FNB chez Brompton, a déclaré qu’au cours des cinq dernières années, les actifs ont augmenté de 55 % à 60 % sur le marché des sociétés à actions scindées.

« La popularité croissante de ce type d’investissement s’accompagne d’une liquidité supplémentaire », explique Chris Cullen. « Vous avez besoin d’une certaine liquidité pour offrir un FNB géré activement ».

Le nouveau FNB de Brompton, dont la négociation a débuté le 15 juin à la Bourse de Toronto, investit exclusivement dans des actions privilégiées fractionnées. Géré par Laura Lau, directrice des investissements de Brompton, et Michael Clare, gestionnaire principal de portefeuille, le FNB a récemment affiché un rendement en dividendes de 6,5 % et un rendement à l’échéance de 9,3 %. Les frais de gestion sont de 0,5 %.

Au milieu de l’année, le FNB détenait 17 émissions préférentielles fractionnées. Cinq d’entre elles, qui représentaient environ 35 % du portefeuille, sont des titres préférentiels fractionnés créés et gérés par Brompton elle-même.

Brompton est le deuxième plus grand émetteur de titres préférentiels fractionnés, avec une part de marché de 24 %, selon Valeurs mobilières TD, de sorte que le FNB surpondère le produit de Brompton.

Valeurs mobilières TD a évoqué le risque de conflit d’intérêts dans un rapport : « Chaque dollar investi dans le FNB [Brompton] profitera à la fois au FNB et à l’action fractionnée sous-jacente au FNB, car il exercera une pression d’achat sur l’action fractionnée. »

Chris Cullen a indiqué qu’il n’y avait pas de duplication des frais en détenant des actions préférentielles fractionnées de Brompton dans le FNB, puisque les frais de gestion ne sont prélevés que sur les actions de classe A. « Aucune des actions privilégiées gérées par Brompton et présentes dans le portefeuille SPLT n’est soumise à des frais de gestion. »

Le FNB Brompton est également surpondéré en actions privilégiées fractionnées émises par le principal acteur, la société torontoise Quadravest Capital Management Inc. qui détient une part de marché de 38 %. Le FNB de Brompton a récemment détenu cinq titres préférentiels fractionnés de Quadravest, ce qui représente près de la moitié du portefeuille du FNB.

Le reste du portefeuille de Brompton est principalement constitué d’actions privilégiées de Partners Value Split Corp. Partners, dont le siège est à Toronto, détient des actions du gestionnaire mondial d’actifs alternatifs Brookfield Asset Management Ltd. Géré par une entité de Brookfield, Partners est le troisième plus grand émetteur de sociétés à actions scindées, avec une part de marché de 18 %.

Le FNB Brompton détient également E Split Corp., qui investit exclusivement dans les actions du géant des pipelines Enbridge. Ce FNB est géré par Middlefield Capital Corp., de Toronto, le cinquième plus grand émetteur d’actions fractionnées avec une part de marché de 4 %.

Les autres gestionnaires d’actions fractionnées suivis par Valeurs Mobilières TD sont Mulvihill Capital Management Inc., de Toronto, en quatrième place avec une part de 14 %, Harvest Portfolios Group, d’Oakville, en Ontario, et Purpose Investments Inc., aussi de Toronto, chacun avec une part de marché de 1 %.

Les actions privilégiées fractionnées de Mulvihill comprennent World Financial Split Corp, qui détient principalement des sociétés de services financiers canadiennes et américaines à grande capitalisation.

L’offre fractionnée de Harvest est Big Pharma Split Corp. Elle investit dans un portefeuille équipondéré de sociétés pharmaceutiques et biotechnologiques à grande capitalisation.

Big Bank Split Corp, géré par Purpose, investit dans un portefeuille équipondéré des six grandes banques canadiennes.

En tant que catégorie d’actifs, les actions privilégiées conventionnelles – et les FNB qui y investissent – se sont révélées une proposition ennuyeuse pour les investisseurs. Le FNB iShares S&P/TSX Canadian Preferred Share Index, d’une valeur de 994 M$ de dollars, qui offre une large représentation du marché des actions privilégiées de sociétés, a subi une perte annualisée de 0,8 % au cours des cinq années qui se sont terminées le 31 juillet. Au cours des 12 derniers mois, il a perdu 7,9 %. Depuis sa création en avril 2007, son rendement annualisé est de 1 %.

