Ipsol Capital – Finance et Investissement https://www.finance-investissement.com Source de nouvelles du Canada pour les professionnels financiers Thu, 27 Aug 2020 12:32:29 +0000 fr-CA hourly 1 https://wordpress.org/?v=5.9.3 https://www.finance-investissement.com/wp-content/uploads/sites/2/2018/02/cropped-fav-icon-fi-1-32x32.png Ipsol Capital – Finance et Investissement https://www.finance-investissement.com 32 32 Idées reçues sur la retraite https://www.finance-investissement.com/edition-papier/economie-et-recherche-edition-papier/idees-recues-sur-la-retraite/ Sun, 01 Mar 2020 05:42:00 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=64726 Les rentes peuvent être pertinentes, selon l'ex-professeur Jacques Lussier.

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À l’évidence, l’auteur et professionnel du placement Jacques Lussier ne peut rester très longtemps sans partager le fruit de ses recherches en gestion d’actifs. Publié par le CFA Institute, son dernier livre, Secure Retirement : Connecting Financial Theory and Human Behavior (2019), nous amène cette fois-ci sur le terrain touffu des relations entre la théorie financière et la planification de la retraite.

Au terme de ses dernières recherches, Jacques Lussier est sans équivoque : «En planification de la retraite, la recherche scientifique est particulièrement pauvre. L’industrie affirme beaucoup de choses qui se présentent comme des vérités, mais qui ne sont absolument pas appuyées par la recherche», affirme-t-il.

Stratège en chef des investissements chez Desjardins Gestion internationale d’actifs pendant 18 ans, Jacques Lussier s’était lancé dans l’aventure entrepreneuriale en 2013 à titre de président et chef des placements chez Ipsol Capital.

Dans un profil publié en première page en décembre 2017, Finance et Investissement se demandait comment cet ancien professeur de HEC Montréal trouvait le temps et l’inspiration pour rédiger ou corédiger ses précédents livres, Successful Investing Is a Process (2013) et Rational Investing (2017). «Je travaille sur des choses qui m’intéressent mais qui n’auront pas nécessairement d’impact à court terme sur la firme [Ipsol Capital], peut-être à long terme», disait-il alors.

Les lecteurs cibles de Secure Retirement – à savoir les conseillers, les fournisseurs de services en planification financière et les investisseurs avisés – pourraient, eux aussi, aborder ce livre dans une optique à long terme. Car on n’y trouvera pas un guide pratique de la planification de la retraite.

Ils pourraient toutefois, en y mettant le temps et l’énergie, éprouver le plaisir de confronter leurs points de vue et les soi-disant «vérités» de l’industrie aux résultats de la recherche et de la réflexion d’un auteur hautement coté par ses pairs.

Rappelons que Jacques Lussier a déjà reçu le prestigieux prix Outstanding Contribution to CFA Institute Education Programs en raison de ses livres et documents de recherche, dont Portfolio Structuring and the Value of Forecasting (en ligne), un des textes les plus consultés de l’histoire du CFA Institute.

Afin de vérifier la validité de certaines «vérités» de l’industrie sur la planification de la retraite, Jacques Lussier a bâti un engin de simulation. Affirmations et hypothèses étaient ensuite passées à la moulinette d’une foule de scénarios possibles.

Idées au tordeur

Dans son livre, l’auteur aborde des idées reçues qui devraient être revisitées. Lesquelles ?

«Les rentes et leur attractivité arrivent peut-être en tête de liste. Selon plusieurs, en situation de faibles taux d’intérêt, les rentes ne seraient plus intéressantes. Or, il vaut quand même la peine d’en acheter dans certaines situations», signale Jacques Lussier.

Ainsi, les rentes pourraient prendre la place d’une certaine portion d’obligations détenues en portefeuille. «En détenant une portion de rentes dans leurs avoirs, les retraités pourraient prendre un peu plus de risques. Les rentes permettraient alors de mitiger le risque le plus important à la retraite, qui est de générer suffisamment de revenus, particulièrement lors d’un choc financier», précise l’auteur de Secure Retirement.

