Broadbridge – Finance et Investissement https://www.finance-investissement.com Source de nouvelles du Canada pour les professionnels financiers Thu, 09 Nov 2023 15:21:25 +0000 fr-CA hourly 1 https://wordpress.org/?v=5.9.3 https://www.finance-investissement.com/wp-content/uploads/sites/2/2018/02/cropped-fav-icon-fi-1-32x32.png Broadbridge – Finance et Investissement https://www.finance-investissement.com 32 32 Réforme réglementaire critiquée https://www.finance-investissement.com/edition-papier/nouvelles-edition-papier/reforme-reglementaire-critiquee/ Mon, 13 Nov 2023 05:02:00 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=97309 Elle concerne la transmission des états finan ciers par les fonds.

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Les ­Autorités canadiennes en valeurs mobilières (ACVM) proposent une solution de rechange à la transmission des états financiers par les fonds d’investissement qui ne fait pas l’unanimité.

Dans une consultation qui s’est terminée à la fin de 2022, une vingtaine de mémoires ont commenté le modèle fondé sur l’accès à cette information. Tous saluent la volonté de modernisation que le modèle démontre, mais les moyens que les ­ACVM mettent de l’avant sont loin de faire consensus.

Le modèle fondé sur l’accès visera en premier lieu les rapports de la direction sur le rendement du fonds (RDRF) et les états financiers. Selon la proposition, il exigerait que les émetteurs affichent les documents sur leur site ­Web désigné et les obligerait à publier et afficher sur leur site Web un communiqué annonçant la disponibilité des documents.

Il y aura également obligation de transmettre sur demande les documents aux porteurs et propriétaires de titres, ou conformément à des instructions permanentes. Le projet, explique l’avis de consultation des ­ACVM, « vise à réduire les frais d’impression et d’envoi postal associés au régime actuel, contribuant à réduire le fardeau réglementaire des émetteurs sans compromettre la protection des investisseurs ».

Le modèle repose sur deux piliers : d’une part, les émetteurs doivent rendre leurs documents facilement accessibles sur leur site et sur ­SEDAR ; d’autre part, les investisseurs doivent être avisés de la disponibilité de ces documents dès leur parution, et cet avis doit être diffusé par voie de communiqué de presse.

La majorité des mémoires saluent l’esprit de la réforme, mais en réprouvent la lettre. « ­Nous n’appuyons pas le modèle proposé […] qui, selon nous, introduit de nouveaux coûts d’opération, des fardeaux réglementaires et des risques de conformité sans réduire de façon sensible les exigences actuelles basées sur les documents papier », écrit ­Fasken. En bref, l’application du modèle contredirait les objectifs qu’il dit vouloir atteindre.

Selon ­FAIR ­Canada, la seule nouveauté du modèle est de remplacer l’exigence actuelle d’émettre des avis annuels aux détenteurs de titres, avis qui leur signale qu’un ­RDRF est disponible, par une exigence de publier un communiqué de presse annonçant que les documents sont disponibles.

Le nouveau modèle risque même d’accroître la diffusion de documents papier, prévoit ­Fasken, car les investisseurs qui ont déjà donné leurs instructions à cet effet verront plus probablement ces mêmes instructions reconduites dans une nouvelle ronde.

Selon ­Fasken, la diffusion par communiqué de presse tente d’imposer au monde des fonds d’investissement un modèle emprunté au monde des entreprises cotées en Bourse qui ne lui correspond pas du tout.

Fidelity objecte que le modèle l’obligerait à produire 665 communiqués par année. « ­Rédiger, approuver, distribuer, afficher et classifier un tel nombre de communiqués chaque année représenterait un investissement considérable de temps et de ressources » qui contredirait l’objectif. L’Institut des fonds
d’investissement 
du ­Canada (IFIC), comme ­Fidelity, propose qu’un manufacturier ne produise qu’un seul communiqué où seraient indiqués tous les fonds qui produisent les ­RDRF à une date précise. Ken Kivenko, président de ­Kenmar ­Associates, considère que ce serait une solution pire et craint que le nouveau modèle réduise l’implication des investisseurs.

FAIR, pour sa part, juge que la voie des communiqués va rater la cible : « ­Le communiqué de presse ne sera tout simplement pas repris par les médias et passera largement inaperçu auprès des détenteurs de titres. »

La réforme veut faire place officiellement aux voies électroniques, mais sans abolir les voies postales traditionnelles. Les investisseurs se verraient offrir la possibilité « de donner l’instruction permanente de recevoir l’une ou l’autre » des deux versions, électronique ou papier.