Selon Chris Cullen, les titres préférentiels fractionnés ont leur place en tant qu’alternative aux actions privilégiées de sociétés classiques, en raison de ce qu’il appelle leurs caractéristiques supérieures en termes de risque et de rendement. « Ils sont beaucoup plus stables. Leur durée est beaucoup plus courte. Leurs rendements ont été bien meilleurs que ceux des actions privilégiées de sociétés pendant les périodes difficiles que nous avons connues au cours des dernières années. »

Selon Chris Cullen, les titres privilégiés fractionnés sont moins exposés au risque de taux d’intérêt en raison de leur duration plus courte. « C’est l’un des rares instruments d’actions privilégiées qui comporte une échéance. »

Les titres préférentiels fractionnés ont généralement une date d’échéance programmée, habituellement tous les cinq ans. La durée peut être prolongée à un nouveau taux de dividende conforme aux conditions actuelles du marché, les investisseurs ayant le choix entre le rachat ou la poursuite de l’investissement.

Selon Chris Cullen, la clause d’échéance « donne aux investisseurs le pouvoir de décider s’ils veulent ou non racheter leurs actions et forcer la société à les racheter pour la valeur de l’actif sous-jacent ».

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Modifications apportées au Portefeuille privé d’actions privilégiées canadiennes BNI https://www.finance-investissement.com/nouvelles/produits-et-assurance/modifications-apportees-au-portefeuille-prive-dactions-privilegiees-canadiennes-bni/ Mon, 14 Aug 2023 11:33:08 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=95552 PRODUITS - Une partie importante des parts du Fonds sera rachetée.

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Banque Nationale Investissements (BNI) a annoncé que les parts de toutes les séries du Portefeuille privé d’actions privilégiées canadiennes BNI ne seraient plus offertes aux nouveaux porteurs de parts ou aux porteurs de parts existants, y compris les achats effectués dans le cadre d’un programme de souscription préautorisée. La directive a pris effet le 4 août.

Il appert qu’une partie importante des parts du Fonds sera rachetée progressivement au cours des prochains mois. Corporation Fiera Capital, le sous-gestionnaire de portefeuille, va procéder à une liquidation progressive et ordonnée des actifs du Fonds au cours de cette période afin de répondre aux demandes de rachat. Malgré la volonté de conserver un portefeuille conforme à l’objectif et aux stratégies de placement du Fonds, le marché des actions privilégiées présente des défis uniques, indique BNI dans un communiqué. Par conséquent, le sous-gestionnaire de portefeuille du Fonds pourrait, à l’occasion, déroger de l’objectif et des stratégies de placement énoncés dans le prospectus du Fonds, prévient-on.

Au cours de la période de liquidation, BNI évaluera si le Fonds devrait ultimement, dans l’intérêt fondamental de ses porteurs de parts, être dissous ou fusionné avec un autre Fonds BNI, selon les conditions du marché.

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Les FNB d’actions privilégiées pourraient continuer sur leur lancée https://www.finance-investissement.com/nouvelles/produits-et-assurance/les-fnb-dactions-privilegiees-pourraient-continuer-sur-leur-lancee/ Wed, 14 Jul 2021 11:30:24 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=80988 FOCUS FNB - Les rendements élevés ont été particulièrement bons comparés aux performances lamentables des titres à revenu fixe.

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La récente performance des actions privilégiées est trop bonne pour durer, mais les gestionnaires de fonds affirment qu’il y a encore de la place pour ces titres qui combinent des éléments de revenu fixe et d’actions. Les principales raisons sont les suivantes :

  • l’évolution favorable des taux d’intérêt,
  • la diminution de l’offre
  • et les rendements attrayants.

Les actions privilégiées et les fonds qui y investissent ont produit des rendements plus proches de ceux des actions de croissance au cours de l’année écoulée. En comparaison, les rendements des obligations d’État ou d’entreprise de haute qualité ont été dérisoires.

Au cours de la période de 12 mois terminée le 30 juin, l’indice des actions privilégiées S&P/TSX a grimpé de 36,6 %, et certains fonds négociés en Bourse (FNB) gérés activement ont fait encore mieux. Au cours de la même période, l’indice obligataire universel FTSE Canada a reculé de 2,4 %.