Par exemple, a-t-il constaté, un investisseur consacrant 30 % de son portefeuille à des rentes et qui maintiendrait, à la retraite, une allocation de 60 % en actions se retrouverait «très généralement» en meilleure situation à long terme qu’un individu qui n’aurait pas de rentes, mais qui maintiendrait un portefeuille plus conservateur de 40 % d’actions.

Jacques Lussier désigne une seconde idée reçue : le fait de croire qu’une stratégie, et une seule, suffirait pour protéger le retraité jusqu’à sa mort.

«En planification de la retraite, les stratégies doivent être vues de façon dynamique. On sait qu’entre 30 et 60 ans, il est important de réévaluer sa situation chaque année. C’est la même chose à la retraite, car l’état du portefeuille varie. Une planification continue permet de constater si la stratégie suivie est soutenable», déclare-t-il, tout en évoquant la nécessité des révisions annuelles en fonction des rendements obtenus.

«Par exemple, on pourrait recommander une diminution de 3 % des dépenses de consommation d’un client dont les rendements auraient été faibles au cours de l’année précédente. Et l’année d’après, on recommanderait autre chose en raison de l’amélioration des rendements obtenus. Bref, la planification est un processus dynamique», dit-il.

Mais pour planifier de façon dynamique, ajoute-t-il, «il faut avoir développé des algorithmes qui évaluent continuellement la capacité du portefeuille à supporter les retraits envisagés».

Au cours de sa recherche, Jacques Lussier s’est également penché sur les outils informatiques de gestion de la retraite. Qu’ils s’adressent au grand public ou aux professionnels, ces outils ne sont pas encore à la hauteur des attentes, prévient-il.

«Un des grands problèmes, c’est qu’ils ne précisent pas leurs hypothèses. Par exemple, dans le cas de certains outils, on ne connaît pas toujours les hypothèses de rendements futurs ou encore le processus de traitement fiscal des avoirs et des revenus. C’est encore pire quand il s’agit d’envisager l’espérance de vie d’un retraité. Lorsque j’analysais des situations types avec mon simulateur et que je les comparais avec les résultats de ces outils, les écarts de plus de 20 % étaient monnaie courante», signale l’auteur.

Fourmillant de pistes de réflexion, ce livre très substantiel de 274 pages peut être consulté gratuitement sur le site du CFA Institute.

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Ipsol Capital dépose les armes https://www.finance-investissement.com/nouvelles/actualites/ipsol-capital-depose-les-armes/ Mon, 28 Jan 2019 19:55:18 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=55900 La guerre des frais de gestion a fait une autre victime. Fin décembre, Ipsol Capital a annoncé à sa clientèle que la firme allait fermer ses portes en février.

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Rejoint par Finance et Investissement, le chef des placements Jacques Lussier a expliqué que les 500 à 600 M$ en actif sous gestion d’Ipsol seront placés à la convenance de ses clients existants. « Il est possible que l’on vende nos actifs intellectuels, modèles et outils de gestion de portefeuilles », précise-t-il.

Selon le cofondateur d’Ipsol, la pression exercée par des géants d’actif proposant des stratégies d’investissement similaires à celle d’Ipsol était carrément devenue intenable.

« Le marché de l’approche multi-facteurs est devenu de plus en plus compétitif avec l’arrivée en 2015 de nombreux arrivants, des géants de la gestion d’actif comme Russell et DFA. Les produits sont devenus difficiles à différencier. Il faut être un grand spécialiste pour en apprécier les nuances », signale Jacques Lussier.

Lorsque Ipsol Capital a ouvert les portes en 2014, l’approche multi-facteurs était peu répandue. Les quelques grandes firmes qui en faisaient usage affichaient alors des frais de gestion d’environ 40 points de base.

Aujourd’hui, les frais de gestion relatifs à des stratégies similaires sont passés sous la barre des 20 points de base. Dans le cas de stratégies multi-facteurs de type indicielles, précise Jacques Lussier, les frais ont déjà baissé sous la barre très symbolique des 10 points de base.

« À ces conditions, il est devenu très difficile de rentabiliser une petite firme de gestion de portefeuille comme la nôtre », constate Jacques Lussier.