Fidelity propose de renverser les choses et de faire de la communication électronique la voie par défaut. Elle demande également que, tout comme on recueille aujourd’hui l’adresse postale des investisseurs, on recueille leur courriel et leur numéro de téléphone cellulaire. C’est ce que les courtiers font déjà auprès de leurs clients. Fidelity demande que ces informations soient obligatoirement transmises aux manufacturiers, qui seraient alors en mesure de communiquer électroniquement avec leurs détenteurs de parts.

La proposition de ­Fidelity ouvrirait un canal électronique direct entre manufacturiers de fonds et investisseurs. Ainsi, ils pourraient envoyer directement un avis aux investisseurs signalant qu’un nouveau document a été produit et publié sur leur site et sur ­SEDAR.

Viser l’implication des investisseurs

IFIC et ­Fasken coupent l’herbe sous le pied à tout le projet en demandant que les ­ACVM étudient jusqu’à quel point les investisseurs sont intéressés par les ­RDRF. L’IFIC fait référence à un sondage qu’elle a mené indiquant que seulement de 2,6 % à 3,9 % des investisseurs avaient demandé que les rapports intérimaires et annuels sur les fonds leur soient acheminés de 2017 à 2019.

En effet, la participation des investisseurs est faible. C’est pourquoi ­Kenmar et ­Broadridge pensent que la réforme devrait être l’occasion de chercher à accroître la lecture des ­RDRF. Ainsi, une enquête de ­Broadridge auprès de 2 000 investisseurs canadiens a montré que « la plupart des investisseurs préfèrent être avisés directement par courriel et recevoir automatiquement des informations sommaires tirées des ­RDRF, plutôt que de surveiller des sites ­Web pour des communiqués de presse, chercher le bon ­RDRF et éplucher ce long document pour en tirer des informations pertinentes ».

Broadridge propose donc que les manufacturiers de fonds produisent ce qu’il appelle un « ­Aperçu de fonds ­Plus » et qu’il soit envoyé automatique via courriel aux détenteurs de parts. La réforme atteindrait ainsi deux objectifs plutôt qu’un seul : accroître la littératie financière des investisseurs et réduire les frais de diffusion des manufacturiers.

Où en est l’Autorité des marchés financiers (AMF) par rapport au projet ? ­Elle nous a répondu par voie de courriel que « les ­ACVM souhaitent prendre davantage de temps pour analyser les commentaires reçus ainsi que les développements récents à l’international ». L’AMF ne peut donc préciser en ce moment une date où elle annoncera le fruit de ses réflexions.

Nous avons également demandé à l’AMF si ce projet était un prélude à des changements éventuels qui toucheraient les conseillers : par exemple, ils n’auraient plus à remettre des documents sur les fonds d’investissement à leurs clients, mais seulement leur indiquer un lien renvoyant aux sites des manufacturiers. « ­Ce projet ne vise que les obligations d’information continue des fonds d’investissement », ­répond-elle.

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FNB encore peu utilisés https://www.finance-investissement.com/edition-papier/une/fnb-encore-peu-utilises/ Sun, 15 Nov 2020 00:00:00 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=76472 Même si les représentants en épargne collective ont le droit de distribuer des fonds négociés en Bourse (FNB), qui sont des organismes de placement collectif, ils sont encore peu enclins à le faire, d’après le Pointage des cabinets multidisciplinaires de 2020.

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Les FNB représentent 0,5 % de la répartition moyenne de l’actif sous administration des conseillers liés à un cabinet multidisciplinaire, selon ce sondage mené de la fin de mars à la fin de mai 2020.

Au début de 2020, les FNB comptaient pour 3 % de la répartition moyenne de la provenance des revenus des conseillers interrogés dans le cadre d’un sondage semblable, le Dealers’ Report Card, effectué par notre publication soeur, Investment Executive. En 2019, cette proportion était de 1,9 %.

Par comparaison, en 2020 les FNB représentaient en moyenne 7,4 % de l’actif sous gestion des conseillers en placement sondés à l’occasion du Pointage des courtiers québécois de Finance et Investissement, et 8,2% en 2019.