En raison des ajustements périodiques apportés à leurs versements, la plupart des actions privilégiées ne se comportent pas comme les autres catégories d’actifs à revenu fixe face aux variations des taux d’intérêt. Lorsque les taux montent, les prix des obligations baissent. Et plus la duration d’une obligation est longue – une mesure de sa sensibilité aux taux d’intérêt – plus les pertes sont importantes.

Pour les actions privilégiées, c’est plutôt l’inverse. En effet, plus de 75 % des actions privilégiées canadiennes sont assorties d’une clause de révision de taux, en vertu de laquelle leurs paiements fixes sont ajustés au moins tous les cinq ans.

Les rendements des actions privilégiées à taux fixe sont liés aux variations du taux des obligations du gouvernement du Canada à cinq ans. Bien qu’il soit encore faible par rapport aux normes historiques (0,97 % à la fin juin), le taux des obligations de référence à cinq ans est en forte hausse par rapport à 0,36 % un an plus tôt. En raison de leur corrélation positive avec la hausse des taux, les actions privilégiées à taux révisable ont reçu un coup de pouce bienvenu.

« Il s’agit d’une classe d’actifs à durée négative, si l’on y réfléchit », constate Marc-André Gaudreau, gestionnaire du FNB Dynamic Active Preferred Shares, doté d’un actif de 729 millions de dollars (M$), et du Dynamic Preferred Yield Class, un fonds commun de placement au mandat similaire. Vice-président et gestionnaire de portefeuille principal au bureau de Montréal de la société torontoise 1832 Asset Management LP, Marc-André Gaudreau est à la tête d’une équipe qui gère plus de 5,3 milliards de dollars (G$), dont 1,9 G$ dans des mandats dédiés aux actions privilégiées.

Notant les énormes mesures de relance budgétaire prises par les gouvernements d’Amérique du Nord et les campagnes de vaccinations massives qui permettent à l’économie de se rouvrir progressivement, Marc-André Gaudreau estime qu’il y a de fortes chances pour que les banques centrales finissent par relever les taux d’intérêt. Cela profitera aux actions privilégiées en tant que catégorie d’actifs et augmentera la probabilité que les rendements positifs se poursuivent, « particulièrement par rapport à ce qui est lié aux titres à revenu fixe. »

Ce résultat est pondéré par le risque d’équité associé aux actions privilégiées, qui s’est manifesté lors du grave repli du marché l’an dernier, au début de la pandémie. Malgré leurs gains surdimensionnés sur 12 mois, les rendements sur trois ans des FNB d’actions privilégiées se situent pour la plupart dans une fourchette de 4 % à 5 %. En 2018, lorsque le marché boursier canadien était également en baisse, certains FNB d’actions privilégiées ont enregistré des pertes à deux chiffres. La constance n’est pas leur point fort.

Les actions privilégiées étant des dettes subordonnées, elles sont de rang inférieur aux obligations en cas d’insolvabilité de l’entreprise. Et contrairement aux obligations, elles n’ont pas de date d’échéance. « Il y a un an, le risque était nul et une récession mondiale se profilait à l’horizon, de sorte que cette catégorie d’actifs a connu une baisse considérable », rappelle Marc-André Gaudreau.

Les craintes de récession s’étant apaisées, les perspectives semblent désormais favorables. Au cours des 12 prochains mois, le marché canadien des titres privilégiés pourrait rapporter de 5 % à 7 %, selon Nicolas Normandeau, vice-président et gestionnaire de portefeuille, titres à revenu fixe, de la société montréalaise Fiera Capital. Fiera gère le FNB Horizons Active Preferred Share de 1,8 G$ et le FNB Horizons Active Hybrid Bond and Preferred Share de 52 M$.

La majeure partie de ce rendement prévu, soit environ 4 %, consiste en un rendement en dividendes, avec un certain potentiel de gain en capital. Environ 45 % des parts du FNB Horizons Active Preferred étaient récemment allouées à des actions privilégiées qui se négocient à des prix inférieurs à leur prix d’émission de 24 $.

Les rendements des actions privilégiées sont similaires à ceux des obligations à haut rendement, que Nicolas Normandeau décrit comme une classe d’actifs présentant un risque de crédit comparable. En moyenne, les actions privilégiées offrent actuellement un rendement environ deux fois supérieur à celui des obligations de sociétés de qualité.