En 2014, Ipsol pouvait rationnellement envisager atteindre la rentabilité avec 500 ou 600 M$ en actif sous gestion. Aujourd’hui, explique Jacques Lussier, il faut plus de 1 G$ en actif sous gestion étant donné que des frais de gestion de 10 points de base engendrent des revenus de 1 M$. « Il faut payer des salaires à six, sept ou huit personnes, développer des systèmes informatiques, faire de la vente… », rappelle le chef des placements.

Ipsol Capital était dans un engrenage. Il lui fallait croître très rapidement afin d’affronter une concurrence de plus en plus féroce dans un créneau, l’approche multi-facteurs, qui devenait une commodité.

Un article de fond de Finance et Investissement publié en décembre 2017 signalait qu’avec Ipsol Capital, « Jacques Lussier mène sa troisième carrière ». Une quatrième se prépare. Dans un créneau peu touché par la guerre des frais de gestion?

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Le tabac aurait fait perdre 3 G$ à CalPERS https://www.finance-investissement.com/nouvelles/actualites/le-tabac-aurait-fait-perdre-3-g-a-calpers/ Mon, 15 Oct 2018 12:44:37 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=51923 Les critères environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) sont-ils générateurs d’alpha ? Pas toujours, affirme l'organisme américain Institute for Pension Fund Integrity (IPFI) selon qui le gestionnaire institutionnel California Public Employees' Retirement System (CalPERS) aurait perdu plus de 3 G$US en rendements potentiels à la suite de son retrait du secteur du tabac en l'année 2000.

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L’IPFI estime que la décision d’investisseur institutionnel de quitter des secteurs épineux comme le tabac et les hydrocarbures est avant tout de nature politique. Ce faisant, les caisses de retraite manqueraient à leur «devoir fiduciaire» vis-à-vis de leurs cotisants.

«Bien que le personnel de CalPERS ait encouragé le conseil d’administration à mettre fin à sa stratégie de désinvestissement, le conseil a voté en 2016 la reconduction de cette orientation d’investissement ESG pour des raisons politiques», signale l’IPFI

L’IPFI a été créé par Christopher Burnham, ex-vice-président de PIMCO, ex-secrétaire au Trésor de l’état du Connecticut et ex-secrétaire général adjoint à la gestion de l’ONU. Il est actuellement à la tête de Cambridge Global Capital, une firme d’investissement située en Virginie.

La mission de base

Jacques Lussier est président et chef des placements d’Ipsol Capital, une firme de placement s’adressant aux investisseurs individuels et institutionnels.

Il explique qu’il existe deux approches vis-à-vis des secteurs qui engendrent des questionnements moraux ou éthiques : l’exclusion ou la limitation des investissements réservés aux «meilleurs de classe» de façon à renforcer leur poids et à récompenser leurs bonnes pratiques.

En principe, certains secteurs comme les hydrocarbures se prêtent aux investissements sélectifs dans les firmes ayant les meilleures pratiques. «Avec les compagnies de tabac, ce n’est à peu près pas possible. Ce secteur est très concentré et le produit est à peu près le même d’une compagnie à l’autre», dit Jacques Lussier.

Les régimes de retraite devraient-ils donc, pour des raisons éthiques ou morales, quitter ce genre de secteur où il n’y a pas de meilleurs de classe ?

«La question se pose dans le cas d’organismes voués à la santé et au bien-être de la population, comme les caisses de retraite d’hôpitaux ou de chaînes de pharmacies», dit le coauteur du livre Rational Investing: The Subtleties of Asset Management (New York, Columbia Business School Publishing, 2017).

«Il faut voir si les investissements sont en accord ou en contradiction avec la mission de base des caisses de retraite», signale Jacques Lussier.

Où investir ?

Ex-économiste au Fonds monétaire international et cofondateur du cabinet de recherche financière Sustainable Market Strategies, François Boutin-Dufresne envisage la question sous un autre angle.

«Qu’a fait CalPERS de l’argent qu’elle a retiré du secteur du tabac ? L’a-elle investi dans des secteurs ou des entreprises plus performantes comme PayPal, par exemple ? Les études comme celle de l’IPFI ne le disent pas», dit-il.

D’autre part, les conseils d’administration doivent également prendre en considération les risques de réputation et de réglementation.