Plusieurs facteurs expliquent cette adoption lente. Parmi ceux-ci, les FNB semblent peu cadrer avec le modèle d’affaires des représentants en épargne collective, dont 7% en moyenne des sondés sont rémunérés par honoraires, selon le Pointage des cabinets multidisciplinaires. La majorité (55 %) est rémunérée par des commissions de suivi sur fonds d’investissement, alors qu’une infime partie de l’actif total en FNB canadien offre ce genre de commission, selon une source de l’industrie.

De plus, par le passé, des barrières et des coûts technologiques ont limité les courtiers qui n’ont pas de filiale de courtage de plein exercice dans leur ajout de FNB à leur espace tablette. Le Groupe financier PEAK, dont 36% de l’actif est à honoraires, a été parmi les premiers à offrir les FNB à ses représentants en épargne collective, en décembre 2016. En mai dernier, l’actif en FNB de ceux-ci représentait 0,63% (près de 50 M$) de l’actif sous gestion de PEAK. «C’est donc très peu, mais nous constatons un intérêt de nos conseillers à faire plus et à suivre la formation en ce sens», écrivait alors Philippe Roy, vice-président chez PEAK, dans un courriel. Il ajoute que la part d’actifs en FNB a presque triplé de janvier à avril 2020.

Chez certains courtiers, les embûches technos seront bientôt chose du passé. En mai, on prévoyait que les représentants en épargne collective de Gestion de patrimoine Assante auraient accès aux FNB avant la fin de l’année, en raison de changements apportés à leur arrière-guichet (back office), confirmait alors Éric Lauzon, vice-président au développement des affaires et au recrutement pour le Canada.

«L’idée est de faire que nos conseillers demeurent compétitifs, mais les FNB ne font pas de la magie. Y avoir accès ne fait pas que nos conseillers auront plein de nouveaux clients», disait-il. Chez Assante, les honoraires représentent plus de la moitié des actifs gérés.

SFL Gestion de patrimoine, dont 14,5 % de l’actif sous gestion au Québec était à honoraires en mai, prévoit déployer progressivement le logiciel d’arrière-guichet Dataphile, du fournisseur Broadridge, dans les prochains mois. «Ça va nous donner les coudées franches pour rajouter de nouveaux produits à court et moyen terme, dont les FNB, qui vont donner un avantage concurrentiel à nos réseaux», expliquait, en mai, Michael Rogers, vice-président, ventes et distribution, réseaux indépendants au Mouvement Desjardins.

Toujours en mai, le système utilisé par Investia Services financiers ne lui permettait pas d’offrir des FNB. «Sachant que notre fournisseur de systèmes a récemment ajouté cette capacité supplémentaire, nous réexaminons notre analyse pour l’ajout de cette offre.

Nous voulons avoir une offre de produits robuste, mais également nous assurer que les coûts de plateforme n’entravent aucun avantage potentiel pour le client», écrivait alors iA Groupe financier, société mère de ce courtier, dans un courriel. Environ 15% de la rémunération des conseillers est sous forme d’honoraires chez Investia.

Transition salutaire? 

L’adoption du titre de conseiller en placement par un segment des représentants en épargne collective de quelques réseaux pourrait peut-être étendre l’utilisation de FNB chez ces derniers.

Par exemple, chez Assante, la proportion de conseillers en épargne collective qui sont encadrés par l’Organisme canadien de réglementation du commerce des valeurs mobilières (OCRCVM) devrait augmenter progressivement, pour passer de 50 % actuellement à 75% à terme, d’après Éric Lauzon.

«Aussitôt que nos conseillers commencent à travailler avec des clients qui ont plus d’argent, ils se voient confrontés à la nécessité de devenir représentants de plein exercice. Dès qu’ils font la transition, des clients qui leur confiaient le tiers de leurs actifs et qui aimaient beaucoup leur conseiller décident de leur confier tous leurs actifs», relatait-il.

Chez PEAK, la décision d’adopter le courtage de plein exercice revient au conseiller en épargne collective. Et lorsque ça arrive, on facilite cette conversion.

L’éventuelle réforme des organismes d’autoréglementation (OAR) pilotée par les Autorités canadiennes en valeurs mobilières (ACVM), qui pourrait mener à une fusion de l’OCRCVM avec l’Association canadienne des courtiers de fonds mutuels (ACFM), pourrait inciter des représentants à attendre avant de faire le saut, affirmait Robert Frances, président du conseil et chef de la direction du Groupe financier PEAK, en mai dernier: «Un conseiller devrait regarder ça de près, parce que ça pourrait avoir un impact important sur le travail et les coûts de transition d’une inscription à l’autre. Ça pourrait être avantageux d’attendre.»