Mieux encore pour ceux qui investissent dans des comptes non enregistrés, les dividendes canadiens – y compris ceux versés sur les actions privilégiées – sont admissibles à des crédits d’impôt pour dividendes. L’avantage fiscal varie selon la province et les tranches d’imposition individuelles. En Ontario, par exemple, un rendement en dividendes de 4 % est à peu près équivalent, après impôt, à un rendement en intérêts de 5 %.

L’émergence des billets de capital à recours limité (BCRL) et d’autres types de titres hybrides constitue un développement positif révolutionnaire propre aux actions privilégiées canadiennes. Tous deux réduisent l’offre d’actions privilégiées, ce qui a des répercussions positives sur le prix des actions.

Les BCRL ont été lancés par la Banque Royale du Canada en juillet 2020, après une décision favorable du Bureau du surintendant des institutions financières (BSIF), et rapidement d’autres banques l’ont imitée. Vendus à des investisseurs institutionnels, les BCRL sont classés par le BSIF dans des fonds propres réglementaires, mais ils portent des intérêts. Comme les intérêts sont déductibles d’impôt alors que les dividendes ne le sont pas, les BCRL constituent une source de financement moins coûteuse pour les sociétés financières que les actions privilégiées.

Par conséquent, les institutions financières canadiennes – qui représentent plus de la moitié du marché des actions privilégiées – continueront de racheter leurs actions privilégiées coûteuses et de les remplacer par des BCRL.

Actuellement, l’indice de référence des actions privilégiées S&P/TSX a une capitalisation boursière d’environ 60 G$ et compte environ 225 composantes. Ces deux chiffres devraient diminuer considérablement. Nicolas Normandeau s’attend à ce que près de 5 G$ d’actions privilégiées soient rachetées d’ici la fin de l’année 2021, et potentiellement 6,8 G$ de plus l’année prochaine.

La diminution de l’offre de titres privilégiés est également due aux rachats effectués par des sociétés non financières, telles que les services publics, en faveur d’obligations hybrides qui sont traitées comme des actions dans les bilans des entreprises, mais qui portent des intérêts et sont donc déductibles d’impôts.

« Ce ne sont pas des actions à part entière, mais ce ne sont pas non plus des dettes à part entière, a déclaré Nicolas Gaudreau. On y retrouve essentiellement le meilleur des deux mondes pour l’émetteur. »

Le FNB Dynamique, géré activement, a la possibilité d’investir également dans des BCRL, des obligations hybrides, des obligations privilégiées et hybrides américaines et des obligations traditionnelles. Mais à l’approche du deuxième semestre de cette année, Nicolas Gaudreau et son équipe pensent que le rapport risque-récompense est plus intéressant pour les obligations privilégiées canadiennes. La raison : contrairement aux obligations privilégiées à taux fixe et à taux variable, les prix de ces autres titres pourraient subir des pressions dans une économie en expansion, car les banques centrales pourraient éventuellement devoir augmenter les taux d’intérêt.

Les BCRL et les obligations hybrides ne jouent pas non plus un grand rôle dans le FNB Horizons Active Hybrid Bond and Preferred Share, sous son nouveau nom et son mandat étendu de titres à revenu fixe qui a pris effet en mars. « Nous pensons toujours qu’il y a plus de valeur au sein du marché des titres privilégiés, rapporte Nicolas Normandeau. Mais ce n’est pas toujours le cas, il faut donc faire très attention aux titres que l’on sélectionne. »

Il ajoute qu’à mesure que les actions privilégiées sont rachetées, le FNB finira par détenir davantage de BCLR et d’obligations hybrides.

Même en se concentrant sur les actions privilégiées, les gestionnaires actifs comme Fiera peuvent utiliser la sélection des titres à leur avantage. « Il y a encore beaucoup d’actions privilégiées qui se négocient à rabais, souligne Nicolas Normandeau. Et c’est là que nous mettons notre surpondération. »

Parmi les deux FNB d’actions privilégiées canadiennes ayant 10 ans d’existence, le FNB Horizons Active Preferred Share a affiché un rendement annualisé de 3,9 % au 30 juin, devant le rendement de 2,4 % du FNB iShares S&P/TSX Canadian Preferred Share Index.

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