«Les investisseurs institutionnels ont une réputation à défendre. À la limite, il y a parfois un prix à payer ! Ces investisseurs tentent aussi de prévoir les futures actions des gouvernements afin de s’y adapter. Un moment donné, l’interdiction pure et simple du tabac était envisagée dans certains milieux influents de Californie. Il fallait alors en tenir compte», dit François Boutin-Dufresne.

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Jacques Lussier d’IPSOL Capital honoré https://www.finance-investissement.com/nouvelles/actualites/jacques-lussier-dipsol-capital-honore/ Thu, 04 Oct 2018 13:37:20 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=51659 NOUVELLE DU MONDE - Jacques Lussier, fondateur et chef des placements d’IPSOL Capital et président honoraire de l’Association CFA Montréal, s’est vu décerner le prestigieux prix Outstanding Contribution to CFA Institute Education Programs.

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Cette distinction est remise en l’honneur de C. Stewart Sheppard, en reconnaissance de la contribution exceptionnelle aux programmes de formation continue auprès des professionnels de l’investissement détenteurs du titre CFA du monde entier. Jacques Lussier rejoint ainsi un groupe de lauréats prestigieux, incluant Charles D. Ellis. Frank J. Fabozzi, Donald L. Tuttle et John Maginn.

Lire également : Au rythme des défis

Cette reconnaissance illustre bien le désir de Jacques Lussier de partager et de vulgariser son savoir, afin de faire progresser l’expertise de la gestion des avoirs. Cette année, plus de 35 500 professionnels ont étudié son texte Active Equity Investing : Portfolio Construction, coécrit avec Marc Reinganum et remis à l’ensemble des candidats du niveau 3 du programme CFA; il en ira de même chaque année.

De plus, en tant que responsable de l’organisation des conférences du volet éducatif de CFA Montréal, Jacques est à l’origine, entre autres, de la conférence donnée par Ben Bernanke à Montréal en 2014, laquelle a conquis plus de 1 200 personnes, soit la plus grande participation de l’histoire de l’Association. Il est également l’éditeur de Portfolio Structuring and the Value of Forecasting, le second document de recherche le plus téléchargé de l’histoire du CFA Institute.

Jacques Lussier a également développé ses projets d’éducation auprès des plus petits investisseurs. Il est l’auteur de 31 courts documents intitulés Principes en investissement, publiés en partenariat avec CFA Montréal et CFA Institute, afin de soutenir les conseillers en placement et les investisseurs non professionnels. Ces courtes fiches, distribuées à travers le Canada, ont été rendues disponibles par La Presse+, Finance et Investissement, ainsi que par le gouvernement du Canada.

Au-delà de son implication avec CFA Institute et CFA Montréal, il a contribué, en tant que professeur à HEC Montréal, est l’auteur du livre « Successful Investing is a Process » (Bloomberg-Wiley) et le co-auteur de « Rational Investing » (Columbia University Press), qui ont reçu les éloges des investisseurs professionnels. Il publiera également en 2019 un troisième livre intitulé « Secure Retirement – Integrating Finance Science and Behavior » qui vise à guider les investisseurs individuels et les professionnels de l’industrie de la finance à travers toutes les dimensions de la planification financière personnelle.

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Gare aux séquences de mauvais rendements https://www.finance-investissement.com/dossiers_/dossiers-speciaux/gare-aux-sequences-de-mauvais-rendements/ Wed, 15 Nov 2017 00:00:00 +0000 https://stg-avatar.finance-investissement.com/uncategorized/gare-aux-sequences-de-mauvais-rendements/ DOSSIER RETRAITE - D'après une récente analyse de CFA Montréal, ce serait l'évolution défavorable des rendements, et non les faibles rendements, qui explique 60 % des scénarios où le revenu d'un client est inférieur au revenu cible à la retraite.

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«De mauvais rendements au cours des cinq premières années de la retraite diminueront le revenu soutenable à la retraite, et ce, même si le niveau de rendement moyen est adéquat à long terme», affirme l’organisme.Ainsi, au moment de la retraite, le risque financier du retraité serait près de son niveau maximal. Pourquoi ? «En effet, le retraité, en présumant qu’il ne travaille plus, ne contribue plus à son capital sous forme d’épargne, alors qu’il a devant lui le plus long horizon de retraits à faire. Il est donc très exposé à une crise qui surviendrait tôt», explique Jacques Lussier, CFA, président et chef des placements chez Ipsol Capital et auteur de cette publication. Il propose une illustration éloquente du problème.