C’est d’autant plus le cas que, chez PEAK, les représentants en épargne collective ont déjà accès aux FNB, aux fonds négociés sur plateforme (FNP) et aux nouvelles émissions d’obligations. Robert Frances admet que les conseillers en placement ont l’option supplémentaire d’offrir des actions, des obligations du marché secondaire et des placements privés. «Les conseillers se disent:“On va soit faire du référencement auprès d’un conseiller en valeurs mobilières, soit attendre de voir ce qui s’en vient avec la réglementation”», observait-il.

Chez Investia, on n’a pas constaté d’augmentation importante du nombre de conseillers passés de l’ACFM à l’OCRCVM. «L’un des avantages concurrentiels propres à iA Groupe financier est que nous proposons un large éventail de services de conseil dans ces deux canaux et que nous disposons d’une équipe de transition attitrée dont le rôle est d’assurer le passage harmonieux d’une entreprise à l’autre pour les conseillers désireux de migrer d’Investia à Industrielle Alliance Valeurs mobilières (iAVM), cela afin d’offrir une gamme de produits élargie.»

Investia surveille aussi le résultat des consultations des ACVM sur le cadre réglementaire des OAR.

Chez SFL, on ne prévoit pas à court terme de développer une offre de plein exercice, préférant fonctionner par recommandation avec Valeurs mobilières Desjardins ou Courtage en ligne Disnat, en fonction du besoin du client.

Réforme salutaire?

Une éventuelle fusion OCRCVM-ACFM serait toutefois un catalyseur pour ces tendances, du moins ailleurs qu’au Québec, d’après deux organisations.

Dans son mémoire soumis aux ACVM, l’Association canadienne des FNB (ACFNB) prône ce regroupement. Actuellement, un représentant dont le courtier est membre de l’ACFM qui veut offrir des FNB à son client «peut faire face à des obstacles importants pour y parvenir, à moins que sa firme ne soit affiliée avec un courtier en placement, ce qui peut augmenter les coûts pour les investisseurs et réduire leurs options», écrit l’ACFNB.

L’Association canadienne du commerce des valeurs mobilières (ACCVM) souligne que même si l’ACFM permet aux conseillers ayant fait la formation préalable d’offrir des FNB et des FNP, plusieurs firmes membres de l’ACFM n’ont pas l’infrastructure d’arrière-guichet nécessaire pour offrir ces produits.

«Bien qu’il puisse y avoir une demande des clients et des conseillers pour ces produits, les coûts de mise en œuvre des nouveaux systèmes nécessaires pour les offrir peuvent être prohibitifs pour les membres de l’ACFM. Si l’ACFM et l’OCRCVM étaient fusionnés sous un OAR consolidé, ces représentants pourraient avoir un meilleur accès à des produits supplémentaires, ce qui améliorerait l’accès des clients à une plus vaste gamme de produits», lit-on dans le mémoire de l’ACCVM.

Avec leur consultation sur les OAR, les ACVM visent à créer «un cadre réglementaire qui offre aux personnes inscrites et aux investisseurs un accès homogène, s’il y a lieu, à des produits et à des services similaires».

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SFL : ennuyeuse mutation https://www.finance-investissement.com/edition-papier/pointage-des-cabinets-multidisciplinaires/sfl%e2%80%89-ennuyeuse-mutation/ Fri, 05 Jun 2020 12:32:50 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=66883 L’environnement de travail ne fait pas l’unanimité.

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Les effets de la restructuration de SFL Gestion de patrimoine semblent encore se faire sentir sur le moral de ses conseillers.

C’est ce que montre le sondage mené dans le cadre du Pointage des cabinets multidisciplinaires auprès de répondants de cette firme. Ceux-ci lui accordent un Indice FI de 7,5 sur 10 en 2020, soit la moyenne des notes que les conseillers accordent aux 22 critères d’évaluation du sondage. Cette mesure est la même que celle enregistrée en 2018, laquelle était alors l’indice le plus faible depuis 2005. Finance et Investissement publie son Pointage sur une base annuelle.