Une démonstration chiffrée

Supposons qu’un portefeuille rapporte un rendement fixe de 4,0 % par an (après frais) pendant 30 ans. Le rendement moyen composé sur cette période est donc de 4,0 %, car il est totalement fixe. Considérons un autre scénario où le rendement est de -20 % la première année, de 0 % la deuxième, puis de 5,125 % par an pendant les 28 dernières années. Dans ce cas, le rendement moyen composé est également de 4,0 %. Ainsi, dans les deux cas, si un client avait 1 M$ et qu’aucun retrait n’était effectué, il aurait approximativement 3,24 M$ après 30 ans.

À la retraite, le client retire périodiquement des sommes qui seront sensiblement les mêmes puisqu’il a besoin du même montant pour vivre, que les rendements soient bons ou mauvais. Considérons alors les deux scénarios de rendement ci-dessus en supposant que le retraité a besoin d’un montant de 45 000 $ par an ajusté en fonction d’une inflation de 2 %. Il retire 45 000 $ la première année, 45 900 $ la deuxième, 46 818 $ la troisième, etc. Qu’arrive-t-il à la valeur de ces deux portefeuilles ?

Dans le premier scénario, le client sera à court d’argent pendant la 31e année, et dans le second cas, au cours de la 24e année. Pourquoi ? Parce que les retraits sont effectués sur une base de capital plus faible dans le second cas. «Il y a donc un facteur « chance ». Ceux qui prennent leur retraite au début d’une forte croissance des marchés seront agréablement surpris. Ce sera le contraire pour ceux qui le font au moment d’une crise financière», indique Jacques Lussier.

L’attrait des rentes

Pour affronter ce risque financier, les solutions de placement souvent proposées à la retraite sont les fonds à date cible et les produits cycle de vie. À mesure que le retraité vieillira, la portion à revenu fixe de son portefeuille augmentera. «Ces produits ont tendance à réduire significativement l’allocation en actions, ce qui diminue le risque, mais aussi le rendement pendant plusieurs décennies», rappelle Jacques Lussier.

Un autre moyen de réduire l’incertitude est d’acheter une rente viagère auprès d’un assureur et ainsi de faire en sorte d’avoir un revenu stable garanti. Bien sûr, cela nécessite une ponction de capital en début de retraite, mais cela procure aussi une paix d’esprit qu’on ne doit pas négliger. Selon les calculs de Jacques Lussier, toucher 30 % de son revenu de retraite en rentes est une portion sensée. Ceci inclut les prestations de la Pension de la Sécurité de la vieillesse (PSV) et du Régime de rentes du Québec (RRQ).

«Dans une très grande majorité de scénarios, il est mathématiquement et financièrement intéressant de retarder [le moment où on commence à toucher] ses rentes gouvernementales, et ce, même si cela signifie que l’on soutire des montants de son épargne personnelle», ajoute-t-il. On ne tient pas compte ici de l’état de santé du retraité.

«On peut ainsi magasiner entre 60 et 64 ans des rentes différées à l’âge de la retraite. On achète un petit montant chaque année jusqu’à 65 ans, par exemple. Cela diminuera de beaucoup l’effet de regret lié à l’achat d’une rente au moment de la retraite, lorsque les marchés ont été très défavorables pendant la dernière année», remarque Jacques Lussier.

Il propose une rente simple garantie 10 ans et si nécessaire, transférable au conjoint survivant. «On ne l’indexe pas à l’inflation puisque même si la rente perd de la valeur avec le temps, le risque le plus important sera au début de la retraite. En vieillissant, j’aurai moins d’années à vivre devant moi et si un crash boursier survient plus tard, il amputera moins gravement mon épargne-retraite», explique-t-il.