De plus, le taux de recommandation net de SFL s’élève à 20,1 (échelle de -100 à 100), ce qui est inférieur au taux moyen (64,5) des firmes évaluées.

Comment les conseillers évaluent-ils leur firme ?: Consultez le tableau du Pointage des cabinets multidisciplinaires

« La direction a procédé à une réorganisation qui ne fonctionne pas. Je n’ai jamais vu le réseau dans un tel état. La firme est en transformation et très mal dirigée au niveau du siège social », indique un répondant de SFL. « On a eu de gros changements. On a été bien informés. Au début, rien n’était clair et il y a encore des ajustements à faire », ajoute un autre.

Déployée depuis 2017, la restructuration a fait passer de 40 à 13 le nombre de centres financiers. Avec cette restructuration, SFL visait notamment à mieux former les représentants, à leur offrir de bons outils et un accès à des experts-conseils. Rebaptisé SFL Gestion de patrimoine, le réseau a aussi pris un virage vers une clientèle aisée et fortunée, laquelle détient la grande majorité des 4 400 G$ d’actif financier au Canada.

Ce virage déplaît à certains. « Ils axent beaucoup pour qu’on aille chercher une clientèle aisée. C’est irritant », dit un participant au sondage.

Comparativement à l’an dernier, SFL obtient de plus faibles notes aux critères d’évaluation se rapportant à l’environnement de travail. « Avec la transformation de l’entreprise, ce n’est pas clair encore », dit un répondant à propos de la culture de la firme.

« C’est un gros bateau et ça se perd dans le bruit d’ambiance », note un répondant à propos de la réceptivité de SFL aux commentaires des représentants.

Selon certains sondés, SFL devrait améliorer ses communications internes et être davantage transparente. Selon un autre, elle devrait faire preuve d’une « meilleure écoute relativement au modèle d’affaires choisi par les conseillers individuellement ».

SFL devrait « privilégier le contact humain plutôt que de mettre presque toutes les énergies sur les nouvelles technologies », note un autre répondant.

Malgré ces critiques, SFL compte de nombreux conseillers satisfaits dans ses rangs. « Ça fait trois ans qu’on est en réorganisation. Ils ont un très bon jugement. Ils savent où ils s’en vont et pourquoi », souligne l’un d’eux. « Certains alignements ne sont pas clairs, mais dans l’ensemble, c’est très bien », dit un autre à propos de la culture de la firme.

« Ils sont très à l’écoute », commente un sondé par rapport à la réceptivité aux avis des conseillers. Plusieurs sont aussi prêts à recommander la firme à un de leurs collègues en raison de son image, de sa réputation, de sa crédibilité, de son soutien, de l’autonomie qu’elle offre et de la qualité de ses formations aux conseillers.

Retour vers le futur 

Michael Rogers, vice-président, ventes et distribution, réseaux indépendants au Mouvement Desjardins, revient sur la restructuration. Selon lui, la fusion des centres financiers s’est bien passée : « On n’a pas perdu beaucoup de joueurs dans la transformation. »

Avant 2018, l’équipe de soutien aux conseillers en matière de planification financière était petite et manquait de cohésion avec les différents réseaux, selon lui. Désormais, les conseillers ont plusieurs outils. D’abord, ils peuvent effectuer des planifications de base, grâce aux calculettes et outils de leur nouveau logiciel de gestion des relations clients Kronos.

De plus, une équipe d’experts dirigée par Richard Lalongé, directeur principal, Centre d’expertise et planification financière de DSF, épaule les conseillers afin qu’ils livrent des planifications financières complètes, c’est-à-dire qui touchent les sept champs d’expertise reconnus par l’Institut québécois de planification financière.

Enfin, un représentant peut soumettre une question à des experts, comme des notaires et des fiscalistes, et obtenir une réponse en 24 heures. « On est en plein dans la courbe d’apprentissage, dit Michael Rogers. De 250 à 300 questions par semaine reçoivent une réponse et le conseiller peut donner le conseil dont le client a besoin pour le produit dont il a besoin. »

Sur le plan technologique, SFL prévoit déployer progressivement le logiciel d’arrière-guichet (back-office) Dataphile, du fournisseur Broadbridge, dans les prochains mois. Celui-ci permettra de résoudre plusieurs problèmes montrés du doigt par les conseillers.

« Avec le portail actuel, si un client oublie son mot de passe et que son conseiller est en vacances, quelqu’un doit appeler au siège social pour changer le mot de passe. Ça devient un peu onéreux pour le client. Dans la nouvelle plateforme, on prêche pour une plus grande autonomie du conseiller », signale Michael Rogers.

Cet outil simplifiera aussi l’arrière-guichet en automatisant différents processus. « Ça amène plusieurs possibilités, dont celle d’offrir des fonds négociés en Bourse à moyen terme par nos réseaux, explique Michael Rogers. On va avoir des comptes autogérés en devise américaine. On va avoir des honoraires qui [pourront] se comptabiliser sur les ménages plutôt que les individus, ce qui est une tendance lourde. Ce logiciel donne de nets avantages. »

Chez SFL, la pandémie actuelle a accéléré l’adoption par les conseillers de la signature électronique OneSpan, acceptée par tous les émetteurs de fonds, mais pas tous les assureurs de personnes.

La pandémie a aussi permis aux représentants d’apprendre à utiliser les outils de télétravail de la suite Microsoft Office 365, selon Michael Rogers. Toutefois, ces outils s’accompagnent de coûts supplémentaires que SFL fait assumer aux conseillers, ce qui baisse leur rentabilité, critiquent certains répondants.

« Beaucoup de conseillers nous ont écrit pour nous dire : “L’an dernier, quand vous nous avez imposé Skype, je trouvais ça cher. Aujourd’hui, je peux donner des conseils à distance en pleine pandémie” », relate Michael Rogers.

« Il y a eu une hausse des coûts, mais c’est beaucoup relié à la technologie, poursuit-il. Pour nous, l’autonomie du conseiller, la technologie, la sécurité des données sont toutes incontournables. Les conseillers qui disent qu’ils aimeraient être moins outillés et un peu moins “sécures”, eh bien, ça ne marche pas. »

La formation continue s’avère une force chez SFL, révèle le sondage. Dans sa mutation, la firme a d’ailleurs investi afin de l’améliorer. Alors que celle-ci portait auparavant sur les produits, elle mise désormais sur le conseil financier et les besoins des clients, note Michael Rogers.

SFL offre un système de cours virtuel, qui permet au conseiller d’avoir accès à une bibliothèque de formation et à SFL, de suivre son cheminement. « Si, en pleine crise de COVID-19, ils veulent une formation sur un sujet, ils peuvent être autonomes dans leurs apprentissages sur le plan de la lecture et des vidéos. Ça nous donne une feuille de route pour voir qui a fait tel cours et qui ne l’a pas fait. »

Travail à faire

Michael Rogers qualifie la mutation de réussite. Le réseau a affiché des ventes nettes de fonds de 250 M$ en 2019, « un bel exploit » d’après lui, et une hausse des volumes de vente en assurance avant la pandémie.

Toutefois, cette dernière, tout comme les nombreux chantiers technologiques de la firme, fait qu’il reste du travail à accomplir. Notamment, les relevés de comptes « sont effectivement dus pour être remis au goût du jour, affirme Michael Rogers. Le virage à honoraires nous amène à revoir le contenu des relevés. » Il est d’avis que les conseillers devraient intégrer à leur pratique d’affaires l’envoi de relevés numériques, plutôt qu’en format papier, les premiers ayant un taux de pénétration très faible.

Par ailleurs, la direction devra réitérer certaines règles, car, d’après un répondant, des « directeurs de centres financiers ne [devraient plus] aussi [être eux-mêmes] des conseillers avec leur propre équipe, car ils sont en conflit d’intérêts avec la force de vente ».

Cette situation « n’est pas répandue. Contrairement à l’industrie de plein exercice où il est encouragé [d’être un directeur-producteur], le rôle à temps plein et premier de nos équipes de gestionnaires, directeurs adjoints et propriétaires est de servir les conseillers. S’ils ont leur propre clientèle, il faut que ça ne prenne pas trop de leur temps », souligne Michael Rogers.

SFL devra donner vie à la vision de Denis Dubois, premier vice-président, Gestion de patrimoine et Assurance de personnes au Mouvement Desjardins, et président et chef de l’exploitation de DSF. Denis Dubois prévoit continuer d’investir, notamment en technologie, afin de faciliter le travail des conseillers : « On veut travailler fort afin de rendre les interactions entre les conseillers et les clients beaucoup plus simples et efficaces. »

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