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Le fait d’avoir au moins 30 % du portefeuille sous forme de rentes permet également de maintenir un niveau de risque plus élevé au sein du portefeuille. Ainsi, les 70 % qui restent pourraient avoir une allocation en actions plus élevée. Il serait aussi possible de gérer la répartition des actifs en utilisant un modèle dynamique qui repose sur des prévisions de risque. Cela signifie qu’on réduit l’exposition aux actions lorsqu’il y a beaucoup de volatilité et qu’on l’augmente lorsque le marché est calme.

«Il est d’ailleurs documenté que nous sommes meilleurs dans notre industrie à prévoir les risques (volatilité) que les rendements. Toutefois, ce genre de méthode est plus complexe à mettre en oeuvre et également à expliquer au retraité. Une solution intermédiaire serait de recourir quand on vieillit à des fonds en actions à faible volatilité», note Jacques Lussier. Les fonds négociés en Bourse (FNB) à faible volatilité en sont un exemple.

Faire varier les retraits

Étant donné que la durée de la retraite s’allonge et que de plus en plus de clients vivent au-delà de 90 ans, les approches de gestion de risque vont se complexifier. La planification financière des clients devrait ainsi incorporer la possibilité que les retraits prévus soient plus faibles en cas de rendements défavorables ou de crise majeure, notamment au début de la retraite.

«Évidemment, il y a une limite à la capacité à ajuster les retraits à la baisse. Si la valeur du portefeuille baisse de 20 %, on ne peut pas nécessairement diminuer les retraits de 20 %. Je travaille actuellement à une mécanique (algorithme) de décaissement qui s’ajuste en période de crise en fonction de la gravité de celle-ci, de l’âge et de la santé du retraité. Cela fera partie d’un livre que j’écris actuellement», indique Jacques Lussier.

Le plus important sera d’effectuer, plusieurs fois avant la retraite, des projections afin d’éliminer l’effet trompeur d’un creux ou d’un sommet boursier, selon Daniel Laverdière, directeur principal, planification financière et services-conseils, de Banque Nationale Gestion privée 1859 : «Si on prend une seule photo au haut du marché et que le marché dégringole l’année suivante, il y a de bonnes chances que l’on dise à son client qu’il devra dépenser moins que prévu.»

«En prenant plusieurs lectures une dizaine d’années avant la retraite, on peut saisir une montée et une baisse de marché, cela nous donnera une meilleure idée du revenu de retraite qui sera raisonnable. Psychologiquement, cela peut rassurer le client et l’aider à avoir une vision réaliste de sa situation», ajoute-t-il. Ce dernier suggère également d’étudier un scénario où le rendement moyen projeté est 1 point de pourcentage (100 points de base) moins élevé que prévu, selon le profil du client et les normes de projection de l’Institut québécois de planification financière.

Protéger 4 ans de décaissement

Qu’en pense Dany Provost, directeur, planification financière et fiscale chez SFL, Cité de Montcalm ? «Les simulations de type Monte Carlo permettent de tester des milliers de scénarios avec des rendements projetés et nous donnent un ordre de grandeur du revenu de retraite. Elles seront souvent moins pessimistes et plus réalistes que de baisser de 2 points de pourcentage le rendement à long terme d’une projection de retraite», affirme-t-il. Ce dernier aime bien l’idée de mettre de côté des sommes trois ou quatre ans avant le décaissement.

«En gros, on prend des profits lorsqu’on a des gains en Bourse et on ne fait rien lorsque les marchés sont négatifs. Souvent, une année négative sera suivie de quelques années positives», précise-t-il. Même en 2008, le marché était remonté deux ans après, alors une zone tampon de quatre ans est sécuritaire, selon Dany Provost. Donc, si on doit décaisser un montant résiduel de 20 000 $ par an à la retraite, on voudra quatre ans à l’avance retirer du marché boursier cette somme que l’on placera de manière sûre. L’année suivante, si le marché baisse, on ne décaisse que les sommes placées de façon sécuritaire. La troisième année, si le marché a été favorable, en plus du retrait régulier de 20 000 $ du compte sécuritaire, on devrait transférer 40 000 $ du marché boursier vers ce compte pour compenser l’année précédente.

En résumé, le risque d’une séquence de mauvais rendements peut être atténué en combinant plusieurs approches de gestion de risque et les rentes viagères semblent incontournables.

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